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Description
Informations
Publié par | Les Éditions du Net |
Date de parution | 29 mars 2013 |
Nombre de lectures | 2 |
EAN13 | 9782312009384 |
Langue | Français |
Extrait
Comptez-vous !
Danièle Vaudrey
Comptez-vous !
LES ÉDITIONS DU NET 22, rue Édouard Nieuport 92150 Suresnes
Du même auteur
Mourir d’en-Vie , roman paru en 2006 (Thélès) a été totalement remanié par l’auteur pour sa réédition aux Éditions du Net.
Hier, Aujourd’hui, Demain, essai (Histoire de l’institution médico-sociale de Léhon-Dinan), édité par l’Ordre Hospitalier de Saint Jean de Dieu, 2009.
Les ailes du délire , roman, 2013 (Mon Petit Éditeur)
AUX EDITIONS DE BORÉE :
Les Grandes Affaires Criminelles des Côtes-d’Armor, 2007.
Les Nouvelles Affaires Criminelles des Côtes-d’Armor , 2008.
Les Mystères des Côtes-d’Armor , 2009. Les Grandes affaires criminelles de Bretagne avec Lénaïc Gravis et Christophe Belser, 2009.
Les Nouveaux Mystères des Côtes-d’Armor , 2011.
© Les Éditions du Net, 2013 ISBN : 978-2-312-00938-4
À ceux qui ont partagé avec moi
cette drôle d’aventure
« Mairie recrute agents pour le recensement de sa population ». C’est en feuilletant par hasard le bulletin municipal que Juliette tombe sur cette annonce. Une étincelle jaillit « Pourquoi pas moi » ?
Elle se prend à rêver d’une expérience nouvelle, conjuguée à une belle opportunité d’équilibrer un budget en panne. D’ailleurs cela tombe très bien. Juliette n’est pas tellement débordée en ce moment et, en cette monotonie hivernale, une cassure dans son quotidien serait la bienvenue.
L’idée fait son chemin. Pourquoi pas ? Oui, pourquoi pas ? Déjà Juliette s’y voit.
Qualités requises ? « Capacité à dialoguer, rigueur, neutralité et discrétion », rien d’insurmontable. L’aisance relationnelle - elle n’en doute pas une seconde -, c’est son point fort, on le lui fait assez souvent observer.
Juliette ne tient plus en place : « Pas de doute, ce job est pour moi. Ce sera une expérience complètement dépaysante ». Et le dépaysement, Juliette c’est son truc. Tout, sauf l’ennui !
« Agent recenseur », se récite-t-elle en son fors intérieur, ça fait un peu fonctionnaire certes, voire un peu flic, mais rien d’étonnant à cela puisqu’il s’agit d’une mission pour une haute administration d’Etat, le célèbre Institut national de la statistique et des études économique, INSEE pour ceux qui sont au parfum.
Juliette se redresse avec fierté. Une nouvelle posture. Allons-y ! Pas d’état d’âme.
Vite, vite, elle se renseigne auprès d’une bonne copine qui, croit-elle se souvenir, a déjà tenté l’expérience. Nicole confirme : côté rémunération, ce n’est pas le Pérou ; mais c’est une expérience enrichissante.
Tant pis ! Se dit Juliette.
En revanche, c’est l’occasion rêvée d’aller s’immerger dans sa Bretagne profonde. Un exercice dont elle est particulièrement est friande.
Pour les finances, elle avisera plus tard. Après tout, il n’y en a que pour quelques semaines et Juliette pourra toujours viser plus lucratif par la suite. À peine deux mois de mobilisation, ce n’est pas un fil à la patte d’autant que cela ne devrait pas l’occuper à plein temps. Là, déjà, elle se trompe !
Pour l’heure, Juliette ne veut voir dans ce projet que le bon côté des choses. C’est dans sa nature angélique.
Pas une seconde, elle n’entrevoit qu’on est en plein hiver, que cet hiver 2013 est particulièrement rude, et qu’elle est devenue plutôt frileuse avec les années.
Juliette aime tellement crapahuter dans les chemins creux qu’elle refuse de s’apitoyer sur une météo qui joue les Cassandre : neige, verglas, trombes d’eau, grêlons, etc. Toutes les prédictions sont au noir, et alors.
Juliette en a fait l’expérience. Quand il s’agit de la Bretagne, les météorologistes sont toujours à côté de la plaque ! Ce n’est pas dans leurs observatoires qu’ils peuvent savoir qu’ici, il fait beau au moins deux fois par jour !
Juliette, elle, le sait. Sa terre d’adoption a toujours su lui ménager des surprises. Le ciel, ici, plombe aussi vite qu’il déplombe.
N’écoutant que sa bonne étoile, Juliette en est sûre : ce job est pour elle. Il ne lui reste plus qu’à poser sa candidature.
Le recrutement se fait sans histoires. Juliette est retenue sans difficulté. Ouf ! Personne n’a songé à tester son sens de l’orientation, une calamité dont elle a trop souvent fait les frais. Elle en a si souvent payé la rançon.
Bingo !
Une semaine de répit avant de franchir la ligne de départ. Juliette en profite pour remplir son frigo et s’offrir quelques frivolités dont il va falloir se priver quelque temps pour accomplir avec le meilleur soin la tâche qui l’attend.
Bien entendu, la météo se déchaîne, histoire de décourager notre aventurière du sondage. S’il y a un Bon Dieu là-haut, se dit Juliette, il a encore beaucoup de choses à apprendre car je ne suis pas du genre à me dégonfler !
Elle décide d’exhumer du fin fond de ses placards tout ce qu’elle a engrangé de gants, de bonnets, de mitaines, de polaires, de cache-nez et de bottes. Un peu comme si elle préparait son sac pour une excursion au pôle Nord.
Mieux vaut prévenir que guérir se dit-elle. Quand on a vécu à Genève et au Québec, on n’attend pas l’onglet pour prendre ses dispositions!
Quelle idée de recenser en plein hiver quand on pourrait faire cela tranquillement au printemps, au milieu des champs de coquelicots, profiter d’une nature en pleine éclosion et de l’allongement des jours !
Décidément, les cols blancs devraient sortir un peu plus de leurs bureaux ! Comment a-t-il pu leur échapper que, quand on veut trouver les gens chez eux, c’est surtout le soir qu’il faut essayer de les coincer ? Et, par une nuit glaciale en pleine cambrousse, autant aller dénicher une aiguille dans une botte de foin !
Détail a priori mineur, direz-vous, mais la suite va vous démontrer le contraire.