Histoires de fruits et légumes
129 pages
Français

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Histoires de fruits et légumes , livre ebook

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Description

Pour ce nouveau voyage, nous avons invité une farandole de fruits et légumes à venir raconter leur histoire : celle des graines de melon d'or, celle de la princesse qui vit dans une orange, celle du paysan qui grimpe au ciel grâce à son pois magique... Le tout assaisonné de légendes, d'anecdotes et de devinettes du monde entier.

Informations

Publié par
Nombre de lectures 21
EAN13 9782373800586
Langue Français
Poids de l'ouvrage 13 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0038€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Bienvenue à la caravane des contes ! Pour ce nouveau voyage, nous avons invité une farandole de fruits et légumes à venir raconter leur histoire: celle des graines de melons d’or, celle de la princesse qui vit dans une orange, celle du paysan qui grimpe au ciel grâce à son pois magique... Le tout assaisonné de légendes et de devinettes du monde entier.
ISBN 978-2-910272-52-4
14,50 euros
Histoires de fruits et légumes
Anna Stroeva
Anna Stroeva
Histoires de fruits et légumes
Illustrations de Manuela Magni
Flies France
La caravane des contes
Anna Stroeva
Histoires de fruits et légumes
Nouvelle édition
Illustrations de Magnuela Magni
Flies France
Origine des plantes cultivées
Conte wayapi, Guyane française
Une grand-mère, sentant sa fin proche, appela sa fille unique et son gendre et leur dit :— Voici ce que vous allez faire de moi à présent : toi, mon gendre, tu vas ouvrir une clairière dans la forêt ; puis nous nous y rendrons ensemble ; toi, ma fille, tu installeras mon hamac en plein milieu. Une fois que je m’y serai couchée, je vous dirai la suite. Son gendre partit dans la forêt. Il coupa d’abord le sous-bois, puis abattit les gros arbres pour ouvrir une clairière. Quand tout fut dégagé, il laissa sécher les tas de bois durant deux lunes. Quand le bois fut sec, la grand-mère, sa fille et son gendre se rendirent dans la clairière. La grand-mère ordonna à sa fille d’attacher son hamac entre deux troncs d’arbres, s’y coucha puis leur dit : — Mes enfants, le temps est venu de vous faire mes adieux. Vous ne savez pas encore ce que c’est qu’une plante cultivée ; jusqu’à présent, les hommes ont chassé le gibier de la forêt et pêché les poissons de la rivière tandis que les femmes cueillaient les fruits sauvages. Les choses vont changer. Avant de me laisser ici et de vous en retourner au village, je vous demande de mettre le feu à tout ce bois sec. Pour que vous ayez de quoi manger, il faut me brûler. Mais prenez bien garde à une chose : après le brûlis, il vous faudra attendre trois lunes ; alors seulement vous pourrez revenir ici. Partez maintenant. Adieu, mes enfants. La fille et le gendre obéirent et mirent le feu à la clairière avant de s’en retourner. La grand-mère brûla. Elle brûla entièrement. Après trois lunes, le
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jeune couple revint voir le brûlis. Tout le bois sec avait disparu. A sa place, une grande quantité de plantes inconnues et variées avaient poussé : ici dominait une touffe de bananiers ; là des cannes à sucre étaient sagement alignées ; là-bas couraient sur le sol les tiges lianescentes des patates douces, tandis que celles des ignames violettes, entortillées sur des souches hautes, se dressaient vers le ciel ; et, surtout, moutonnaient un peu partout les taches claires ou sombres du beau feuillage du manioc amer. Voilà ce qu’était devenue la grand-mère : les différentes parties de son corps s’étaient métamorphosées en plantes cultivées : sa tête s’était transformée en ananas ; ses jambes étaient devenues deux cannes à sucre ; ses seins s’étaient transformés en papayes ; les intestins avaient donné des ignames et son cœur un pommier cajou ; les dents de la grand-mère étaient devenues des arachides et ses poumons un rocouyer. La chair de ses bras était devenue deux bananiers, et celle de ses jambes du manioc doux. L’ensemble de sa chair donna le manioc amer. Quant à ses cendres, elles devinrent un pimentier et un pied de tabac. Depuis, chaque année, nous brûlons un petit morceau de forêt pour y cultiver ces mêmes plantes. Et, à chaque fois que nous mangeons grand-mère, nous pensons très fort à elle et nous la remercions.
Histoires incroyables
Conte birman
Jadis, quatre hommes, à l’ombre d’un banian proche de la route, bavardaient, assis en cercle. A ce moment, un étranger vêtu d’un pagne et coiffé d’un turban neuf vint écouter la conversation. Les quatre hommes, désirant prendre par ruse le turban et le pagne de cet étranger, dirent ceci : — On va raconter nos expériences personnelles. Qui ne voudra pas les croire deviendra l’esclave du narrateur. Donc, ils firent cette promesse et s’accordèrent ainsi. L’un d’eux commença en ces termes : — Alors que j’étais un fœtus de trois mois, dans le ventre de ma mère, celle-ci eut l’envie de manger un fruit aigre. Elle tourmentait tour à tour mon père, mon oncle, mon frère aîné, pour qu’ils grimpassent au pommier lui cueillir ces fruits aigres. Ceux-ci répondaient toujours : — Le pommier est trop haut. Nous ne pouvons pas monter. Ayant entendu ces paroles, j’émergeai du ventre maternel, je grimpai au pommier, je cueillis le fruit tant convoité, et le donnai à ma mère. Croyez-vous ces paroles ? demanda-t-il. Les autres furent forcés d’admettre qu’ils les croyaient. Un autre homme parla à son tour, disant : — J’étais né depuis sept jours, et je circulais déjà dans le village. A un moment, comme j’avais repéré un tamarinier chargé de fruits, saisi d’une envie d’en manger, je grimpai sur le tronc, cueillis des fruits et les dévorai. Ayant mangé, plus que repu, comme je ne pouvais plus redescendre, après
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être retourné à la maison prendre une échelle, je la dressai contre l’arbre, et, ainsi, je pus redescendre. Croyez-vous ces paroles ? demanda-t-il. Les autres furent forcés d’admettre qu’ils les croyaient. Un autre homme parla à son tour, disant : — Enfant, âgé de trois ans, j’accompagnai dans la forêt des promeneurs voisins de chez nous. Ils rencontrèrent un lièvre. Comme ils le poursuivaient, un grand tigre caché dans le taillis m’aperçut, se dressa, gueule ouverte, et me bondit dessus. Faisant un geste de défi, je me mis à attaquer le tigre. Comme il s’approchait de moi, d’une main, j’attrapai la babine supérieure, de l’autre l’inférieure, et je les écartai. Les mâchoires se fendirent en deux comme l’eut fait un bambou. Croyez-vous ces paroles ? demanda-t-il. Les autres furent forcés d’admettre qu’ils les croyaient. Un autre homme parla à son tour, disant : — Une année, je cultivai la terre. Dans le potager, je plantai des pastèques. Au bout d’un mois, l’une des pastèques atteignit la grosseur d’une colline. Pour des voyageurs venus d’un autre pays avec cinq cents voitures, j’ouvris la pastèque et en vendis. Je pus en vendre sept grandes jarres par voiture. Pour le reste, d’une part, je le partageai entre les villageois, sept pots chacun. D’autre part, avec l’écorce, je pus me bâtir un kiosque pour l’été. Croyez-vous ces paroles ? demanda-t-il. Les autres furent forcés d’admettre qu’ils les croyaient. L’étranger prit lors la parole : — Moi, une année, je plantai dans mon champ du coton. Dans ce champ, poussa un cotonnier si large que je pouvais à peine faire le tour de la tige avec mes bras. Il produisit un fruit pouvant remplir une grande jarre. Je cueillis le fruit mûr, le fendis. En sortirent quatre hommes. Je les gardai chez moi comme esclaves. Bientôt, ils s’enfuirent. Je partis à leur recherche. C’est seulement
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