Bagatelles essentielles
116 pages
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Bagatelles essentielles , livre ebook

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Description

Le p’tit vélo dans la tête, vous connaissez ? C’est tout un peloton qui tournicote dans la mienne, ça va du souvenir d’enfance au message subliminal, en passant par les questions sans réponse et le fantasme existentiel. Pour conjurer cette cohorte de squatters et les déloger, je livre tout cela, à bâtons rompus, à grands points entremêlés.


« Tout ce qui est dehors n’est plus dedans », j’ai l’air de contredire le père Hugo qui proclamait « ...c’est au-dedans de soi qu’il faut regarder le dehors », à bien y regarder, l’un semble le corollaire de l’autre...


L’alphabet est le minimum d’ordre que je pouvais y mettre... Mon abécédaire a le mérite de l’imprévu, sautant de l’insignifiant au tragique, sans pour autant écumer toutes les modulations émotionnelles de la vie.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 16 janvier 2023
Nombre de lectures 0
EAN13 9782383512714
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Bagatelles essentielles
 
La SAS 2C4L — NOMBRE7, ainsi que tous les prestataires de production participant à la réalisation de cet ouvrage ne sauraient être tenus pour responsables de quelque manière que ce soit, du contenu en général, de la portée du contenu du texte, ni de la teneur de certains propos en particulier, contenus dans cet ouvrage ni dans quelque ouvrage qu’ils produisent à la demande et pour le compte d’un auteur ou d’un éditeur tiers, qui en endosse la pleine et entière responsabilité.
Ghyslaine Lalanne
Bagatelles essentielles Je pense, donc j’écris…


 
Crédits illustrations :
Lettrines réalisées par Paule Pitavin-Mouden
Crédit couverture :
Sculpture d’Aurélie Moreau
1 rue juiverie 69005 LYON
www.amoreau.com
La penseuse : un hommage aux femmes qui pensent et dont bon nombre sont sources de réflexions révolutionnaires et précurseurs de révélations précieuses à l’humanité.
 
 
Bagatelles… un joli mot, bien rond qui prend ses aises dans la bouche, qui naît sur les lèvres, explore le fond de la gorge et vient mourir sur le palais et les dents : plosif, guttural palatal et dental ! … Peut-être pas une bonne réputation, pas sérieux pour un titre, car LA bagatelle, c’est la chose… et alors ? Il convient tout à fait pour désigner ces petites choses qui me passent par la tête. Pensées, rêveries et essais étaient déjà pris et somme toute, un peu pompeux pour désigner la transcription de mes laborieuses cogitations.
 
Je pense, donc j’écris et vous propose cette « promenade en alphabet » qui pourrait constituer comme une ébauche de réponse à « d’où tu parles, toi ? » car je suis fille de mai 68…
 
 
Préambule
« J’écris pour savoir ce que je pense. »
Pierre Louys
Je pense à longueur de journée.
J’ai écrit le présent recueil pour ne pas avoir l’impression que mes cogitations sont vaines et superficielles. Et pour y mettre de l’ordre, c’est ça écrire : mettre de l’ordre dans ses pensées !
Ce sont mes Pensées, moins mystiques que celles de Pascal, mes Essais, moins prestigieux que ceux de Montaigne, mes Rêveries, moins lumineuses que celles de Rousseau, mes Propos, moins philosophiques que ceux d’Alain ! J’imagine que les uns et les autres m’ont suffisamment marquée pour qu’il en sorte quelque chose. Ce sont des bribes de souvenirs, des thèmes récurrents dans mon existence qui me paraissent pertinents avec mon époque et ses valeurs, des questionnements aussi. Surtout ! S’y mêlent donc des éléments biographiques, des élucubrations imaginées à partir de véritables expériences, des morceaux d’uchronie bâtis sur des événements vécus – mais à peine – des commentaires que m’inspire l’environnement dans lequel je vis. D’autant qu’aujourd’hui les choses, les gens, les événements changent vite. Raison de plus pour laisser une trace.
Mon seul souhait, c’est que mes petits enfants prennent plaisir à lire ceci, et en tirent quelque chose de positif pour eux.
 
 

L’arbre
Quand elle était enfant, sa grand-mère, pédagogue bourgeoise sans doute adepte du panthéisme, l’emmenait souvent en promenade dans le bois, derrière chez elle.
Elle lui a fait ainsi découvrir la beauté et la force de la nature, et l’a initiée à un rite animiste qui ne signifiait pas grand-chose pour l’enfant à l’époque. Toutes deux adossées contre le tronc d’un grand vieux chêne, les paumes des mains en contact avec l’écorce, elle l’enjoignait à fermer les yeux en disant :
« Maintenant Petit (oui, c’était “Petit” et pas “Petite” !), demande à ce chêne de te donner sa force… »
Ce que la petite faisait consciencieusement, intimidée par la solennité que l’aïeule apportait à la cérémonie. Elle croyait à ce qu’on lui disait, une grand-mère, c’était forcément quelqu’un qui savait.
Aujourd’hui, grand-mère à son tour, elle se sent plus roseau que chêne, chaque souffle de la vie, chaque tempête dans son cœur, chaque orage dans son esprit ayant estompé peu à peu, la croyance que cette femme avait voulu instiller en elle. Ce roseau plie, certes, qui peut se targuer d’échapper aux bourrasques de l’existence ? Mais comme il est habile et solide ! Ni dans l’aridité africaine, ni au milieu des brumes parisiennes, ni face au mistral provençal, il n’a regretté de ne pas être chêne et s’ancre toujours bien en terre. Il sait depuis longtemps l’humilité, cette prudence qui permet de voir venir les choses de plus loin que du sommet du plus haut chêne. Il a gardé, néanmoins dans sa tige, le souvenir du rêve d’enfant et la marque de la puissance de toute croyance.
 
La puissance de la croyance est effrayante quand on y pense. Tout ce qu’ont fait, ce que font toujours les hommes au nom de leurs croyances ! Si contestablement fondées. Plus ou moins comprises. Plus ou moins cohérentes. Chacune confortant l’adepte dans son bon droit et « sa » vérité. Au point de prendre les armes en son nom. Un comble. Du moins, croire à la puissance d’un arbre, tel un druide des temps modernes, ne représente-t-il pas de danger de mort ni de guerre pour quiconque n’y adhère pas. En outre, l’écologie y trouve son compte, pas de pollution, pas d’encombrement pour des cérémonies à dates fixes, en des lieux pas tous aussi imposants, mystérieux et solennels que Stonehenge, juste une ouverture au monde auquel on appartient. C’est donc une excellente croyance qui fait une sacrée ombre à toutes celles dont le prosélytisme exclut les hérétiques. Or, toutes tombent un jour ou l’autre dans cet écueil.
 
Croire est à réinventer. Réinventer, parfaitement. Une religion est affaire publique, la croyance est affaire personnelle. Les deux ont un point commun, le besoin de combler un manque existentiel, une réponse à des questions métaphysiques. L’une est collective, l’autre, individuelle.
Or il semble qu’aucune grande religion n’ait donné de réponse tangible, qui satisfasse l’angoisse de vivre de tout un chacun, sauf à passer par le fanatisme. Les adeptes de telle ou telle religion sont-ils plus « sages », plus « humains » que ceux des autres ? Même si on peut admettre qu’une partie non négligeable essaie de mettre des préceptes religieux en application dans leur vie, force est de constater que la religion, au sens large, n’a pas vraiment donné de réponses, n’a comblé aucun vide, n’a pas rendu les hommes meilleurs ni plus sages, n’ayant pas évolué avec l’humanité. Celles du XXIe siècle n’ont plus grand-chose en commun avec les contemporains de Jésus, de Mohamet ou de Siddhârta Gautama dont la doctrine est une philosophie plus qu’une religion. Le besoin de croire aussi a évolué. On ne peut sans doute plus croire aux mêmes « dieux », aux mêmes préceptes, aux mêmes mythes, ne sommes-nous pas déjà passé de ceux-ci à ceux-là ? L’humanité a-t-elle encore besoin aujourd’hui d’un prophète ? D’un sauveur ? Les sources d’angoisses ne sont plus les mêmes et ont passablement augmenté avec le progrès. Progrès et connaissances ont tout changé. Y compris les sources de nos peurs, dont la principale nous concerne tous : ce siècle va-t-il faire abjurer toutes les croyances au profit d’une nouvelle qui préserverait la planète tant maltraitée ? C’est le même ressort – la peur – dont on se servira encore pour évangéliser. Quelle différence entre la peur de l’enfer qui sévit depuis des siècles, et la peur de la fin du monde confortable où vit l’Occident ? Celle de la planète ? L’apôtre Paul avait déjà brandi cette menace au premier siècle pour répandre ce qui ne s’appelait pas encore « christianisme ». Il faut bien mettre les peurs au goût du jour. À la mode. Or, celle-ci est fondée. Plus qu’une mode. L’ennui c’est que les fanatiques vont y voir la punition d’un dieu vengeur et tout puissant. Une façon comme une autre de se dédouaner, en partie, de la responsabilité de l’humanité. Étant donné que plus grand monde craint Satan aujourd’hui, l’écologie va peut-être devenir la religion de ce troisième millénaire. On peut imaginer le monde de 2084 comme un où la désobéissance à la nouvelle règle exposera ceux qui veulent y déroger à de nouvelles Saint-Barthélemy. Ou à des Big Brothers. Les pollueurs et autres contrevenants seront les barbares qui ne mériteront rien d’autre que la mort. Qui sait ? Le nouveau « meilleur des mondes », pourrait ressembler à une autre forme de dictature où les êtres seraient formatés pour résister au manque d’eau, au manque d’air pur, à des tas de pénuries. Le terrain a d’ailleurs bien été préparé par une certaine branche de la science-fiction, avec des Mad Max et autres héros du futur du même acabit. Et le grand troupeau humain, une fois de plus, courbera l’échine sous les coups de sermons des nouveaux prêtres christ-éco-musulmiques. La croyance est un puissant ciment sociétal, et la peur en est le liant. Pour ce qui est de l’écologie, il lui manque un composant de taille : un hiérophante chamanique qui serve d’initiateur. Où placer l’héritage spirituel après le « Dieu est mort » de Nietzsche et « la vie n’a pas de sens » de Camus ?
 
Une fois ceci admis, la grande question est, par quoi remplacer les croyances séculaires ? Qu’est-ce qui peut lier les hommes au point de leur faire oublier tout ce qui les sépare, les divise, les oppose ? Et qui ressurgit dès que les protagonistes s’en sont justement affranchis ? À part un danger suprême ou peut-être une prise de conscience collective (sic) et rédemptrice ? Un danger planétaire ne semble-t-il pas ce qu’il y a de plus rassembleur ? Il faut pourtant compter avec les sceptiques. Ces derniers auront leur raison d’être : servir de garde-fous ! Les « anti » sont légion, partout et de tout temps. Une fois encore, tous n’y adhéreront pas au même rythme, il faudra du temps, d’autant que le but à atteindre ne sera pas le même pour tous. Réparation de ce monde qui montre des changements dangereux pour l’humanité, ou établissement d’un autre auquel tous devront faire allégeance. Gageons que certains détourneront la cause pour en tirer un profit personnel et matériel… L’humain a vite fait de

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