Amuse-gueule
422 pages
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Amuse-gueule , livre ebook

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Description

« Ce livre est un salmigondis de petits textes allant d’une ligne à deux pages », s’exclameront les grincheux peu impressionnés par le génie (sic) de l’auteur. On y traite de tout et de rien sur un mode qui se veut humoristique. « Incohérent et débile », affirmeront les pisse-froid dotés de certitudes.
Il arrivera que des sujets concernant le sérieux des choses et la réalité du monde se glissent dans cet ensemble frisant l’absurde, le non-sens, le burlesque. Des ruptures sans doute bienvenues qui retiendront le désir soudain du lecteur de jeter ce livre magnifique dans un cul-de-basse-fosse*.
* Terme autrement plus littéraire que « poubelle », d’un usage trop courant.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 19 juin 2014
Nombre de lectures 0
EAN13 9782332733429
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0097€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-73340-5

© Edilivre, 2016
Au lecteur
L’heureux lecteur qui vient d’ouvrir ce livre tombera dans le ravissement. Il tournera les pages d’un doigt tremblant, tant l’émoi de découvrir de nouvelles « vétilles » lui fera oublier le temps qui passe. Rien n’existera d’autre que la folle excitation de rencontrer enfin un écrivain en ces temps de tablettes et de smartphones. Il se congratulera d’être né, un sourire attendri sur ses lèvres purpurines à l’évocation de sa maman le mettant au monde dans une chaumière où Margot ne retrouverait pas ses petits.
Le ciel se cantonnerait-il dans le gris, les océans franchiraient-ils les rivages, la terre nourricière tournerait-elle poussière, la planète serait-elle raclée jusqu’au roc, tout cela importerait si peu en regard du miracle qu’est la lecture de cet auteur béni des yeux !
Néanmoins il se pourrait que quelques grincheux refusassent d’aller plus avant, ignorant petitement de partager avec les multitudes la venue à l’Écriture de Celui qui enchantera l’humanité et qui rétablira l’harmonie universelle bien mise à mal par des inconséquents tout farauds de participer au saccage de la nature.
Qu’il leur soit pardonné de n’avoir point réalisé qu’ils se condamnaient à passer le reste de leurs jours dans l’ignorance du plus grand auteur de la planète Terre, et sans doute, jusqu’à preuve du contraire, de la Galaxie.
Toutefois, un mien cousin, académicien, m’a fait remarquer, un sourire sardonique sur ses lèvres minces, que je ne me prenais pas pour de la roupie de sansonnet, comme il se dit dans les milieux éclairés de la capitale où règne les intellos en fauteuil moulant. Et que me montrer ainsi l’égal des dieux et le seul régnant sans partage sur l’empire des lettres n’était pas moins qu’offenser le simple bon sens de l’honnête homme.
Que répondre à cela ? Un haussement d’épaule. Et qu’espérer ? Que les multitudes ne se précipitent point sur l’indigne pour le déchiqueter. Parce que je suis bon. Et parce que la plus grande gloire ne peut se bâtir sur du désintégré. Encore que…
Va, lecteur ! Tourne la page, et que l’enchan-tement te fasse dédaigner la fuite des jours et l’invasion numérique.
Amuse-gueule
 
Un escargot et une limace disputaient de l’origine du Vide quand intervint une semelle de passage.
*
Les amuse-gueule s’amusent comme des petits fours, jouant à cache-cache, obligeant les invités au vernissage à les chercher, la mine renfrognée et l’air de ne pas en avoir l’air.
*
Des batraciens et leurs drôles de machines remontent des cailloux bleus du fond.
*
Quand je me suis retourné, elle n’était plus là. Un beau camion était assis à sa place.
*
Il a mis le doigt dans l’engrenage. Sa carrière de mec haché vient de débuter.
*
Au fond du puits, une lueur. Au bout de la corde, le seau qui descend et le petit bruit du choc contre l’eau qui résonne entre les pierres.
*
Ils couchent ensemble, elle, en tenue d’Ève, lui, en camisole de force.
*
La technicienne de surface élabora son projet, le saisit sur ordinateur qui programma le passage du balai puis du chiffon.
*
Le frein entra en gare, juste à l’heure malgré la coquille.
*
De voir son épouse gémir de plaisir déconcerta le pasteur.
*
Quand je mange du caviar à la louche, j’ai comme le sentiment que mon repas n’est pas équilibré.
*
– Le cheval de bois est emballé ! Le cheval de bois est emballé !
– Tu sais bien que tu es trop grand à présent. Nous l’envoyons à des enfants pauvres.
*
Il est plus gentil d’écrire avec une plume d’oie qu’avec une plume de canard. Parce que la plume d’oie répand la joie d’écrire, alors que la plume de canard canarde à tout va ; celle-ci, à l’encontre de celle-là, est le canard boiteux d’écrivaillions bilieux qui dégénèrent l’écriture.
Voyez comme il est compliqué d’écrire une phrase simple, harmonieuse, et claire comme l’onde cristalline de la source que tu trouves sur ton chemin où la poussière retombe doucement derrière tes pas chaussés d’espadrilles aux lanières pénétrant peu à peu dans ta chair.
Et qu’il faut savoir terminer une phrase.
*
Indifférents aux murmures des passagers, l’éléphante et son éléphanteau prirent le métro à l’heure de pointe.
*
Il est parti au bureau un jour de la semaine. C’était le matin, après le petit-déjeuner. Même qu’il a pris le métro. Depuis on l’a revu, quand il est rentré chez lui à la fin de la journée.
*
Par de-là les mers, il a une plage qui m’attend. Tu y seras allongée, nue sur le sable blanc. Ta peau noire, couleur de l’infini, scintillera des gouttes de l’onde que tu viendras de quitter. Et je te regarderai, un désir d’éternité sur les lèvres.
*
Il est plus facile d’ôter son chapeau dans une église que la robe de mariée de la fraîche épousée de son ami d’enfance lors de l’échange des alliances. C’est pourtant ce que j’ai réussi à faire, malgré la désapprobation générale. Et ce qui chagrina le plus les familles, ce fut le retard au banquet causé par mon impertinence. Bien des plats furent servis tièdes et les rôts étaient trop cuits.
*
Je sais que l’inutile sert à quelque chose. À faire se pavaner ceux qui le dénoncent, tout fiers de jouer les magisters, heureux finalement d’exister. Et c’est là une bonne action que de leur donner de quoi rassasier leur suffisance.
*
Quand il fait chaud, je mets en marche le ventilo. Il traverse la pièce et vient s’assoir sur mes genoux. Et c’est là où la chose se complique parce que j’ai une longue barbe noire.
*
– Pour ouvrir la porte, il faut appuyer sur la poignée. Ensuite il faut pousser le battant. Et ne pas oublier de la refermer derrière toi ! Parce que si ton mari te suit… Pour cela tu tourneras deux fois la clé dans le sens des aiguilles d’une montre. Viens, que je te montre.
*
Il est tellement stupide qu’il s’énerve pour un rien.
*
Aïe ! Quand ça fait mal, ça fait mal. Même que mon docteur est parti à bicyclette de bon matin par un chemin forestier pour aller rencontrer la bonne fée habitant le creux du grand chêne, tout près de la mare aux grenouilles. Lesquelles sont si en forme qu’elles traversent la mare en neuf secondes et quarante-centième. Aussi sont-elles là pour l’accueillir si jamais le bon docteur se trompe de berge.
Il était donc une fois… Ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants. Le problème c’est que les enfants, d’adorables bambins, étaient sourds comme des pots de fleurs en fin de carrière.
– On voit bien là une tentative de bien faire. De se lancer dans la littérature enfantine pour remettre sur les rails les contes qui ont bercé son enfance. Mais sans doute a-t-il trop pratiqué l’onanisme pour réussir dans son louable projet.
*
Il est des lecteurs si démunis de raison qu’ils prennent mes écrits pour des errements en pays de douce démence. Or je tiens à rassurer ces personnes charitables, que j’espère de bonne volonté, que mon petit chat n’est pas mort et qu’il n’est pas noir.
Il me faut préciser ici l’acception de noir : c’est du pelage dont il est question, et non point d’un quelconque abus de boisson qui serait très néfaste au petit chat.
*
Quand je monte sur mes grands chevaux, je m’assure d’abord que le taboulé est parfaitement équilibré.
*
De vouloir toujours être le plus malin entraîne parfois des conséquences déplorables. J’en veux pour preuve l’aventure qu’il m’est arrivée hier matin, vers les neuf heures trente-sept minutes et quarante-cinq secondes. Si je suis aussi imprécis, si je ne vous donne pas les centièmes et les millièmes de secondes, c’est que ma mémoire et mes capacités intellectuelles ne sont plus ce qu’elles étaient. Or donc, disais-je… Mais où en étais-je ?…
– Je viens d’apprendre l’enfermement de l’auteur en un établissement spécialisé, chargé de lui remettre en mémoire la probable extravagance qu’il voulut nous conter. Je prie donc les lecteurs de bien vouloir excuser l’interruption de sa narration indépendante de sa volonté. Volonté qui du reste est en train de faire hurler de douleur les nombreux experts mandatés pour lui extirper le début de l’aventure qu’il affirme avoir eue avec, avec…
*
Il avait fait la guerre. Elle lui avait pris un bras. Il ne pouvait plus applaudir aux discours des va-t-en-guerre… qui en reviennent toujours.
*
Quand il fait trop chaud, ou trop froid, je me dévêts, ou me vêts. Et quand il fait ni chaud ni froid, ça me fait ni chaud ni froid. J’espère bien me faire comprendre !
– Pour ça, on a compris. Je me demande néanmoins si ce qui vient d’être écrit mérite le marbre. Sans doute non. Mais je dois quand même en parler au Président. Car s’il n’est pas de mon avis, il me faudra commander en urgence un bloc de marbre arraché à sa mère, la carrière qui l’a vu naître.
*
Alors que je prends un bain à l’acide sulfurique, ne voilà-t-il point qu’un fâcheux se mêle de m’avertir que cela n’est pas bon pour le teint !
Comme quoi mieux vaut fermer la porte de la salle de bains à double tour si l’on ne veut pas être dérangé.
*
Une gentille petite fille est venue offrir un bouquet de fleurs au Président tout en lui adressant un compliment sous la forme d’un poème charmant. Celui-ci, tout ému, les larmes pour ainsi dire aux yeux, la remercia infiniment d’avoir répété ce geste pendant des jours et des jours, d’avoir ruiné ses prolétaires de parents pour l’achat de sa jolie robe, de ses escarpins vernis, de sa séance interminable chez le coiffeur et autres dépenses pour eux somptuaires, et enfin de s’être levé de si bon matin afin d’être fin prête pour le compliment si joliment tourné.
Puis il passa son chemin, furieux de s’être laissé aller à ce sentimentalisme de chaumière, inquiet pour son fond de teint qui aurait

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