Histoires abracadabrantesques - Contes d Arménie
105 pages
Français

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Histoires abracadabrantesques - Contes d'Arménie , livre ebook

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Description

Croyez-vous que devenir éternel est une bonne chose ? Connaissez-vous une baguette magique qui ne soit pas tenue par une fée ? Avez-vous déjà vu un oeuf de lumière ? Savez-vous ce qu'est la pire chose au monde ? Pouvez-vous imaginer qu'un renard, un loup, un ours et un oiseau puissent devenir les meilleurs amis du monde ? N'hésitez pas, la réponse à ces questions ô combien fondamentales et à bien d'autres encore se trouve ici ! Trois pommes sont tombées du ciel : une pour le conteur, une pour celui qui l'écoute et une pour celui qui tiendra compte des paroles de l'histoire !

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 12 octobre 2020
Nombre de lectures 4
EAN13 9782365873369
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0700€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Table des matières


Histoires abracadabrantesques
Invitation au voyage
La mort du petit Kikos
La charrette d’or
La servante du s oleil et le prince-dragon
Harneh et Varneh
L’homm e stupide
La baguette magique
Le chass eur menteur
Le poisson d’or
Le gar çon qui voulait devenir éternel
Le berger et l’homm e riche
Le porcher du roi
Les deux frères
Le renard, le loup, l’ours et l’oiseau d’émeraude
Le berger voleur
L’h omme qui boitait, l’ho mme sans barbe et l’homme qui n’avait qu’un œ il
L’œuf de lumière
Le géant qui n’avait qu’un œil
Le vizir stupide et le villageo is malin
Le puissant Deshiko
Ne parle pas de ce que tu ignores, ne fais pas ce que tu ne sais pas faire !
Le frère ag neau
La jeune fille et le serpent
La ruse du tisserand
La fin du règne du sorcier
La pire cho se au monde







Histoires abracadabrantesques
Contes d’Arménie
Véronique Lagny Delatour
Illustrations Léa olbinski




I nvitation au voyage

Les contes arméniens ont une particularité, celle d’être fantasques. Ils racontent des événements complètement absurdes mais qui, collés les uns aux autres, finissent par donner une histoire. Le roi Ubu aurait grandement apprécié ces petits morceaux de monde.
Dire qu’un conte arménien appartient à la tradition orale reste un exercice périlleux depuis que le célèbre Toumanian s’en est inspiré dans ses propres écrits.
Ainsi, quand quelqu’un vous raconte une histoire, demeure toujours en suspens la question de son origine :est-ce un conte purement traditionnel qui remonte à la nuit des temps, un conte qui a inspiré Toumanian et qui, par suite, est devenu un conte traditionnel sans être tout à fait traditionnel ?
Quoi qu’il en soit, laissez-vous tenter par ces petites histoires souvent abracadabrantes, drôles mais aussi pleines de bon sens.
Trois arbres sont tombés du paradis : un pour celui qui a raconté l’histoire, un pour celui qui l’a écoutée et un pour celui qui a pris conscience de la valeur des mots.




La m o rt du pet i t K i k o s


Il était une fois u n pauvre paysan, sa femm e et leurs trois filles.
Un jour, alors que l’homm e travaillait au champ, sa femme, en plein pétrissage du pain du so ir, s’aper ç ut qu’il n’y avait plus d’eau à la maison.
Étant occupée à la confection de sa pâte, elle ne pouvait pas quitter la maison. Elle envoya sa fille a î n ée jusqu’ à la source qui s e trouvait à l’ombre d’un imposant platane .
Quand la fille arriva au bord de l’eau, elle y re mplit comme il se devai t sa cruche puis, de ma ni ère fort inattendue, el le leva les yeux vers l e sommet de l’arbre, abaissa son regard vers le roch er couch é sur le sol avan t de s’exclamer avec ho rreur :
– Un jour, je me marierai et j’aurai un fils, un f ils nomm é Kikos à qui je confectionnerai un jol i bonnet en peau d’ag neau. Il viend ra à cette source, grimp era dans cet arbre d’o ù i l tombera et cognera sa t ê te sur cett e pierre. Des suites de s a chute, jamais il ne se rel è vera. Pauvre, pauvre petit Kikos ! Comment pourrais-je ê tre m ère et ne pas pl eurer en sachant cela ?
Elle s’assit alors contre le tron c de l’arbre et commen ça à geind re tout en chantonnant :
– Un j our je me marierai et j’ aurai un fils, un fils nomm é Kikos à qui je confectionnerai un joli bonnet en peau d’agneau. Il vi endra à cette source, gr impera dans cet arbre d’o ù il tombera et cognera sa t ê te sur cette pierre. Des suite s de sa chute, jamais il ne se rel è vera. Pauvre, pauv re petit Kikos !
Pendant ce temps-l à, la m ère toujours au p é trissage du pain d u soir, se demandait ce qu e pouvait bien faire son aînée :
– Ce n’est pas possib le ! Il se passe quelque chose ! C’est pour le moins un coup du diable !
Et elle demanda à la cadette d’aller voir ce qu i se passait à la source :
– Va donc voir ce que fabrique ta grande soeur !
Quand la grande vit sa cadette arriver, elle sanglota de p lus belle :
– Mais, pourquoi pleures-tu ainsi ma ch ère s œ ur ?
– Viens vite ! M alheureuse tante ! Vien s voir ce qui est arriv é à ton pauvre petit neveu Kiko s !
– Quel Kikos ? lui r é po ndit sa s œ ur.
– Mais, tu n’as pas entendu ? Un jo ur je me marierai et j’aurai u n fils, un fils nomm é Kikos à qui je confectionnerai un jo li bonnet en peau d’agnea u. Il viendra à la source, grimpera à l’ar bre, tombera sur un roche r. De sa chute, jamais il ne se rel è vera. Pauvre, p auvre petit Kikos ! Comme nt puis-je ê tre sa m ère et ne pas pleurer ?
– Le p auvre Kikos est mort ! se mi t à sangloter la deuxi è me fille en s’affalant à c ôté de s on a îné e.
Pendant ce temps -là, la m ère a ttendait, attend ait. Il lui fallait maintena nt de façon urgente de l ’eau pour sa p â te. Ne voyan t pas revenir ses deux pl us grandes filles, e lle envoya la plus jeu ne :
– J’ignore ce qui se pa sse mais il doit y avoir un probl è me. Je pense que tu devrais aller voir ce que font tes deux s œ urs.
Et la plus jeune de s e mettre en route. Quand e lle arriva pr è s de la so urce, elle vit ses deux s œ urs assises au pied de l’arbre qui pleuraient à chaudes larmes.
– Mais, pour quell e raison pleurez-vous ainsi , leur demanda-t-elle ?
– Comment, tu ne connais pas la triste nouvelle ? lui dit l’a î n ée. Un jour je me marierai et j’a urai un fils, un fils nom m é Kikos à qui je confect ionnerai un joli bonnet en peau d’agneau. Un jour, il viendra à la source, gr impera à l’arbre et tombera s ur un rocher. De sa ch ute, jamais il ne se re l è vera. Pauvre, pauvre pet it Kikos ! Pauvre tante qu e tu es ! Pauvre, pauv re Kikos !
Et la plus je une de s’asseoir à c ô t é des deux autres et d e commencer à se lamenter avec elles.
Pendan t ce temps-l à, leur m ère attendait, attendait, a ttendait toujours. Ne vo yant aucune de ses filles revenir, elle d é cida d’ aller voir elle-m ê me ce qu i se passait, quelles que soient les cons é quenc es pour le pain du soir . En arrivant pr è s de la source, elle inter pella ses filles affalées sous l ’arbre :
– Mais vous ê tes t outes devenues folles ? Q ue faites-vous assises sous cet arbre à ne rien fa ire alors que moi j’ai besoin d’eau pour ma p â te à p ain ?
– Oh, pauvre mamie, q uelle sorte de grand-m ère e s-tu ? Vois ce qui es t arriv é à ton petit-fils ! Comment peux-tu te mont rer aussi égo ï ste quand ton petit-fils n’est plus de ce monde ?
– Quel petit -fils ? Que je sache, je n’ai pas de petit-fils ! Bande de fain é antes, d e bonnes à r ien ! Ê tes-vou s tomb ées sur la t ê te ?
– Co mment, tu ne sais pas, maman ? sanglota l’a î n é e. Un jour je me marierai et j’aurai un fils, un fils nomm é Kikos. Je lui c onfectionnerai un joli bonn et en peau d’agneau. I l viendra à la sou rce, grimpera à l’arbre et to mbera sur un rocher. De sa chute, jamais il ne s e rel è vera. Pauvre, pauvre petit Kikos !
Et la m ère de se joindre à ses fill es dans leur concert de sa nglots.
Toutes quatre, à genoux, pleuraient à qu i mieux mieux :
– Pauvre, p auvre petit Kikos !
Un homme à cheval vint à p asse r pr è s de l à. Il les ent endit et, intrigu é, s’appro cha d’elles :
– Pourquoi pleurez-vous ainsi ? Qu e vous arrive-t-il ? Puis- je vous aider ?
– C’est à cause de notre pauvre pet it Kikos. Il est mort en to mbant de cet arbre. I l est juste que nous le pleurions, lui r é pondit la m ère.
L’homme resta stup éf a it comme s’il ne parve nait pas à bien comprendr e le sens de ses parole s.


– É coute, brave homme ! rep rit la m èr e. Ma fille a î n ée se mariera un jour, a ura un fils nomm é Kikos. Nous lui confectionnerons un joli bonnet en peau d’agn eau. Il viendra à cette source, grimpera à l’ arbre et tombera sur ce ro cher. De sa chute, j amais il ne se rel è ver a. Voil à pourquoi, moi sa g rand’m ère, sa m ère et ses deux tant es, nous pleurons.
Et le s quatre de reprendre leur concert et de brail ler à l’unisson.
L’homme se mit à sourire et leu r dit :
– Vos larmes ne vo nt pas faire revenir le g ar ç on à la vie. Vous ferie z mieux de rentrer pour pr é parer les fun éra illes .
Elles trouv èr ent son int ervention pertinente et rentrèrent très vite à la maison, prirent la peine de f aire le pain qui n’ava it pas trop souffert du c ontretemps, abattirent leur unique v eau et invit è rent tous les voisins à la f ê te.
L e p ère rentra des champs alors que les festivit é s é taient termin é es. Il vit la t ê te du veau, le seul veau qu’ils poss é d aient. Hors de lui, il les interrogea :
– Qui a abatt u notre veau ? Et pourquoi ?
Elles lui r é pondirent à l’unisson :
– C’est no us, nous avons donn é un repas de deuil en m é moi re de notre petit Kikos.
– Q ui est Kikos ? De quoi parlez-vous ? Êtes-vous devenues folles ?
De simpl ement en col ère, il é tait maintenant furieux. Il l e devint encore plus quand elles lui expliqu è rent t oute l’histoire mais il é tait trop tard pour rattraper le s d é g â ts.
Après une viole nte dispute, il quitta la m aison en grommelant :
– J’aimerais savo ir si c’est seulement ma femme et mes filles qu i ont perdu la t ê te o u si d’autres encore sont dans le m ê me état.
Alors qu’il c heminait le long de l a rivi ère, il vit une femme q ui s’y lavait les pieds.
La f emme l’apostropha :
– Que fa is-tu par ici, brave homme ?
Il la regarda sans lui r é pondre. La femme lui rép é ta s a question. Il fut tel lement irrit é par son i nsistance qu’il lui r é pondit en hurlant :
– Figure-toi que je suis sur le point de m e rendr

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