Twister
122 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

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Description

Twister, fillette vive et libre comme une tornade, vit dans une ferme américaine avec sa mère et sa tante. Son père a mystérieusement disparu, plongeant sa mère dans une profonde dépression et obligeant Twister à aller à lécole où elle se fait harceler. Seule solution pour rétablir la sérénité selon elle : faire revenir son père. Pour retrouver sa trace, elle décide daller voir une vieille femme quon dit sorcière et qui vit au milieu des bois. Celle-ci confie un collier ensorcelé à la jeune fille

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 30 novembre 2020
Nombre de lectures 17
EAN13 9782733891889
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0450€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L’édition originale de ce livre a été publiée pour la première fois sous le titre « Twister »en Grande-Bretagne aux éditions Scholastic.
© Juliette Forrest, 2018, pour le texte
© Alexis Snell, 2018, pour les illustrations
© Scholastic Ltd, 2018
 
© Éditions Auzou, 2018, pour la traduction française
24-32 rue des Amandiers, 75020 Paris
 
Direction générale : Gauthier Auzou
Responsable éditoriale : Krysia Roginski
Responsable studio graphique : Sabrina Regoui
Conception graphique : Alice Nominé
Responsable fabrication : Jean-Christophe Collett
Fabrication : Joséphine Boittin
Correction : Agence abcd’ère/Catherine Rigal
 
Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation strictement réservés pour tous les pays.
Loi n o  49-956 du 16 juillet 1949 sur les publications destinées à la jeunesse,modifiées par la loi n o  2011-525 du 17 mai 2011.
Dépôt légal : septembre 2018
Imprimé en Serbie.
Produit conçu et fabriqué sous système de management de la qualité certifié AFAQ ISO 9001.
 


 
 

Traduit de l’anglais par Julie Lopez
 
 

AUZOU
 

À la mémoire de Pete.
 
Quand j’ai fait mon apparition, le ciel vert luisaitet les éclairs faisaient comme des fissures sur les vitres.Tante Honey affirmait qu’elle n’avait jamais connuune si grosse tempête. Maman disait qu’elle avaitpassé le temps entre chaque contraction à compter lestuiles qu’elle voyait s’envoler par la fenêtre. Et quandla douleur la faisait jurer, le vent emportait ses grosmots bien loin, dans une autre contrée.
Papa faisait les cent pas dans le couloir. Mamancriait et le vent mugissait et le tonnerre grondait. Etquand la cime des arbres avait touché le sol, j’avaishurlé.
Papa s’était rué dans la chambre pour embrassermaman. Il m’a dit que son sourire était aussi large que la rivière quand il m’avait prise dans ses bras. Je gigotais tellement contre lui qu’il m’avait appelée Twister,tornade. C’était une tornade qui avait emporté lacouleur de ses cheveux.
Moi aussi, j’ai dû faire quelque chose qui l’aeffrayé. Ça fait six mois, trois jours et quatre heuresqu’on ne l’a pas vu.
 
D’après tante Honey, la disparition de papa avaittout bonnement brisé le cœur de maman. J’imagineque vous aussi, vous vous sentiriez mal, si vous aviezle cœur en miettes.
Papa disait que maman avait le plus beau sourirede Culleroy. Avant son départ, elle chantait plus queles oiseaux. Désormais, elle était silencieuse commeson ombre. Je devinais toujours quand elle pensaità papa. Elle était là dans la pièce avec moi, mais elleétait aussi ailleurs. Tante Honey affirmait qu’il étaitimpossible de se trouver à deux endroits en mêmetemps, je crois qu’elle avait tort.
Un jour, alors que j’essayais de m’approcher demon chien, Max, sans le réveiller, j’ai entendu maman pleurer. J’ai jeté un coup d’œil par la fissure dans laporte. Tante Honey était en train de lui assurer querien de ce que maman avait pu faire ou dire n’avaitfait fuir papa, parce qu’il nous aimait plus que toutau monde. Sans doute maman se reprochait-elle aussisa disparition.
Je suis le portrait craché de papa. Sauf que je n’aipas les cheveux blancs. Ils sont blond vénitien. Parcontre, j’ai ses yeux bleus, plus bleus que bleu. Et luin’a pas de trou entre les dents de devant pour siffler àtravers. Ça, ça me vient de maman.
J’ai appris à marcher très tôt. Dès que j’ai su courir, maman et tante Honey et papa et Max m’ontpoursuivie autour de la ferme. Je hurlais de rire. Jefaisais s’envoler les poulets et sursauter les chevaux. Jefaisais même peur aux cochons. Quand papa m’attrapait, il me lançait dans les airs pour que je puisse toucher le ciel. Parfois, j’allais si haut que je croyais quema tête allait heurter le soleil.
Maman avait décidé de ne pas m’envoyer àl’école à Culleroy. Elle savait que j’avais la capacité deconcentration d’une mouche, alors elle m’emmenait dehors pour m’enseigner les couleurs et les formes,les plantes et les animaux. Et quand elle m’a apprisà lire et à écrire, nous lisions des histoires sous lespommiers. Parfois, papa s’arrêtait pour voir ce quinous faisait rire. En revanche, le calcul n’était pasaussi amusant. Regarder le coq noir tourbillonner surle toit de la grange et papa travailler dans les champset les nuages jouer au loup dans le ciel était bien plusintéressant.
J’adorais les nuages. J’y voyais des visages. Etparfois, ils se transformaient en sirènes, ou en dragons, ou en crânes, ou en cygnes. J’aimais que lesnuages soient aussi sensibles. Ils changeaient de couleur quand ils étaient tristes et ensuite ils pleuraient.J’aurais aimé que Max et moi passions la journée surl’un d’entre eux. Et quand on aurait été fatigués desauter dessus, on se serait assis pour regarder flotter lemonde en contrebas.
 
Maman ne m’apprend plus à écrire et à compter, depuis que papa s’est évaporé. Un matin, peu detemps après son départ, alors qu’elle était au lit et que tante Honey était partie semer des graines, Maxet moi avons filé pour essayer de le retrouver. Max afoncé vers un buisson et l’a reniflé. Mais il n’a trouvéqu’un vieux pigeon ramier obèse. Ensuite, j’ai embêtédes fourmis avec un bâton. Et j’ai attrapé des papillons à mains nues. J’ai aussi découvert des scinquessous des rochers. Ils avaient trois lignes blanches sur ledos et se déplaçaient aussi vite que le vent. Au moins.
Max m’a conduite à l’endroit où vivaient deslapins. Ils avaient creusé plein de trous et laissé despetites crottes rondes partout dans l’herbe. Ils faisaient vraiment beaucoup de crottes.
Comme le soleil tapait fort, nous nous sommesdirigés vers le ruisseau. Ses eaux brunes chantaientsur les pierres vertes et mousseuses. Max m’a montrécomment se rafraîchir en se roulant dans la boue. Çam’a fait rire, mais alors j’ai pensé à papa. Nous noussommes hâtés de rentrer à la maison pour voir s’ilétait revenu. Maman et tante Honey nous attendaientdans la cuisine. Maman avait les yeux rouges et tanteHoney m’a fait les gros yeux. Elle m’a demandé de neplus m’éloigner toute seule. Puis elle a dit à maman que tout Culleroy allait penser que j’étais élevée pardes grenouilles. Elle l’a prévenue qu’il était temps deme laisser partir.
Sauf que maman n’avait jamais essayé de meretenir.
Maman a fermé très bruyamment les portes de lamaison en poussant des soupirs gros à en faire tourner le coq noir sur la grange, encore et encore.
 
Lorsque les premières fraises blanches sont apparues sous leurs feuilles qui grattent, tante Honey m’aemmenée à l’école de Culleroy. Ça sentait le bois etle vieux papier et les roses et la poussière de craie etl’haleine parfumée aux bonbons et les bottes éraflées.
Avant de partir, tante Honey m’a fait un clind’œil. Juste au moment où je me disais que je feraismieux de m’en aller moi aussi, miss Ida m’a demandéde me présenter à la classe.
Les filles étaient maniérées et les garçons renfrognés. Lorsque je leur ai dit que je m’appelais Twister,ils ont ricané. Mon visage a changé de couleur.
Miss Ida les a fait taire et m’a demandé de leur parler de moi. J’aurais voulu dire que j’adorais partir à l’aventure avec Max et chercher des vers luisants avecpapa et regarder le beurre glisser sur les pancakes chaudsque j’avais préparés avec maman. Bon sang ! j’adoraisça. Mais en voyant ces visages devant moi, j’ai marmonné que j’aimais pêcher. Et les bonbons Bubbles .Tout le monde aime les bonbons Bubbles . Même lesfilles maniérées et les garçons renfrognés aiment lesbonbons Bubbles .
Miss Ida a désigné une fille avec un ruban rosedans les cheveux.
— Il y a une place à côté de Cherry Bonnwell.
— Ce n’est pas sa place, a marmonné Cherry.C’est celle de Lula.
Miss Ida a émis un bruit désapprobateur.
— Tu sais très bien que Lula est dans un mondemeilleur. Paix à son âme.
— Moi aussi, j’aimerais être dans un mondemeilleur, a dit un garçon affalé sur son bureau.
— Assieds-toi correctement, Clem Hussable.Qu’ai-je dit sur ceux qui parlaient sans y avoir étéinvités ? Tu auras des devoirs en plus jusqu’à la fin dela semaine.
J’ai fixé la chaise vide.
— Vas-y, Twister, assieds-toi.
Cherry m’a jeté un regard mauvais, comme sij’avais une maladie contagieuse, et elle a écarté sachaise.
— Où est partie Lula ? ai-je chuchoté.
— Tu vivais enfermée dans une grange ou quoi ?Elle est partie au paradis, espèce d’idiote. Il y a eu unincendie dans l

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