Contes «Minkani Beti»
164 pages
Français

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Contes «Minkani Beti» , livre ebook

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Description

Les grands-parents de l'auteur ne savaient ni lire ni écrire. Ils n'en avaient, à l'époque, pas besoin. Ils vivaient dans un petit village reculé nommé Mbal'elon, en pleine brousse. Ce village était très animé, ponctué de fêtes à toutes occasions.

Souvent, le soir, les villageois se réunissaient pour, tour à tour, écouter et dire des contes, l'oralité étant une base de la culture en Afrique. Cette tradition orale permet de transmettre la connaissance aux différentes générations.

L'auteur se souvient de ces soirées où cousins, cousines, frères et sœurs se retrouvaient autour du feu, pour écouter leurs grands-parents. Ils buvaient leurs paroles, pleines de sagesse, avec délice, et l'auteur se propose de vous faire lire quelques-unes de leurs histoires sous forme de contes.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 03 mars 2017
Nombre de lectures 6
EAN13 9782334078948
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0090€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composér Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-334-07892-4

© Edilivre, 2017
Introduction
Les contes « MINKANI BETI » sont inspirés des légendes et de la sagesse du centre du Cameroun. L’auteur Ngono Atsama Salomé est née dans la province du Centre-Sud de ce pays. Elle a voulu à travers ces contes retranscrire ces souvenirs qui ont bercé son enfance.
C’était souvent autour du feu, à la tombée de la nuit, loin des tracas et des occupations de la journée… Les enfants et les adolescents buvaient ces contes, tel le dernier breuvage du soir avant d’aller au lit… Ces pays issus de la culture orale avaient trouvé dans le « conte » un moyen de communication, de transmission, d’éducation, une voie pour véhiculer des messages essentiels de la vie d’un être humain. Ainsi, les adultes, pour parler aux plus jeunes, leur donnaient des conseils à travers ces récits. Ils pouvaient prêter la voix aux animaux, aux arbres, aux fantômes et aux êtres humains, pour arriver à leur fin.
Quiconque ne respectait pas les interdits, les règles de vie de la société pouvait être puni au même titre que tous ceux qui avaient désobéi dans les contes. L’auteur reconnaît cette sagesse en voie de disparition aujourd’hui, car le téléphone cellulaire a sonné le glas et la mort du tam-tam. Les griots, les conteurs ne courent plus les rues, les chemins, les villages.
La dispersion des populations, l’exode rural, la misère et la pauvreté, les maladies (épidémies, pandémies, endémies…) destabilisent le monde adulte. L’adulte n’est plus assez crédible. Il se retrouve au centre des erreurs. Il est le premier qui est placé au centre de la « dépravation des mœurs ». Ses multiples mensonges qui font qu’il n’ait même plus le courage de réunir la jeunesse pour faire ces transmissions culturelles.
Si l’auteur a voulu mettre par écrit les dires de ses « grands-parents », c’est une façon pour elle de leur rendre hommage d’une part. Elle a assaisonné à sa manière. Quelques uns sont aussi le produit, le fruit de sa propre inspiration. L’auteur d’autre part vous convie par la lecture à partager ces derniers gueuletons crépusculaires de son enfance. Lire ces contes serait synonyme de partager le creuset de cette civilisation, la substantifique moêlle de la culture « BETI », basée sur l’oralité.
Les ancêtres pouvaient chanter, pleurer en disant ces contes. On les appelle des « chante-fables ». Pour que ces paroles ne tombent à tout jamais dans l’oubli et ne sombrent au trébuchet de la disparition de plusieurs langues africaines, elle a voulu en mettre quelques uns sur le papier. C’est l’objet de ce petit recueil.
Monsieur bouche
Monsieur bouche
Monsieur Bouche avait une petite maison qui contenait plusieurs hectares et quelques mètres carrés. Ses parcelles étaient si volumineuses qu’elles ne pouvaient contenir et n’accepter qu’une seule bouchée…
Cette maison n’avait que deux types de meubles : trente deux dents qui servaient de chaises et de moulin à écraser. Ces chaises et rasoirs étaient des animaux féroces et sauvages. Quand il fallait déchirer ou broyer, elles étaient sans pitié. Un jour, leur sœur et voisine d’appartement arriva. Elle s’appelait Langue. Elle pouvait être le lit de cette maison et le réservoir de cet appartement. Cette Langue était molle, malléable, fragile, douce, et même doucereuse. Elle paraissait malheureuse à côté de ces dents très dures qui n’avaient aucun lien de parenté avec elle, Madame Langue.
Il régnait une grande solidarité entre ces différentes dents. Lorsqu’une seule était malade, c’était toute la bouche qui était affectée. Chaque dent avait un rôle précis et le respectait scrupuleusement. Un jour, les dents comprirent qu’elles ne pouvaient pas réaliser de façon sérieuse leur projet de vie si elles ne mettaient pas à contribution leur voisine meuble : la langue. Elles l’encerclèrent donc pour garantir sa protection, non sans mal…
La langue, composée uniquement de chair et de viande, avait coutume d’être provocatrice. Elle aimait danser, tourner, virevolter. Elle pouvait insulter, parler, changer d’avis lorsqu’elle le voulait.
Les dents, ces émaux, ces os durs dans leur énervement et indélicatesse pouvaient mordre la Langue. Elle avait ainsi appris à être gentille pour ne pas subir ce châtiment et cette violence à longueur de journée. Pour faire le rangement dans le séjour de Monsieur Bouche, elle a créé un ruisseau qui s’appelle « Salive », qui transporte dans l’estomac tout ce que les dents broient.
Monsieur Bouche inventa un code de bonne conduite pour faire cohabiter la langue et les dents. Bouche savait ainsi que sans ce code, sa maison était vouée à disparaître. C’est ainsi qu’est né leur fils : le petit RESPECT ; Bouche devint donc grand-parent.
Cessons de rêver ! Sans être de même nature, dents et langue cohabitent. Chacune reconnaît l’autre dans ses compétences et chaque entité devient utile. La langue enfermée à l’intérieur de ces dents profite ainsi de sa protection. Elle est rappelée à l’ordre par ces soldats si elle devient pendante. Les dents, en l’absence de la langue n’arrivent plus à s’exprimer. Que vaut l’une sans l’autre ?
Le petit RESPECT est donc l’enfant né de cette union. Si la dent et la langue qui ne sont que des matières, des organes, arrivent à vivre ensemble, à plus forte raison l’homme et la femme qui sont dotés d’intelligence, de raison, de pensée… Ils devraient s’entendre et se comprendre. S’il n’y a pas de respect, il n’y a pas de vie. Pour moi la première valeur, la valeur fondamentale demeure : « Le Respect ».
Mots croisés
DÉFINITIONS :
– 3 – Machine à écraser le grain.
– 8 – Lames très effilées, tranchantes.
– 4 – Brutal, cruel, sauvage.
– 5 – Marque de la considération.
– 2 – Tourner et retourner avec légèreté.
– 7 – Lien social d’engagement et de dépendance entre plusieurs personnes.
– 1 – Ensemble des propriétés constituant un être.
– 6 – Ensemble de tissus ayant une fonction physiologique.









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Un handicape
Il était une fois
Un handicape « la vérité finit toujours par triompher »
Un homme avait un fils, un unique fils appelé MBUDU. Ce garçon n’était pas comme la plupart, il était handicapé : ses facultés mentales étaient diminuées.
Sa mère étant morte très tôt, son père l’avait donc élevé seul. Cet homme, qui était planteur, amenait son fils dans les plantations pour lui apprendre à se servir d’un coupe-coupe.
MBUDU, grandissant, pouvait maintenant bien se défendre si jamais il était en danger. Tout le monde dans le village le connaissait. Beaucoup d’enfants dans le village venaient jouer avec lui le soir, le couvrant d’affection.
Il fut une période où il était très fatigué. Il ne pouvait plus suivre son père dans les champs. Il restait seul au village dans la case de son père. Un jour il balaya la cour et alla chercher de l’eau à la source pour soulager son père de quelques tâches quotidiennes. Ces efforts faits, il devint de plus en plus faible. Il ferma la porte de leur « Ebem » (case) et tomba de sommeil.
Dans le village, à proximité immédiate, il n’y avait personne d’autre que les seuls animaux de la basse-cour qui s’affairaient : les chèvres, les cordes attachées au cou broutaient leur herbe fraîche. Les poules grattaient avec application pour récupérer vers et insectes qui les régalaient du lever au coucher du soleil.
« OBAM » l’épervier étant passé par là, elles s’échappèrent et se cachèrent sous les arbres pour ne pas se faire dévorer. C’est ainsi qu’en l’absence des humains, la vie continuait dans ce village…
Dans son sommeil, MBUDU fit un mauvais rêve. Il rêvait que leur case avait été envahie par des assaillants. Au moment de son réveil, le rêve devint réalité. Il était encerclé par d’étranges créatures. Elles le ligotèrent et le transportèrent dans la forêt, loin des habitations des hommes.
A son retour du champ, NGUENDA MBUDU fut surpris de ne pas trouver son fils à la maison. Il prit son tam-tam, le battait de toutes ses forces, convoquait tous les villageois. Il leur fit part de son malheur.
Tous s’activaient dès cet instant à retrouver MBUDU. Pendant neuf jours et neuf nuits, ils fouillèrent jusqu’au moindre recoin. Mais, MBUDU ne fut pas retrouvé…
NGUENDA MBUDU alla consulter le marabout. Ce dernier conseilla plutôt d’organiser une fête pendant laquelle il devrait même inviter les fantômes (Bekôn)… Aussitôt dit, aussitôt fait.
Et, le jour de la fête, après avoir bien mangé et bien bu, chaque groupe d’animaux et de personnes devait esquisser quelques pas de danse avec sa propre musique. Dès lors chacun passait à tour de rôle.
En dernier ce furent les fantômes. Ils se mirent à chanter :
– Ntolo mone NGUENDA MBUDU
– Ntolo mone Nguenda MBUDU
– Tondi, Tondi, Tondi, Tondi
– Nlo woé ngo bilè nguek
– Momoe mmo mene medzan.
– Tondi, Tondi, Tondi, Tondi
– Meson moe mmo mene medzan
– Tondi, Tondi, Ton

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