Au-delà du doute raisonnable. Comment Lee H. Oswald a assassiné JFK

Marc-Antoine Elsen

Description

Qui aurait pu penser que la journée du vendredi 22 novembre 1963 deviendrait le cœur d'un débat explosif pendant plus de cinquante ans ? Autour de la tragédie de Dallas, deux camps s'affrontent depuis toujours : les partisans de la version officielle et ceux d'un complot. Des théories parfois prêtes à tout pour faire dire ce que l'on veut aux preuves. Cet ouvrage propose ici les éléments essentiels permettant d'enfin comprendre et démêler les fils d'un écheveau extrêmement touffu d'arguments et contre-arguments largement débattus dans la littérature spécialisée. Pas de thèse ou de démonstration biaisée, ni pièce à charge, ni fantasmes en série, mais une enquête dépassionnée et objective : c'est le pari de Marc-Antoine Elsen dans cette nouvelle approche particulièrement fouillée de l'assassinat le plus célèbre de l'histoire. Une démarche rigoureuse et méthodique à laquelle l'auteur apporte la distance nécessaire et une méthodologie quasi scientifique. De quoi, pour les non-croyants, se forger une opinion sur des bases solides.

Sujets

• John F. Kennedy
• Assassination
• John Fitzgerald Kennedy
• Assassinat
• Homicide

Informations

• Publié par: Société des écrivains
• Date de parution: 15 juillet 2016
• Nombre de lectures: 0
• EAN13: 9782342053654
• Langue: Français

Extrait

Au-delà du doute raisonnable. Comment Lee H. Oswald a assassiné JFK
Marc-Antoine Elsen
Société des écrivains

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Au-delà du doute raisonnable. Comment Lee H. Oswald a assassiné JFK
 
Toutes les recherches ont été entreprises afin d’identifier les ayants droit. Les erreurs ou omissions éventuelles signalées à l’éditeur seront rectifiées lors des prochaines éditions.
 
 
 
— Tu ne dis pas la vérité. Pourquoi donc est-ce que tu ne dis pas la vérité ?
— Tu ne la dis pas non plus.
— Moi ? Voilà que tu recommences avec tes insolences. Et si je ne la disais pas ? Est-ce que j’ai à me justifier devant toi ? Et en quoi est-ce que je ne dis pas la vérité ?
— Tu n’es pas seulement patronne d’auberge, comme tu le prétends.
— Tiens donc, tu en fais des découvertes. […] Et d’où prétends-tu savoir tout cela ?
— Je le vois. Je n’ai pas besoin qu’on me le dise.
F ranz Kafka – Le Château 1
 
 
 
Première règle, les idées se relient par analogie. Il n’y a pas de règle pour décider au départ si une analogie est bonne ou mauvaise, parce que n’importe quelle chose est semblable à n’importe quelle autre, sous un certain rapport […] Parfait.
La deuxième règle dit en effet que si tout se tient, le jeu est valable. De patate à patate, tout se tient. C’est donc juste.
Troisième règle : les connexions ne doivent pas être inédites, dans le sens où elles doivent avoir été posées au moins une fois, mieux encore si elles l’ont été de nombreuses fois, par d’autres. C’est ainsi seulement que les croisements semblent vrais, parce qu’ils sont évidents. Ce qui était en somme l’idée de monsieur Garamond : les livres des diaboliques ne doivent pas innover, ils doivent répéter le déjà dit, sinon qu’en serait-il de la force de la Tradition ?
U mberto Eco – Le Pendule de Foucault 2
 
 
 
 
Avertissement
 
 
 
Ce livre s’adresse à différents publics.

Tout d’abord à vous qui, majoritairement, vous êtes formé une idée générale des événements entourant l’assassinat du Président John Fitzgerald Kennedy, par la lecture d’articles de presse, d’ouvrages populaires, en consultant des sites Internet ou des vidéos YouTube, ou encore en regardant des films tels le récent Parkland de Peter Landesman, ou le JFK d’Oliver Stone, avec Kevin Costner dans le rôle principal.

C’est d’ailleurs à l’occasion d’un nouveau visionnage de ce film que l’envie m’a (re)pris d’en avoir le cœur net et que je me suis trouvé entraîné – sans tout de suite m’en rendre bien compte – dans les profondeurs et les ramifications insoupçonnées de cette affaire tout autant politique et sociologique que criminelle.

L’idée de ce livre m’est venue afin de tenter de mettre en ordre toutes ces informations et théories contradictoires dans l’espoir, sans doute vain, de parvenir à comprendre et expliquer ce qui avait bien pu se passer le 22 novembre 1963 à Dallas. Aujourd’hui encore, je n’en finis pas de m’étonner de la taille gigantesque de la masse de données que la compréhension fine de cette « affaire du siècle » exige. Il se produit avec l’assassinat de JFK un véritable phénomène d’accoutumance : chaque « dose » de lecture vous entraîne à en consommer d’autres plus nombreuses, et ainsi de suite… La seule manière d’en sortir, c’est de ne pas se laisser emporter par le courant d’infinies spéculations, mais de s’en tenir aux faits et à ce qui peut être raisonnablement démontré ou invalidé. Le reste, c’est du temps perdu.

Je vous présenterai ici les éléments essentiels vous permettant de comprendre et démêler les fils d’un écheveau extrêmement touffu d’arguments et contre-arguments largement débattus dans la littérature spécialisée et qui, à ma connaissance, n’ont été que rarement présentés de façon systématique et dépassionnée, chaque auteur cherchant bien plus à démontrer le bien-fondé de sa thèse a priori plutôt qu’à éclairer le plus objectivement possible ses lecteurs. À chacun ensuite d’approfondir selon ses goûts personnels tel ou tel aspect du dossier, notamment en consultant les centaines de références que j’ai mentionnées.

Quant à celles et ceux d’entre vous qui êtes déjà familiers des débats plus « techniques » relatifs à l’assassinat de JFK, mais qui n’avez pas eu le courage ou l’occasion de lire les milliers de pages des rapports officiels de la Warren Commission et du House Select Committee on Assassinations, ou encore l’extraordinaire « pavé » de Vincent Bugliosi 3 , je vous propose de réviser et, je l’espère, d’approfondir vos connaissances en portant une attention particulière aux nombreuses sections 4 de ce livre que je consacre à analyser de manière exhaustive les témoignages et les éléments matériels de l’affaire, à mon sens les seuls propres à fournir les clés permettant une compréhension adéquate des faits.

Dans tous les cas, il peut être utile de relire un bref ouvrage de synthèse tel celui de Thierry Lentz 5 ou de Vincent Quivy 6 , ou de se plonger dans les exposés plus fouillés, encore que très orientés, de François Carlier 7 , tous trois publiés en français. Un excellent ouvrage de Flip De Mey 8 , récemment publié en anglais, fournit également bien des analyses très claires et pertinentes, en particulier sur les aspects balistiques du dossier. L’enquête de la Commission Warren est racontée avec talent par Philip Shennon 9 . Quant à William Reymond, il a écrit il y a une quinzaine d’années un classique des thèses conspirationnistes qui se laisse encore savourer aujourd’hui 10 .

Deux camps – eux-mêmes divisés par des lignes de fracture importantes – s’affrontent depuis toujours dans cette histoire et bien rares sont ceux qui ont évité la tentation de sélectionner les preuves ( cherry-picking ), de déformer les documents ou témoignages, voire de ridiculiser leurs opposants afin, croient-ils, de mieux faire passer leur propre version des faits…

Je ne partage nullement, pour ma part, l’attitude qui consiste à traiter ses adversaires de « moutons » ou de « croyants » (pour ceux qui soutiennent la version des autorités), ou de « cinglés de complot » ( conspiracy buffs – pour tous les autres), quand ce n’est pas carrément des noms d’oiseaux qui s’échangent dans le bac à sable des polémiques stériles. Il y a, des deux côtés du « mur de Berlin » de l’affaire JFK, de nombreux officiels, fonctionnaires, experts, médecins ou chercheurs amateurs parfaitement respectables et compétents, qui méritent mieux que des insultes !

Chacun d’eux est un « croyant » à sa manière, tant le dossier fourmille d’incohérences, de contradictions et d’histoires à dormir debout qui défient obstinément, depuis cinquante ans, toute recherche de LA vérité.

À cet égard, même celles et ceux qui ne portent aucun intérêt particulier à l’objet de ce livre pourront néanmoins y trouver à la fois une méthode rigoureuse d’analyse et d’argumentation, et son application à des faits historiques concrets, méthode qui peut être transposée à bien d’autres situations de la vie professionnelle, sociale, culturelle ou quotidienne, dès lors qu’il s’agit, partant de présupposés théoriques ou empiriques, de récolter des observations, d’en confronter les diverses interprétations possibles, de construire des hypothèses de travail, de les soumettre à une investigation approfondie et de tirer des conclusions charpentées, ouvertes à la discussion. S’il est une seule leçon que l’on peut retirer de l’exercice tenté dans les pages qui suivent, c’est que les apparences sont bien souvent trompeuses et que la réalité ne se dévoile progressivement qu’au prix d’un effort soutenu de distanciation psychologique et de patiente déconstruction, dans la solitude de la méditation…

Un mot encore sur la notion d’objectivité, qui ne doit pas être confondue avec la neutralité. Les conclusions provisoires que je tire à la fin de chaque chapitre de fond ne consistent pas à aligner les arguments pour et contre et à laisser le lecteur à ses préférences personnelles. J’ai à chaque fois pris position sur la base de ce que je crois en toute bonne foi résulter de l’examen aussi exhaustif que possible des preuves avancées de part et d’autre. Vous pouvez ne pas être d’accord avec moi et il est évident que j’ai pu aussi me tromper sur certains points ; encore faudra-t-il me démontrer pourquoi.

J’ai eu la chance de pouvoir consacrer plusieurs mois consécutifs à la lecture et au décryptage de milliers de rapports, documents, articles, livres, photos et vidéos dédiés à cette affaire, en général dans leur source originale américaine. Le présent ouvrage est le fruit, nécessairement sélectif et abrégé, de ces heures innombrables passées dans les biefs de ce marécage de mots et d’images.

Toutes les citations et ressources documentaires utilisées dans mes exposés sont référencées de manière abrégée en notes de bas de chapitre et de manière exhaustive dans la bibliographie en fin de volume. Toutes les traductions de l’anglais au français sont de moi et j’en assume donc les erreurs ou approximations éventuelles. Les références des textes anglais originaux sont à chaque fois indiquées.

À la fin de la plupart des chapitres figure un résumé graphique, sous forme de carte mentale ( Mind Map ), reprenant les points développés au cours du chapitre. Cet outil peut vous servir d’aide à la mémorisation ou à l’orientation dans les sections du chapitre concerné.

Enfin, il va de soi que les opinions défendues dans cet ouvrage me sont propres et que j’en porte donc seul