Dieu, c est le Diable, hé Couillon !
168 pages
Français

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Description

Depuis le premier jour où le soleil fit sa lumière sur les têtes des premiers hommes, l'Afrique charge ses Africains comme le pistolero recharge son arme à feu. Et son canon court pointé par-delà les mers, un pouce mystérieux sur son chien leste, l'index fort serré sur sa gâchette rapide, l'Afrique tire ses Africains. Beaucoup s'abîment en mer, peu atteignent un continent. Mais tirs ratés ou tirs réussis, l'Afrique continue de tirer ses Africains, sur tous les continents. Des balles, des douilles, des amorces et de la poudre sans fumée, l'immense pistolet en dispose par ballots sans limite. Mais comment pouvait-il en être autrement ?...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 18 mai 2018
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342161076
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0056€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Dieu, c'est le Diable, hé Couillon !
Lala Denamganaï
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Dieu, c'est le Diable, hé Couillon !

Toutes les recherches ont été entreprises afin d’identifier les ayants droit. Les erreurs ou omissions éventuelles signalées à l’éditeur seront rectifiées lors des prochaines éditions.
 
 
 
Le prodige n’appelle personne à l’imitation. Essayer de comprendre l’acte de bravoure qui dépasse l’entendement est vain, tenter de le reproduire en va de tous les dangers. Dieu, c’est le Diable, hé Couillon ! ne sera jamais pour le lecteur qu’un roman, rien qu’un récit fictif comme tout être pensant peut s’en laisser inventer à loisir, il suffit de fermer les yeux. Femmes, hommes, bêtes, nature, choses, tout n’est qu’imagination. S’il arrivait malgré tout au lecteur d’y reconnaître des proches, voire de s’y voir en personne en lieu et place d’Alphonse Fabulo, fasse douce Terre que cette confusion soit vite rangée sur le compte de la simple surexcitation du bon lecteur convaincu de bien voyager confortablement assis.
1
Le jeune Alphonse Fabulo était encore en classe de quatrième du secondaire quand son père lui confia une vieille machine à écrire datée du milieu du vingtième siècle, une très belle pièce recouverte de feuille d’or, avec ces mots :
— Quand tu seras à ton tour journaliste, tu remarqueras à l’usage qu’aux plus durs moments de mise en forme de tes enquêtes, cette Hermès Baby d’Or se met à exhaler les odeurs de sueur de tes ancêtres journalistes quand ils se sont penchés un jour sur un sujet similaire. Les ordinateurs, c’est bien, ça va plus vite, mais tâche, toi aussi, de laisser, sur cette Hermès Baby d’Or, l’odeur de ta transpiration au travail.
Albert Fabulo tenait à organiser la transmission de la charge de sa profession à son fils, très exactement comme son propre père, journaliste reporter, l’avait fait pour lui en son temps. Chez les Fabulo, la profession de journaliste reporter est une course de relais dont chaque génération se fixe pour mission de bien porter le bâton témoin afin de le transmettre à la génération suivante dans les conditions qui permettent de figurer en bonne place à l’arrivée. Sauf qu’Alphonse Fabulo ne voyait pas exactement où se situait la ligne d’arrivée. À l’école, Alphonse Fabulo excellait dans toutes les matières, et plus encore dans les matières scientifiques, mais pas seulement. À la guitare, qu’il joue à ses heures perdues, Alphonse Fabulo fait des merveilles. C’est vrai qu’Albert Fabulo mit son fils à la guitare dès ses six ans, mais c’est un véritable enchantement d’écouter Alphonse Fabulo, les soirs de fête de famille, chanter les succès du moment en s’accompagnant lui-même à la guitare.
À la fin de la classe de maturité terminale que son père l’envoie faire au lycée Louis-le-Grand à Paris, Alphonse Fabulo sort en tête avec la mention d’excellence. Le dernier conseil de classe ne le voit nulle part ailleurs que professeur de chirurgie dans un grand centre hospitalier universitaire. Albert Fabulo perd alors la main sur l’orientation de son fils. Alphonse Fabulo ne sera ni journaliste ni chirurgien, il fait ses classes préparatoires aux grandes écoles et réussit le concours d’entrée à Polytechnique Paris. Pendant les vacances qui suivirent sa première année à l’école polytechnique, Alphonse Fabulo crée un groupe de musique avec trois amis qu’il connaît depuis les classes préparatoires. Alphonse Fabulo chante et tient la guitare solo, porté par les deux amis, bassiste et batteur. Alphonse Fabulo est en deuxième année de polytechnique quand sort son premier disque. Le condensé de dix morceaux fait entendre une sonorité nouvelle reposant sur une basse très lourde soutenue par une batterie qui bat la cadence trois fois plus vite que les battements du cœur humain. Cette musique, Alphonse Fabulo l’appelle Mystice excessus , termes empruntés au latin pour dire Extase mystique. Les dix morceaux de l’album s’accompagnent d’une vidéo dans laquelle Alphonse Fabulo se met en scène. Il montre comment faire, par la danse, l’expérience de l’extase mystique ou Mystice excessus expérientia . Le son lourd qui vibre en cadence rapide envoie le danseur remuer depuis la chair des épaules jusqu’aux derniers muscles de la plante des pieds qu’il n’aura pas cessé de marteler bien fort au sol, tout en rythme. Les yeux fermés durant toute la démonstration dansée, le corps ruisselant de tous ses pores, véritablement transporté de joie, gaieté et ravissement, Alphonse Fabulo en sort rincé, enfin lâché par un rythme ensorcelant qui l’a entièrement possédé. C’est la Mystice excessus expérientia . Mais c’est surtout Alphonse Fabulo, toujours entier dans tout ce qu’il entreprend. Et c’est le succès. Les ventes de l’album montent en flèche. Les observateurs enchantés parlent de la musique du Mystice excessus et de la danse du Mystice excessus expérientia comme d’un nouveau phénomène de libération des corps. Le groupe est invité à se produire un peu partout, mais les apparitions du groupe restent rares. Alphonse Fabulo et ses amis ne peuvent honorer les invitations qu’en période de vacances. Cependant, les dix morceaux, qui marchent très bien, continuent de répandre le son de l’extase mystique qui donne envie de se lever pour entrer dans la danse de l’expérience de l’extase mystique. La revue Sociologie publie deux pages qui encensent littéralement un phénomène vibratoire qui a bien traversé la Manche et l’Atlantique et qui garde encore assez de force de vibration pour passer d’autres mers et océans. Albert Fabulo se mit alors à craindre que son fils n’abandonne polytechnique pour la musique. Mais il n’en sera rien.
À la sortie de l’X, Alphonse Fabulo est embauché par l’entreprise française de construction des trains, la branche de construction des trains à énergie solaire. On est en l’an 2073, ère Christ Jésus. Alphonse Fabulo n’a alors que 23 ans. Son travail lui plaît et il n’est plus question de groupe de musique. Alphonse Fabulo se marie avec Yvette Pellozi. À la fête du mariage, on danse le Mystice excessus expérientia , mais plus avec la même fougue et dépense de corps, nombreux sont les invités qui ignorent que le marié du jour en est le créateur. Le public est déjà passé à autre chose. Mais Alphonse Fabulo n’en nourrit aucun regret.
À peine une année passée, après leur mariage, Yvette Pellozi lui donne un fils, Maurice Fabulo. Le foyer s’entend bien, la famille est heureuse, ce qui ne manque pas de rejaillir sur le travail d’Alphonse Fabulo. Deux ans après la naissance de Maurice, Alphonse Fabulo découvre le principe des moteurs magnétiques, qui va complètement révolutionner les transports sur terre, mer et air. Le principe, dont le brevet porte encore aujourd’hui le nom d’Alphonse Fabulo et qui continue d’ailleurs de grossir son compte bancaire, est simple dans son énoncé : « Tout corps, aimant magnétique à deux pôles, Nord et Sud, peut se connecter à tout moment à l’un ou l’autre des deux pôles magnétiques terrestres, Nord ou Sud, pour s’en faire attirer, ou au contraire, s’en faire repousser. C’est le principe d’attraction Nord-Sud, Sud-Nord, ou au contraire de répulsion Sud-Sud, Nord-Nord, utilisé comme moteur capable de déplacer des charges ». Sachant d’une part que le pôle Nord magnétique terrestre est un point errant unique sur la surface où le champ magnétique terrestre pointe vers le bas ; et sachant que le pôle Sud magnétique terrestre est un point errant unique sur la surface où le champ magnétique terrestre pointe vers le haut ; trouver à chaque fois les deux points errants pour créer l’effet moteur escompté, soit d’attraction ou de répulsion, est simple dans la mise en œuvre. D’autant plus simple que, pour le véhicule à motoriser, Alphonse Fabulo pensait depuis le début de ses recherches à l’Aérotrain. Le projet Bertin, du nom de l’ingénieur français qui l’avait inventé, est un vieux projet qui fut développé au milieu du XX e  siècle, puis abandonné vers la fin du même siècle. L’Aérotrain était un véhicule se déplaçant sans contact avec le sol, sur un coussin d’air ; l’engin était guidé par une voie spéciale en forme de T inversé, constituant par nécessité un site propre. L’Aérotrain était propulsé par une hélice de moteur d’avion, une turbine, un turboréacteur ou un moteur électrique linéaire. Le support de tout son poids porté par un coussin d’air lui permet de se déplacer sans contact avec la voie, et donc sans frottement avec cette dernière. Son principe de fonctionnement se basait aussi sur la technique du monorail. Le 5 mars 1974, ère Christ Jésus, l’Aérotrain, à son essai, établit la vitesse record sur rail des véhicules volant sur coussin d’air à 430,2 kilomètres à l’heure. Mais la propulsion thermique couplant hélice de moteur d’avion et réacteur est gloutonne en énergie fossile. Il est quand même question de construire une ligne d’Aérotrain reliant la ville nouvelle de Cergy au quartier des affaires de La Défense. Mais le 17 juillet 1974, ère Christ Jésus, l’État français revient sur sa décision, retirant ainsi sa participation financière. Le projet d’Aérotrain Cergy ville nouvelle – Quartier des affaires de La Défense, est abandonné. Ruiné, l’ingénieur Jean Bertin décède d’une tumeur au cerveau le 21 décembre 1975, ère Christ Jésus. En 1977, ère Christ Jésus, le projet Bertin est définitivement abandonné. Le 22 mars 1992, ère Christ Jésus, un incendie d’origine criminelle finit de consumer le dernier prototype qui repos

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