Le Chasseur de Botamo
84 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Le Chasseur de Botamo , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
84 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Dans un petit village situé en pays Yacouba, à l'ouest de la Côte d'Ivoire, un jeune chasseur nommé Boka se lance à la poursuite d'un étrange animal au cours d'une partie de chasse. Après plusieurs heures de course-poursuite à travers la grande forêt, Boka se retrouve bien trop loin et perdu dans un univers étrange. Commence alors pour lui une aventure insolite. Le talentueux Jules Guigui redonne vie aux mythes et légendes africaines peuplés de phénomènes surnaturels à travers ce magnifique ouvrage.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 26 janvier 2018
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342159073
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le Chasseur de Botamo
Jules Guigui
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Le Chasseur de Botamo
Toutes les recherches ont été entreprises afin d’identifier les ayants droit. Les erreurs ou omissions éventuelles signalées à l’éditeur seront rectifiées lors des prochaines éditions.
 
Retrouvez l’auteur sur son site Internet :
http://jules-guigui.societedesecrivains.com
Chapitre I. Insolite
Boka était déjà éveillé, quand les coqs chantèrent pour accueillir l’aube. La nuit avait été longue pour lui, certainement la sécheresse et la famine qu’on annonçait pour les mois à venir à Botamo, son village, le préoccupait-il. Une fois dans l’année, ce petit village d’environ huit cents âmes, situé dans l’ouest de la Côte d’Ivoire, en pays Yacouba, subissait de plein fouet cette rude épreuve qui sévissait constamment dans cette partie du continent africain.
 
Au cours de cette période, les insectes ravageaient les plantes, le chaud soleil tarissait les marigots, et partout, c’était presque la désolation. Alors, pour survivre, les villageois puisaient dans leurs réserves de riz ou de manioc, dans les greniers, ou à défaut, organisaient des parties de chasse pour nourrir leurs familles. Boka était de ceux-là qui, chaque matin, parcouraient des dizaines de kilomètres à la recherche du gibier.
 
C’était un jeune chasseur d’une trentaine d’années, dont le corps resplendissait de vigueur et de vivacité.
Il avait les cheveux assez courts, et une barbe drue recouvrait impitoyablement son menton.
C’était un bel homme, avec une peau assez noire et les membres du corps très robustes, qui caractérisent ce brave peuple « DAN », dont il était le digne fils.
Quand il fut hors de son lit, il alla prendre très rapidement une douche comme d’habitude, et vint s’asseoir sur une chaise en rotin pour préparer ses outils de chasse posés dans un coin, au chevet de son lit fait de bois de bambou.
Pendant ce temps, sa femme Mady balayait, dehors, la devanture de leur maison, avec une inhabituelle nonchalance. Cette froideur dans ses gestes n’échappa pas à son époux qui, du fond de leur case, l’observait…
 
« Tu sembles intriguée par quelque chose ce matin, peux-tu me dire de quoi il s’agit   ? s ’inquiéta-t-il en s’approchant d’elle.
—   Ce n’est rien, je me suis levée du pied gauche, dit-elle rapidement en se dirigeant vers la cuisine en bois, noircie par la fumée. Elle en sortit un bol de bouillie de riz chaud, qu’elle servit à son époux pour son petit-déjeuner, puis vint s’asseoir près de lui à l’entrée de leur case, l’air toujours soucieux. Cette nuit, commença-t-elle, j’ai fait un cauchemar, j’ai rêvé que nous ne nous étions pas vus plusieurs mois durant ; un gros génie m’avait emportée.
— Hum ! fit Boka, essayant vainement de comprendre. Ce rêve m’intrigue aussi bien que toi. Ce soir, quand je reviendrai de la brousse, nous irons consulter Tia le devin, certainement qu’il réussira à nous le traduire.
— Je l’espère, moi aussi. »
 
Le petit-déjeuner terminé, Boka empoigna ses outils et prit le chemin de sa plantation. Là-bas, il comptait voir si les insectes avaient épargné certaines de ses tubercules de manioc, nourriture locale, ou ce qu’il restait de sa parcelle de riz. Puis il continuerait son chemin pour une partie de chasse. Chemin faisant, il traversa d’abord une végétation herbeuse qui entourait le village, avant de s’engouffrer dans la grande forêt.
 
Dans cet ensemble verdoyant, des papillons se suivaient çà et là, les oiseaux en chantant provoquaient de grands tumultes dans les feuillages des arbres avec leur vol saccadé. Certains rats palmistes, surpris par le chasseur, se frayaient partout un chemin pour échapper à une éventuelle mort. Quand enfin Boka arriva à sa plantation, il constata que le soleil avait desséché les feuilles de ses plants de manioc, que les insectes et certains rongeurs avaient beaucoup dégradé les gerbes de riz. Il dressa alors une petite clôture à l’aide de petites branches sèches, pour sauver autant que possible ce qui restait de ses plantes, puis il reprit peu après sa route pour une partie de chasse.
 
Il marcha longtemps souvent au rythme de divers bruits d’animaux invisibles. Soudain, il s’arrêta net : des sons étranges lui parvenaient. « De quel animal pouvait-il s’agir  ? » se demandait-il. Il avança calmement et prudemment. Un peu plus loin, il aperçut un gros et grand arbre.
 
« Ce serait bien d’ici, que viendrait tout cela », remarqua t-il.
Il posa son carquois et sa machette par terre, puis leva son arc dans l’arbre : un couple de singes y gambadait.
 
« Quelle aubaine ! pensait-il. En cette période de disette, ramener de la viande de la chasse pour notre réserve de nourriture rendrait Mady très heureuse. »
Le chasseur visa bien et soudain « FIOU ! », la flèche partit. Boka crut entendre par la suite un cri humain quand l’un d’eux fut touché : c’était le mâle. De l’arbre, il s’écrasa lourdement par terre. La femelle quant à elle s’éclipsa très rapidement. La victime, malgré cette chute et sa blessure, se releva et tenta courageusement de s’enfuir.
 
« Quelle sorte d’animal est-ce ? » s’étonna le chasseur qui n’avait jamais vu auparavant une telle bête. Elle avait à première vue l’aspect d’un gorille avec un dos assez large et des poils gris, couleur argentée. Mais à la différence de ces grands primates qu’on avait l’habitude de voir, celui-là portait une petite queue recouverte d’une touffe de poils, à la façon d’un cabri, et ses jambes, toutes pleines de muscles, qui lui permettaient de se tenir droit comme un humain, lui favorisaient aussi l’entame de grandes foulées d’athlète pour échapper à tout danger, comme c’était le cas.
 
« Les grands singes de cette espèce se trouvent de manière générale en Afrique Centrale, mais alors pourquoi ici dans l’ouest de la Côte d’Ivoire ? » Les réponses à toutes ses questions étaient pour plus tard, car le temps pressait, et il fallait faire vite pour que le gibier qui était à portée de main ne s’enfuie pas. La main posée sur sa blessure, l’homme-singe tentait tant bien que mal de maintenir l’écart qui le séparait de son poursuivant.
 
Une course-poursuite sans merci s’engagea alors entre le chasseur et l’animal. Ils contournèrent bois et champs, longèrent marigots et mares asséchées, l’animal tenait toujours le coup et n’osait céder le moindre pouce de terrain à son agresseur. De son côté, Boka ne voulait pas non plus lâcher prise, bien que sentant ses jambes s’alourdir de fatigue au fil des minutes. Dans sa course effrénée vers la capture de son gibier, il ne remarqua pas qu’il se trouvait maintenant bien trop loin de Botamo, son village, et de sa zone habituelle de chasse.
 
Tout à coup, la bête pénétra dans une broussaille. Le chasseur hésita un instant, puis se laissa guider par la curiosité. Lorsqu’il y pénétra à son tour, l’animal avait disparu. À pas bien mesurés et calculés, Boka cherchait sa proie. Quelque temps après, il s’arrêta, ne comprenant rien à ce qui se passait. « Cet animal est entré à l’instant dans cette broussaille, et à présent, je ne le vois plus », s’interrogeait-il.
 
L’air inquiet, les nerfs tendus comme les cordes d’une guitare, et les yeux écarquillés, Boka regardait partout, comme s’il avait peur que l’homme-singe, tapi quelque part, lui tombe dessus à son tour. Parfois, il stoppait sa marche pour espérer entendre un bruit, mais, hélas, tout respirait un incroyable calme plat. Épuisé, et un peu découragé, le chasseur pensa pour la première fois renoncer à la poursuite de l’animal, mais l’ouverture d’une grotte qui se présentait à lui, le fit changer d’avis.
 
« Il est sûrement là-dedans ! » Boka se mit alors sur ses gardes, l’arc tendu et attendant que l’animal se montre enfin, mais rien n’y fit. Un noir de nuit sans étoiles l’empêchait de mieux voir. Il ramassa donc une pierre qu’il jeta à l’intérieur de la grotte et retendit son arc, tenant en joue l’entrée de celle-ci. Mais toujours aucun signe de vie de l’animal. Il prit alors la résolution d’y pénétrer, mais l’obscurité étant toujours persistante, il attendit un moment, le temps que ses yeux s’y accommodent, puis il reprit prudemment sa marche.
L’endroit était lugubre et une forte odeur de moisi et de charogne inondait les narines du chasseur, ce qui lui donna la nausée. Perchées le long des façades humides de la grotte, de nombreuses chauves-souris aux yeux rouges de sang dévoraient du regard l’intrus qui s’avançait. Boka était maintenant devenu lui aussi une proie facile et cette situation l’incommodait fort, mais il n’avait pas d’autre choix que de s’y faire.
 
La gorge nouée et la respiration haletante de frayeur, le fils du vieux Kpan Nestor marchait avec beaucoup de prudence, mais chaque pas qu’il posait par terre pour avancer, était suivi d’un écho qui trahissait son envie de discrétion. Jamais dans sa carrière de chasseur, il ne s’était senti aussi vulnérable, malgré l’arme qu’il tenait entre les mains. Après un quart d’heure de marche, qui lui sembla une éternité, deux passages se présentèrent à lui.
 
Il prit celui menant vers la gauche, là où la colonie de chauves-souris était la moins nombreuse, et dut marcher longtemps encore. Au bout d’un moment, il s’arrêta net. Le regard rivé sur une lueur qui lui parvenait tout au fond.
« C’EST LA SORTIE ! ENFIN J’AI TROUVÉ LE BOUT DU TUNNEL ! » s’écria-t-il soulagé, et oubliant même un instant qu’il était sur les traces d’un animal il y a p

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents