Mémoire d un autre temps au Rwanda - Tome 6
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Mémoire d'un autre temps au Rwanda - Tome 6 , livre ebook

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Description

« Les années passèrent et, un jour, la vache se perdit dans la forêt. Comme le hasard fait bien les choses, elle y rencontra le fils du lion qui était devenu adulte et fort, comme l'était son père à l'époque de sa mort. En voyant la vache, le lion se rappela les dernières volontés de son père. Il s'approcha donc de la vache et lui donna une alternative : soit elle mangerait désormais de l'herbe de la prairie et rien d'autre, soit elle ne boirait que l'eau de la rivière et rien d'autre. Mais, dans un cas comme dans l'autre, si elle ne respectait pas sa parole, il la tuerait sans autre forme de procès. » Mère et fille, Nicole et Evelina Merlo remontent le temps une nouvelle fois pour nous ouvrir les portes d'un ailleurs enchanteur. Le jeune public découvrira avec plaisir l'imaginaire africain au travers d'aventures dépaysantes et de contes animaliers empreints de sagesse. Une magie de chaque instant où légendes et illustrations évocatrices se conjuguent en un voyage inoubliable.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 17 février 2017
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342150858
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0049€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Ce livre est dédié à ma mère qui mourut le 11 janvier 2010. C’était son projet de publier ce livre, et j’ai voulu qu’il aboutisse, même si elle n’est plus.
Avant propos
Ceci se passe dans les terres du milieu, ces lieux où les pharaons eux-mêmes allaient pour collecter leurs pierres précieuses et leur or. Plus précisément dans la région des mille collines, aujourd’hui communément appelée le Rwanda.
Ces histoires se passent dans des contrées si lointaines et secrètes que nous en tairons les noms et leur emplacement.
Dans ce royaume, les Hommes et les animaux peuvent se comprendre ; certains ont des pouvoirs, d’autres pas. Mais chacun est indispensable à l’autre…
Il n’y a pas beaucoup de personnes qui peuvent se vanter d’avoir eu le privilège d’être allées dans ce royaume, mais celles qui eurent le courage de revenir — je dis courage car il en faut vraiment pour quitter ces contrées paisibles et ce pays magnifique — nous sont revenues avec des histoires afin de nous faire connaître ce fabuleux endroit.
On dit que les portes qui mènent à ce royaume sont plus nombreuses qu’on ne le pense, mais elles sont bien cachées… Elles se trouvent au bout de longs chemins de pèlerinage et elles ne s’ouvrent qu’aux cœurs purs et méritant d’y accéder. Alors, que les cœurs sages écoutent ces histoires et que ceux qui écoutent ces histoires deviennent plus sages encore…
Bakamé et l’éléphant
Ce n’est plus à vous, cher lecteur, que je dois expliquer combien Bakamé, le lapin, est intelligent et rusé, au point où nous en sommes. Sa réputation n’est plus à faire. Et cette histoire ne vient que confirmer, une fois encore, cette réputation.
Un jour, Bakamé dit à l’éléphant :
— Je voudrais bien être ton esclave ! Je veux te guérir des crevasses amaga que tu as sur les pieds et sur tout ton corps !
Face à cette proposition flatteuse, l’éléphant ne put qu’accepter. Cela faisait longtemps que l’on se plaignait de sa peau rugueuse et désagréable. Et il était curieux de voir ce que Bakamé pouvait faire, vu sa réputation d’être très ingénieux.
C’est ainsi que, tous les jours, Bakamé chauffait de l’eau et la versait sur les pieds de l’éléphant lorsqu’elle était encore bouillante. La peau qui était cuite se détachait et tombait à terre, laissant place à une peau douce et tendre.
L’éléphant restait perplexe face à ce traitement, car il est vrai qu’il n’avait plus de crevasses, et qu’il avait la peau lisse, mais la douleur était insoutenable, chaque petite pierre ou imperfection sur la route devenaient une véritable torture, et le blessait gravement…
Lorsqu’il en parlait à Bakamé, celui-ci répondait :
— Il faut souffrir pour être beau, tu vois, tu as de belles jambes maintenant !
— Mais j’ai tellement mal que je n’arrive pas à me déplacer convenablement ! lui répondait l’éléphant, les jambes en sang et la larme à l’œil.
Bakamé décida alors d’attendre un peu que ses blessures guérissent pour continuer son traitement contre les crevasses, au grand soulagement de l’éléphant…
Cependant, les jours passèrent mais l’éléphant ne guérissait pas, au contraire, chaque jour était plus pénible que le jour d’avant. Finalement, l’éléphant mourut de ses plaies, car sa peau était devenue trop fine pour supporter la rudesse de son environnement…
Bakamé eut le plaisir de le manger tout entier en invitant tous les siens !
Quel rusé ce Bakamé !
Il faut savoir apprécier ce que l’on a, car si c’est ainsi que vous êtes fait, c’est qu’il y a une bonne raison.
Lorsque l’on vous offre quelque chose, demandez-vous toujours quel en sera le prix après. Dans ce cas, l’éléphant accepta les services gratuits de Bakamé mais il en a payé le prix fort : sa vie !

Nyiramuzana
En ce jour de beau soleil, les jeunes filles du village se rendaient dans un marais pour y couper l’herbe servant à tresser des nattes. Parmi elles se trouvait Nyiramuzana, la fille du chef du village…
Alors qu’elles avaient fini de couper l’herbe et d’en faire des bottes bien serrées, elles décidèrent de ne pas rentrer tout de suite, vu qu’il était encore tôt, et qu’une fois rentrées, elles auraient chacune beaucoup de corvées à faire. Assise, en train de bavarder, l’une d’entre elles commenta fièrement :
— Moi, lorsque je vais rentrer à la maison, ma mère va me donner une nouvelle peau pour m’habiller !
À cela, une autre surenchérit et déclara :
— Et moi j’aurai un beau collier rouge avec de grosses perles ; un bel inighi !
Ainsi, chacune, les unes après les autres, se vanta de recevoir un cadeau très joli de leurs parents à leur retour.
Mais chacun sait comme il est difficile de passer en dernier dans ce genre de conversation, car il s’agit de frapper fort !
Alors, Nyiramuzana sans se laisser démonter, dit :
— Et moi, je demanderai à mon père de tuer son plus beau taureau et l’on préparera sa viande en mon honneur !
Toutes se tournèrent vers elle, avec de grands yeux. Il y eut un moment de silence, puis toutes en chœur lui dirent :
— Quoi ! Mais tu es folle, ton père ne fera jamais une chose pareille !
— C’est sûr qu’il le fera, pour moi ! répondit la jeune fille d’un air tellement sûr que personne n’osa dire un mot de plus…
Sur ce, on changea de conversation et elles prirent leurs bottes d’herbe et rentrèrent chez elles.
Le lendemain, comme prévu, on vit qui avait une nouvelle peau, qui avait un collier de perle inighi , et d’autres avec de jolis cadeaux reçus de leurs parents.
On attendait bien sûr de voir celle qui triompha avec ses déclarations de la veille, tous les yeux étaient rivés sur la maison de Nyiramuzana. Mais lorsqu’elle alla demander à son père de tuer son taureau, celui-ci lui demanda :
— Es-tu en train de blaguer ma fille, car je ne trouve pas cela drôle du tout !
— Mais les autres ont bien reçu ce qu’elles avaient demandé à leurs parents, pourquoi me refuses-tu ce que je te demande ? supplia-t-elle avec de grands yeux mouillés à faire fendre le rocher le plus dur.
Son père lui expliqua qu’elle aurait dû demander un cadeau raisonnable et non désirer la mort de son plus beau taureau !
Puis, il clôtura la conversation là et partit vaquer à ses devoirs, laissant sa fille seule et songeuse, pensant à la honte qu’elle allait ressentir face à ses compagnes. Soudain, elle se sentit prise d’une envie de partir loin de là, de disparaître pour ne pas avoir à faire face à cette honte.
Déjà, elle n’arrivait pas à sortir de la maison ce jour-là, alors le reste de sa vie ?…
Non, il fallait qu’elle trouve une solution !
Elle se décida donc pour la solution du départ. Elle prit le igisabo (courge qui sert à faire du beurre) et, avant de partir, dit à son père :
— Je pars et je passerai par les deux montagnes Nzeri na Nzerera, je m’en vais car tu as refusé de me faire...

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