Comme deux poignées de sable
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Comme deux poignées de sable , livre ebook

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Description

Octobre 2051, Loy part à la recherche de son père dans le désert du Sahara. Au point 9° Est par 22° Nord, son hélicoptère s’écrase. Le lendemain, Sindhi, un berger, trouve près de l’épave un survivant qui, lors du choc, a perdu la mémoire. Il le prénomme Thélic et l’accueille dans sa tribu.


Plusieurs mois passeront avant que les deux hommes retournent sur le lieu du crash. Là, assis dans le cockpit, Thélic a un flashback et revit les trois semaines qui précèdent l’accident. Des années plus tard, Thélic raconte celles passées avec ceux qui l’accompagnèrent dans sa quête de découvrir qui il fut avant d’être un nomade parmi les nomades.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 03 novembre 2022
Nombre de lectures 0
EAN13 9782383512899
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Comme deux poignées de sable
 
LaSAS 2C4L — NOMBRE7, ainsi que tous les prestataires de productionparticipant à la réalisation de cet ouvrage ne sauraient être tenus pourresponsables de quelque manière que ce soit, du contenu en général, de laportée du contenu du texte, ni de la teneur de certains propos en particulier,contenus dans cet ouvrage ni dans quelque ouvrage qu’ils produisent à lademande et pour le compte d’un auteur ou d’un éditeur tiers, qui en endosse lapleine et entière responsabilité.
 
 
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PARTIE 1
 
 
En ce début d’année 2055, du nord au Sud, de l’est à l’ouest de la Terre,tous les peuples vivaient dans l’ordonnance d’une « PaixUniverselle ». Depuis 2052, elle fédérait en une unique« Nation » les états autrefois indépendants et souvent ennemis. Desgéographes et des historiens en avaient dressé un inventaire exhaustif afin quechacun fasse allégeance à cette nouvelle entité de pouvoir absolu. Pourtant, unepetite autarcie, approximativement située au centre de l’ancienne Europe, fut oubliée.Elle aurait pu le rester si la fabrication d’armes biologiques, poursuivie dansle secret de cet isolement, n’avait causé le bouleversement écologique d’une deses provinces.
Lors de leur procès, pour manquement au traité de désarmementinternational, signé en 2050, ses dirigeants surent habilement se disculper.Ils jetèrent l’opprobre sur les autorités militaires en les accusant d’avoir, àleur insu, fait fi de ce pacte. Ainsi abusé par cette fausse bonne foi, letribunal les condamna à simplement démissionner de leurs fonctions.
Quelques semaines après le ralliement de ce pays à « l’Unification »,une amnistie leur fut accordée. Un d’entre eux, monsieur Hang, profita de cetteopportunité pour se présenter aux élections du nouveau « SuprêmeGouvernement ». Élu à une grande majorité, il en devint un membre éminentavec le titre honorifique de « Sage ».
Rien ni personne n’avait pu troubler la sérénité de sa conscience jusqu’àcet après-midi d’avril où des coups frappés à sa porte le réveillèrent enpleine sieste.
Un employé du ministère de l’Environnement apportait une convocation luidonnant l’ordre de se rendre, en urgence, au « Palais des ÉtatsConfédérés ».
Ce mardi était une belle journée de printemps, propice à la rêverie dansla quiétude et l’harmonie d’une nature juste renaissante. Une de ces journées àmettre en musique ou à relater dans un livre afin que les générations futurespuissent la prendre en exemple.
« Pourquoi désenchanter d’aussi agréables heures alors que le mondeva si bien ! » s’indigna monsieur Hang en saluant deux autres« Sages », monsieur Amango et monsieurBath, eux aussi sortis de leur sommeil par le même messager.
Essoufflés et transpirants d’une venue précipitée, ils se demandèrentquelle pouvait être la raison de cette réunion, si désobligeante, avant celle hebdomadairedu jeudi.
D’ordinaire, en se retrouvant, ils prenaient quelques instants sur letemps peu précieux de leurs séances de soi-disant travail, pour s’adonner avecgrand sérieux à une rituelle et savoureuse mystification. Ils s’arrêtaient dansle hall du Palais et parlaient fort de sujets incohérents. Comme auréolés d’unecacophonie, dont ils simulaient la compréhension, ils devenaient despersonnages importants aux yeux des petits fonctionnaires qui, en passantdevant eux, s’inclinaient obséquieusement. Puisque, présentement, il devait yavoir matière à s’inquiéter, ils décidèrent de renoncer à cet amusement.
Vêtus de complets noirs, de chemises blanches aux plastrons amidonnés, desouliers vernis et de chapeaux claque, ils ressemblaient à des pantins agitéspar le va-et-vient dubitatif de leurs mentons et par leurs interminablespoignées de mains.
Enfin, curieux de connaître, au plus tôt, quel événement était grave aupoint d’interrompre leur sacro-saint repos, ils abrégèrent aussi la litanie deleur bilan de santé et les banalités météorologiques.
Afin de respecter un protocole d’égalité, ils montèrent, de front,l’escalier de marbre rose, leurs serviettes, évidemment vides, glissées sous lebras. Arrivés au premier étage, ils posèrent leur index droit sur la plaquemagnétique qui, en conformité avec leurs empreintes digitales, déverrouillait laporte de la salle du conseil. Celle-ci pivota lentement sur ses gonds, s’ouvritet aussitôt se referma derrière eux. Les paupières bridées de monsieur Hangpapillonnèrent d’angoisse. Il implora.
— Messieurs, pressons-nous de conclure… Aujourd’huima claustrophobie est…
— Cessez d’en parler… À toujours rabâcher votreinfirmité, vous nous obligez à la partager, rétorqua sans ménagement monsieur Amango .
MonsieurHang allait se justifier quand il croisa le regard dédaigneux de monsieur Bathqui attendait la fin de cet aparté, invariablement échangé entre les deuxhommes en prélude à leur réunion.
— Bien… Si vous avez terminé, il est temps de prendreconnaissance de cette note déposée, en ce lieu, à notre intention, déclara-t-ild’un ton autoritaire.
Pourlire le rapport du chef de la protection sanitaire des territoires, lecommandant Touboulé , monsieur Bath avait chaussé depetites lunettes aux montures argentées. Le néon fixé au plafond se reflétadans les verres épais. Les yeux, comme greffés de deux énormes pupilles rectangulaireset glacées, monsieur Bath eut soudain le regard figé d’un poulpe aux aguets. End’autres circonstances, messieurs Amango et Hang seseraient gaussés de cette ressemblance. Ils l’auraient singée de brastentaculaires mais, constatant l’air préoccupé de leur confrère, ils ne purentque l’admirer de renoncer à la plus élémentaire des coquetteries. Inconscient deson angoissante métamorphose, monsieur Bath étala des photographies sur latable.
— Elles ont été prises depuis l’espace… Il est indiquéque celles-là datent d’il y a plusieurs mois et celles-ci d’hier matin…
MonsieurHang déjà oppressé se sentit encore plus mal. La face sombre de monsieur Amango pâlit d’un noir grisâtre. Il s’exclama.
— Est-il possible que cela soit cette horrible plante ?Je la croyais définitivement disparue !
— Si, c’est bien de l’herbe noire dont il estquestion… Le commandant Touboulé la nomme en touteslettres, confirma monsieur Bath.
— Cette zone n’est qu’un vaste désert !
MonsieurHang espérait par cette évidence, avoir trouvé une rapide solution au problème.Exaspéré par une telle désinvolture, monsieur Amango s’indigna.
— Vous ne parleriez pas ainsi s’il s’agissaitdu vôtre !
— Je vous en prie ! Votre rivalité surl’importance de vos déserts respectifs est inutile, je dirais même ridicule… Nesont-ils pas, après tout, les uns comme les autres, du sable, juste dusable !
MonsieurBath, satisfait d’avoir si pertinemment arbitré leur stupide querelle, fitclaquer son chapeau. Par condescendance, messieurs Hang et Amango supportaient le caractère tyrannique de monsieur Bath mais pas sa manie detoujours ponctuer ses agressions verbales en jouant avec son haut-de-forme. MonsieurHang profita de l’occasion qui se présentait pour dire combien était détestablecette façon de les narguer.
— Arrêtez, c’est crispant !
Monsieur Bath, qui avait le sens du compromis, lâcha son couvre-chef.
À son tour ravi de sa mise au point, monsieur Hang sortit d’une despoches de son gilet une petite clef et ouvrit le placard qui lui était attribué.Les deux autres « Sages » l’imitèrent et chacun prit, sur sonétagère, un verre et une bouteille. Un mélange de parfums d’alcool de riz, depalme et de whisky embauma la salle. Jamais ils n’avaient voulu goûter à laboisson d’un des deux autres afin de se distinguer par ce reliquat de leurpropre culture. Pourtant leur besoin de particularisme ne les empêchait pas detrouver, tous les jeudis, mille prétextes pour trinquer dans un parfaitconsensus. 
Ils burent de copieuses rasades puis, monsieur Bath décida, vu la gravitéde leur mission, d’imposer une exceptionnelle abstinence.
Il retourna d’un geste grossier mais explicite son verre sur la table.
Il s’adressa à monsieur Hang.
— On nous demande de trouver un moyen de détruire cetteherbe… De nous trois vous êtes le plus qualifié pour en parler… Nous vousécoutons.
MonsieurHang s’octroya un verre de plus afin de dissimuler sa gêne.
— Nous attendons, somma monsieur Bath en voyantmonsieur Hang perdu dans ses pensées.
— Depuis quelques semaines, les habitants detoute une région étaient touchés par une maladie inconnue. Elle étaitcontagieuse, pendant sa période d’incubation, impossible à déceler, et mortelleune fois déclarée. Il fallait donc agir par prévention sans pour autantprovoquer une vague de panique. Les unes après les autres, les recherchespharmaceutiques furent hélas inopérantes et beaucoup de gens moururent. Enfinun botaniste découvrit une herbe jamais répertoriée. Il l’étudia et confirmaqu’elle pouvait tolérer un corps étranger. Un informaticien proposa d’y insérerun composant électronique programmé à la détection de malades potentiels. Elles’avéra très efficace. Voilà pourquoi toute la population reçut un plan decette herbe avec une puce personnalisée…
— Mais encore ! insista monsieur Bath.
— Qu’insinuez-vous ?
— Lors de votre procès, il a été évoqué qu’à cetteépoque, vous vous seriez servi de cette herbe...

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