Clair Obscur - Je reste ou je pars ?

Sylvie Claudepierre

Description

Premier volume où, sur des chemins bien étranges, s’affrontent force et faiblesse. Elliot, mon beau et jeune mari où est ton visage ? Pourquoi soudain est-il ridé ? À qui est ce vélo dont les pédales tournent encore ? Comment cette robe est-elle arrivée là et pourquoi ? Ce matin les gens gris sont sortis au pied de leur chaumière, ils ont le nez en l’air, qui leur a dit que le bonheur allait venir ? Des lettres en armure ou habillées de dentelles se battent en duel. Alors doucement, les mots vainqueurs nous guident vers une fiction qui devient réalité. Un parcours hallucinant, mystérieux, où vous pourriez bien vous perdre. Cependant ne craignez rien, si vous avez un portable… on vous retrouvera… Et puis… un homme averti en vaut deux, n’est-ce pas ? Un premier métier issu d'études médico-sociales, où elle côtoie différents services hospitaliers la confronte à une société détentrice d'une diversité d'expressions étonnantes. Plongée dans cet univers elle a tout loisir de s'apercevoir que le défaut peut être une qualité, tout comme une qualité, dans certaines circonstances, peut refléter un caractère moins glorieux. Elle découvre un côté obscur qui va au-delà de ce que son jeune âge pouvait imaginer. Mais si l'orgueil, la cupidité, la fourberie, la méchanceté marchent de concert, elle apprécie d’autant les autres facettes de l'humanité, celles qui font que l'âme peut être noble et belle. Que serait une ombre sans la lumière ? L’une et l’autre se verraient-elles seulement ?

Informations

• Publié par: Les Éditions du Net
• Date de parution: 22 novembre 2013
• Nombre de lectures: 1
• EAN13: 9782312018492
• Langue: Français

Extrait

Clair Obscur

Sylvie Claudepierre
Clair Obscur
Je reste ou je pars ?















LES ÉDITIONS DU NET 22, rue Édouard Nieuport 92150 Suresnes
© Les Éditions du Net, 2013 ISBN : 978-2-312-01849-2
Avant-Propos
Étape palpitante que celle de finaliser un projet ! Elle est le résultat d’un long travail chronophage ! Persévérance, insomnie, courage aussi sont au rendez-vous. Ce dernier est nécessaire à tout travail destiné à être offert au regard des autres, qu’ils soient proches ou inconnus. Il n’est pas facile de soumettre à autrui ce qui est issu de son « moi profond ». Qu’elle soit littéraire ou plastique, l’enthousiasme doit l’emporter sur l’appréhension.
Toutefois si je peux envisager cette édition ce n’est pas sans l’aide d’une lecture « correctrice » qui demande beaucoup de temps et de concentration. Voici ce que je dis à ceux qui ont permis ce pas en avant.

Merci à vous.

Réph pour tes conseils et ton assiduité. Il fut un temps où tu écrivais, et j’aimais te lire. J’espère que tu auras le même plaisir dans ce premier tome d’histoires étranges.

Gab pour ton enthousiasme et les émotions que tu as su montrer, mais aussi pour ton talent spontané… J’attends toujours que tu finisses l’histoire fabuleuse que tu avais commencé à écrire.

Jacquot pour les longues discussions, les idées que nous avons peaufinées parfois ensemble. Combien d’heures avons-nous passé à évoquer les tournures possibles des évènements suggérés ? On se retrouvait et une idée se détachait et prenait corps dans mon esprit.
Vous êtes mes trois fils, votre aide m’a été précieuse sur bien des plans.
Vous êtes sans doute les principaux acteurs de cette aventure, nous avons cohabité, pensé, vu, lu, joué, discuté, partagé ensemble et nous avons formé une famille chère à mon cœur.
– En fait nous avons grandi ensemble-
Merci à votre père d’être ce qu’il est, et d’être votre père. Et merci également pour le temps consacré aux quelques avis qu’il m’a donnés sur mes écrits et leurs illustrations. (Je fais souvent ces dernières à partir des photos de mes sculptures, et si je triche un peu en utilisant l’ordinateur, c’est pour leur fabriquer un fond en adéquation avec les écrits).
Merci à Irène, ma petite mère, qui m’a fait part de ses impressions et qui s’est vue, allègrement ou non, lectrice enrôlée d’office de quelques histoires courtes, tout comme Eric, prof et lecteur passionné de l’autre bout de la France, et Arcange, sculpteur à l’imagination débordante, mais qui se demandait toujours d’où me venait la mienne.
Et grand merci à mon amie Hélène Péquignat, prof de philo nouvellement publiée pour « les petits mondes » dans la même Edition.
Hélène, Eric et Arcange, c’était une grande étape pour moi de permettre à quelqu’un « hors famille » de rentrer dans mon univers.
Enfin, à Amandine ma belle fille, prof des écoles, merci d’avoir complété efficacement le nombre de correcteurs. J’ai grandement apprécié tes nombreuses explications grammaticales… un peu (beaucoup ?) oubliées !

Vous avez tous participé à cette aventure.

Et à tous ceux qui vont mettre le nez dans ces pages, je souhaite bonne lecture. Et s’ils y arrivent, ce sont des champions, car lire avec le nez ce n’est pas facile !
Introduction
Lire. Enfant déjà mes lectures s’orientaient vers les aventures. Mais les classiques, pièces de théâtre, poésies, tout était à mon goût et je me penchais volontiers sur les ouvrages scolaires. La lecture me captivait car elle me proposait une aventure que je m’empressais de multiplier en histoires parallèles et je me demandais avec délice quel serait le choix de l’écrivain.
Ecrire. Ecrire de ma belle plume et faire chanter les lettres de pleins et déliés. Que de grosses tâches jaillissaient alors de cette plume indisciplinée et de cette main mal assurée ! Toutefois, que l’encre se renverse ou qu’elle goutte sur le papier, il était de rigueur à l’époque de s’appliquer. Ce qui me convenait tout à fait. Armée de papier buvard cet outil me permettait de limiter les dégâts et m’incitait à persévérer. Qui connaît encore son existence aujourd’hui ? Pour moi chaque lettre était une personne s’efforçant de transmettre sa personnalité, et c’était à moi de faire en sorte qu’elles y parviennent !
L’encre, son odeur, la plume capricieuse, le papier grossier des cahiers, cette application à dessiner des lettres, cela était la chose magique. Maintenant en place du gratouillis poétique que faisait la plume sur le papier nous avons le cliquetis mécanique des touches du clavier… c’était un autre temps ! Tout évolue !
Dessiner, illustrer, que ce soit des poésies, des sujets de sciences naturelles, des cartes géographiques ou des scènes d’Histoire, tout était prétexte à faire de mes cahiers une encyclopédie d’illustrations. Lorsque je dessinais, je découvrais l’autre histoire cachée derrière le papier et l’envie me prenait aussitôt de l’écrire.
Réciter. Quelques minutes seulement pour déclamer en me dandinant, des mots que j’avais mis des heures -que dis-je, des jours- à apprendre dans le bon ordre et que j’oubliais aussitôt récités « au tableau ». Et mon cœur battait la chamade, l’oxygène manquait, mon sang ruait en escapade mais je m’appliquais à mettre les intonations pour que les autres me suivent dans cette aventure écrite en vers. Ces écritures me passionnèrent tout de suite. Les rimes semblent donner plus de sens aux mots.
Le monde rationnel m’est demeuré impénétrable et au dire de Gabriela, une amie roumaine, l’orientation de ces nouvelles serait psycho-sociale ! Le ton de légendes mystiques, fantastiques ou douces, garde le mystère… avec de temps en temps, peut-être, une pointe d’humour… un peu caustique ? J’espère surtout que l’intrigue, que je tente de garder tout au long de mes écrits, vous tiendra en haleine…
Les situations improbables qui se passent dans -et- entre les lignes vous emmèneront bien souvent à vous demander si les lettres sont habillées d’armures ou de dentelles ! Mais pas de queues de poisson, la lumière lève le voile à la fin.

Si quelques illustrations viennent imager certains passages d’écriture, je vous laisse imaginer les autres.
P ARTIE I
Des mystères très légers

Avant l’avant
J’étais assis sur le banc de l’école. Et d’après les dires de nos aînés, il paraissait que cette promotion avait beaucoup de chance. Dans notre monde peu de nos congénères survivaient et revenaient du « Grand Voyage ». Lorsque cela arrivait, ils étaient automatiquement promus professeurs pour instruire les jeunes recrues que nous étions. Les professeurs, les sages et les doyens étaient les seuls adultes de notre Univers. L’époque que nous vivions ne leur laissait pas beaucoup de place et ils pouvaient se compter sur les doigts de deux mains que nous n’avions pas encore. Voilà à quoi se résumait notre patrimoine vivant : une poignée d’anciens qui devaient nous élever, nous éduquer, et nous aimer. Quelquefois un « chanceux » revenait de notre « au-delà », en assez bon état psychologique, pour qu’il puisse prendre place parmi eux. Mais ils étaient très peu nombreux à revenir, et s’ils avaient entrevu le « Passage », ils n’y étaient pas entrés. Certains ne survivaient pas à leurs blessures… Pour nous, les jeunes, l’incompréhensible était que parmi ces rescapés, il s’en trouvait d’assez fous pour vouloir y retourner. Lorsque le cas se présentait les doyens décidaient de les laisser faire. Ils savaient qu’ils étaient perdus dans leur folie et ne seraient plus d’aucune utilité. Tenter de les convertir en professeur ou en sage, aurait combattu une obsession trop profonde. Au moins quelques-uns d’entre nous se sentaient un peu rassurés, se disant que si le désir d’y retourner existait avec autant de vigueur, cet endroit n’était peut-être pas si hideux ou si dangereux. Mais je ne crois pas que ce soutien était très influent, ni en quantité d’adhérent, ni en puissance de conviction.

Nos profs étaient des ca