Camille with love
116 pages
Français

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Camille with love , livre ebook

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Description

Trnche de vies - 244 pages



Camille et Camille, duo improbable aux prénoms épicènes, sont-ils amants comme tout le monde l’imagine ? Depuis que le hasard d’un concours universitaire les a réunis, ils ne se sont plus jamais quittés. Tout au long d’une année scolaire, riche en surprises, ils s’étourdissent l’un et l’autre de nouvelles rencontres, de joies amoureuses et d’espoirs déçus, se désespèrent de désillusions. L’amitié et les petits compagnons à quatre pattes peuvent-ils être à eux seuls un refuge aux chagrins trop frais ?


De la France aux États-Unis, de l’Angleterre à l’Italie, c’est un voyage en Espagne, où l’on construit bien des châteaux, qui leur ouvre d’autres champs des possibles.


Oseront-ils enfin aller au bout de leur quête d’amour ?


Pourront-ils s’avouer qu’ils ne pourraient vivre l’un sans l’autre ?



À moins que...




Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 2
EAN13 9782379612718
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Camille ith love


JULIE-ANNE DE SEE
JULIE-ANNE DE SEE



Mentions légales
Éditions Élixyria
http://www.editionselixyria.com
https://www.facebook.com/Editions.Elixyria/
ISBN : 978-2-37961-271-8
Dessin floral de couverture : Anya Eksi
Pour Anne-Estelle, Jean-Baptiste
et Dominique S., mon « alter ego » masculin
dont l’amitié m’est si précieuse
1

Si on me presse de dire pourquoi je l’aimais, je sens que cela ne se peut exprimer qu’en répondant :
« Parce que c’était lui, parce que c’était moi. »
Michel de Montaigne, Essais


Mardi 26 juin

Aujourd’hui, enfin, il fait beau, chaud, presque lourd. Le mois de juin qui vient de s’écouler a été froid, comme si l’automne avait voulu arriver en zappant l’été. La luminosité voilée de cette fin d’après-midi embue les rayons du soleil.
Camille a ouvert toutes grandes les fenêtres du salon et la vie du dehors lui parvient, en sonorités diverses. Une flûte inconnue égrène les notes grêles d’une partition sans queue ni tête. Un camion passe, couvre la flûte, qui revient obstinément, brouillée à son tour par une sonnerie de téléphone mobile aux accents latinos.
Les petites musiques s’estompent et seuls subsistent les bruits extérieurs habituels et familiers. Lolli s’est perchée sur le rebord de la fenêtre et semble surveiller avec attention les allées et venues des passants dans cette rue du Marais si chère à sa maîtresse, non loin de la Place des Vosges. Pop, elle, s’est voluptueusement allongée sur le tapis, là où un large rai de soleil allume des flammèches plus rousses encore dans son pelage de fauve miniature.
Camille est en train de ranger dans son cartable les dernières copies corrigées de l’année qu’elle rendra à ses élèves après-demain.
Enfin, mardi prochain sera sa dernière journée de travail, avant le grand départ prévu le premier samedi de juillet, juste après les résultats finaux du bac. Elle s’en ira passer trois semaines aux États-Unis à encadrer un groupe de jeunes en vacances linguistiques.
Elle en est heureuse, car c’est son premier voyage outre-Atlantique. Aussi veut-elle donner un éclat particulier au dîner qu’elle va préparer pour ce soir, avant la grande aventure.
— Pop, va jouer plus loin, tu me gênes pour mettre la table, dit-elle à la petite chatte, la poussant délicatement du bout du pied.
Lent étirement de l’odalisque offusquée, bâillement découvrant largement les dents blanches et pointues. L’animal délicat consent à se lever, se campe sur ses quatre pattes, arrondit le dos, puis le creuse. Enfin, il plante ses griffes dans le tapis, surveille l’effet produit sur sa maîtresse du coin de sa prunelle ambrée. Camille qui n’est pas dupe sourit, l’ignore, continue à s’affairer. Elle dispose deux couverts sur sa plus jolie nappe blanche, fraîchement repassée. Sachant combien son invité apprécie le raffinement qui leur est un goût partagé, elle dispose avec soin les assiettes de porcelaine fine récemment chinées, cristaux précieux et argenterie reçus en héritage de sa chère Mémé. Sans oublier les bougies roses, dans les chandeliers que celui qu’elle attend lui a offerts pour son dernier anniversaire, celui de ses trente-cinq ans. Elle va vérifier que le champagne est bien au frais, jette un coup d’œil au four dans lequel des filets de sole à la normande dégageront bientôt un délicat fumet. Les gambas de l’entrée attendront le dernier moment pour arriver sur la table. Il faut compter avec Lolli qui les dégusterait volontiers en douce et en solitaire. Puis la jeune femme se dirige vers la salle de bain pour les autres préparatifs d’une mise en beauté calculée.
Dix-neuf heures. Camille, son invité, ne va plus tarder. La jeune femme vérifie sa tenue et sa coiffure dans le miroir de l’entrée. Satisfaite de son reflet, elle se dirige vers la chambre pour se parfumer.
Un Guerlain un peu lourd dont le joli vaporisateur repose sur sa coiffeuse et comme lui adorerait pouvoir en porter. Pour lui plaire, elle a particulièrement soigné sa toilette.
Elle sait qu’il aimera cet ensemble de soie rouge, une petite folie qu’elle vient de s’offrir en pensant à lui. Petite folie certes, mais grand effet. Une jupe droite épouse les jolies pommes de ses fesses et découvre assez haut la cuisse. Le décolleté du corsage donne à voir la naissance des seins, encadre son visage d’un col aux envolées floues. La couleur lui va à ravir, met son teint en valeur. Elle a bouclé ses cheveux dont les reflets viennent déposer des taches sombres sur le grenat chatoyant de l’étoffe. Au coup de sonnette du convive, très ponctuel, les deux chattes curieuses se précipitent vers l’entrée.
Camille les écarte tandis que, la porte à peine entrouverte, une autre boule de poils bicolores et odorants lui saute dans les bras.
— Maurice, tu as encore abusé du Oh My Dog ! dit-elle en riant, le nez sur la tête du petit chien qui exhale des senteurs de fleur d’oranger et de vanille.
Elle repose le Shih Tzu à terre où il se met à trottiner derrière les chattes. Lolli et Pop ont beau le connaître, elles optent prudemment pour le repli et se réfugient sur une chaise du salon. Camille prend son hôtesse par la taille, lui dépose un baiser léger sur le front, les joues, s’attarde dans son cou pour humer son parfum, puis lui tend une bouteille d’un Condrieu à la belle robe jaune légèrement dorée.
— Tu avais parlé d’un dîner de poisson, ma chérie, alors… Tu es superbe, cet ensemble te va à ravir. Que j’aime ton parfum !
En guise de remerciement, Camille l’enlace, se plaquant doucement contre lui, effleurant ses lèvres d’un baiser qui pourrait sembler chaste s’il ne s’attardait un peu plus que de raison. Camille en éprouve une soudaine bouffée de ce qui pourrait ressembler à du désir, ivresse subite qui lui pique les reins comme un coup d’éperon. Il sourit, heureux de ces instants précieux qu’ils vont passer ensemble et qui n’appartiennent qu’à eux seuls.
Camille laisse un petit temps trop long sa tête encore inclinée sur les lèvres qui effleurent son visage, dégustant cette minute si délicieusement équivoque, comme en attestent les bras de Camille encore refermés sur elle et qui la serrent sur son cœur. Elle sent ses seins s’écraser légèrement sur le torse accueillant et tendre. Ce contact en fait saillir les pointes emprisonnées dans le soutien-gorge. Comme toujours, Camille est très élégant. Il porte un pantalon gris de toile légère, au pli impeccablement marqué. Les boucles blondes de ses cheveux très fins effleurent le col ouvert de sa chemise rose pâle. La griffe discrète est celle d’un couturier en vogue. À cause de la douceur du temps, il a abandonné la cravate au profit d’un carré de soie noué un peu lâchement au cou. Le ton de perle accentue la profondeur de ses yeux noisette, presque noirs, la moue de sa bouche charnue un peu boudeuse. À trente-sept ans, ce bel homme grand et mince, dont les traits angéliques semblent tout droit sortis d’un Raphaël, fait se retourner bien des femmes sur son passage. L’allure souple, sensuelle, il semble marcher à la conquête du monde, en portant sur le vulgaire un regard légèrement condescendant. Lorsque Maurice, tenu au bout d’une laisse de cuir noir et aussi sûr que son maître de sa grâce naturelle, caracole à ses côtés, les passants ne manquent pas de se retourner sur eux. Même la gardienne de l’immeuble de Camille soupire quand le mardi, sachant que le visiteur passera devant sa loge, elle se met à en balayer longuement la devanture à l’heure du dîner.
— Elle en a de la chance, Madame Depresle… se dit-elle, reniflant du bout du nez le sillage persistant aux accents de bois ambré à la touche d’amande amère que Camille laisse flotter derrière lui.
Pour tous ceux qui ne les connaissent pas intimement, Camille et Camille sont amants. Avec un jour réservé deux fois dans le mois à ce que d’aucuns appellent un cinq à sept : le mardi.
Depuis onze ans, en effet, ces deux-là se retrouvent, chez elle ou chez lui pour leur soirée devenue un rituel auquel ils ne dérogeraient sous aucun prétexte, que rien ni personne ne saurait jamais troubler. Seulement, ils ne sont pas amants. Juste amis. Même si l’aiguillon d’une bien étrange convoitise vient fugitivement piquer l’un ou l’autre au détour d’un geste ou d’un regard.
C’est rue de Châteaudun, devant le bâtiment du ministère de l’Éducation nationale où étaient affichés les résultats du concours, qu’une providence facétieuse les avait réunis en ce premier mardi mémorable. Tous deux avaient passé l’agrégation d’anglais. Ils étaient venus, le cœur battant, consulter les listes tant attendues des lauréats. Il était difficile de manquer le lieu, car dès le sortir du métro Notre-Dame-de-Lorette, on croisait une file de personnes, en larmes pour beaucoup. Énumérations alphabétiques, impersonnellement informatisées juste avant la mise en ligne, portant nom, prénoms, numéro d’inscription, date de naissance, rang de classement. Fiévreusement, Camille cherchait parmi les D : DA, DE, DEM, DEP… Elle sauta soudain de joie, son nom était bien là, en toutes lettres : Depresle. Mais, dans la seconde qui suivit, elle sentit des ratés dans les battements de son cœur : prénoms : Camille, Baptiste, Louis, date de naissance, deux années avant la sienne. Ce n’était pas possible, il devait y avoir une erreur. C’était son patronyme, ils avaient dû cafouiller avec les prénoms, sans doute ceux d’un autre candidat. Ses yeux commencèrent à s’embuer tandis qu’à ses côtés, sans qu’elle l’ait vraiment remarqué, un grand type blond comme les blés et aux allures de dandy romantique égaré dans une époque anachronique souriait béatement, fiché dans le sol comme un poireau. Il murmura à mi-voix :
— Ça y est, cette fois, c’est la bonne ! Yesss !!! Mon vieux Camille, bienvenue dans le monde merveilleux de l’enseignement !
Camille avait entendu. Elle détacha son regard de la liste pour le tourner vers ce jeune homme, si joli garçon qu’elle en éprouva un trouble furtif.
— Alors c’est vous, Camille Depresle ? Bravo, fél

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