Désirs errata
256 pages
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Désirs errata , livre ebook

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Description

Julia a toujours vécu sous l’emprise de la névrose maternelle. Elle ose cependant rompre le pacte familial de l’abstinence vertueuse en expérimentant les rencontres sur Internet. Elle y fait la connaissance d’un homme qui la guidera vers les expressions variées du désir sexuel. Mais le poids de la morale est si fort qu’après les jouissances immédiates, elle n’en retire que honte et culpabilité. Elle espère se libérer de ces sentiments oppressants en demandant réparation à la justice. Mais cela ne suffit pas et échouant dans sa plainte contre l’homme, elle sombre dans une sorte de folie paranoïaque où se mêlent souffrance et mort.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 03 décembre 2015
Nombre de lectures 1
EAN13 9782334046411
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0067€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composér Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-334-04639-8

© Edilivre, 2015
Dédicace


A mon épouse qui, par sa présence attentionnée, m’a évité quelques balbutiements
1
Ce n’était souvent que de petites terreurs mais elles créaient au fond de sa poitrine un vide qui semblait aspirer la totalité de son être. Elle avait douze ans. Cette fois-ci, un garçon venait à l’instant de se serrer contre elle, à l’entrée des toilettes du collège, en plaquant ses deux mains sur ses seins naissants. Elle s’était réfugiée dans une des cabines de douches, cherchant à disparaître en se fondant dans un coin. Pourquoi cette honte qui soudain la submergeait et cette peur violente qui la figeait et lui interdisait de ressortir ? Ce monde qui l’entourait ne pourrait jamais l’accueillir avec ses faiblesses de petite fille. L’amour si souvent évoqué dans les prières de ses parents n’était-il qu’une désespérante illusion ?
Elle s’était relevée, légèrement titubante, comme si son corps hésitait à s’exposer de nouveau à la lumière crue de la mi-journée. Il faisait grand soleil et le directeur de l’école avait descendu les stores. Elle retrouva son calme en suivant dans la pénombre les longs couloirs déserts. Tous les enfants, sauf elle, avaient regagné leur classe pour la dernière heure de cours de la matinée. La seule action dont elle se sentait encore capable était de retourner chez elle où, probablement, sa mère finissait de préparer le déjeuner. Peut-être qu’on ne s’apercevrait pas de son absence du cours. Par le portail où s’effectuait la livraison des denrées destinées à la cuisine, on pouvait sortir à l’arrière du collège sans se faire remarquer.
Elle fit de grands détours de telle sorte qu’elle n’atteigne pas la maison plus tôt que d’ordinaire. A son arrivée, la table était mise, le père rentrerait du travail dans quelques minutes pour, comme à son habitude, s’intéresser d’abord au menu du jour. Puis il lui poserait quelques questions aimables sur son activité de la matinée.
Pendant qu’il prononçait le bénédicité, elle se remémora l’incident dans les douches du collège. Oubliées, la peur et la honte qui suivirent. Un autre souvenir semblait de manière diffuse s’y substituer, celui du contact des mains qui, bien que ressenti de manière brutale, n’était peut-être qu’une forme de caresse maladroite. L’idée plaisante d’avoir été un très bref instant désirée l’effleura. Mais elle se reprit. Elle n’avait pas le droit de penser que ce geste fût autre chose qu’une agression. Dans sa conscience morale l’idée de séduction lui était interdite. Son corps ne pouvait pas être l’objet de tels appétits. Elle regarda en baissant les yeux ses parents et son grand frère. Elle se demanda s’ils l’avaient entendu songer un bref instant aux plaisirs du corps ?
2
Christian avait cessé de fumer depuis quelques mois. Après avoir tenté la pipe pour aller en douceur vers un sevrage total, il s’était vite rendu compte que ça ne marchait pas. Sa consommation de tabac avait plutôt augmenté. Yvonne, son épouse, l’avait harcelé gentiment mais avec une telle constance qu’à la fin, il s’était résigné à l’abstinence pour vivre plus sereinement dans son ménage. Au fond, il ne lui en voulait pas car cette pratique n’était pas convenable au regard de sa foi. Le nouveau pasteur le lui avait rappelé lors d’une assemblée des croyants. Et puis, c’était mieux ainsi. Il n’était pas très à l’aise quand l’envie de fumer le prenait et qu’il se voyait contraint de sortir sur la terrasse du laboratoire pour tirer rapidement quelques bouffées. Les expériences qu’il menait dans le département de physique, dont il était un des ingénieurs chercheurs, ne s’accommodaient pas facilement de ces interruptions.
Il ne lui restait que quelques jours pour terminer le dernier programme avant de partir en retraite. Ce n’était pas qu’il attende impatiemment ce moment, il n’était pas lassé de son travail, mais il aspirait à l’indolence de l’inactivité.
Il avait décidé avec son épouse de déménager dans leur maison de campagne. Ils étaient tous deux, lui et Yvonne, en bonne santé. Julia, leur cadette avait trouvé récemment, à vingt six ans, l’emploi qui lui convenait. Après des études supérieures plutôt laborieuses en économie-gestion, elle fit quelques essais d’enseignement en qualité de maîtresse-auxiliaire. Une année lui suffit pour se rendre compte que ce n’était pas un métier à sa mesure. Elle ne parvenait que très difficilement, et pour ainsi dire, jamais, à maintenir l’ordre dans sa classe. Sa mère pensait aussi qu’elle ferait de mieux de trouver une activité plus conforme à sa personnalité. Après quelques contrats précaires effectués dans des services de comptabilité, elle réussit à décrocher le job qu’elle espérait au sein d’une banque. Fondée de pouvoir, elle fut chargée de la gestion de plusieurs portefeuilles et recevait les clients pour les conseiller en matière de placement. Elle y consacra toute son énergie.
Quant à l’aîné, Jérôme, de quatre ans plus âgé que sa sœur, il occupait au sein d’un groupe juridique réputé de brillantes fonctions d’avocat d’affaires. Julia et Jérôme se rencontraient régulièrement lors des repas familiaux mensuels qu’organisait leur mère. Il n’était pas question de s’y soustraire.
Yvonne était une femme silencieuse qui disait n’avoir comme raison de vivre que la réussite de ses enfants. Très soucieuse de leur éducation, elle n’avait plus été en repos tant que Julia n’avait pas trouvé un travail à sa convenance. Jérôme, lui, ne lui apporta que du plaisir et ses yeux brillaient de fierté quand elle en parlait avec ses amies.
Les deux enfants se montrèrent inquiets quand leurs parents évoquèrent le prochain transfert de leur domicile vers la maison de campagne. Ils la connaissaient bien pour y avoir passé en famille la plupart de leurs vacances. Jérôme en parlait souvent pour dire qu’il ne lui en restait que de bons souvenirs. Elle n’était pas très éloignée du domicile actuel, à peine quarante minutes de route. Elle avait l’avantage d’être située en pleine campagne avec des champs tout autour, un terrain attenant composé d’un pré et d’un petit bois. Le tout représentant un demi-hectare qu’il fallait entretenir avec soin.
Julia, à son âge, vivait toujours chez ses parents et elle n’envisageait pas du tout de les rejoindre dans leur nouveau domicile. Depuis son adolescence ce lieu l’indisposait bien qu’elle n’ait jamais manifesté son désaccord lorsque son frère l’évoquait avec bonheur. Elle gardait en tête des images très floues, et imprécises d’un événement qui s’était déroulé dans une des chambres de la maison alors qu’elle était enfant. Le souvenir de ces images suscitait en elle un sentiment de malaise associé à ce lieu, dont elle n’était jamais parvenue à se défaire.
Elle occupera le domicile actuel de ses parents qui le lui ont proposé à titre gracieux.
Le déménagement devrait se dérouler ces tout prochains jours. Elle les aidera à remplir les cartons et emballer les petits objets.
Christian et Yvonne allaient être séparés de la communauté évangélique dans laquelle ils avaient trouvé la plupart de leurs amis. Ils n’avaient pas de hobby et le jardinage ne suffirait pas à occuper leur temps. Les petits enfants n’étaient pas en projet chez Julia. Jérôme, bien que marié, ne semblait pas pressé de devenir père. Il leur restera la lecture comme passe temps, mais à part la Bible qu’ils avaient lue et relue, peu d’ouvrages étaient rangés dans la bibliothèque.
Julia avait l’impression que, contrairement à leur vie passée, bien organisée, sans aspérité apparente, leur prochain départ semblait mal préparé, autant sur le plan matériel qu’affectif et relationnel. Sans travail et sans amis proches, comment son père occupera-t-il ses journées ? Auront-ils l’énergie pour entretenir à leur âge, un tel domaine ?
Cela participait de son inquiétude mais elle n’osait pas en faire état.
Le projet d’habiter dans l’ancienne maison de ses parents était source d’ambivalence pour Julia. Bien sûr, cet espace sera le sien et elle pourra l’aménager à sa guise pour peu de frais. Mais elle y sera seule dans un espace bien grand pour elle.
Elle avait rencontré il y a quelques mois un homme qui était devenu son petit ami. Jusqu’à présent, en prétextant sa cohabitation avec ses parents, elle était parvenue à échapper à la pression qu’il exerçait pour qu’elle accepte aussi fréquemment qu’il le désirait de coucher avec lui. Elle justifiait son refus en lui assurant qu’elle redoutait le regard interrogateur de ses parents si elle rentrait trop tardivement chez elle.
Elle devra désormais trouver d’autres arguments pour se protéger de rapports qu’elle n’envisageait plus avant le mariage. Mais elle n’était pas certaine de la pérennité de cette relation avec la limite qu’elle lui imposait. Son ami, bien qu’il ait donné son accord, s’échauffait un peu trop lorsque leurs corps se rapprochaient. Elle n’avait aucun bon souvenir de ses étreintes empressées qui l’humiliaient en faisant d’elle l’instrument de sa jouissance.
D’autres hommes avait déjà tenté de la séduire. L’un d’eux, un collègue de travail l’avait abordée avec insistance dès son arrivée dans le service tout en restant très courtois. Elle n’aimait pas du tout le style « macho ». Cependant, leur proximité avait grandi et elle ne se souvenait plus des enchaînements qui les avait conduits chez lui. Elle s’était montrée plus résignée que consentante mais au dernier moment l’absence de protection du rapport l’avait effrayée alors que l’homme la couvrait déjà. Elle s’était débattue puis l’avait violemment rejeté avant de se vêtir et de fuir. Depuis, blessé et frustré, il lui en voulait terriblement.
A la

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