Alban
190 pages
Français

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Alban , livre ebook

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Description

Une histoire poignante et émouvante qui dénonce les violences conjugales et l’inceste, violences combattues par la société mais qu’il est parfois difficile de combattre dans l’intimité. La place de la victime et celle de l’agresseur sont des mélanges subtils où la part entre le bien et le mal est parfois insaisissable.

Extraits :

« Pendant la visite du pic et profitant de ce que s’extasiait Alban, Madame de la Forteresse susurra à l’oreille de son mari :
– J’ai peur.
– Peur de quoi ?
– Peur de toi, de ce que tu as osé faire cette nuit.
– Qu’ai-je fait qui t’effraie autant ?
– Oh ! Mon Dieu. Ne me dis pas que tu as déjà oublié ? Même si tu as bu trois verres de vin hier au restau. Ce n’est point une raison !
– Mais de quoi parles-tu enfin ? »

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 02 décembre 2016
Nombre de lectures 2
EAN13 9782334231343
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composér Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-334-23132-9

© Edilivre, 2016
Du même auteur
Du même auteur :
Abéti Masikini, la voix d’or du Zaïre
L’Harmattan, 1999.
Le Flamant noir
L’Harmattan, 2004.
Les Petits grains de sable…
Publibook, 2008.
L’Identité et la raison d’être
(Libre poésie)
Publibook, 2008.
A tu et à toi
Publibook 2010
La confession des âmes
Publibook 2012
Cœur qui rit, âme qui soupire
(Poèmes choisis)
Edilivre 2014
Exergue


La vie est un perpétuel recommencement mais aussi une longue chute. Et le plus important est de savoir tomber.
Confucius
Chapitre I
1
Après une période morose où les nuages gris avaient élu domicile, le printemps était apparu sous quelques rayons vifs de soleil. Lunettes noires vissées sur la tête, cheveux remontés sur un chignon qu’un chapeau recouvrait jusqu’aux oreilles, Adèle de la Forteresse pénétra d’un pas feutré dans cet immeuble à la façade cossue qui alliait modernité et cachet. Tenant de sa main droite une serviette de couleur bleue d’où apparaissaient des bouts de documents et de sa main gauche son sac à main sorti tout droit de chez Louis Vuitton, elle sonna à l’interphone fixé au-dessous d’une plaque qui indiquait : Maître Gilles Thibault – Avocat à la cour – Reçoit sur rendez-vous du Lundi au Vendredi de 8h30 à 12h30 et de 14h30 à 17h30.
Le cabinet de Maître Thibault se trouvait Place de Tourny en plein centre de Bordeaux. Composé d’une secrétaire, de deux stagiaires et de trois jeunes avocats, Maître Thibault dirigeait son cabinet avec une expérience de plus de quinze ans. Sa réputation avait fait le tour de la ville et sa spécialité dans le domaine des affaires matrimoniales déliait les langues dans les grands salons où la plupart des clients étaient des femmes de la haute société bordelaise, le plus souvent confrontées à des histoires de cœur. Adèle le connaissait justement grâce à cette réputation dont il faisait l’objet, mais jamais elle n’aurait pensé qu’un jour elle viendrait le consulter. Elle se dirigea dans le hall de cet immeuble qui dégageait une odeur de parquet ciré et de détergent versé sur le carrelage, prit l’ascenseur qui menait au troisième étage et sonna à la porte.
Dès la première sonnerie, Maître Thibault qui visiblement l’attendait impatiemment, ouvrit lui-même la porte, le personnel étant parti déjeuner à cette heure-là.
– Bonjour Maître, lui dit Adèle, d’une voix douce et chaleureuse ;
– Bonjour Madame de la Forteresse. Comment allez-vous ?
– Ça pourrait aller mieux, je vous remercie ;
– Je vous en prie, entrez donc et prenez la peine de vous asseoir. Que me vaut votre visite et comment va Monsieur de la Forteresse ? Nous avons gardé un bon souvenir du travail qu’il a effectué pour le cabinet. Aujourd’hui encore, tout le monde en parle. Vous lui transmettrez toutes mes amitiés.
Cette entrée en matière dérouta complètement Adèle qui ne s’y attendait pas. Son mari était apprécié de tous. Or, elle venait justement voir Maître Thibault pour l’aider à le combattre. Elle prit son courage à deux mains et répondit :
– Mon époux va bien, merci Maître. Mais je tiens à vous dire que c’est votre réputation qui m’emmène aujourd’hui à venir vous voir pour des problèmes que je traverse malheureusement à cause de lui ! J’envisage même un divorce.
– Oh ! Excusez-moi, Madame de la Forteresse, je suis vraiment désolé.
Puis, après un petit silence comme s’il s’était mis à réfléchir, il reprit un peu gêné :
– En tous cas, c’est gentil de votre part, vous m’en voyez ravi. Mais je pense que c’est aussi grâce à mes collaborateurs qui sont très charmants.
– Soit ! Mais il n’en demeure pas moins que c’est votre nom qui fait la une des journaux !
Maître Thibault fit un sourire de circonstance et lui proposa de retirer son manteau qu’elle avait gardé jusque-là. Après quoi, il se mit à lui expliquer le temps que prend généralement une procédure de conciliation et éventuellement de divorce. C’est ainsi qu’Adèle de la Forteresse se mit à expliquer ce qui la chagrinait et l’implora, une larme roulant sur sa joue gauche, qu’il prenne sa défense quel que soit le prix. Maître Thibault qui regardait avec insistance, écoutait cette femme à l’allure impeccable dévoiler des choses à la limite de l’irréel, difficile à croire, vu l’image qu’elle avait toujours affichée avec son époux lors de leurs sorties et les réceptions qu’ils organisaient à domicile. Le récit d’Adèle produisait comme un raclement de gorge mécanique dans l’esprit de Maître Thibault. A en croire sa cliente, le cœur des hommes est un abîme dans lequel les femmes tombent et ne remontent jamais. Derrière son bureau en acajou, ses énormes bras verrouillés au coude supportaient la masse titanesque de sa tête et de son corps. Sa peau était d’un blanc vif et ses cheveux bruns ondulés soigneusement coiffés lui tombaient presque jusqu’aux épaules. A trop le regarder, on se disait qu’il fut un jeune et bel adolescent qui avait fait craquer le cœur des jeunes filles. L’embonpoint qui était arrivé avec l’âge et une aisance professionnelle, ne l’autorisaient plus à faire du sport mais plutôt à se contenter des soirées mondaines où le petit verre de champagne ne manquait pas.
Lentement, Adèle déroula les fautes qui incombaient à son mari. Ses yeux se remplissaient peu à peu de larmes et sa mâchoire inférieure se glissait vers l’avant comme une personne qui ressent le besoin de vomir. Maître Thibault qui avait commencé à noter tout ce qu’elle disait, lui tendit un mouchoir et la rassura qu’il ferait de son mieux pour l’aider. Puis, il demanda ce que pensait son époux. Adèle lui répondit que de toutes les façons, leur couple était arrivé à un stade de non-retour.
L’après-midi avait fini par répandre une lumière lourde et blanche, et les rayons du soleil qui traversaient les stores vénitiens du cabinet de Maître Thibault aveuglaient la visibilité d’Adèle d’une façon drastique. Elle essuya ses pommettes sur lesquelles les larmes avaient fait couler son fond de teint et se reprit tout doucement.
* * *
2
Adèle de la Forteresse est une belle femme, de celles qui font parler d’elles rien que par leur charisme. Pour ceux qui la connaissent, elle est la représentation parfaite de l’amie idéale : gentille, compréhensible, accessible et toujours prête à aider les autres. Mais sous des dehors d’une désarmante candeur, elle cache une belle force de caractère et une volonté de fer.
Originaire d’Agen, toute son enfance se passe dans cette ville entre un père et une mère tous deux fonctionnaires de mairie, jusqu’à l’âge de quinze ans lorsque son père meurt des suites d’une longue maladie. Elle affronte alors son adolescence seule avec sa mère qui fait de son mieux pour qu’elle réussisse sa scolarité. Elle ne s’en plaint pas sauf pour reprocher à cette dernière, les nombreux déménagements dont elles sont l’objet, fort heureusement dans cette même ville. Quand elle arrive au lycée, elle brille de mille feux. Les langues sont son dada et elle en fait son cheval de bataille. Grâce à cela, elle va beaucoup voyager à l’étranger avec les groupes scolaires : Londres, New-York, Berlin mais aussi Paris qu’elle découvre avec une ferveur immense et en tombe amoureuse.
Après son baccalauréat littéraire, elle décide de monter à Paris définitivement pour préparer une licence en anglais et devenir professeur. Hébergée chez une tante dans le quatorzième arrondissement, elle prend son envol l’année d’après dans un petit studio au niveau du métro Glacière dans le treizième arrondissement et s’oriente vers une formation en commerce international. Deux années plus tard, elle est embauchée dans une société spécialisée dans l’import-export dans la rue de Montmorency dans le seizième arrondissement. Quand elle rencontre Alban de la Forteresse alors patron d’une start-up en informatique, sa vie va radicalement changer. Elle, venant d’un milieu modeste, lui, issu d’une famille de la haute bourgeoisie bordelaise. Il fait d’elle l’héroïne de ses rêves d’enfant, comme à l’époque où il s’imaginait en compagnie de la femme la plus belle de son existence.
Les allers et retours d’Adèle entre Agen et Paris vont s’estomper au point d’inquiéter sa mère qui sent qu’elle perd sa fille au profit d’un jeune homme qu’elle pense apprécier peu. Lorsque Adèle parle d’Alban de la Forteresse, elle s’applique à changer l’angle du regard que sa mère porte sur lui. De manière claire mais juste, assez subtile pour ne pas verser dans la caricature, elle pèse ses mots et cherche l’empathie. Car, Alban est l’homme dont elle a toujours rêvé depuis fort longtemps, intelligent, posé et empreint d’un savoir-vivre disparu chez les garçons de nos jours. Avec lui, elle va donc découvrir les gestes tendres, les mots gentils et réfléchis, les voyages et la rassurante banalité d’un amour sans fin. Pourtant, tout n’est pas rose dans leur vie. Cependant, trois années durant, ils vont se connaître, s’apprécier et se détester jusqu’au jour fatidique où ils s’unissent aux yeux de l’Etat civil. Un mariage à la mesure de l’irrationnel : Limousine et Rolls Royce de location font le bonheur de tous les invités. Le champagne coule à flots et les cadeaux avec. Seule ombre au tableau, l’absence des parents d’Alban. En revanche, la mère d’Adèle est présente mais sans enthousiasme avéré. Une année après naît Théo leur fils.
Adèle se souvient sans cesse de ces premières années qui l’ont marquée non sans verser de larmes. Ce midi-là, en sortant du bureau de Maître Thibault, elle a les mains moites et la gorge serrée. C’est beaucoup plus tard dans la soirée que seule, allongée sur son lit, défilent sous ses yeux tous les moments passés en compagnie d’Alba

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