Méandres
40 pages
Français

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Description

De son point de vue, le fleuve suit la pente et s’écoule en ligne droite. Vu du haut de la colline, il effectue une vaste courbe qui revient vers son point de départ, comme s’il voulait inverser le sens du temps, puis il change et repart de l’avant : ces méandres sont ceux auxquels se confrontent les quatre personnages de ces nouvelles, égarés dans leurs méandres intérieurs.




Passionnée d’imaginaire, Vael découvre l’univers de l’édition en 2014. Depuis, elle illustre les couvertures et l’envie de franchir le pas de l’écriture émerge... Vael est par ailleurs l'autrice de l'illustration de couverture ainsi que des quatre planches noir-et-blanc en ouverture de chaque nouvelle.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 21 février 2022
Nombre de lectures 1
EAN13 9782955584392
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0022€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Vael

MÉANDRES
Table des matières JOURNAL D'UN GARDIEN DE L'INFINI LE DOMAINE BIOGRAPHIE
Points de repère Table des matières Couverture
 











© « Journal d'un gardien de l'infini » est paru en 2019 dans l'anthologie « Son Bâteau ivre » dédiée à Lilan Ronchaud



© Illustration : VAEL
© Éditions Blogger de Loire
JANVIER 2022

ISBN 978-2-9555843-9-2
 

JOURNAL D'UN GARDIEN DE L'INFINI
(extrait)


Bell Rock, 16 avril 1878 - 9h32
Pour ma première garde, je m’en souviendrai.
Mon collègue étant souffrant au moment du départ et personne ne pouvant le remplacer au pied levé, je me suis retrouvé seul pour mon premier séjour à Bell Rock... Ajoutons à cela que la relève hebdomadaire n’a pas pu venir à cause de cette maudite tempête qui ne veut décidément pas s’éloigner, et cela fait bientôt deux semaines que je suis seul sur ce caillou, perdu au milieu de la mer du Nord.  
J’en commencerais presque à regretter mon choix de devenir gardien de phare...
Mais non en vérité.  
Au moment où j’écris ces mots, je sais que ce n’est pas le cas malgré ce mauvais coup du sort.
Je sais pourquoi j’ai fait ce choix, et que malgré la rudesse de cette vie, je dois bien avouer qu’elle me convient parfaitement. Cette solitude, c’est ce que je cherchais.

C’est l’heure avant l’aube qui est la plus difficile. Le ciel chargé d’épais nuages se teinte lentement de gris bleu, donnant aux vagues des airs de sombres mâchoires avides qui chasseraient en meute sur la mer blanchie d‘écume. Une légion de monstres qui vient s’écraser avec régularité au pied du phare comme autant de coups de boutoir qui voudraient le voir s’effondrer sur ses fondations.
Pourtant, j’apprécie cette vie en totale rupture avec celle d’avant et me retrouver seul pour mon premier quart rend cette expérience plus profonde encore.  
Cela fait des jours que je n’ai pas vu la moindre voile à l’horizon. La tempête persistante a dû forcer bien des navires à rester à quai, car il est certain qu’aucun capitaine sain d’esprit ne voudrait se prendre la mer avec ce grain. Même à cette heure-ci le soleil ne parvient pas à percer la couche nuageuse, et la mer, déchaînée, semble plongée dans un crépuscule infini, hors du temps.
La marée basse est prévue pour treize heures et je vais prendre quelques heures de sommeil en espérant qu’aujourd’hui la relève puisse enfin accoster....
 

LE DOMAINE
(extrait)



Jour 1
Au commencement, tout était sombre. Je m’éveillai dans un lit confortable, mais inconnu.
Où suis-je ?
Le silence était total. Je jetai machinalement un regard à mon poignet, mais ma montre avait disparu. Je me redressai pour la chercher du regard sur la table de nuit, mais rien.
Alors que je tentais en vain de me rappeler où je pouvais me trouver et comment j’avais pu atterrir ici, je vis mes vêtements pliés au pied du lit. Je les connaissais bien, c’était mes préférés, mais cela faisait des années que je ne les avais pas portés. Je pensais même avoir été obligé de les jeter tant ils étaient usés, mais tout semblait pourtant en parfait état. Cherchant des yeux mes bagages, je ne trouvai rien dans la chambre, pas même le sac contenant mes papiers.
Ces vêtements sont-ils vraiment à moi ?
Je les enfilai et les trouvai parfaitement à ma taille, râpés, certes, juste ce qu’il fallait pour être confortable selon moi. M’approchant de la fenêtre, je constatai que dehors, tout était plongé dans l’ombre. Le jour était en train de se lever, mais un brouillard épais masquait le paysage qui entourait le bâtiment. Je me trouvais apparemment à l’étage d’une maison bourgeoise en pleine campagne.
Observant la pièce, je ne la reconnus pas, pourtant elle me paraissait familière. Certains objets qui la composaient, en revanche, semblaient clairement m’appartenir. Comme cette lampe dont l’abat-jour ne tenait pas correctement et son ampoule bien trop moderne pour le style de l’ensemble. Oui, c’était bien la lampe de mes grands-parents, mais que faisait-elle ici ? Même ce grand miroir doré qui surplombait une console en marbre me disait quelque chose…
Je me surpris alors à analyser tout ce qui m’entourait et je dus bientôt me rendre à l’évidence : je connaissais toutes ces choses. Des souvenirs d’enfance remontèrent à la surface. Même les odeurs s’avéraient familières et rassurantes. Tout ceci était en effet réconfortant, mais n’expliquait pas du tout où je me trouvais et comment ces objets avaient pu être rassemblés en ce lieu inconnu.
J’ouvris doucement la porte de la chambre qui donnait sur un couloir sombre. Je tentai d’interpeller les habitants du lieu, mais je ne reçus aucune réponse. La bâtisse semblait immense et il me faudrait probablement explorer plus avant pour espérer croiser quelqu’un. En remontant le couloir, je tentai d’ouvrir chaque porte que je voyais, mais elles étaient toutes verrouillées. Certaines même ne possédaient étrangement pas de poignée. Dans la maison comme à l’extérieur, aucun bruit. Seuls mes pas qui résonnaient sur le parquet venaient troubler ce silence angoissant. Le couloir débouchait sur le palier d’un grand escalier qui, ouvrant en face sur un couloir identique et sur une double porte à ma gauche. Il y avait encore au moins un étage au-dessus, mais je pris la direction du rez-de-chaussée, où j’espérais trouver quelqu’un qui pourrait me dire ce que je faisais là.
Les marches étaient faiblement éclairées...  


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  BIOGRAPHIE

Vael, alias Sylvie Pesty-Garcin, est née en 1983 dans le sud de la France. Après des études de communication visuelle à l’ECV d’Aix-en-Provence, elle s’installe en tant que graphiste indépendante dans les Hautes-Alpes.  
Passionnée d’imaginaire, une rencontre lui fait découvrir l’univers de l’édition en 2014. Depuis, elle illustre les couvertures d’auteurs indépendants et d’éditeurs (l’Ivre-Book, Rroyzz éditions…).  
Côtoyant les auteurs et se plongeant quotidiennement dans leurs univers, l’envie de franchir elle-même le pas de l’écriture émerge. Avec la chance de pouvoir illustrer ses propres textes, elle commence à écrire en 2017.

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