CONTES ET LEGENDES DES INUITS , livre ebook

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Les Inuit, habitués à vivre dans des conditions de vie extrêmement difficiles, font éclore la poésie et même la joie dans cet univers aride, recouvert de neige et de glace la plupart du temps. La langue inuit compte d’ailleurs plus d’une douzaine de mots différents pour désigner la neige, comme le précise Maurice Coyaud dans la postface ! Ce peuple ne se lasse pas de se poser des questions sur ses propres origines et l‘origine des animaux qui l’entourent et le font vivre. Les contes se déroulent à l’époque où les hommes et les animaux crient des mots magiques, qui ont le pouvoir de faire apparaître les choses. C’est ainsi que le lapin a fait naître le jour en répétant son nom. De leur côté, ce sont les aigles qui ont appris aux humains à chanter, à danser, et à faire la fête pou égayer la banquise.
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Nombre de lectures

35

EAN13

9782373800173

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

6 Mo

D’où proviennent les Inuit Je me réveillai et je vis cinq choses : un paquet de copeaux, et deux paires de moufles. Du côté gau-che, une moufle avec une bordure sombre roula vers la région sèche, le continent. Il en sortit une foule d’humains, c’étaient les Russes. L’autre moufle, à bordure rouge, roula vers la mer : les Américains en sortirent. La troisième moufle alla vers le nord. Du pouce s’effeuillèrent des feuilles jaunes, qui devin-rent des rennes et leurs éleveurs. La quatrième moufle qui roula au bord de la mer produisit les Tchouktchi. Nous autres, les Inuit, nous sortons des copeaux.
ISBN2-910272-46-X
20 €
Aux origines Inuit du monde Contes et légendes des Inuit
Aux origines du monde Flies France
Dans la même collecTion :
Contes et légendes de France
Contes et légendes d’Ukraine
Contes et légendes du Japon
Contes des peuples de la Chine
Contes et légendes de Flandre
Contes et légendes de Centre-Asie
Contes et récits des Mayas
Contes et légendes du Maroc
Contes et mythes de Birmanie
Contes et légendes de Turquie
Contes et légendes de Suède
Contes et légendes de Corée
Contes et légendes du Congo
Contes et légendes des Comores
Contes et légendes d’Allemagne,
de Suisse et d’Autriche
Contes et histoires pygmées
Contes et légendes de Russie
Contes et traditions d’Algérie
Aux origines du monde ConTes eT lÉgendes des InuiT
rÉunis eT TraduiTs par Maurice Coyaud IllusTraTions de Susanne STrassmann
Flies France
CollecTion dirigÉe par Galina Kabakova
RelecTure : Anna STroeva
© Flies France, Paris, 2006 ISBN 978-2-910272-46-3
IntroductIon
Ces conTes des InuiT sonT classÉs en quaTre caTÉgories : objeTs cÉlesTes, animaux, objeTs fa-briquÉs, conTes fanTasmagoriques. Mais il esT parfois dÉlicaT de caser Tel ou Tel conTe dans une de ces caTÉgories prÉcises. En effeT, il arrive souvenT que, par un de ses aspecTs, un conTe apparTienne à une caTÉgorie, eT par un auTre aspecT, à une auTre. Par exemple, bien des conTes raconTenT l’origine des qajaq : ils pro-viennenT soiT d’une arêTe principale de poisson, soiT d’une semelle. Mais dans ces deux cas prÉ-cis, le Thème principal du conTe esT auTre, eT concerne une mÉTamorphose animale. Ce que j’aime dans ces conTes, c’esT la perpÉTuelle indÉ-cision enTre le monde animal eT celui des InuiT, liTTÉralemenT « les humains ». On voiT souvenT s’unir, eT avoir des enfanTs : une ourse eT un chasseur; un chien eT une jeune fille ; une ba-leine mâle eT une femme ; un morse adopTe un gamin, eTc. L’effeT peuT paraîTre comique par -fois, aTroce parfois. Je le Trouve ÉminemmenT poÉTique, eT grandiose. Les aigles sonT une grande source d’inspiraTion pour les conTeurs de SibÉrie. On en verra quelques exemples. L’origine des InuiT esT ÉvoquÉe parfois en passanT. Par exemple, dans un conTe narranT les avenTures d’un chasseur avec un aigle, on nous diT que le peuple InuiT provienT de co-peaux. Les rapporTs humains, même à l’inTÉ-rieur de la famille, ne sonT pas idylliques. Un
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père envoie volonTairemenT son fils pÉrir en mer, eT le fils se vengera plus Tard en TuanT son père (« Le garçon eT l’aigle »). Un auTre père jeTTe sa fille à l’eau (« La dÉesse de la mer Sedna »). Mais je ne m’exTasie pas seulemenT sur les rapporTs enTre animaux polaires eT humains. Bien des conTes, de plus, raconTenT l’origine des noms des consTellaTions eT des ÉToiles cheZ ces peuples de l’ExTrême-Nord.
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CONtE NUMéRO zéRO (comme asseZ souvenT, les conTes des InuiT sonT cruels eT parfois même aTroces, il semble bon de commencer par une lÉgende bon enfanT)
CommenT les gens apprirenT à s’amuser
Jadis, les gens ne savaienT pas s’amuser. touTe leur vie consisTaiT à Travailler, manger eT dormir. Les jours se suivaienT, pareils les uns aux auTres. Ils TravaillaienT, dormaienT, eT se rÉveillaienT afin de reTravailler. Leur cervelle s’engourdissaiT d’ennui. Dans ces Temps reculÉs vivaiT non loin de la mer un chasseur avec sa femme. Ils avaienT Trois fils. RobusTes eT rÉsisTanTs, ils promeT-TaienT de devenir de hardis chasseurs comme leur père. Leurs parenTs en ÉTaienT fiers, eT croyaienT que, quand ils seraienT vieux, leurs fils ne les laisseraienT pas sans un morceau de viande. Or, il arriva que l’aînÉ des fils parTiT à la chasse eT ne revinT pas. Peu de Temps après, le second fils disparuT de même sans laisser de Traces. Les recherches ÉTaienT vaines. Les pa-renTs ÉTaienT d’auTanT plus angoissÉs, qu’il ne leur resTaiT que le dernier fils, qui grandiT, eT
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parTiT à la chasse avec son père. On l’appelaiT tÉriak, ce qui, dans la langue des InuiT signifie hermine. tÉriak aimaiT beaucoup chasser le renne. QuanT à son père, il se plaisaiT à aTTraper des phoques eT d’auTres animaux marins. Les chasseurs ne peuvenT pas vivre ÉTernel-lemenT dans la peur eT l’inquiÉTude. Le père per -miT un jour à tÉriak de s’en aller seul dans la Toundra. QuanT à lui, il alla dans son qajaq chasser en mer. Une fois, comme tÉriak poursuivaiT un renne, il aperçuT un aigle qui TournaiT au-des-sus de lui. Le jeune chasseur sorTiT une flèche, mais l’aigle soudain arriva sur Terre, eT se Trans-forma en un jeune homme. Il dÉclara : – C’esT moi qui ai TuÉ Tes frères. Son regard ÉTaiT aigu, impÉrieux. – Je Te Tuerai si Tu ne me promeTs pas d’or -ganiser une fêTe avec chanTs eT musique, dès Ton reTour à la maison.
– Je ne comprends pas ce que Tu raconTes. Qu’esT-ce que cela signifie, fêTe ? ET chansons, qu’esT-ce donc ? – tu promeTs ou non ? rÉparTiT le jeune homme, menaçanT. – Je promeTs. Mais explique-moi donc ce que veulenT dire Tes paroles. – tu viendras avec moi cheZ ma mère aigle, qui T’enseignera ce que Tu ne comprends pas. tes frères onT repoussÉ les dons de chansons eT de rÉjouissances. Ils ne voulaienT pas les ap-prendre. C’esT pourquoi je les ai TuÉs. Viens avec moi. Dès que Tu auras appris à composer
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des chansons avec des moTs eT à chanTer, dès que Tu auras appris à danser eT à Te rÉjouir, Tu seras libre eT Tu pourras renTrer cheZ Toi. Le jeune aigle fiT un gesTe de la main eT em-mena tÉriak dans les profondeurs du conTi-nenT. Ils passèrenT quelques vallÉes eT gorges. Ils se mirenT à escalader une monTagne. Ils furenT bienTôT si hauT, que TouTe la plaine im-mense avec ses Troupeaux de rennes se dÉrou-laiT à leurs pieds comme s’ils se TrouvaienT dans la paume de leur main. Ils s’approchèrenT du sommeT de la monTagne. Soudain arrivèrenT à leur ouïe des bruiTs de coups lourds eT sonores. On eûT cru que l’on frappaiT avec un marTeau sur le roc. – EnTends-Tu ? demanda l’aigle. – J’enTends, rÉpondiT tÉriak. Quels ÉTranges bruiTs ! Qu’esT-ce que c’esT ? Cela bourdonne dans les oreilles. – C’esT le cœur de ma mère aigle qui baT ! Les jeunes gens s’approchèrenT de la de-meure de dame aigle. Elle se TrouvaiT au sommeT même du pic. – ATTends ici ! Je dois prÉvenir maman, diT le jeune aigle, qui pÉnÉTra dans l’aire. Au bouT d’une minuTe, il ressorTiT eT inviTa tÉriak à enTrer. Dans une large chambre TrônaiT dame aigle sur des peaux de bêTes. Elle ÉTaiT Très vieille eT TrisTe. Son fils s’approcha d’elle respecTueuse-menT eT diT : – CeT êTre humain a promis d’organiser une fêTe avec chanT eT musique dès son reTour à la
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