À toute ardeur !
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Description

Sans la technique et son fluide vital, l’énergie, notre vie ne serait plus possible. En trois siècles, des artisans et des savants, presque à leur insu, puis des ingénieurs et des scientifiques, méthodiquement, ont greffé durablement l’énergie dans le quotidien des hommes. Ils ont changé notre vie. Au risque même de la détruire. Pour mieux comprendre comment quelques personnages illustres ont ainsi façonné notre monde, il nous faut plonger dans leur histoire, partager leur questionnement, suivre le cheminement de leur pensée.

Aujourd’hui, avec l’avènement de la « technoscience » et l’explosion et les succès de la R&D, les avancées de la science précèdent, déterminent et accompagnent la conception des machines. Le système ne va-t-il pas s’emballer ? Les interrogations et les inquiétudes du public, dépassé par la mutation, ont pris une grande extension.

Évoquer les tribulations de la science et de la technique sur le chemin de l’énergie c’est donc aussi ouvrir un âpre débat sur les choix scientifiques et technologiques. Il n’est pas près de s’arrêter...

Jean-Pol Poncelet, ingénieur civil physicien, ancien Ministre, est Membre de l’Académie royale de Belgique. Il s’intéresse à l’énergie, à la technologie et aux questions de société. Il est actuellement Directeur général de l’Organisation de l’industrie nucléaire européenne (Foratom) et Secrétaire général de la European Nuclear Society.

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 10
EAN13 9782803104727
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0030€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

À TOUTE ARDEUR ! SCIENCE ET TECHNIQUE SUR LE CHEMIN DE L’ÉNERGIE
Jean-Pol Poncelet
À toute ardeur ! Science et technique sur le chemin de l'énergie
Académie royale de Belgique
rue Ducale, 1 - 1000 Bruxelles, Belgique
www.academieroyale.be
Informations concernant la version numérique
ISBN : 978-2-8031-0472-7

© 2015, Académie royale de Belgique
Collection L’Académie en poche
Sous la responsabilité académique de Véronique Dehant
Volume 55
Diffusion
Académie royale de Belgique
www.academie-editions.be
Crédits
Conception et réalisation : Laurent Hansen, Académie royale de Belgique
Illustration de couverture : Buscemi Loredana, Académie royale de Belgique
Publié en collaboration avec
Bebooks - Editions numériques
Quai Bonaparte, 1 (boîte 11) - 4020 Liège (Belgique)
info@bebooks.be
www.bebooks.be

Informations concernant la version numérique
ISBN 978-2-87569-171-2
 
A propos
Bebooks est une maison d’édition contemporaine, intégrant l’ensemble des supports et canaux dans ses projets éditoriaux. Exclusivement numérique, elle propose des ouvrages pour la plupart des liseuses, ainsi que des versions imprimées à la demande.
Avant-propos
L’énergie est partout. Celle du Soleil est à l’origine de la vie. Et elle est le moteur du développement. Lentement enfouie puis stockée pendant des millénaires, elle a progressivement engendré les combustibles fossiles. Leur flamme incessante embrase les innombrables chaudières d’un machinisme apparemment sans limite. Dopée par l’énergie, l’activité fébrile des hommes est en permanence sous perfusion d’électricité : la fée bienveillante est omniprésente dans notre travail, nos loisirs, les moindres aléas de notre vie quotidienne. Quant à la puissance mystérieuse libérée récemment au cœur de l’uranium, elle est tellement gigantesque que son déchaînement suscite des inquiétudes profondes et soulève des questions presque métaphysiques.
Mais qu’en connaissons-nous ? Par quelle espèce de magie nos multiples esclaves mécaniques s’animent-ils à notre service ? Que savons-nous de l’électricité, sinon qu’elle est disponible à volonté dans la prise ? Qui peut distinguer travail, puissance et énergie ? Décrire correctement chaleur et température ? Faire référence aux unités de mesure adéquates ? L’ignorance des concepts et des principes élémentaires de l’énergétique est aussi profonde que stupéfiante. Non seulement dans le public, qui le plus souvent n’a pas la moindre idée des rudiments du système technique. Mais également dans les médias, qui prétendent cependant nous apporter information, éclairage et… critique.
Pourtant, sans la technique et son fluide vital, l’énergie, notre vie ne serait plus possible. Sa prégnance est devenue lancinante. Ses mécanismes débouchent sur d’incessantes innovations, puis de nouveaux besoins, et finalement sur une irrépressible exigence d’encore plus d’énergie. Pollution atmosphérique, autoroutes bruyantes et villes encombrées, changements climatiques, déchets nucléaires, avions dans le ciel, éoliennes dans nos campagnes, lignes électriques dans le paysage, etc. : la liste est longue des controverses qui résultent mécaniquement de « choix de société » que nous n’avons pas vraiment décidés. Ou alors sans nous en rendre compte…
Car la logique du développement technologique est implicite. La science analyse et explique la nature. La technique met en application ses découvertes. L’industrie produit des biens qui les démultiplient. Et les consommateurs… consomment. Un enchaînement implacable, répété ad nauseam depuis des décennies. La mécanique quantique a engendré l’électronique. Les ingénieurs ont alors inventé les microprocesseurs. À partir desquels les usines fabriquent en grande série les ordinateurs. À nous smartphones, tablettes, téléchargements et cloud computing . Vive la société numérique ? Globalement, les technologies dites de l’information absorbent aujourd’hui à elles seules près de dix pourcents de la consommation mondiale d’électricité…
Précisément, s’agissant de l’énergie, cela ne s’est pas passé de cette manière. Et même juste à l’opposé. La machine à vapeur, avant de transformer le monde, est née de l’imagination et de l’acharnement des bricoleurs et du savoir-faire des artisans. Sa mise au point et sa diffusion précèdent la description par les savants des abstractions qui allaient en permettre l’explication rationnelle puis l’optimisation. Quand ces dernières interviennent, le « progrès » a déjà tracé sa voie sur les rails du chemin de fer. La thermodynamique est donc fille de la machine, et non l’inverse. En cela l’épopée fondatrice de la machine à vapeur et ce qui devint la révolution industrielle sont très remarquables.
Un peu plus tard, c’est encore au fil d’expériences disparates qu’une toute nouvelle forme d’énergie, l’électricité, apparaît prometteuse. Les intuitions des bricoleurs précèdent toujours la théorie : à juste titre, c’est d’abord à Faraday que Maxwell rend hommage au moment de sa prestigieuse synthèse sur l’électricité et le magnétisme. Mais simultanément, Maxwell fait faire à la science un saut en avant décisif : pour la première fois à une telle échelle, tout en expliquant les réalisations expérimentales antérieures, ses équations préfigurent de nouvelles découvertes. Elles prédisent notamment l’existence des ondes électromagnétiques et les modalités de leur propagation. Une fois confirmées expérimentalement, elles conduiront au gigantesque essor des télécommunications et des technologies de l’information.
Désormais la science prime. Avec l’énergie nucléaire, ce nouveau paradigme s’impose radicalement. Le concept dérive directement des théories et des spéculations des physiciens. L’éventualité d’une application ne faisait pas partie de leurs préoccupations initiales. Elle est apparue plus tard grâce à l’imagination de quelques pionniers. À l’idée d’une réaction en chaîne, Szilárd a avoué avoir d’emblée pensé à la bombe. De leur côté, avant même la confirmation de la possibilité d’une fission contrôlée, Joliot et son équipe avaient tenu à breveter — dès avant-guerre — un concept de réacteur industriel. De même d’ailleurs qu’un dispositif explosif ! La logique initiale du système technico-énergétique s’en trouve largement inversée : désormais, avec l’avènement de la « technoscience » et l’explosion et les succès de la R&D 1 , les avancées de la science précèdent, déterminent et accompagnent la conception des machines. Le système s’emballe.
En trois siècles, des artisans et des savants, presque à leur insu, puis des ingénieurs et des scientifiques, méthodiquement, ont greffé durablement l’énergie dans le quotidien des hommes. Ils ont changé notre vie. Au risque même de la détruire. Les interrogations et les inquiétudes du public, dépassé par la mutation, ont dès lors pris une grande extension. Un âpre débat s’est ouvert sur les choix scientifiques et technologiques. Il n’est pas près de s’arrêter…
Pour mieux comprendre comment quelques personnages illustres ont ainsi façonné notre monde, il nous faut plonger dans leur histoire, partager leur questionnement, suivre le cheminement de leur pensée. En évoquant les tribulations de la science et de la technique sur le chemin de l’énergie.
chapitre 1
Que Newton soit !
Vous souvenez-vous ? C’est l’ouverture du célèbre film 2001, l’odyssée de l’espace . Un hominidé velu contemple les ossements qu’il vient de heurter, blanchis par le soleil. Soudain — pulsion aléatoire ou impulsion géniale ? — il s’empare d’un quelconque tibia. Il l’examine, le manipule, le soulève, puis d’un geste encore incertain, le rabat sur le sol, éparpillant fémurs, péronés et autres omoplates. Etonné, il remet cela et frappe la terre de plus en plus fortement. Il vient d’inventer le premier outil.
« Un petit geste pour le singe, une étape géante pour l’humanité ! » aurait sans doute pu dire la télé si elle l’avait filmé en direct pour CNN par satellite. Car au plan suivant, l’outil est déjà devenu une arme dans ses mains. Un bon coup sur le crâne pour allonger, raide mort, l’un ou l’autre concurrent particulièrement arrogant, et voilà notre singe — presque homme ? — maître du terrain. Quelques millions d’années plus tard, mais au cinéma cela ne fait jamais que quelques minutes, au son du Beau Danube Bleu , dans une station spatiale gérée par un o

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