Traque en Terre occupée
143 pages
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Traque en Terre occupée , livre ebook

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Description

Sur une Terre colonisée depuis vingt ans par les Xénos, Annabelle, membre d’un réseau de résistance, recrute Maximilien Sibolt, ancien soldat des forces spéciales, pour assassiner un haut dignitaire xéno.
Traqué par les hommes bleus à travers la côte est des États-Unis, Maximilien va tout faire pour leur échapper. Mais quelle vérité va-t-il découvrir dans sa fuite ? S’en sortira-t-il vivant ?

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Informations

Publié par
Nombre de lectures 4
EAN13 9791097570958
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Chapitre 1 New York City – Human Solo Bar  
 
Ce soir-là, comme bien d’autres, je ne savais comment occuper mon temps. J’avais quitté la chambre miteuse que je louais pour me rendre dans le plus proche débit de boisson, à deux rues de ma piaule située à proximité du Mur de Manhattan. Le vent balayait les avenues et de gros nuages noirs se bousculaient dans un ciel qui s’assombrissait rapidement au-dessus des immeubles décrépits, voire carrément en ruine, qui constituaient le quartier où je résidais. J’étais entré dans le Human Solo Bar au crépuscule, et m’étais assis sur un haut tabouret branlant. Depuis, j’avalais à petites gorgées mon verre de Scotch, le regard piégé par le téléviseur en trois dimensions installé derrière le bar, large tache de lumière colorée qui brillait dans l’ambiance obscure du bouge où j’avais trouvé refuge. L’écran réglé sur la chaîne des actualités permanentes NYTD affichait la date et l’heure : mardi 30 août 2078 – 19 h 58.  
Une jolie blonde en maillot de bain deux pièces rouge corail présentait la météo. Avec un sourire éclatant, elle avertissait les New-Yorkais de l’arrivée d’un cyclone tropical, le troisième de la saison. Elle répétait les précautions à prendre alors que l’image de l’ouragan annoncé disparaissait derrière ses fesses. L’animation indiquait que la pluie s’abattait déjà sur Manhattan ce que me confirma quelques minutes plus tard l’entrée de nouveaux clients trempés qui secouaient leurs protections mises à mal par un vent trop violent. Je puisai quelques cacahuètes grillées dans la coupelle métallique que le barman avait négligemment posée devant moi. Je goûtai leur saveur très salée, trop en fait, et bien épicée. Un vieux truc pour susciter une impression de soif chez les buveurs et leur donner une excuse pour commander un verre supplémentaire. Je n’avais pas besoin d’un tel prétexte pour pomper plus d’alcool dans mon organisme. J’en disposais déjà en quantité plus que suffisante !  
Les actualités commencèrent par un bref reportage sur la réunion tenue l’après-midi même entre le Secrétaire général des Nations Unies et le dirigeant suprême des armées extra-terrestres. Comme beaucoup d’humains, je n’aime pas les Xénos. Je venais de fêter mes dix-huit ans lorsqu’ils étaient arrivés, sortis de nulle part, émergeant du vide à hauteur de la ceinture d’Oort, aux confins de notre système solaire. Toute une armada spatiale ! Leur flotte de guerre s’était approchée d’une Terre qui se débattait avec les difficultés liées au changement climatique. Nous avions réalisé tant de films sur la venue de visiteurs d’un autre monde, imaginé toutes sortes de monstres. Mais les Xénos ne paraissaient pas monstrueux, en tout cas pas extérieurement. Au contraire, ils nous ressemblaient, avec pour principale différence leur peau légèrement bleue, car la molécule qui jouait chez eux le rôle de l’hémoglobine complexait un atome de cuivre au lieu d’un ion ferreux. Ils émettaient aussi en permanence une curieuse odeur, pas vraiment désagréable, mais plutôt entêtante. Bill Wendley, mon capitaine lors de la Guerre de l’Arrivée, m’avait raconté un soir que le parfum des Xénos lui rappelait la senteur fruitée du diméthylsulfoxyde… Bill exerçait la profession de chimiste avant d’être incorporé et il avait respiré plus souvent qu’à son tour du DMSO, un solvant commun en laboratoire. Le tir d’un robot de combat l’avait tué trois jours après la capture de notre premier prisonnier xéno, en août 2059. Je portai un toast à son fantôme, puis à tous les spectres qui me suivaient depuis ces années terribles. J’avalai une gorgée d’alcool, et je prêtai attention à ce que disait le SecNat, le Secrétaire général des Nations Unies, un petit Chinois bedonnant aux traits bouffis nommé Li Na,  
– … et les discussions avec mon homologue xéno se sont avérées très positives. L’amiral Tzarkin a consenti à augmenter de vingt scientifiques supplémentaires le contingent d’experts qui accéderont à une formation technique dans l’enclave impériale de Cape Cod. Il ne demande en échange que l’installation d’une vingtaine d’usines de fabrications diverses à proximité de Bismark, dans le Dakota du Nord, le contrôle de trois sites miniers et la mise en service de cinquante nouvelles serres de production de nourriture xéno…
Je cessai d’écouter. Tout le monde savait que le SecNat ne passait que des marchés déséquilibrés, toujours en faveur des Xénos. Il tenait malgré tout à maintenir une fiction, celle de la réconciliation humain-xéno, deux espèces qui avançaient main dans la main vers un avenir radieux, un vivre ensemble harmonieux, la réunion du meilleur de deux cultures… Foutaises ! Les envahisseurs nous avaient battus à plates coutures vingt ans plus tôt ! Et tous les humains devaient en payer le prix, d’une manière ou d’une autre, à tout le moins sous la forme d’impôts et de taxes destinés à supporter les forces d’occupation ou, comme les nommait benoîtement l’Organisation des Nations Unies, les « missions de développement xéno ».
Oh, les envahisseurs nous concédaient bien de temps à autre des bribes de leur savoir : une sorte de vaccin contre le cancer, un traitement permanent du diabète… Je ne crachais pas dessus. Mais ils nous avaient, en contrepartie, interdit des pans entiers de la recherche, comme le nucléaire et l’informatique, ce qui causa ce que les médias avaient baptisé « la Grande Régression ». Les envahisseurs prohibèrent tout ce qui ressemblait de près ou de loin à une intelligence artificielle conçue par l’homme, et les voitures et camions autonomes, qui avaient cessé de fonctionner après la destruction des satellites, quittèrent définitivement nos rues. Des « xénophones » sortis des premières fabriques extra-terrestres remplacèrent bientôt nos téléphones cellulaires. Bien entendu, rien de ce qu’ils nous fournissaient n’était gratuit ! Des millions de femmes et d’hommes trimaient dans les usines édifiées par les extra-terrestres un peu partout dans le monde, tout cela avec le consentement et l’aide de gouvernements tétanisés par leur puissance militaire. Ces « travailleurs privilégiés », les « privi », manufacturaient des objets dont ils ne comprenaient souvent pas la nature. La plupart d’entre nous ignoraient d’ailleurs ce que fabriquaient les entreprises xénos ou l’usage auquel étaient destinés les produits qui en sortaient. Je n’en avais personnellement aucune idée, mais cela devait s’avérer important pour eux, car ils avaient exigé dès leur arrivée la mise à sac de l’industrie terrienne pour satisfaire leurs besoins.  
Le SecNat de l’époque, le russe Anatole Bornine, avait tenté de négocier, de louvoyer, jusqu’à ce que les envahisseurs lui posent un ultimatum. Les nations de la Terre disposaient d’exactement vingt-quatre heures pour accepter leurs demandes décrites sommairement dans un dossier d’une centaine de pages qu’ils pouvaient amender à tout moment. Si les humains refusaient de se soumettre, annonça le commandant du croiseur, la flotte ferait mouvement et procéderait à la conquête de notre monde. Les gouvernements réunis aux Nations Unies avaient longuement débattu et n’avaient pas donné suite aux exigences des extra-terrestres. Dans la minute qui suivit l’expiration de l’ultimatum, le croiseur xéno proche de la Terre lâcha une meute de chasseurs spatiaux qui détruisirent tous nos satellites artificiels, la base lunaire et les stations spatiales. Puis, le porte-astronef resté jusqu’alors au-delà de l’orbite martienne vint lentement rejoindre le croiseur. Pendant les jours qui suivirent son arrivée, les Xénos déchaînèrent l’enfer sur Terre. Après un bref avertissement interdisant les déplacements aériens, leurs navettes abattirent tout avion en vol, civil ou militaire, puis leurs troupes d’assaut prirent possession de divers lieux de pouvoir dans les grandes cités terriennes.  
Après la chute de New York, les Xénos capturèrent, puis exécutèrent le SecNat Bornine, et firent élire par une assemblée à leur botte un Chinois nommé Li Na. Celui-ci négocia un cessez-le-feu et accepta pratiquement toutes les demandes des envahisseurs. Les États terriens suffisamment industrialisés durent payer un tribut, une contribution au maintien des armées d’occupation. En un an, les Xénos contrôlèrent des flux financiers énormes. Des économistes estimaient qu’ils captaient à présent plus du quart du PIB des nations terriennes. Des industriels collaborèrent avec l’occupant, certains par esprit de profit, d’autres pour ne pas devoir licencier leurs salariés, d’autres enfin sous la contrainte. Ils aidèrent les envahisseurs à établir leurs premières usines sous la supervision d’ingénieurs militaires extra-terrestres. Les « ambassades » xénos, épaulées par les gouvernements humains, recrutèrent des hommes et des femmes pour y travailler. Je suppose qu’ils coûtaient moins cher que les équipements automatisés xénos… Certains s’acquittaient même du tribut de l’humanité en nature. Humains et Xénos n’étaient pas interféconds, mais s’avéraient sexuellement compatibles ! Les Xénos éprouvaient des pulsions, comme les humains, mais pas de sentiments. J’avais regardé un jour à la télé 3D un professeur qui expliquait la théorie des trois cerveaux : le reptilien qui gérait les pulsions, le mammifère qui engendrait les sentiments et l’encéphale qui contrôlait les fonctions cognitives. Selon lui, un Xéno disposait d’un cerveau reptilien connecté directement à un encéphale très développé où une série de codes sociétaux rigides, comme câblés, jouait le rôle des sentiments chez l’espèce humaine. Les Xénos suivaient à la lettre ces règles, ce qui conférait à leur société une rigidité qu’un humain aurait difficilement acceptée. Celui qui refusait de les suivre se retrouvait vite en position difficile, voire éliminé, sauf en de rares situations critiques. Un individu exceptionnel pouvait alors changer les règles du jeu si ses congénères le suivaient. Il définissait de nouveaux paradigmes de comportement et entrait au Panthéon des X

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