Mémoire d un autre temps au Rwanda - Tome 4
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Mémoire d'un autre temps au Rwanda - Tome 4 , livre ebook

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Description

« Chacun sait que, dans la nature, c'est la loi du plus fort qui prévaut le plus souvent dans chaque situation. Cette histoire est l'une des exceptions qui nous montre que l'union et la stratégie peuvent gagner face à l'un des plus féroces animaux de la savane. En ce temps-là, le léopard, comme tout animal puissant de la savane, avait des serviteurs : Pongo, une antilope, Chura, une grenouille, Buibui, une araignée et Bakamé, un lapin. Ce dernier était renommé dans toute la savane pour son intelligence et son ingéniosité. C'était une des seules fois où Bakamé fut serviteur. Le léopard était souvent jalousé par ses congénères, du fait qu'il avait Bakamé à son service. Mais il fit quelque chose qui changea beaucoup la situation ! » Contes traditionnels, récits initiatiques, fables animalières... Nicole Toch et sa fille Évelina Merlo conjuguent leur talent pour nous emmener une nouvelle fois sur les terres magiques du Rwanda. Petits et grands viendront savourer dans ce "Mémoire d'un autre temps au Rwanda" cet ailleurs à l'imaginaire et à la poésie inépuisables.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 22 juillet 2016
Nombre de lectures 1
EAN13 9782342058857
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0049€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Ce livre est dédié à ma mère qui mourut le 11 janvier 2010.
C’était son projet de publier ce livre, et j’ai voulu qu’il aboutisse même si elle n’est plus.
Avant-propos
Ceci se passe dans les terres du milieu, ces lieux où les pharaons eux-mêmes allaient pour collecter leurs pierres précieuses et leur or. Plus précisément dans la région des mille collines, aujourd’hui communément appelée le Rwanda.
Ces histoires se passent dans des contrées si lointaines et secrètes que nous en tairons les noms et leur emplacement.
Dans ce royaume, les Hommes et les animaux peuvent se comprendre, certains ont des pouvoirs, d’autres pas. Mais chacun est indispensable à l’autre…
Il n’y a pas beaucoup de personnes qui peuvent se vanter d’avoir eu le privilège d’être allées dans ce royaume, mais celles qui eurent le courage de revenir – je dis courage car il en faut vraiment pour quitter ces contrées paisibles et ce pays magnifique – nous sont revenues avec des histoires afin de nous faire connaître ce fabuleux endroit.
On dit que les portes qui mènent à ce royaume sont plus nombreuses qu’on ne le pense, mais elles sont bien cachées… Elles se trouvent au bout de longs chemins de pèlerinage et elles ne s’ouvrent qu’aux cœurs purs et méritant d’y accéder. Alors, que les cœurs sages écoutent ces histoires et que ceux qui écoutent ces histoires deviennent plus sages encore…
La jeune fille muette
Il était une fois un couple qui avait deux enfants, un garçon et une fille. Cette dernière souffrait d’un handicap qui perturbait beaucoup ses parents, plus que de raison. Ils étaient fort inquiets pour son avenir car, en effet, cette chère enfant était muette !
On la nomma Nyiramahuri. Ses parents l’aimaient tendrement ; tant, que cela laissait croire parfois qu’ils l’aimaient plus que le garçon.
Un jour, le père décida de prendre en noces une seconde épouse, avec l’accord de la première.
De cette union naquit un fils. Ce fut une grande joie pour la famille.
Les années passèrent et la famille vivait en parfaite harmonie, jusqu’au moment où le père tomba gravement malade. Il réunit donc ses enfants pour leur dire ces derniers mots :
— Mes enfants et vous, mes épouses, je vous demande une seule faveur : celle d’être toujours bons pour ma fille Nyiramahuri car elle est ma préférée ! Ne lui faites pas de mal. Je vous avertis que si l’un d’entre vous la maltraite, je le maudirai !
Sur ces mots, l’homme rendit son âme à Dieu.
Quelques jours plus tard, sans doute à cause du chagrin, la mère de Nyiramahuri mourut à son tour. Mais avant de partir, elle fit la même recommandation à toute la famille : celle de ne pas faire de mal à sa fille, car elle le maudirait aussi. De plus, elle savait combien l’être humain peut être cruel envers ses pairs un peu différents, donc les risques que courait sa fille dans ce monde…
Les jours s’écoulant doucement, la peine des pertes vécues commençait à s’estomper, mais comme si cela ne suffisait pas, quelques années plus tard, la seconde épouse tomba à son tour très gravement malade. Elle fit venir tous les enfants de son mari à son chevet pour leur rappeler :
— Vous tous ici présents, enfants de mon mari, je vous recommande de bien veiller sur Nyiramahuri car mon mari et ma compagne nous l’ont recommandé eux aussi à leur mort et nous ont dit que si nous n’étions pas gentils avec elle, ils nous enverraient leurs malédictions. À mon tour, je vous avertis que si l’un de vous n’est pas gentil avec elle, j’ajouterai la mienne !
À son tour, elle rendit l’âme après avoir nommé le fils aîné, chef de famille. Le garçon était fort sage malgré son jeune âge. Il s’occupa de tous les enfants et prit Nyiramahuri chez lui, pour mieux veiller sur elle. Il était très respectueux des promesses faites, surtout parce qu’il craignait les paroles de son père et de ses deux mères. Trois malédictions pouvant s’avérer très convaincantes !
Il prit donc sa sœur sous sa protection durant des années !
Vint alors le temps pour le garçon de se marier. Il alla chercher une épouse dans le village voisin, paya la dot et organisa une cérémonie pour cette occasion.
Très vite, sa femme lui donna un fils qui, par son physique, promettait d’être très beau !
Nyiramahuri, de son côté, était devenue une très belle jeune fille. Mais avec son handicap, trouver un époux devenait hasardeux, et surtout trouver quelqu’un qui l’eut bien traitée, comme le père l’aurait voulu !
Sa vie, désormais, se déroulait dans la cour de son frère qu’elle aimait beaucoup. Elle se rendait utile, en accomplissant des tâches journalières et lorsque le bébé de son frère vint au monde, elle s’en occupa avec beaucoup d’amour ! Elle le soignait, lui donnait son bain, lui donnait à manger et le portait sur le dos.
L’enfant adorait sa tante et ne pouvait plus se passer d’elle. Lorsque la maman voulait donner à manger ou laver l’enfant, il se débattait et pleurait jusqu’au moment où Nyiramahuri le prenait dans ses bras et le consolait. Alors l’enfant, apaisé, se laissait laver et mangeait sans protester, ce qui ne plaisait pas à la mère, comme on peut se l’imaginer.
Plus cela se répétait, plus elle était exaspérée par ce qui se passait et elle commença à haïr sa belle-sœur, car elle se rendait compte que son enfant préférait Nyiramahuri.
Plus le temps passait et plus sa haine augmentait et même… envers son enfant.
Elle se mit donc à imaginer un plan pour la séparer définitivement de l’enfant et la faire partir de la cour, car sa présence devenait pour elle insupportable.
Un jour que son mari s’absenta pour rendre hommage au roi et qu’il n’y avait personne dans la cour, la femme n’y tenant plus, prévint Nyiramahuri :
— Je te déteste et je vais te faire du mal, car par ta faute mon enfant ne m’aime plus ! Tout le monde admire ton dévouement, ton amour envers mon enfant et aussi ta grande beauté ! Eh bien, profites-en bien car ça ne va pas durer éternellement ! Lorsque j’en aurai fini avec toi, tu regretteras de n’être pas morte à la place d’un de tes parents !
La pauvre fille entendait bien ses mots de haine envers elle mais ne pouvait répondre. Impuissante face à cette situation, elle se mit à pleurer doucement.
La malheureuse n’avait jamais été confrontée à tant de méchanceté, elle ne comprenait pas comment cela pouvait arriver, elle ne savait pas ce qu’elle avait bien pu faire et ne savait comment s’y prendre pour réparer…
Mais, un jour, l’irréparable se produisit ! Alors que Nyiramahuri nourrissait l’enfant qui avait rejeté sa mère pour la énième fois, la femme n’y tenant plus, prit un bâton et tapa sa belle-sœur. Le premier coup fut porté directement sur la nuque de l’enfant, qui fut tué sur le coup. Choquée, Nyiramahuri pleurait, tout en tenant le cadavre du bébé dans ses bras, le serrant sur son cœur, comme si cela allait lui rendre la vie.
La femme qui venait de tuer son enfant rentra dans la maison, désorientée. Elle se mit à avoir peur. Comment faire pour ne pas qu’on la soupçonne ? Elle se mit à réfléchir à un plan pour se sortir de là.
Et voici comment cela se déroula.
Le soir, le frère rentra fatigué à la maison. La femme ne lui laissa pas un moment de repos ou de réflexion. Cela devait se passer vite sinon son plan allait se retourner contre elle ! Elle courut donc à sa rencontre et se mit à pleurer et à déchirer ses vêtements, tenant sa tête dans ses mains et hurlant :
— Aiiiiiii, aiiiiiii, aiiiiiii… Elle a tué mon enfant… Mon mari, je vous l’avais dit que cette pauvre idiote n’était rien de bon et qu’elle ferait un malheur… Aiiiiiii. Elle a tué mon enfant, elle a tué mon fils !… Aiiiiiii.
Son plan marcha à merveille car, sans prendre la peine de réfléchir, l’homme courut à l’intérieur de la maison et lorsqu’il vit Nyiramahuri tenant le petit cadavre dans ses bras, il voulut se précipiter sur sa sœur pour la frapper mais il s’arrêta d’un coup car il se rappela les avertissements de son père et de ses deux mères.
Il essaya de reprendre ses esprits tant bien que mal et se ravisa :
— Non, je ne peux rien lui faire, mes parents me l’ont défendu !
Il se résigna et, sans dire un mot, il prit le corps de son...

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