Chasse à l homme - Chasse à l âme
221 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Chasse à l'homme - Chasse à l'âme , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
221 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description


Jusqu'au bout de soi




Quelle sera la destinée de ce médecin qui, écrasé par son devoir et hanté par ses souvenirs d’enfance en Algérie, s’évade de sa charge en allant à la chasse. Après la mort prématurée d’une épouse adulée, cet homme de rigueur transgresse sa morale, prend une maîtresse et délaisse peu à peu son métier. Il chasse à l’approche, solitaire en Lozère puis, voyage en Ecosse et s’aventure en Afrique. Transcendé par les charmes du continent africain, prisonnier de ses sortilèges, il perd peu à peu la raison et s’engage à corps perdu à la poursuite de braconniers d’éléphants.



Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 04 novembre 2020
Nombre de lectures 1
EAN13 9782381532882
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0082€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Aquarelle de Patrick Rouquette Laforêt du Roujanel : Lozère
Chasse à l’homme- Chasse à l’âme.
La SAS 2C4L— NOMBRE7,ainsi que tous les prestataires de production participant à laréalisation de cet ouvrage ne sauraient être tenus pourresponsables de quelque manière que ce soit, du contenu engénéral, de la portée du contenu du texte, ni dela teneur de certains propos en particulier, contenus dans cetouvrage ni dans quelque ouvrage qu'ils produisent à la demandeet pour le compte d'un auteur ou d'un éditeur tiers, qui enendosse la pleine et entière responsabilité.
Jean-Louis Llombart


Chasse à l’homme- Chasse à l’âme.
À mes petits-enfants : Mathieu, Evitaet James.
Puisse cet ouvrage leur faire rencontrer leur grand-père ?
PRÉFACE
La première fois que j'ai lu ce livre, je l'ai fait, sachantqu'il contenait des scènes de chasse, comme on aborde un récitd'aventures. Ce qu'il est d'ailleurs, mais partiellement. Lathématique centrale est ailleurs. Tout au long du déroulementde l'intrigue, justement, l'attention tendue vers le dénouement,des questions, qui sont restées sans réponses, se sontposées sur la nature exacte de ce récit, sa techniqueet ses enjeux. Pourquoi ne pas les aborder dans le cadre de cettepréface ?

Ce qui m'a tout d'abord intrigué, dès les premiersparagraphes, c'est l'insistance du regard de l'auteur sur Pierrette,la gouvernante. Le récit commence comme un film. On assiste àdes scènes de la vie quotidienne dont la fonction est dedélimiter l'espace où l'action va se dérouler etcapter l'esprit des lieux. Un grand soin est également apportéà l'étude psychologique de ce personnage, au demeuranttrès secondaire. Cette technique interroge et laisse planerdans l'atmosphère de la narration une dimension étrange,presque inquiétante. Que veut-on suggérer ? Lelecteur est-il invité à décrypter dans le textedes éléments cachés, apparemment anodins, maisqui lui permettraient d'anticiper la fin de l'histoire ? Un défilui est lancé. C'est bien l'essence même du roman.

En effet, le récit à la troisième personneplace, en l'occurrence avec force détails et minutieuseobservation, les acteurs dans une position de sujets d'étudede la part du narrateur. Pierrette nous est dépeinte dans ladimension honorable de la parfaite gouvernante. Elle coïncideavec sa fonction. Elle y excelle, mais semble cependant en êtreprisonnière. Imaginons qu'un élément, aussiimprévu que déstabilisant, une maladie ou unlicenciement par exemple, vienne bouleverser le parfait équilibrede sa vie. Où se situeraient alors son potentiel d'évolution,son espace de liberté qui lui permettraient de changer,d'évoluer, de s'adapter pour survivre, de dépasserl'espace étroit où elle est circonscrite ?

Quand le regard scrutateur de l'auteur se pose ensuite sur lepersonnage principal, médecin reconnu à la vocationprofonde, heureux époux d'une rare beauté, mais veufdepuis peu, le lecteur a déjà en lui le mêmedoute que pour Pierrette. Dès lors, sa vie nous apparaîtcomme un jeu de bascule. Juan pourra-t-il garder son équilibreaprès ce drame ?

« Le commencement est la moitié de tout »,disait Pythagore. Si cela est vrai, le lecteur peut déjàentrevoir l'enjeu du récit. Le personnage principal estpuissant, son potentiel est incontestable. Au fur et à mesureque se déploie la narration, Juan, de par son intelligence, sacapacité d’introspection, sa profonde sensualité,sa passion de la chasse, parcourra son chemin initiatique. Le lecteurpeut-il imaginer la deuxième moitié du tout ?

C'est l'enjeu. Au bout de la traversée du labyrinthe qu'estdevenue sa vie, Juan trouvera-t-il la sérénitépour exorciser ses vieux démons, ses douloureux souvenirsd'enfance, ses échecs, et accéder ainsi à lapaix, la rédemption, une forme de bonheur retrouvé ?Parviendra-t-il à dissiper ce sentiment de fatalité quipèse sur le récit dès les premièreslignes ? Ou sera-t-il aspiré dans une spirale descendante etdestructrice ? Ces forces contradictoires sont à l’œuvresur un champ de bataille qui n'est autre que la conscience de Juan,que sa présence au monde, dans un combat dont nous sentonsbien qu'il sera incertain, tant sa rage de vivre et la fascination dela mort dans l'acte de chasse, même si c'est celle du gibier,se disputent l'issue finale. Il s'agit bien là, en fait, d'unequête spirituelle sous la forme d'un thriller psychologique oùl'émotion est toujours présente.

Mais il reste un troisième niveau de lecture. Ce miroir tenduvers Pierrette, puis vers Juan, semble se tourner maintenant versnous autres, lecteurs. Nous comprenons alors que les reflets que nousy avions vus étaient les nôtres. Et si un jour nous nousretrouvions au cœur d'une mésaventure semblable ?Aurions-nous la force, pris sous le poids de l'inertie des atavismeset autres déterminismes, englués dans l'immédiatetédes êtres et des situations, de faire face ?
Finalement, n'est-ce pas là le message ultime du docteurJean-Louis Llombart que de prendre soin de la santé de notreâme ?




Maurice Navarro ce 21 septembre 2020
Chapitre01
Pierrette arrivait tous les matins à sept heures. C’étaitune bonne petite paysanne d’une quarantaine d’annéesqui, après plusieurs années de franche et honnêtecollaboration, faisait, comme l’on dit, partie des meubles dela grande maison. Juan l’avait recrutée lors del’ouverture de son cabinet de médecine générale.Puis, après le décès de sa femme, il n’avaitpas voulu s’en séparer. D’origine ardéchoise,elle était têtue, voire un peu bornée, et avaitune conception toute personnelle du ménage, comme celle derefuser de passer l’aspirateur pour ne pas user les tapis. Elleaffichait d’ordinaire cet air buté de gens avec lesquelsil est difficile de communiquer, soit parce qu’on sait qu’ilsne comprendront pas l’ordre donné, soit parce qu’onrenonce à les mettre mal à l’aise par desexplications longues ou déroutantes. Juan s’étaitcependant accommodé de sa disposition d’esprit un peuvieillotte, et même résolument rétrograde, carelle était dévouée, consciencieuse et trèsbonne ménagère. Lorsqu’il avait quelque tâcheparticulière à lui confier, il lui donnait desconsignes simples et précises tout en prenant garde àne pas la brusquer. Ses habitudes, ancrées par des annéesde besognes quotidiennes répétitives et codifiées,lui interdisaient de prendre des initiatives, aussi quand un nouveauproblème ou une tâche inhabituelle surgissait, ellepréférait attendre le retour du « Docteur »pour recueillir son assentiment plutôt que de faire une erreur.

Dans la rue, le matin, bien avant d’aborder le portillon dujardin de la maison, on la voyait marcher sur le trottoir àpetits pas rapides. La tête penchée en avant, elleavançait raide, presque martiale, les yeux baissés endirection des dix premiers mètres qui s’étendaientdevant elle de façon à éviter de croiser leregard de quiconque. Elle avait un visage banal, sans beauténi laideur, surmonté par des cheveux presque roux, coupésà la Jeanne d’Arc. Quelques rides lui barraient lesjoues. Ses petits yeux, marron et fixes, sans lumière,évoquaient la peur de la rigueur des hivers de son Ardèchenatale. Son bref nez droit sans caractère trahissait larusticité de ses origines, et sa bouche sans douceur ni grâces’ouvrait sur des lèvres minces comme des lames. Elleapparaissait, aux yeux des rares passants qui auraient pu la voirainsi avancer sur le trottoir, bien que cela fût rare de sibonne heure, comme une mécanique en déplacement. Ellesemblait si pénétrée par l’importance desa fonction, si concentrée sur sa mission que rien ne pouvaitla distraire. Une fois le portillon du jardin franchi, elle se hâtaitsur une dizaine de mètres, puis elle gravissait les quelquesmarches du perron. Dans l’entrée de la maison, elle sedébarrassait de son manteau ou de sa veste, selon la saison,puis elle se dirigeait sans tarder vers la buanderie. Là, ellerevêtait un de ses désuets tabliers d’ouvriers entoile épaisse et grise que l’on trouve encore dans lesrares merceries surannées des centres villes délaisséspar la grande distribution. Après avoir soigneusement rabattusur sa jupe les amples pans de l’épais tissu, elle ennouait soigneusement dans son dos les attaches. Ainsi corsetée,comme

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents