Change (à prononcer en anglais)
124 pages
Français

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Description

Nous devons absolument changer notre façon de vivre pour sauver la planète ! Voici un texte qui, avec humour et dérision, nous propose de changer, et vite, car il y a urgence... À travers le récit de la vie passée et du quotidien marseillais actuel de son auteure, Agnès Olive, qui a créé dernièrement « Marseille Vert », on n’a qu'une envie : c'est de changer nous aussi !!

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 22 février 2017
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414033157
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-03313-3

© Edilivre, 2017
Dedicace

à tous les acteurs du changement,
anciens, nouveaux, petits et grands…
Exergue

« Ensemble, faire germer le changement »
Pierre Rabhi
« Une prise de conscience est comme le soleil, lorsqu’il brille sur les choses, elles sont transformées »
Thich Nhat Hanh
Change (à prononcer en anglais)
 
Il y a dix ans, quand je fumais dans ma voiture, ce qui était tout de même assez rare, je jetais le mégot de ma Marlboro Lights par la fenêtre car j’ai toujours détesté l’odeur de la cigarette froide dans un véhicule, raison pour laquelle j’évitais de fumer dans ma petite Smart. Il y a dix ans, j’allais chaque année pour les vendanges voir une corrida pour la Féria de Nîmes, seul spectacle qui me faisait encore un peu bouger – mis à part le cinéma – tant le théâtre, les concerts et les expositions m’ennuient. Il y a dix ans, le mercredi midi avec ma fille, nous allions souvent au Drive de Mc Donald’s du boulevard Schloesing à Marseille, car si j’aimais bien leurs hamburgers, j’ai toujours eu horreur de manger dans leurs restaurants dont je n’aimais ni l’ambiance, ni l’odeur (je suis décidément trop sensible aux odeurs) ! Je prenais toujours pareil, un simple cheese avec des frites, et pour ma petite bien sûr le menu enfant, pour la collec qui va avec. Je me souviens quand c’était les collections des Simpson. Notre dessin-animé préféré. Nos héros absolus. On a eu les figurines, les tasses, les verres… Sur les cinq verres, j’en ai toujours un à la maison, on l’a jamais cassé celui-là, et c’est drôle, c’est celui de Lisa. La seule qui a un peu de morale dans cette famille de déjantés, et surtout qui est très écolo. C’était un signe.
Comme quoi on change. Tout change. Le monde change. Tout le monde change.
Aujourd’hui non seulement je ne fume plus depuis longtemps, mais le dimanche souvent je participe à des ramassages en ville avec l’Association « 1 Déchet par Jour – 1 Piece of Rubbish » et nous prenons grand soin de trier les mégots bien à part, pour évaluer à la fin de la journée quel poids et/ou volume exact nous avons collecté. Je prends chaque fois le gros sac de mégots en photo, fière comme Artaban d’avoir éviter ce paquet de cochonneries à la mer, et je me précipite bien sûr pour poster le visuel sur les réseaux sociaux tel un super trophée, ma médaille, ma coupe, moi qui n’aie jamais rien gagné dans aucun sport… Ensuite les mégots sont récupérés par Abdès de l’Association « Recyclop – Un œil sur la planète » qui les envoie au recyclage. Dans le monde, 4 300 milliards de mégots de cigarettes sont jetés dans les rues chaque année, soit 137 000 mégots par seconde et en moyenne il faut 12 ans pour qu’un mégot se dégrade complètement. À Paris aujourd’hui on encourt une amende de 68 euros si on jette un mégot dans la rue. À Marseille, je sais pas si la loi est applicable, en tout cas, elle n’est pas appliquée… disons que ce n’est pas une priorité ici… J’ai compris aujourd’hui que les mégots de cigarettes comme tous les déchets sauvages qui traînent dans les rues finissent tôt ou tard dans la mer, les océans, la Méditerranée… et j’ai compris aussi qu’il faut absolument arrêter ce carnage. Ce n’est pas seulement parce que la mer est belle, c’est plus que ça, elle est nécessaire, elle est essentielle, elle est évidemment vitale. D’ailleurs j’ai toujours vécu au bord de la mer. Je me demande comment ça fait quand on vit sans elle. Il doit forcément manquer quelque chose quelque part… Et quand j’ai le cafard, ce qui m’arrive comme à tout le monde (ou un peu plus qu’à tout le monde), je vais devant la mer, je me plante face à elle et je la regarde dans les yeux. Les yeux dans les yeux. Elle me console. Toujours. Surtout en hiver. Quand il fait froid et qu’il y a beaucoup de lumière. Ou alors quand il fait gris, très gris, et que le ciel et la mer ont la même couleur, qu’on ne voit plus la distinction entre les deux, la ligne de démarcation, quand l’eau et l’air se mêlent, s’emmêlent et se mélangent pêle-mêle comme dans un tableau. Donc je lui dois beaucoup au final. Elle absorbe généreusement tout mon malheur, c’est la moindre des choses que je lui rende la pareille. Mais ce n’est pas seulement sur moi qu’elle a cet effet, il paraît qu’il vaut mieux regarder la mer pendant 5 minutes qu’aller une heure chez le psy, c’est plus efficace, des chercheurs ont démontré qu’à la mer le niveau des hormones du bonheur augmente : il y a la couleur, le bleu qui calme, l’eau qui régénère le cerveau si on se baigne mais surtout, ils ont prouvé que la mer décharge notre inconscient ! Voilà, c’est bien ce que je disais…
Et puis grâce à Eddie, le président de « 1 Déchet par Jour », notre anglais marseillais préféré, j’ai découvert que c’était plutôt marrant, très fun, de faire des ramassages de détritus le dimanche en ville tous ensemble. Je me suis fait plein de copains, que des gens bien, et surtout Ed – pour les intimes.
Sur Facebook il circule souvent un post avec le dessin d’un type qui jette son mégot par la fenêtre de sa voiture et il y a une bulle comme dans une bande dessinée avec écrit : « Le geste qui fait de toi un CONNARD » Connard en majuscules. À chaque fois je pense à moi. Connasse (en minuscules). Je devrais avoir honte ? Même pas. J’ai changé, c’est déjà ça.
 
 
Je n’irai plus jamais de ma vie voir une corrida. C’est pourtant une culture dans laquelle j’ai baigné longtemps. Je la connais parfaitement. Mon enfance en Camargue, mon adolescence à Béziers, l’Espagne tout prêt… Les connaisseurs autour de moi. Ceux qui m’apprennent, qui m’initient. J’ai grandi là-dedans. J’ai même cherché à comprendre et j’ai poussé le bouchon un peu plus loin, je voulais tout découvrir, analyser, justifier, apprendre, décortiquer. La tauromachie. Quoi ? Comment ? Pourquoi ? Depuis quand ? Où ça ? J’ai bossé.
Je sais ce que vivent les gens qui vont aux arènes. La foule, comme les têtes pensantes. Je le sais de manière ressentie, je le sais aussi de manière réfléchie. J’ai lu les philosophes de la corrida, les intellectuels, les esthètes, les théâtreux, je sais le côté sacré, le symbole, la représentation, je sais la vie et la mort de l’homme, de la bête, la vraie mort du taureau, le risque pour l’homme, le partage, l’échange, l’homme qui devient bestial, la bête qui s’humanise, je sais la communion mortelle, l’angoisse de mourir, l’exutoire, l’exultation, l’exulcération, j’ai lu la condition animale, et humaine, les pulsions de mort, le besoin de se sentir vivant, la vie qui explose grâce à la mort. J’ai côtoyé les gens du métier, toreros, picadors, apoderados , impresarios, alguazils, artistes, photographes, je connais leur passion, leur aficion , leur attachement à leurs métiers, à leurs coutumes, à leurs traditions. Je connais la beauté du ballet, de la danse, des passes, le rythme, la cadence, l’accord parfait, le temple . Je connais les costumes, les couleurs, la vie exaltée par la mort, je connais le cœur qui s’arrête de battre et celui qui bat beaucoup trop fort. Je connais tout ça par cœur. Je sais le travail qu’ils font. Je connais leur sensibilité, leurs peurs, leurs craintes, leurs joies, je connais tout ça sur le bout des doigts. Je suis une anti-corrida éclairée, ce n’est pas si courant puisque normalement les gens qui sont contre la corrida le sont spontanément, naturellement, de manière épidermique – c’est tellement évident ! Mais du coup ça me donne peut-être une légitimité pour discuter avec les aficionados … sauf que je n’ai aucune envie de discuter. Je ne les juge pas, je leur dis juste salut, bye-bye, tchao, adios, au revoir, bonsoir, bonne nuit, salutations, adieu et à jamais. On n’est pas fâchés mais je ne vous aime plus. Désolée… je peux plus. J’aime trop les animaux.
Je vais pas raconter ma vie, je veux dire ma vie d’avant, sinon ça va être trop long, j’écris pour le changement, pas pour rédiger mes mémoires… Mais par contre je dois raconter la dernière corrida de ma vie parce que c’est une expérience inouïe, j’y repense souvent, c’est un moment rare et important. C’était à Nîmes, j’avais invité un couple d’amis installés récemment dans la région et qui souhaitait découvrir les coutumes locales. Lui connaissait et manifestement appréciait la tauromachie, elle n’avait jamais vu aucune corrida. On avait décidé de voir un spectacle de rejón , c’est-à-dire à cheval, parce que c’était plus « doux » et plus « facile » qu’une corrida à pied, spécialement pour elle, pour qui c’était la première fois… Et le spectacle fut pour moi non pas de regarder dans les arènes mais de la regarder elle. À chaque mise à mort du taureau elle fondait en larmes. Elle en était même gênée, elle essayait de se cacher, de dissimuler plus ou moins ces paquets d’eau qui lui sortaient des yeux sans qu’elle n’y puisse rien, d’autant que son mari râlait de cet excès de sensiblerie, ridicule d’après lui : « Regarde autour de toi, tu n’es pas normale, tu vois bien que personne ne réagit comme ça », il lui répétait… Mais moi je l’observais, je n’arrivais pas à la quitter des yeux. C’était fascinant. Pour la mort des six taureaux, elle a eu la même réaction. Des sanglots. J’étais subjuguée. C’était beaucoup plus intéressant que ce qui se passait sur le sable dans le rond en bas. Et là, j’ai eu un déclic, j’ai ressenti quelque chose : c’est elle qui avait raison et pas les quelques 10 000 autres personnes présentes dans les arènes. Elle seule avait raison. Nous aurions dû tous pleurer à chaudes larmes, avec elle, comme elle, la seule qui souffrait avec la bête.
 
 
Je ne mangerai plus jamais de ma vie un Mc Do. J’ai commencé par ne plus ni achet

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