Au seuil du tolérable
38 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Au seuil du tolérable , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
38 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

« Au seuil du tolérable » est un recueil de six nouvelles qui s’appuie sur des histoires vécues. Cette œuvre évoque les intrigues de la vie qui heurtent la conscience humaine éprise de valeurs. À travers, même une lecture désintéressée, on finit par comprendre qu’il existe, sur cette terre, la pire des contrastes : l’intolérance.

Informations

Publié par
Date de parution 28 septembre 2020
Nombre de lectures 1
EAN13 9782312076577
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0012€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Au seuil du tolérable
Séraphin Goh GOH
Au seuil du tolérable
LES ÉDITIONS DU NET
126, rue du Landy 93400 St Ouen
© Les Éditions du Net, 2020
ISBN : 978-2-312-07657-7
Avant - Propos
La vie est parfois insaisissable. Les événements qui nous arrivent sont souvent incompris. Et pourtant nous devons continuer à vivre. Le plus important est d’apprendre de la vie, à travers nos expériences vécues ou celles qui nous sont racontées.
L’objectif de cette œuvre est de faire prendre conscience à l’être humain que sur cette terre, il existe la pire des contrastes : l’intolérance.
Dédicace
Je dédie cette œuvre à ma mère qui a cru en ma réussite et qui, malheureusement aujourd’hui n’est plus de ce monde.
À ma petite famille qui ne cesse de me soutenir et qui rêve de me voir réussir par mes moyens intrinsèques.
Vie cruelle
À mon réveil, ce matin ensoleillé, j’observais ma mère s’affairer par rapport aux tâches habituelles de gestion de son foyer. Son comportement me paraissait étrange car je pressentais un événement. Elle m’a demandé de rentrer dans la douche où un seau, soigneusement rempli d’eau chaude, m’attendait pour ma toilette. Mon sac apprêté, certainement la veille, a attiré mon attention. La certitude que j’avais est que nous allions voyager. De retour de ma douche, elle m’informa que mon grand-père insistait à me voir. J’ai tout de suite compris qu’on allait se rendre dans mon village maternel.
J’étais l’homonyme de mon grand-père depuis ma naissance et c’était l’occasion pour nous de faire connaissance. Dans notre coutume, une femme avait le droit de donner un nom à son nouveau-né même si ce nom ne devait pas figurer sur son extrait de naissance.
Ma mère me présenta mon petit déjeuner. Il était fait de riz et de citrouille composée de poudre de piment sec, d’« akpi » et de l’huile DINOR fraiche. Ce repas fumant, le matin au réveil, était un vrai régal. Mon peuple a été depuis la nuit des temps un producteur de riz. Ce riz était produit dans la région au-delà de six variétés. Une des qualités de ma mère était le partage. Tous les membres de ma famille ont été servis. Mon père était un vrai polygame avec trois épouses régulièrement obtenues dans le respect de notre tradition.
Nous avons emprunté un véhicule sur quinze kilomètres avant de continuer le reste du trajet à pied. La marche a été éprouvante pour mon âge mais surtout pour ma mère qui trainait un handicap visible à chaque déplacement.
Je partageais avec elle une complicité dès ma tendre enfance et cela a continué jusqu’à ce qu’elle ne soit plus de ce monde. Elle boitillait depuis son jeune âge et j’ai été curieux d’en savoir un peu plus sur cette disposition gênante.
La naissance de ma mère a été une période heureuse pour sa famille et principalement pour son père. Ce dernier, polygame de son état, a cherché toute sa vie à faire un garçon. Et comme toutes ses épouses n’arrivaient pas à satisfaire ce désir ardent, il a mis son espoir dans un dernier mariage pour faire un héritier. C’était le chef d’une famille patrilinéaire dont le sens de la valeur et de la pérennité étaient fondés sur la richesse de faire naître un enfant mâle. Mon grand-père avait un âge très avancé et cette dernière union était l’occasion rêvée pour lui de satisfaire aux exigences de la coutume en ce qui concerne la survie de sa lignée. Mais à la venue de cet enfant en qui était placé tout son espoir d’avoir enfin un garçon, sa déception a été d’égale valeur. Ma mère venait de voir le jour. Son père a donc décidé d’en faire son homonyme. Elle portait donc un nom d’un enfant mâle. Malheureusement, il n’a pas vécu plus de deux ans après cette naissance. Et pourtant tout le village s’accordait à dire qu’elle était la copie conforme de son père.
Quelques temps après, ma mère a eu une infection à la hanche. C’était un ulcère de buruli, une infection peut courante de nos jours mais assez dévastateur à cette époque.
Cette infection était difficilement supportable pour un enfant de moins d’un an. Son père s’est rendu dans le village voisin à la recherche d’un praticien traditionnel des plantes, spécialiste de ce type d’infection. À son absence, sa fille a perdu connaissance. Les cris des pleurs fusaient de partout dans la grande famille. On la croyait pour morte et des voix estimaient qu’il fallait procéder à son enterrement. La tradition ne pouvait tolérer, au-delà d’un jour, le corps d’un nourrisson qui était de surcroit le premier décès de la famille. Les membres de la famille nucléaire ont proposé d’attendre le retour de son père. Fort heureusement, cette dernière décision l’a maintenue en vie. Dès que son père a franchi le seuil de la porte, elle a commencé à tousser. Tous ceux qui avaient des doutes sur le pouvoir du lien d’amour entre deux personnes l’ont appris à leurs dépens. Ce visiteur a traité progressivement ma mère jusqu’à la remettre sur pieds. Malheureusement, ma mère, malgré sa beauté tant physique et intérieure, trainait cette gêne à la marche comme une séquelle de ce mal pernicieux.
À quelques mètres du village, mon regard innocent s’est porté sur une résidence. Ce domaine était reculé du village. Ma mère m’a informé que c’était la demeure d’un blanc. Que pouvait donc faire un blanc dans un village reculé ? Elle m’a signifié que l’homme blanc de préférence sait profiter de la nature. Et qu’il y avait dans la région quelques-uns qui possédaient des domaines tout aussi agréables qui forçaient le repos. Notre entrée dans le village a coïncidé avec une légère pluie. Ma mère qui avait un certain don à expliquer les événements de la vie m’a dit que cela présageait d’une bénédiction. Elle avait foi en la vie et était une grande croyante. Nous nous sommes abrités dans la maison d’un de ses camarades du village qui est retourné à la terre. Après quelques échanges de civilités avec lui et son épouse, ils ont rappelé leurs bons moments d’enfance. Heureusement que cette pluie a été brève et nous avons continué pour la maison.
Le village était traversé par deux grandes rues en forme de croix. L’autre voix débouchait sur la ville qui est le chef-lieu de région. Si nous avions continué avec le véhicule, nous allions regagner cette ville d’où un autre véhicule nous aurait déposés dans le village. C’était un peu un luxe car le budget de ma mère était limité précisément à cette époque de grande semence. C’est d’ailleurs pour cette raison que nous avions pris ce raccourci.
Nous avons été reçus dans une grande ferveur qui démontrait la joie de nous voir. Ma grand-mère et son époux n’étaient pas allés au champ ce jour-là pour nous accueillir. C’était lui mon homonyme qui avait fait la demande à ma mère de me voir. Depuis le décès de mon grand-père, il avait été celui qui a épousé ma grand-mère. Il était le père adoptif de ma mère de par cet heureux mariage avec ma grand-mère. Ma mère n’avait pas véritablement connu son père biologique dont elle portait le nom. Et elle devait tout à son second père. Comment cela pouvait en être autrement ?
Sa maison avait une fière allure. Elle était mieux que la nôtre. C’était un riche chef de famille, propriétaire terrien, à la différence de mon père qui lui, malheureusement était le dernier fils d’une grande famille de la lignée de nobles. Ma famille était humainement riche et cela se voyait par notre nom de famille qui constituait l’un des grands groupes qui peuplait notre village.
Mon homonyme me dévisageait, tellement heureux de me voir. Il m’a pris sur ses cuisses et échangeait avec moi discrètement. Soudain, mon attention a été détournée par l’entrée dans la cour d’un homme. Il revenait du champ et n’était pas bien vêtu. Mais il a manifesté tout de suite la joie de nous voir et a posé sa machette pour me prendre. Il s’appelait Gbalou « De bonheur ».
Sa taille faisait un mètre quatre-vingt-dix. C’était un bel homme qui frôlait la cinquantaine d’âge. Il viva

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents