Mytho
82 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

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Description

Nouveau collège, nouveaux mensonges !Quand le scoot qu'elle va recevoir à son anniversaire fictif, c'est ce n'est pas son père décédé dans la jungle amazonienne... C'est plus fort qu'elle : où qu'elle aille, Maëlle invente des histoires les unes plus grosses que les autres ! Dans la vraie vie, en dehors des cours, Maelle habite dans une riche propriété, avec piscine et chauffeur... Bien sûr, ce qu'elle ne dit pas, c'est qu'elle vit dans une petite dépendance avec sa grand-mère, Odette. D'ailleurs, elle n'a jamais vraiment su à qui appartenait cette grande maison... Alors quand la maîtresse de maison rentre au chateau, la vie de la collégienne est chamboulée ! Car oui, Mathilde a décidé de rentrer chez elle, enfin. D'affronter cette maison, ses blessures encore à vif et ses terribles secrets... A trop vouloir se mentir, sait-elle encore qui elle est ?De toute cette histoire finalement, qui sont les vrais mythos ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 30 novembre 2020
Nombre de lectures 1
EAN13 9782733892015
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0450€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© 2019, éditions Auzou
24-32, rue des Amandiers, 75020 Paris – France
 
Mise en pages : IGS-CP
Correction : Catherine Rigal, Maxime Gillio
 
Tous droits réservés pour tous pays.
Loi n o  49-956 du 16 juillet 1949 sur les publications destinées à la jeunesse,modifiée par la loi n o  2011-525 du 17 mai 2011.
Dépôt légal : août 2019.
Imprimé en Serbie.
Produit conçu et fabriqué sous système de managementde la qualité certifié AFAQ ISO 9001.
 


 
 

PASCAL BRISSY
& YAËL HASSAN
 
 

AUZOU
MAËLLE
— Tu dis que ça vient de Corée du Sud ?
— Mais non, Corée du Nord ! Sinon, je ne vois pasl’intérêt…
— Clairement ! intervient Anne-Charlotte tandis queje reprends ce truc qui me sert de téléphone des mains deMaxime pour le fourrer dans ma poche. Il faut vraimenttout t’expliquer, mon pauvre Max ! poursuit-elle en gardant les yeux rivés sur ses ongles manucurés. Quel intérêtd’avoir un portable qui vient d’un pays où tout le mondepeut aller ? Puisqu’on te dit que dans un an on reviendratous aux vieux portables, c’est ultra classe le style rétro, you understand ? Allez, sois gentil, circule ! lui lance-t-elled’un ton excédé, en secouant sa chevelure blonde tout enm’adressant un clin d’œil amusé.
Après avoir esquissé une moue sceptique, Maximeobéit et s’éloigne en traînant les pieds.
— Je suis contente que tu fasses partie de notre groupe,reprend Anne-Charlotte en retournant à la contemplationde ses ongles, en fait, t’es plutôt cool comme fille…
Si tu veux qu’elle t’accepte , ne montre aucune réaction.Reste neutre, détachée… tu es cool !
— Merci…, lui dis-je d’un ton laconique, alors que lasonnerie retentit.
Je me lève d’un bond tandis qu’Anne-Charlotte secontemple une dernière fois dans un miroir de poche.
— On se retrouve à la sortie avec les autres ? finit-ellepar dire, sûre de ma réponse.
J’acquiesce d’un : « OK, à toute ! » et me dirige vers ungroupe d’élèves qui se rassemblent sur l’un des numérospeints à même le sol de la cour de récré.
— Mouais, à toute !
Anne-Charlotte disparaît à son tour, happée par lavague de collégiens pénétrant dans le bâtiment principal.La pause déjeuner est maintenant terminée.
En suivant le mouvement général, j’aperçois mon refletdans l’une des portes vitrées qui donnent accès aux sallesde cours. Mes cheveux noirs sont coiffés en une tresse portée sur le côté, tresse faite quelques minutes plus tôt parAnne-Charlotte elle-même. Un autre signe d’acceptationque j’accueille avec prudence. À treize ans, on sait qu’il n’est jamais évident d’intégrer un nouveau collège. J’en aidéjà fait l’expérience, et je ne compte pas rater mon entréeen quatrième, hors de question ! C’est pour cette raisonqu’à mon arrivée, je me suis mise en quête des « meneurs ».Il y en a toujours, peu importe l’école, même si parfoisils sont scindés en plusieurs groupes ou niveaux. Chaquecollège a son lot d’élèves qui font la pluie et le beau tempssur nombre de sujets plus ou moins importants : ça passepar les marques de vêtements qu’il faut porter, la couleuret les modèles des chaussures, la façon de marcher ou dese tenir, mais aussi le langage et les mots à utiliser absolument ou bannir, sans oublier la marque de smartphonequ’il faut posséder. Bref, pour moi, les meneurs sont desbergers qui font des autres élèves leur troupeau. Et je necompte pas faire partie du troupeau cette année ! C’estpour cette raison que je ne tisse aucun lien avec les moutons de ma classe…
Je me surprends à sourire, ce qui dévoile la fossettecachée au creux de ma joue gauche et adoucit mon visage.Un visage qui manque d’ailleurs de bronzage estival à mongoût. Mais ce sourire involontaire est visiblement pris parun garçon de ma classe, la 4 e B, comme une invitation aubavardage :
— Je déteste les maths !
Ce à quoi je ne peux m’empêcher de lui répondre :
— Ah oui ? C’est bête, moi j’adore !
 
L’après-midi s’égrène rapidement puisque je n’ai quedeux heures de cours le mardi. Un emploi du temps auxhoraires identiques pour les 4 e A et 3 e D qui se dirigent euxaussi vers la sortie. Le collège Simone Veil est un établissement public, mais il n’a pas à rougir de la concurrencedes écoles privées de la ville, une bonne réputation qui luipermet d’accueillir les petits bourgeois du secteur. Et lespetits bourgeois, je connais, j’en ai croisé un paquet avantd’être renvoyée de Sainte-Catherine !
Comme prévu, Anne-Charlotte m’attend au portail,encadrée par les trois autres membres de la bande : Flore,Bruno et Jonas, tous en classe de troisième, contrairementà ma nouvelle amie qui a redoublé.
Elle m’accueille avec un petit signe de tête et procèdeaux présentations. Bruno est donc le premier à approcherde l’attraction du moment qui se joint à leur bande : moi.Le garçon métis, originaire de l’île de la Réunion, porteune tenue de sport flashy faussement négligée pour renforcer son allure athlétique. Ses cheveux frisés forment uneboule hirsute et il ne manque pas de comparer sa coiffure à celle de Kev Adams, l’une de ses stars préférées, en défendant à quiconque de lui parler de « mouton ».
— Alors, ça craint pas trop la 4 e B ? me lance-t-il d’unair narquois.
— Ça va, on survit !
— Normal, c’est le début ! reprend Flore, l’autre filledu groupe. Eh, jolie ta tresse ! ajoute-t-elle avec un clind’œil, de sorte que je ne sais pas si ce compliment m’estdestiné ou si Flore se contente de flatter Anne-Charlotte.
— Bon, on fait quoi ? On bouge ? interroge cettedernière.
Jonas, le second garçon, est le seul perché sur un scooter noir et il n’a pas dit un mot. Il attendait sans doute lefeu vert pour prendre congé et enfile son casque qui nelaisse plus filtrer que son regard gris-bleu.
— Moi, j’y vais, marmonne-t-il, j’ai un max de trucs àfaire. On se retrouve plus tard !
Mais Anne-Charlotte lui tourne déjà le dos pour marcher en direction du centre-ville. Nous la suivons aussitôten une petite meute disciplinée.
— À plus ! lui lancent de concert Flore et Bruno, quej’imite aussitôt.
Après quelques pas, Bruno reprend sa conversationavec moi :
— Au fait, c’est vrai, ce que m’a dit Anne-Charlotte ?Ton père est mort dans la jungle amazonienne ? C’estdélire, ça !
À la première question, j’adopte malgré moi un réflexede soumission en me tournant vers la meneuse du groupe,qui lève déjà les yeux au ciel comme si elle trouvait totalement idiot de mettre en doute sa parole souveraine. Puis jeconsens à répondre :
— Oui, ma mère m’a dit qu’il cherchait un vaccincontre le cancer, quelque chose du genre, ça fait longtempsmaintenant, j’étais petite, vous savez !
 
La suite de nos échanges est faite de banalités. Floreévoque la prise de poids de sa prof d’anglais, présumantqu’elle attend un bébé et qu’elle sera absente à coup sûrune partie de l’année. Bruno parle d’un nouveau surveillant qu’il trouve bizarre et qui le fait penser à un méchantde dessin animé. Tandis qu’Anne-Charlotte demeure silencieuse la plupart du temps, gardant un air concentré commesi elle était chargée d’une mission de première importance.C’est ainsi qu’au détour des rues suivantes, elle finit par mequestionner d’une voix faussement innocente :
— C’est où déjà, chez toi ?
Je comprends immédiatement où Anne-Charlotte veuten venir. Il me paraît évident qu’elle cherche à me faire passer un dernier test afin de vérifier que je suis digne d’êtredes leurs.
— On y arrive presque…, fais-je, évasive.
 
Depuis la rentrée, qui s’est déroulée quinze jours plustôt, Anne-Charlotte a pris l’habitude de me quitter au coind’une rue. Mais aujourd’hui, ma nouvelle amie s’est mis entête de m’accompagner jusqu’ici comme si elle était prised’un doute.
Panique !
Je finis par m’arrêter devant le haut portail en fer forgéqui cache la maison cossue à la façade en pierres de tailleblanches et qu’encadrent deux statues de lions perchées surdes colonnes.
— C’est ici ! je leur indique, en balayant la demeured’un large geste de la main, mais ma mère n’est pas encorerentrée. Sinon, j’aurais pu vous pro

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