Clair-obscur
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Clair-obscur , livre ebook

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Description

« Une vie sans larmes n’est qu’ombre de chimère,
C’est dire qu’après l’automne ne vient jamais l’hiver. »
... Mais quelquefois, dissimulées derrière un sourire ou noyées dans l’azur d’un regard, murmurent des larmes amères et silencieuses. Nées d’un monde sans joie, elles possèdent ce lancinant parfum que l’on ne peut oublier…

Informations

Publié par
Date de parution 13 mars 2017
Nombre de lectures 0
EAN13 9782363156327
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Clair-Obscur
le silence des larmes

Philippe Laplace

2017
Cet ebook a été réalisé avec IGGY FACTORY. Pour plus d'informations rendez-vous sur le site : www.iggybook.com
Roi de Flore
 

 
     Sous un voile morne plus lourd que l’airain où la bise et la neige se disputent les cieux, tremble l’oiseau solitaire et pleurent les arbres aux rameaux trop chargés. Mais, dans cette froidure rigoureuse qui ravit à la Flore charme et parure, sous un bosquet dépouillé où le brouillard abrège le jour, palpite un courage à la délicate inflorescence, un petit joyau hiémal dont le bulbe, prisonnier d’un sol transi, enfle et prospère dans le terreau généreux de la passion.
     Au cœur d’un climat hostile qui éteint l’ardeur de la nature, il germe dans une froide adversité. Sous le gris d’un ciel méprisant, les frimas emprisonnent la glèbe et peignent sur l’azur gémissant des tableaux d’une marmoréenne splendeur.
      S’écoulent alors les heures amères nées du silence et de l’oubli.
    Puis un jour, dans ce suaire glacé, sa force et son courage lui ouvrent le chemin de la terre à la lumière, sa volonté vient à bout du manteau neigeux qui entrave son effloraison, et son cœur, fier et généreux, grandit et s’épanouit dans un froid matin d’hiver. Sans se préoccuper des regards et dédaigneux des apparences, car convaincu de sa propre valeur, il vient cueillir, dans un ultime effort, le caressant baiser du soleil… Et dans une douce odeur de miel, il offre à la terre, sur ses pétales lovés, son immortelle beauté.
      Fragile petite fleur, le perce-neige, dans son écrin de neige, devient roi de l’empire de Flore.
                                                                                                                                                  « Vivre c’est résister à la mort. »
 
À mon frère…
                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                      
 
 
 
 
 
 
 
Mornes Horizons
L’ombre
 

 
Fille de la lumière qui chevauche l’immortalité,
Ombre silencieuse, aimée mais souvent redoutée,
Sous le flambeau du jour, tu t’attaches à nos pas,
Tel un fantôme insaisissable attendant le trépas.
 
Comme l’éclat du jour, tu vis d’heures apaisées
Lorsque légère, évanescente par le jour caressé
Tu offres sans retenue un lieu de repos apprécié
Dès que brûle, la journée, son étoile courroucée.
 
Lorsque blessée, l’apaisante lumière recule
Que s’installe, impérieux, l’avide crépuscule,
Ombre épaisse et solitaire, tu animes la solitude,
Réveilles les secrets et tant d’autres incertitudes.
 
Pareil à la mort, ombre, tu apportes la crainte,
Tu fais frémir les cœurs de ta funeste étreinte,
Mais à la pâleur d’une bougie, tu fouilles les recoins
Et tel un spectre menaçant, tu attends son déclin.
 
Ombre immortelle qui comme l’encre sur la feuille,
Noire et sinistre, à nos vies, écrit larmes et écueils,
Dessine dans le cœur d’airain tes nuisibles attraits
 
Qui se dissimulent le jour et dans le noir effraient ;
Mais la plume nourrie d’un parfum de raison
Épanouit la rose, même sur tes noirs horizons.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
« Il n’est pire tourment que de perdre un enfant ; lui survivre  est incommensurable souffrance. »
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Crépuscule d’un sourire
 

 
Dès que le vent du cœur exhale ses éclats de vie,
Dès que l’aube du sourire illumine leurs cœurs épris,
Il n’est plus grand bonheur dans les yeux des parents
Que de bercer sur leur sein l’innocence d’un enfant.
 
Un jour, une ombre pourtant sillonne leur chemin
Et dépose sur ses lèvres le froid silence du destin.
Une ombre épaissie d’un brouillard sans aurore,
Éteint à leur vie l’éclat si tendre de son sourire d’or.
 
Dans l’air alourdi exhalant une froide chaleur
Qui étourdit leurs fronts et exhibe leur pâleur,
Un voile d’airain enténèbre le flambeau du jour,
Les frimas hantent leurs veines et pleurent des larmes sans amour.
 
L’insidieuse fortune a épuisé le cours de ses printemps,
L’infélicité, fille de l’hiver, murmure à l’oreille du temps,
L’hoir ne souffre plus, la sagesse peut pleurer,
Mais ce mal enduré, jamais les parents n’ont souhaité.
 
Il n’est pire tourment que de perdre un enfant.
Alors comprenez que son sourire douloureusement absent,
Que ses rires et ses pleurs silencieux infiniment,
Ne sont que des sujets à pleurer éternellement.
 
Comprenez que l’imprévu trépas on ne peut surmonter,
Car pour l’aurore naissante il n’est que le giron maternel.
Comprenez que nul autre ne peut pire bourrèlement éprouver,
Sinon qu’un noir destin vous a plongé dans son sinistre tunnel.
 
Comprenez enfin que le deuil n’est point maladie
Dont on peut guérir au premier détour de sa vie,
Qu’ils n’en ont nul besoin, ni envie de soulager,
Qu’au lieu de comprendre, soyez simplement désolé.
 
Sous la nue argentée, aux confins de l’Empyrée,
Il est en un décor ou il ne pourra plus jouer ;
Alors, dites simplement que vous vous rappelez,
Dites-leur simplement que de lui vous vous souvenez.
 
Le soir venu, tous deux reclus dans la chambre muette,
Ils prient de se souvenir, ils frissonnent et souhaitent ;
La nuit est noire, le silence profond, et au matin levant,
Figés devant la glace, ils ne sont qu’ombre et navrement.
 
Dans leurs yeux fatigués, cernés par l’ineffable chagrin,
Où s’effrite l’avenir, ou suffoque leur destin,
Il n’est point de lieu qu’ils aient besoin de visiter,
De leur merveilleux enfant, laissez-les simplement parler.
 
Dans cet antre de douleur dans lequel toujours ils s’épuisent,
Laissez-les vous dire ses rires, ses pleurs et ses jeux sous la brise ;
Et lorsque le temps rassérène les pleurs, vivez le nom de l’enfant,
Souvenez-vous décemment, mais toujours soyez présent.
 
Survivre à son enfant est incommensurable souffrance,
Laissez-les simplement pleurer, affronter leur désespérance ;
Eux seuls savent que leurs larmes ont le goût étrange
D’un petit être qui dans le firmament est devenu un ange.
 
Indicible douleur
 

 
Lorsque son corps pareil à un arbre foudroyé
Ne supporte plus ce mal à la morsure acérée,
Qu’au fond de son âme la douleur est captive,
Que la voix du courage se fait plus plaintive,
Las de tourment, et sans bras qu

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