Chicha
72 pages
Français

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Chicha , livre ebook

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Description

Chicha, un petit chat, tente de sauver sa maîtresse de ses comportements autodestructeurs...

À près de 40 ans, Charlotte et Laura transforment diamétralement leurs vies, chacune à sa façon...

L'ami de Félix, rejeté par les siens, trouve sa voie en dehors des sentiers battus, alors que Rose fait de son existence un hymne permanent à la joie.


Ces cinq personnages aussi atypiques qu'attachants, passant du rire aux larmes, de l'abattement à l'espoir le plus fou, nous plongent dans une réflexion intense sur ce droit inaliénable qu'est le bonheur.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 05 août 2016
Nombre de lectures 1
EAN13 9782334197342
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-334-19732-8

© Edilivre, 2016
Dédicace


Pour Tiny et Flower, mes deux « Mamans » balinaises.
Chicha
En mémoire de Vodka, adorable petit cochon d’Inde de 5 ans, lâchement assassinée en janvier 2001.
Je n’étais même pas encore sevrée que je savais déjà que ma vie de chat ne serait guère un long fleuve tranquille. Je suis née dans un garage, tenu par deux propriétaires dont les actes et les paroles ne m’inspiraient pas la moindre confiance. Outre le fait qu’ils trempaient clairement dans des trafics douteux dont les tenants et aboutissants m’échappaient, j’étais consciente que ma mère et ses trois portées par an leur posaient un sérieux problème. Comme en plus d’être des margoulins de première classe, ils étaient avares à faire peur à Harpagon en personne, se plaignant sans cesse des coûts engendrés par ces naissances félines à répétition. Je songeai qu’ils auraient pu faire opérer la chatte qui m’a mise au monde… Mais pour ce faire, débourser 125 euros semblaient aux deux comparses une somme astronomique dont ils ne se départiraient à aucun prix. Au tout début, j’ignorais ce que devenaient mes frères et sœurs de la portée précédente. Certains étaient adoptés, et je les voyais partir en ronronnant de contentement avec leur nouveau papa ou leur nouvelle maman. Mais je me rendis compte avec horreur que passé l’âge de quatre ou cinq mois tout au plus, l’un des deux garagistes s’emparaient des chatons restants. On entendait des miaulements plaintifs, d’abord plutôt timides, puis plus appuyés et enfin de stridents cris de profond effroi… Et enfin, le silence… Un silence de mort, sinistre, lourd et pesant de sous-entendus. Cela ne semblait guère émouvoir les garagistes car sitôt leurs meurtres commis, ils retournaient dans la cuisine jouxtant l’atelier et se tapaient joyeusement quelques bières. C’est ainsi qu’à l’âge de cinq semaines, je sus que je n’avais guère le choix : il me fallait être adoptée… ou bien mourir.
Plus les jours avançaient, plus je perdais espoir. Mes perspectives d’avenir me semblaient totalement compromises. Mais quand un jeune apprenti me trouva mignonne, qu’il annonça à la cantonade que sa copine avait toujours rêvé d’un petit cœur de chat à cajoler, je sus que ma chance avait tourné. Ma nouvelle Maman vint me chercher alors que j’allais sur mes huit semaines. Elle avait pris une cagette, et afin de me rassurer durant le transport, elle ne cessa de me parler tout doucement, tout gentiment.
– Coucou toi… Comme tu es jolie ! Et tu seras encore plus belle en grandissant ! Je suis ta Maman… Chez moi, il y a déjà des petits plats pour bébé, un bel arbre à chat, quelques joujoux et un bac pour faire tes besoins. Comme je t’aime déjà ! J’espère que tu m’aimeras aussi, j’ai tant besoin d’un petit être à chouchouter. Tu sais, les mamans humaines portent neuf mois durant leur petit dans leur ventre… Je ne t’ai certes pas portée comme ça, mais je t’ai portée dans mon âme pendant près de 32 ans… Oh, tu ronronnes ! Et tu me tends ta petite patte ! Tu veux déjà faire des mamours ? J’espère que tu ne m’en voudras pas, je ne t’ai pas encore trouvé de nom. Je voudrais pour toi un très joli nom, tendre et énergique en même temps… Mais je n’ai pas encore eu de véritable bonne idée.
Pour ma part, je m’en fichais un peu, de cette histoire de nom. Tout ce qui m’importait était d’avoir échappé au garage de l’Enfer et d’avoir une douce et jolie maman humaine.
Sitôt arrivée à ma maison toute neuve, Maman me montra où se trouvaient mes petits bols de nourriture ainsi que l’endroit pour faire pipi. Elle me dit ensuite de me promener dans l’appartement comme bon me semblait, afin que je puisse découvrir par moi-même les endroits qui me plairaient le plus.
Il y avait un fauteuil avec un petit coussin, qui devint tout de go ma place de prédilection pour mes siestes. Pour la nuit, je comptais bien dormir avec Maman… Et je ne doutais pas un seul instant que cela lui ferait autant plaisir qu’à moi.
Je continuai mon parcours d’exploration. Il y avait une balle, mais mes pattes étaient encore trop petites pour que je puisse la faire rouler à ma guise. Il y avait aussi un drôle de jouet avec des clochettes à l’intérieur dont le bruit trop aigu me déplaisait un peu… Je commençais à désespérer quand je découvris une véritable mine d’or : trois petites souris en feutrine ! Quel bonheur ! Je savais que j’allais pouvoir m’amuser comme une sotte, des heures durant, avec ces rongeurs colorés et pelucheux. Me restait à deviner où se situait le légendaire arbre à chat… Dans un coin du living room, je vis un objet, grand, mince, doté de tentacules bizarres sur lequel je fonçai éperdument ! Waouh ! A moi le super arbre à chat ! Mais quelle ne fut pas ma surprise quand il tomba à mon premier assaut, se brisant tout de go en mille morceaux !
Maman se pressa de vite tout nettoyer, me disant que c’était du verre et qu’elle craignait que je ne me blesse les coussinets. Elle me regarda en souriant.
– Mon bébé, je crois que tu as trouvé ton prénom toute seule ! Tu viens d’éclater mon narguilé ! Rassure-toi, ce n’est qu’un bête souvenir que j’avais ramené de mon voyage en Tunisie. Narguilé, c’est un peu ampoulé comme nom, ne trouves-tu ? Désormais, tu t’appelleras Chicha. Chicha, ma canaille, mon ch’ti chat à moi…
Je lui adressai un joli miaou et vint me pelotonner sur ses genoux. J’étais très contente d’avoir désormais un patronyme bien à moi.
Au fil des jours, je découvris que Maman avait de nombreux amis qu’elle appelait tous Tonton ou Tata pour mon compte. Tonton Yves était le roi de la jouette, et nous avons vécu de nombreuses courses-poursuites endiablées ! Tata France était l’as des câlins un peu appuyés… Ma volupté était sans fin quand elle me grattait la tête de ses longs ongles et qu’elle me massait vigoureusement les épaules et le cou. Tonton Claude m’avait acheté un dé lumineux. Il n’avait de cesse de me lancer, à dix, quinze, vingt reprises. J’adorais ce jeu mais hélas, il se lassait plus vite que moi. Et Tata Marie m’apporta des mets délicieux dont je m’empiffrais à profusion.
Je rencontrai aussi d’autres personnages un peu plus mystérieux et plus difficiles à appréhender. Annabelle, la vétérinaire que Maman avait choisie, était mignonne comme tout, mais je craignais qu’elle ne me fasse mal avec les vaccins. Je fus très agréablement surprise quand je sentis que ça pinçait juste un tout petit peu pendant deux ou trois secondes mais que c’était loin d’être aussi pénible que je ne le pensais. Il y avait aussi Justina, la femme de ménage de Maman, qui me fichait une peur bleue avec le bruit de cette affreuse machine que les êtres humains nomment « aspirateur ». Justina fut sans doute la personne qui mit le plus de temps à me faire accepter ses caresses…
Je découvris aussi que, même si je ne pouvais pas sortir, vu qu’un appartement situé sur un grand boulevard était ultra dangereux si jamais je chutais du balcon, j’avais une voisine féline avec qui je pouvais causer presque tous les soirs. C’était une grosse chatte rousse à longs poils, plus âgée que moi. Elle m’apprit que ses parents étaient gentils, mais beaucoup moins affectueux et prévenants que ma Maman à moi. Les parents de Macha passaient en effet beaucoup de temps à se chamailler. Comme elle, elle pouvait sortir, elle se faufilait sous la séparation entre les deux balcons et griffait la porte-fenêtre de la cuisine avec insistance. A ce signal, je me rendais dans la cuisine et nous passions chaque soir une heure ou deux à discuter de croquettes, de jeux, de la qualité des litières et aussi de nos parents respectifs. Elle ne se plaignait pas trop des siens, mais son ouïe fine supportait mal les tirades véhémentes de sa maman envers son papa. Elle me confia qu’elle avait une voix tellement stridente qu’au moindre début d’excès sonore, elle se cachait au plus vite dans une pièce reculée de l’appartement. Ma présence lui offrait une seconde échappatoire et de plus, elle était heureuse de pouvoir parler en chat. Il est vrai que pour nous autres, certains mots humains sont bien difficiles à comprendre. J’avoue ne jamais avoir saisi le sens profond de termes que ma Maman prononçait souvent. « Politique intérieure », « Factures », « Nettoyage de disque dur » et j’en passe, étaient des notions qui m’échappaient totalement…
Mais ma vie était belle, et je n’avais qu’un seul souhait : que cette existence heureuse, riche en réjouissances, en découvertes et en amour partagé, puisse éternellement durer.
Je devais avoir sept ou huit mois quand un jour, durant ma sieste de l’après-midi, je fus brutalement réveillée par des cris. Je sursautai : c’était la voix de Maman ! Et celle de son copain qui m’avait sauvée du garage. Je tendis les deux oreilles, non...

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