Caballero
156 pages
Français

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Caballero , livre ebook

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Description


... et les flamants roses n'ont qu'à bien se tenir.




Cet ouvrage est un reportage de fiction en Camargue, peut-être à la limite de l’essai ethnographique, se voulant engagé dans la sauvegarde des traditions Camarguaises et le lien social que représentent les fêtes votives. Tous unis grâce aux taureaux et aux chevaux !


L’auteur a voulu faire partager le bonheur que sont ces moments d’union entre toutes les générations dans un petit village dénommé Saint-Laurent-d’Aigouze dans le Gard dont la frontière est une tour mythique : « La Carbonnière » ; cet édifice sera la pierre angulaire d’expériences vécues ou romancées. Ces fêtes votives perdurent depuis des décennies et les habitants y sont très attachés.



Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 07 juillet 2021
Nombre de lectures 0
EAN13 9782381536569
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Caballero La fé di biòu à la Carbonnière … et les flamants roses n’ont qu’à bien se tenir.
La SAS 2C4L — NOMBRE7, ainsi que tous les prestataires de production participant à la réalisation de cet ouvrage ne sauraient être tenus pour responsables de quelque manière que ce soit, du contenu en général, de la portée du contenu du texte, ni de la teneur de certains propos en particulier, contenus dans cet ouvrage ni dans quelque ouvrage qu’ils produisent à la demande et pour le compte d’un auteur ou d’un éditeur tiers, qui en endosse la pleine et entière responsabilité.

 
FRANCIS-CLAUDE TRUFFIER Caballero La fé di biòu à la Carbonnière … et les flamants roses n’ont qu’à bien se tenir.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
À mon oncle Alain.
 
Introduction
La brume épaisse de ce matin de fin d’été ne fait que rendre noble et fière, cette tour qui domine le marais. Elle se nomme la tour Carbonnière. Plus que jamais symbole et rempart de cette Camargue Gardoise, protégée par celle-ci.
Jadis, il fallait s’y acquitter d’un droit de passage.
Naturellement, elle est une barrière de protection contre les invasions diverses et a su protéger cet endroit du tourisme de masse.
Il est difficile d’imaginer qu’en passant cette frontière historique, des traditions et coutumes dédiées aux chevaux et aux taureaux subsistent toujours : elles sont animées par des hommes fiers et respectueux d’un passé toujours présent et maintenu dans une transmission permanente.
Encadré d’un muret, la route de cette noble dame de pierre – passage à sec au cœur des roselières – nous amène directement au village de Saint-Laurent-d’Aigouze.
La place principale de ce village a la particularité, par-delà sa fontaine, d’offrir en son centre une belle église sur laquelle s’appuient des arènes.
Fait exceptionnel, certainement unique, d’union entre la religion catholique et la religion tauromachique ; surprenant, mais totalement harmonieux et indéfectible quand on connait la ferveur des concitoyens Saint-Laurentais. Et leur dévotion pour le dieu Taureau.
Les hautes autorités dirigeantes du Vatican ont dû préférer, par le passé, partager cette place pour conserver une audience minimum.
Une autre particularité à cette union sacrée : la présence de trois bistrots, où suivant les âges et les heures de la journée, l’ensemble des habitants vient partager des moments de convivialité.
Avec une période forte de l’année où ils communient tous durant dix jours d’affilée, lors d’un moment particulièrement attendu et ancré dans les traditions depuis des lustres : les fêtes votives…
 
Chapitre 1er
Ambiance de village
Il est 7 heures du matin, cette journée s’annonce chaude. Il fait encore très bon. Les platanes, ancrés sur les terrasses, jouent leur rôle protecteur. Abritant à la belle saison, lors des journées caniculaires, des cigales dont la régularité sonore ne fait qu’ajouter du bonheur à ces moments de partages collectifs.
Le patron du « Petit Café », activé à distribuer ses petits noirs, participe à diffuser la bonne parole. Il ajoute ses commentaires à ceux de ses premiers clients, lecteurs du journal local.
Le patron : « Alors, elles sont fraiches les nouvelles du jour ? » ; « T’as vu, au Cailar, le boucher a vendu son affaire : il parait qu’il va s’installer à Vauvert, cela va manquer ».
En effet, à Saint-Laurent-d’Aigouze, tout est évènement, tout est sujet à discussion et tout le monde s’en mêle. Que ce soit du résultat de la course de taureaux de la veille, des dernières rumeurs municipales, ou la remémoration des évènements et des personnages du passé. L’ensemble ne se fait pas sans un certain humour.
Le Manadier 1 Antoine, accoudé au comptoir, n’est pas avare de bons mots, je dirais même plus : c’est carrément un « one man show »
Antoine : « On n’a qu’à leur envoyer Léo, cela animera le cœur de leur village et nous fera des vacances » dit-il en rigolant, sans en penser un moindre mot, trop attaché à son boucher local et ami de toujours. 
Il suffit de passer sur la place pour avoir droit à son humour sarcastique.
Jamais méchant, toujours juste. Il se sert de tout et vous caricature d’un coup de pinceau verbal. Que ce soit au passage du cantonnier ou de Magalie, la dame de la cantine. Sorte de Mama Provence pour les enfants du village, qu’il aura vite fait d’honorer de ses blagues matinales.
« Salut Magalie ! Tu vas où de bon matin ? Tu as l’air bien guilleret : ce n’est pas au travail que tu te rends ? 
Ne va pas trop vite, ne va pas te tordre une cheville ; prends exemple sur le cantonnier : lui, au moins, il ne va pas se casser un bras en arrosant les plantes ! »
Le tout dit avec un accent qui en ferait pâlir les héros de Marcel Pagnol…
Ses victimes sont les premières à en rire, fières de se faire tacler par ce personnage haut en couleur, dont le père était un illustre marchand de chevaux de Saint-Laurent.
Présent le premier sur les lieux. Dans l’attente des uns ou des autres, pour réaliser les travaux journaliers de sa Manade 2 .
En effet, le bistrot est une sorte d’agence locale pour l’emploi de gardian 3 . C’est l’endroit où l’on se retrouve pour partir à cheval et partager ces moments de passions collectives. Faisant équipe pour trier un taureau pour la course, ou une vache, et aussi partager des journées complètes de prophylaxie 4 . Cette tradition est ancrée depuis des décennies.
Chaque Manade a son lot de gardians professionnels ou amateurs unis par une même passion : la Bouvine 5 . Le téléphone portable n’a pas toujours existé, donc le meilleur endroit pour se retrouver a toujours été le bistrot ; Ilot central du village, plus ou moins fréquenté suivant les modes et la tendance : cette année, c’est plutôt « Le Glacier », surnommé le « Petit Café » qui a la cote, repris depuis peu par deux frères issus d’une vieille famille d’éleveurs.
***
Remontant de la rue principale menant à la place, un homme vient de quitter sa traditionnelle maison de pierres. Fraichement rasé, frais et dispo, chemise et pantalon de gardian, Caballero arrive tranquillement sur la place du village. Caballero, c’est son surnom, hérité d’exploits équestres passés. Dans ce pays, on a vite fait de vous affubler d’un surnom, plus ou moins valorisant.
Suivant l’origine du baptême, cela vous rappelle de beaux moments, ou des erreurs, durant toute une vie. Parfois, il arrive même qu’un surnom perdure et se transmette sur plusieurs générations.
Droit dans ses boots, Caballero est issu d’une très vieille famille de Camargue. Il a toujours vécu ici comme son père, son grand-père et son arrière-grand-père ; leur élevage de chevaux vient d’entrer dans sa quatre-vingt-dixième année.
Il porte cette responsabilité sur ses épaules. Tous les matins, suivant le travail à réaliser sur sa propre Manade de chevaux, il passe prendre le café, retrouve les copains et au gré des missions demandées, se rend disponible pour l’un ou l’autre des Manadiers de la région. En particulier trois à quatre grandes maisons à forte réputation. Dans le même esprit, quand c’est lui qui a besoin d’aide, tous se rendent disponibles de la même manière. Pour rentrer les juments, sevrer les poulains, faire les débourrages ou les marquages.
Même s’il prend le temps de blaguer avec Antoine, le Manadier de Saint-Laurent, aujourd’hui, c’est du côté des salins de Giraud qu’il est attendu. Pour rassembler un lot de taureaux dont il ne connait pas la destination.
Caballero : « Salut Antoine ! Ça va les bêtes ? Qu’est-ce que vous faites en ce moment ? ».
Antoine : « Oui, ça va ! On refait les barrages 6 du clos de tri : ils se sont affaissés et j’ai des vaches qui l’ont traversé avant-hier ; c’est pas trop la saison pour faire cela, mais l’on ne peut plus trier correctement ».
Antoine attend Raymond, un collègue à qui il restait des restes d’une vieille clôture – démontée et remplacée à neuf – qui s’est proposé de les mettre à

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