A coeur ouvert
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A coeur ouvert , livre ebook

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Description


Un infarctus. Le cœur de Paul Laskin se brise. À l'hôpital, il apprend qu'il est en sursis. Pas de greffon humain disponible, alors l'implantation d'un cœur artificiel lui est proposée. Un concentré de technologie, alimenté par une batterie électrique. Le suivi se fait par informatique, les données collectées en direct sont analysées par les chirurgiens.


Paul n’a pas le choix. Il accepte l'opération. Il accepte d’être un cobaye.


Il n'est qu'au début du chemin. Des phénomènes incompréhensibles, une rupture totale, inexplicable, sa personnalité qui change du tout au tout, un questionnement qui prend forme. Et des craintes récurrentes. Une dépendance aussi à la source d’énergie constituée par les batteries de son cœur artificiel.


Tout n’est pas prévisible avec l’intelligence artificielle, les circonstances peuvent aller à l’encontre de la technologie, et la Vie, elle-même, peut révéler sa Toute-Puissance.


Mais malgré tout, Paul démarre un cheminement intérieur qui le mène vers la lumière, à la source de tout, au cœur du réel. Et l’amour comme un cadeau.




« La nuit avant l’opération, j’ai eu une interrogation insistante. Puisque la rumeur publique dit que l’amour est dans le cœur, qu’en sera-t-il lorsque je vivrai avec un cœur artificiel ? Où l’amour sera-t-il logé ? Est-ce qu’il ira se nicher dans mon cerveau ? Et puis, quelle est la part de vérité de cette interprétation ? Pourquoi faudrait-il qu’il soit caché dans notre cœur ? »

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 20 janvier 2020
Nombre de lectures 1
EAN13 9782374537337
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Présentation
Un infarctus. Le cœur de Paul Laskin se brise. À l'hôpital, il apprend qu'il est en sursis. Pas de greffon humain disponible, alors l'implantation d'un cœur artificiel lui est proposée. Un concentré de technologie, alimenté par une batterie électrique. Le suivi se fait par informatique, les données collectées en direct sont analysées par les chirurgiens.
Paul n’a pas le choix. Il accepte l'opération. Il accepte d’être un cobaye.
Il n'est qu'au début du chemin. Des phénomènes incompréhensibles, une rupture totale, inexplicable, sa personnalité qui change du tout au tout, un questionnement qui prend forme. Et des craintes récurrentes. Une dépendance aussi à la source d’énergie constituée par les batteries de son cœur artificiel.
Tout n’est pas prévisible avec l’intelligence artificielle, les circonstances peuvent aller à l’encontre de la technologie, et la Vie, elle-même, peut révéler sa Toute-Puissance.
Mais malgré tout, Paul démarre un cheminement intérieur qui le mène vers la lumière, à la source de tout, au cœur du réel. Et l’amour comme un cadeau.



Thierry Ledru vit en Savoie. Après un BAC litté/philo, il est entré à l’école Normale, en Bretagne. Passionné par l’escalade et l’alpinisme, il est allé vivre dans les Alpes. « J’ai eu la chance immense d’avoir un prof de Français et une prof de philo extraordinaires. J’adorais lire et écrire et peu à peu ils m’ont permis d’avoir avec eux une relation privilégiée, des échanges extrêmement enrichissants, non seulement d’un point de vue cognitif mais surtout sur le plan humain. Krishnamurti, Ouspensky, Platon, Gurdjieff, Camus, Sartre, Saint-Exupéry, Lanza del Vasto, Gandhi, Koestler, Conrad, Steinbeck, Heminghway, Prajnanpad, Vivekananda, Sri Aurobindo, London, Moitessier, Arséniev, tout ce qu’ils m’ont fait connaître ! Tout ce que je leur dois ! J’écrivais des nouvelles, ils les lisaient, les critiquaient, m’encourageaient. Ils disaient tous les deux qu’un jour je serai édité. »
Dans ses romans, Thierry Ledru pousse ses personnages à l’extrême d’eux-mêmes, il les confronte à des questionnements et à des événements qui les font avancer, leur ouvre un cheminement intérieur que le lecteur emprunte à leur suite avec un grand bonheur.


AUTRES TITRES :
Là-Haut , Les Editions du 38
Les Héros sont tous morts , Les Editions du 38
Kundalini, L'étreinte des âmes , Les Editions du 38
Jusqu'au bout , Les Editions du 38
À CŒUR OUVERT
Thierry LEDRU
38 Lignes blanches Les Éditions du 38
Pur comme le plus fin des ors, ferme comme un roc, De part en part limpide comme un cristal ; ainsi doit être ton cœur. Angélus Silésius
1
« J’étais avec toi Diane. »
Juste un murmure, une voix monocorde.
« Je t’ai vue de l’intérieur. Et c’est moi qui t’ai guidée. Tu as vu ce que je te montrais. »
Elle s’interdit de l’interrompre.
« Nous n’existons pas Diane. Nous ne sommes que des formes. C’est la vie qui est là, elle est partout, c’est elle le flux électrique, c’est elle qui nous anime. Tu vas me dire que tu le sais bien, mais je te parle d’autre chose. La vie m’a emporté, elle m’a fait courir dans tout ce qu’elle anime, dans toutes les structures qu’elle imagine, dans tout ce qu’elle crée, tout est relié, tout est connecté, tout est constitué du même courant, j’ai abandonné tout ce que je croyais être, je connais la vie des herbes, je connais les molécules des parfums, j’ai vu par-delà les yeux, j’ai couru dans les veines des antilopes, j’ai ressenti le bonheur de l’eau qui coule dans les ruisseaux, mais tout ça n’était pas moi, tu comprends, nous ne sommes rien que des formes, nous n’avons pas d’existence propre, tout ça n’est que notre imagination, notre raison, notre prétention, notre ego, des identifications qui nous rassurent, je n’ai pas survécu, c’est la vie qui s’est lancé un défi en moi. »

*

Six mois plus tôt…
Il venait de quitter Clermont-Ferrand. Il avait récupéré les clés de la location dans une agence immobilière. Direction Murol, puis Besse avant d’atteindre les Monts du Cézallier. Trois valises dans le coffre. Personne à ses côtés. L’impression pesante qu’il n’était même pas là. Des mois que ce vide incompréhensible s’était installé.
Les yeux attentifs à la route et l’esprit concentré sur un passé déchu. Radio éteinte, juste le ronflement du moteur, l’habitacle comme un refuge fermé, cette nécessité de rétablir la chronologie des événements, une voix intérieure qui se raconte, un dialogue entre l’homme d’hier et celui qui roulait vers ailleurs, un dédoublement salvateur, l’obligation d’observer le champ de ruines, un regard renvoyé par un miroir inquisiteur…

Paul Laskin, cinquante-trois ans, responsable d’une grande entreprise, secteur informatique et high-tech, une rentabilité exceptionnelle, une croissance exponentielle, cotée en Bourse, actionnaire principal, un portefeuille rempli de stock-options, une très grosse somme, un travail de fou, une famille avec laquelle je ne passais pas assez de temps, mais au moins, elle n’était pas dans le besoin matériel. Manque affectif certainement. C’est au bureau que c’est arrivé. Le 2 février. Il était vingt et une heures. Préparation d’une rencontre capitale avec des financiers. Une obligation de fonds pour accroître l’export. Des jours de travail, des nuits à réfléchir, à me questionner dans tous les sens. L’euphorie du projet et l’épuisement de son fardeau. Alice, ma femme, avait téléphoné pour me dire qu’elle était rentrée très tôt, Chloé avait de la fièvre. Le médecin était passé. Je n’avais pas vraiment écouté. C’est en reposant le combiné que j’en ai pris conscience. Et puis, la douleur est arrivée, comme un coup de poignard. J’ai ouvert la bouche pour appeler à l’aide, mais rien n’est sorti. L’étau de fer rougi qui broyait ma poitrine vrillait les sons dans ma gorge. La terreur, les mains serrées sur mon cœur, comme pour empêcher l’arrachement des tissus, une incompréhension totale, aucun signe précurseur, la certitude de la mort. Je suis tombé sur le bureau au moment où la porte s’ouvrait. J’ai juste eu le temps de reconnaître Philippe, mon associé.
Et puis, plus rien.
J’ai ouvert les yeux dans la chambre d’hôpital. J’ai compris que j’étais vivant. Il n’y avait personne. Ça m’a fait un mal de chien que personne ne me veille… Que personne ne soit là pour m’expliquer.
J’ai pleuré tout seul. Je me suis souvenu soudainement de mes dernières larmes. Comme un éclair. La mort de mon grand-père, j’avais douze ans. Un rappel incongru. Si longtemps que je n’avais pas pleuré. C’est bizarre, mais je me souviens m’être réjoui que ça revienne. L’impression qu’un barrage avait sauté et que des mers de larmes allaient pouvoir s’écouler. C’était comme un soulagement.
Des tuyaux, des machines, les murs blancs de la chambre, j’ai posé une main sur ma poitrine, le souvenir de cette douleur atroce, j’ai senti les battements réguliers, l’idée infantile que j’étais intact, que mon intégrité physique était préservée.
Je me suis assoupi. J’étais fatigué. C’était étrange. Je ne dormais pas. Je flottais. J’ai vu mes pensées s’éteindre comme des fins d’étoiles.
Et puis, un médecin est passé. Compte rendu de la lutte. Une voix neutre et des paroles sans appel. J’avais perdu. La violence de l’attaque avait été fatale à mon cœur. Il ne s’en remettrait pas.
« Tout ça ne tient plus qu’à un fil, Monsieur Laskin. C’est l’intervention de votre associé qui vous a évité le pire. »
Il est reparti. J’ai fermé les yeux pour recommencer à flotter.

Seul dans la chambre.
Le nombre de fois où les larmes ont jailli sans prévenir. Cette petite fille que j’ai vue en rêve. La seule échappée dont je disposais encore. L’enfant tenait la main de sa mère. Elle avait levé les yeux vers moi. Une si belle innocence, tout ce que la vie offrait à l’origine et que j’avais perdu. Cette idée que c’était la vie elle-même qui m’avait regardé. Incompréhensible. Des idées folles qui jaillissaient de nulle part.
Ce n’est pas ce que j’avais perdu qui me tourmentait jusqu’à l’insomnie, mais tout ce qui avait surgi.

*

J’ai eu une greffe de cœur. Quatorze jours après l’infarctus.
Un cœur artificiel.
Je ne savais pas que ça existait. De toute façon, je ne savais rien de ce qui existait. Je ne savais même pas que j’existais.
Les cardiologues qui me suivaient m’ont expliqué que c’était la seule solution. Il n’y avait aucun greffon humain disponible et je ne pouvais pas attendre. Ils m’ont dit que cette technique fonctionnait depuis deux ans et était parfaitement au point, qu’elle avait même encore progressé depuis sa mise sur le marché. J’entrais dans la catégorie des patients prioritaires.
Je me souviens d’une jeune interne qui les accompagnait quand ils sont venus m’expliquer ça dans la chambre. Elle avait noué ses cheveux. Un visage fin, très beau. Mais ce sont ses yeux qui m’ont ébloui. La même lumière intense que celle de la petite fille de mon rêve, mais en réel cette fois, là, devant moi et j’étais subjugué, jusqu’à ne plus vraiment écouter le cardiologue, cette certitude que tout était là, l’amour de la vie. Pas la vie quotidienne, pas la vie de chef d’entreprise, pas la vie de père, de mari ou d’amant, pas la vie intime d’un homme qui contemple une femme. Mais la vraie vie, celle que je n’avais jamais saisie. Jusque-là, je n’avais attaché d’importance qu’à mon existence.
Lorsque tout le monde est sorti, j’ai réalisé que je ne savais rien de ce qui allait m’arriver.
C’est à cause des yeux de cette jeune femme que j’ai accepté l’opération. Un embrasement intérieur.
Il fallait que je comprenne.

*

Quatre mois que ce cœur artificiel bat en moi.
Et je n’ai pas de réponse.
Quatre mois que je ne sais pas ce que je vis avec le sentiment de vivre enfin.
C’est quand j’ai vendu mes parts de l’entreprise à Philippe qu’Alice m’a quitté. Deux mois après la greffe. Je savais très bien que j’étais responsable de sa décision. Je lui avais même clairement dit que ça serait mieux pour elle. Je l’avais habituée à être

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