Contes et légendes de Bornéo
209 pages
Français

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Contes et légendes de Bornéo , livre ebook

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Description

Le livre amène le lecteur sur l’île mystérieuse de Bornéo, où l’exploratrice Mady Villard s’était installée au début des années 1970. Dans la partie montagneuse de l’île, qui appartient à la Malaisie, elle a été accueillie par "des hommes aux longues oreilles et au coeur gros comme ça". Les anciens des quatre peuples (les Kelabits, les Kadazans, les Muruts, les Punans), qu’elle fréquentait lors de ses longs séjours à Bornéo, lui ont livré des secrets ancestraux, notamment des contes, mythes et légendes.

Informations

Publié par
Nombre de lectures 5
EAN13 9782373800319
Langue Français
Poids de l'ouvrage 6 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0038€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Comment les cocotiers Irent leur apparition sur Terre
Il était une fois une fée d’une grande beauté appelée Batu Sumang Buyung. Elle avait l’habi-tude de descendre sur la Terre pour prendre son bain dans une rivière limpide. Quand elle voulait retourner dans le ciel parmi les siens, il lui sufI-sait de s’envelopper dans sonsarong, qui la rame-nait immédiatement chez elle. Un jour qu’elle était en train de se baigner, un homme du nom de Bayagang la surprit et s’appro-cha pour la regarder jouer dans l’eau claire. Il fut tellement subjugué par la beauté de la fée qu’il revint chaque jour l’admirer en cachette. Bayagang était renommé pour son caractère espiègle. Aussi commença-t-il à jouer des tours à Sumang Buyung. Un jour il imitait le chant d’un oiseau, riant sous cape de voir la fée lever un vi-sage perplexe vers les feuillages immobiles. Un autre jour il lançait des petits cailloux dans l’eau pour faire croire à une débandade de grenouilles. À la longue, la fée devina qu’un homme se cachait derrière ces malices et s’en amusa beaucoup.
ISBN 978–2–910272-80-7
Borneo-couv.indd 1
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Aux origines du mondeContes et légendes  Bornéo de Bornéo
Aux origines duFlies Fmranocende
23/01/13 10:48
DaNs la même collectioN :
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Aux origiNes du moNde CoNtes et légeNdes de BorNéo
recueillis et traduits par Mady VILLARD
choisis et adaptés par Magali TARDIVEL-LACOMBE
IllustratioNs aNoNymes recueillies à BorNéo Couverture de ZuzaNNa CELEJ
Flies France
CollectioN dirigée par GaliNa KABAKOVA
Relecture : ANNa STROEVA
CoNceptioN graphique : SusaNNe STRASSMAnn
© Flies FraNce, 2013 ISBn 978–2–910272-80-7
INtroductioN
Ces coNtes et légeNdes foNt partie d’uNe ceNtaiNe de coNtes que j’ai recueillis à Bor -Néo au début des aNNées 1970. C’est « par accideNt » que je découvris les iNdigèNes vivaNt sur les régioNs moN-tagNeuses au cœur de l’île. Je reNcoNtrai d’abord quatre d’eNtre eux, veNus sur la côte faire leur troc aNNuel. SympathisaNt avec eux, je les suivis jusque daNs leur maisoN-village, située à plusieurs semaiNes de pi-rogue de la côte, sur les plus hauts sommets de BorNéo. Là, je découvris avec surprise uN petit peuple souriaNt, décoNtracté et très hospita-lier. Je devais partager leur vie jusqu’à la pro-chaiNe desceNte de la pirogue du chef l’aNNée suivaNte. Très vite, je me seNtis à l’aise parmi eux, partageaNt leur vie eN toute simplicité. BieNtôt, le graNd chef Raja MaraNe et soN épouse Bala Lat Pou’ouNe m’adoptèreNt sous le Nom de DayaNg MaraNe. Le livre daNs lequel je relate cette aveN-ture,Bornéo – Chez les hommes aux longues oreilles, fut Nommé meilleur livre du mois à sa parutioN aux éditioNs nathaN eN 1975, et reçut la médaille d’argeNt 1977 de la Société académique Arts-ScieNces-Lettres. Par la suite, je reviNs chez ma famille adoptive de BorNéo pour y rester ciNq aNs. Les coNtes et légeNdes du préseNt recueil tra-duiseNt bieN l’atmosphère qui régNait parmi les aNcieNs chasseurs de têtes.
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Mady Villard septembre 2011
AvaNt-propos
DaNs les régioNs du Sarawak et du Sabah (cf.l’exploratrice fraNçaise Mady Vil- carte), lard a recueilli uNe ceNtaiNe d’histoires tra-ditioNNelles, eN procédaNt de deux maNières différeNtes : d’uNe part, elle a eNregistré les coNteurs daNs sa famille adoptive kelabite, et d’autre part elle a demaNdé à des iNstituteurs de doNNer à leurs élèves la coNsigNe d’écrire les coNtes de leurs graNds-pareNts. Plus de quaraNte aNs plus tard, elle a décidé de me coner ces contes et légendes inédits, an qu’uN recueil soit préseNté au public fraNco-phoNe. DaNs ce projet, elle m’a laissée libre de choisir les textes que je souhaitais ; j’ai doNc tâché de préseNter uNe palette variée d’histoires, de lieux, d’ambiaNces. Pour moi qui Ne suis pas eNcore allée à Bornéo, le dé était de taille. Je ne suis ici qu’uNe humble passeuse : eNtre les coNteurs de BorNéo et moi, il y a NoN seulemeNt Mady Villard et sa traductioN, mais aussi beaucoup de temps écoulé… Je devais doNc trouver uN équilibre eNtre la trame brute telle que l’ex-ploratrice l’avait coNsigNée, et la réécriture destiNée à reNdre les coNtes agréables pour e uN lecteur occideNtal du XXI siècle. Alors que je rééchissais à la marge de maNœuvre doNt je disposais, d’épiNeuses questioNs oNt émergé. Tout d’abord uN pro-blème de laNgue. C’est Mady Villard qui a traduit ces coNtes et légeNdes, soit depuis le kelabit daNs sa maisoN-village, soit depuis l’aNglais daNs les écoles. EN ce qui coNcerNe le kelabit, Mady Villard maîtrisait au quotidieN
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cette laNgue, qu’elle a même été la première à répertorier systématiquemeNt eN vue de réa-liser uN dictioNNaire. Lorsqu’elle recueillait les coNtes au seiN de sa famille adoptive, elle N’était cepeNdaNt pas toujours eN mesure de compreNdre le laNgage utilisé par les aNcieNs daNs ce coNtexte. EN effet, le dialecte évoluait tellemeNt vite d’uNe géNératioN à l’autre, que les jeuNes Kelabits eux-mêmes avaieNt parfois du mal à compreNdre mot pour mot les his-toires de leurs graNds-pareNts. Mady Villard coNcède doNc qu’ils oNt pu parfois preNdre des libertés eN lui expliquaNt certaiNes pa-roles de leurs aïeux. J’imagiNe qu’il eN serait de même si Nous eNteNdioNs Nos graNds-pa-reNts racoNter des histoires eN fraNçais mêlé de patois : Nous compreNdrioNs le seNs géNé-ral, mais s’il fallait l’expliciter à uN auditeur extérieur, il y aurait des iNterprétatioNs, voire peut-être des coNtreseNs. SaNs oublier que les coNtes possèdeNt leur laNgage propre, difcile à traduire. Comment expliquer, par exemple, Notre fameux « Tire la bobiNette et la chevillette cherra » ?… CoNcerNaNt les coNtes collectés eN aN-glais, les problèmes soulevés soNt différeNts. Il va saNs dire que Mady Villard maîtrisait cette langue et a traduit sans difcultés les coNtes écrits par les élèves. Or l’aNglais N’était évidemmeNt pas leur laNgue materNelle ; il leur était eNseigNé par les Peace Corps eN-voyés par l’admiNistratioN KeNNedy. Les élèves traNsposaieNt doNc daNs uNe laNgue étraNgère des coNtes eNteNdus daNs leur dia-lecte local, voire familial. Cette méthode de collecte utilisée par Mady Villard m’a aiNsi coNfroNtée à des pro-
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blèmes délicats : NoN seulemeNt il est malai-sé de passer de l’oral à l’écrit, d’uNe laNgue locale à une langue ofcielle, d’un contexte familial à uN coNtexte scolaire, mais eN outre oN peut légitimemeNt se demaNder si tous les enfants ont la « bre conteuse » et si ceux-là oNt su traNsmettre les NuaNces et la charge symbolique véhiculées par les coNtes… EN uN mot, uN écolier mis eN situatioN de devoir sur table est-il à même de retraNscrire uNe histoire traditioNNelle daNs toute sa com-plexité ? Il N’eN reste pas moiNs, bieN sûr, que le travail de ces élèves d’autrefois reste aujourd’hui uNe précieuse ressource docu-meNtaire. Au-delà de ces questioNs méthodolo-giques, il m’a fallu composer avec l’exigeNce de Mady Villard, qui souhaitait rester le plus dèle possible aux versions initiales. Il s’agis-sait avant tout d’étoffer les textes an de les reNdre plus vivaNts. Des aNecdotes puisées daNs les Notes de l’exploratrice et d’autres do-cumeNts sur BorNéo m’oNt permis de stimu-ler Nos ciNq seNs si évocateurs et de doNNer au lecteur l’impressioN d’évoluer daNs cette juNgle aussi fasciNaNte qu’iNquiétaNte. Tout au loNg de ce travail, les remarques avisées de Mady Villard m’oNt beaucoup guidée. MoN ré-ceNt voyage autour du moNde m’a égalemeNt aidée à trouver les mots justes pour décrire la chaleur moite, les saveurs des fruits exo-tiques, le fouillis végétal de la forêt tropicale… CepeNdaNt il m’a parfois fallu aller plus loiN daNs la réécriture. Lorsque je disposais de trames Narratives lacuNaires ou décousues, j’ai veillé à uidier l’histoire et à en renfor-cer la cohéreNce, eN restaNt au plus près du
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coNtexte. Les relectures atteNtives de Mady Villard m’oNt permis d’éviter les coNtreseNs. Je souhaite souligNer que ce recueil est avaNt tout dédié au graNd public, daNs le but que ces histoires Ne resteNt Ni eNfouies daNs les cartoNs de l’exploratrice, Ni caNtoN-Nées aux cercles restreiNts des spécialistes. Chaque récit est l’occasioN de découvrir, eN ligrane, une coutume, une croyance, un aNimal. Il est questioN deparangs affûtés, de veillées autour de la lampe àdammar, de chasses au saNglier, d’Esprits de la forêt… An de satisfaire les lecteurs qui voudraient eN savoir plus, j’ai assorti certaiNs coNtes de Notes. ÉgalemeNt, les mots sigNalés par uN astérisque soNt expliqués daNs uN petit glos-saire ; j’ai toutefois veillé à ce que le texte puisse être compris saNs y avoir recours. À mes yeux, uNe histoire est d’autaNt plus belle si, par la même occasioN, elle offre à coNNaître des sociétés et des modes de peNsée aux logiques différeNtes des Nôtres. EN ce qui coNcerNe BorNéo, rieN Ne m’a plus émue que de découvrir l’équilibre fragile (au-jourd’hui meNacé) que l’homme a dû iNveN-ter an d’assurer sa survie dans une nature aussi iNhospitalière que celle de la juNgle primaire. C’est ce que j’ai voulu reNdre pré-gNaNt ici. CepeNdaNt, même si ces coNtes et légeNdes de BorNéo reNdeNt uN hommage siNcère à des peuples bieN réels, il N’eN reste pas moiNs qu’ils s’iNscriveNt daNs uNe tem-poralité indénie, immémoriale. Souvent, un imagiNaire foisoNNaNt eNtre daNs la daNse… et les aNimaux se metteNt à parler ! Grâce au travail de Mady Villard et à la conance qu’elle m’a accordée, c’est la pre-
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