Dieu d hommes
152 pages
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Dieu d'hommes , livre ebook

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Description

— Mon réfrigérateur a brisé cette semaine, j'étais tellement désemparée, je ne savais plus quoi faire. Après avoir prié durant plusieurs heures, un « frère » m'a appelé pour me dire qu'il y avait des frigos à vendre au comptoir d'entraide. J'y suis allée. Qu'elle ne fut pas ma surprise d'en trouver un qui fonctionnait pour cent dollars ! Dieu a répondu à mes prières !... Et toute l'assemblée d'y aller d'un grand : Alléluia ! Comment Dieu pouvait-il se soucier à ce point de son frigo brisé ? Au même moment, les télés de partout dans le monde ne cessaient de nous envoyer les images de rivières rwandaises gorgées de cadavres. « Dieu d'hommes » est un roman d'autofiction calqué sur la propre quête de vérité de l'auteur. On y fait la rencontre de Daniel (né dans une famille chrétienne protestante fondamentaliste) et du Dieu de son enfance. Durant l'action, un second niveau apparaît ; celui d'un tribunal céleste où l'apôtre Paul, Adolf Hitler et même Jésus sont présents. Ce tribunal céleste est l'application littérale des dogmes enseignés par l'Église. À l'instar du Caligula de Camus, cette « Autorité » est d'une logique implacable. Ce livre est une charge en règle contre les cinq preuves de l'existence de Dieu de Thomas d'Aquin.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 06 juillet 2016
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342053142
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0071€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Dieu d'hommes
Daniel Samson
Mon Petit Editeur

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Mon Petit Editeur
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Dieu d'hommes
 
 
 
À toi, le juif orthodoxe qui ne pourra jamais lire ceci
À toi, jeune musulman qui me qualifiera d’infidèle
À toi, chrétien qui obéit sans comprendre
À toutes les femmes adultères
Remerciements
Je tiens à remercier les personnes (et organisation) suivantes qui m’ont soutenu à un moment ou un autre du processus créatif : Geneviève Veillette, Carole Deslauriers, Isabelle Raffestin, François Bergeron, Nicole Nepveu, Denis Fortier, Nathalie Dupéré, Hubert Mailhot et le Régime québécois d’assurance parentale.
Merci à mon ami de toujours Bernard St-Jacques en qui j’ai mis toute ma confiance. Merci à Isabelle Renaud pour son souci du féminisme. Merci à mon fils Ismaël, pour la page couverture et ses cinq lectures du manuscrit – je t’aime titi ! Merci à mon fils Nathan d’être si obstinément moi et d’avoir lu mon manuscrit de bout en bout à neuf ans ! Trois mercis à mon fils Matthieu d’aimer tout ce qui possède un moteur, à ma fille Flore d’être une si brillante demoiselle et à mon autre fille Éva d’embellir mes journées monotones. Merci à Jésus pour l’inspiration (!) Merci à ma grande famille qui continue de m’aimer ; maman, Papa, Josiane et Michel : je vous aime !
Merci à l’amour de ma vie ; celle qui s’occupe de tout quand je travaille, celle qui « tient le fort » quand la marmaille est malade, celle qui ne se repose jamais, celle qui m’a dit les plus dures et aussi les plus douces critiques, je t’aime Nickou.
Préface
Le roman d’un songeur
Nous avons assez de religions pour haïr ou persécuter, et nous n’en avons pas assez pour aimer et secourir – Voltaire
 
Aux fins de cette préface, question d’y accorder profession­nalisme et détachement à l’égard de mon vieux copain Daniel Samson, j’userai d’un terme qui ne le desservira pas pour autant, à savoir l’auteur.
Au premier regard, on aurait certes pu s’attendre à davantage de modestie en voyant se substituer, dans Dieux d’hommes, des épisodes fictifs épiques au quotidien d’un adolescent tourmenté et surdoué. Sans vouloir le défendre, je n’ose penser qu’on puisse douter de la véracité des aventures auxquelles il fait allusion, mais je peux admettre avec vous que ce n’est pas un individu que la modestie étouffe. Néanmoins, force est de reconnaître que tout être qui, comme lui, embrasse le monde avec autant d’ouverture, d’enthousiasme, voire même de témérité, peut se permettre de coucher sur le papier ses tranches de vie aux côtés d’une quelconque odyssée.
Justement, l’auteur a toujours vu grand. Au-delà de la démarche thérapeutique qu’il nous suggère, il use de son extraordinaire érudition pour nous mener en bateau, nous conviant à un certain révisionnisme religieux ou, autrement dit, à revisiter les personnages des textes sacrés. La démarche de ce documentaire-fiction (lui parlera d’autofiction) demeure une certaine police d’assurance : son œuvre ne pourra être traitée de sacrilège étant donné que mon ami alterne habilement entre la fiction et l’autobiographie, entre le délire et le terre à terre. Comme le diraient des cinéastes tels Orson Welles ou encore le réalisateur québécois Robert Morin, la méthode utilisée peut s’avérer plus importante que le contenu, pouvant parfois même permettre de sauver l’œuvre de la catastrophe lorsque l’artiste se trouve confronté à la critique.
L’auteur a baigné et été élevé dans la religion avant de s’en affranchir sereinement, quoique pas complètement puisque cette dernière a continué d’exercer une fascination obstinée chez lui. On peut se demander pourquoi un être qui se targue autant d’être athée a-t-il toujours autant de références, d’anecdotes et de sujets d’actualité tournant autour de telles croyances divines. Le lien très fort qu’il a conservé avec sa famille, en dépit de différends liés aux affinités protestantes de ses parents, ne doit pas être étranger à cet état de fait. Cette situation rappelle, dans un tout autre registre, la posture du philosophe allemand Georg Simmel dans son ouvrage Les pauvres datant de plus d’un siècle, une œuvre pleine d’humanité et quelque peu prophétique. D’une part, Simmel soutient la nécessité de s’intéresser aux pauvres en tant que démonstration immanente de l’existence de la pauvreté et, d’autre part, de la pauvreté elle-même comme déficience sociale dont il faut s’acharner à trouver les causes. L’auteur de Dieu d’hommes fait de même en observant, presque avec bienveillance, le parcours de ses parents de même que son propre passé de croyant tout en s’attelant, au risque de couper les cheveux en quatre, à chercher la nécessité de ces croyances, comprendre leurs forces et le pourquoi plusieurs fois millénaire des conflits entre les religions du monde.
L’auteur est bien inspiré, certes par les meilleurs copains, mais probablement plus encore par Étienne de la Boétie à Philip Kerr en passant par Sigmund Freud, Georges Brassens et Amin Maalouf. Ce qui manque à l’auteur consiste peut-être à ne pas avoir eu la chance, ou le malheur, de vivre autant dans la poudrière des religions dans laquelle l’académicien libanais Maalouf a évolué pour disposer d’autant de matériaux lui permettant de témoigner de ses réflexions sur l’opium du peuple. Néanmoins, Samson comme Maalouf ont considéré que le roman constituait le meilleur moyen d’expression pour ouvrir des yeux sur le monde, le tout sans ignorer leur propre vécu dans leur exercice de créativité. L’expérience est concluante pour l’auteur, Dieu d’hommes étant à la fois un petit livre d’histoire et une intrigue stimulante.
Avant de faire de l’auteur un héros de roman en tant que tel, arrêtons-nous ici bien platoniquement pour laisser place à cette première œuvre d’un être qui n’a de candide que le sourire, mais qui sait morde dans la vie, dépeindre les enjeux cruciaux et, surtout, prendre les défaillances de notre monde à bras-le-corps.
Bonne route à vous, lectrices et lecteurs happés par la curiosité !
Bernard St-Jacques Montréal, 24 avril 2016
Avant-propos
Depuis les attentats sur les tours jumelles à New York en 2001, de Madrid en 2004, de Londres en 2005, et encore plus suite aux attentats de Paris de 2015 ( Charlie Hebdo et ceux du 13 novembre) j’entends des voix occidentales montrer du doigt le « monde » musulman pour son fanatisme et son impuissance à empêcher les radicaux d’émerger et de passer à l’acte. Les démocraties se questionnent sur les mesures à mettre en place pour freiner la radicalisation de ses propres citoyens. L’historien raté en moi vous répondra que le « monde » chrétien a beaucoup plus de sang sur les mains qu’il ne s’en souvient.
Sous la forme d’un roman, Dieu d’hommes est une charge à fond de train contre l’intégrisme religieux quel qu’il soit et l’exploration du chemin de la déradicalisation d’un adolescent de seize ans. Un peu par devoir d’histoire et beaucoup par intérêt envers la philosophie, je propose au lecteur une incursion dans le monde fermé des chrétiens protestants.
Voulant alléger la tâche du lecteur, j’ai produit un petit lexique du monde des chrétiens protestants en annexe. Ce lexique n’a rien de scientifique, il est le reflet de ma subjectivité, je prierais le « bon » chrétien de ne pas m’en tenir rigueur.
Prologue
Questions de culte
Je suis assis parmi une foule de gens que l’on pourrait qualifier aisément de curieux. Non pas qu’ils soient atteints de ce défaut qui consiste à vouloir trop en savoir, en fait ces gens qui m’entourent répondent exactement à l’antonyme de cette signification, la deuxième utilisation du mot « curieux », ils sont étranges, une espèce très rare de curiosités. Pour la plupart ils sont debout, les mains jointes, se lamentant en utilisant des superlatifs qui sont désuets depuis bien longtemps. Plus jeune, c’était l’entièreté de mon monde. Aujourd’hui à seize ans, ces gens m’apparaissent souvent comme des acteurs d’une mauvaise pièce de théâtre.
J’avais six ans, tout au plus, quand j’ai réalisé que nos rencontres dominicales se déroulaient toujours selon le même procédé : au début, il fallait arriver à 9 heures, même si par ailleurs le « culte » ne débutait que vers 9 h 30, s’asseoir sans mot dire à un endroit qui se trouverait près de l’autel sans être trop près. Trop de proximité aurait invariablement signifié que nous étions orgueilleux, ce que mes parents ne voulaient pas que les autres croient. Trop loin aurait envoyé un mauvais message au reste de la communauté et cela aurait pu signifier que nous ne voulions pas nous impliquer. Les places à l’arrière équivalaient toujours à un purgatoire ; elles étaient destinées à trois classes distinctes : les retardataires, les nouveaux convertis et finalement, ceux dont la foi était chancelante. En attendant que les autres finissent par arriver, nous faisions semblant de méditer sur cette journée consacrée à Dieu. Lire dans son livre sacré était d’ailleurs tout indiqué pour impressionner les autres parents ou même, si nous étions vraiment en forme extatique, on pouvait s’incliner en fermant les yeux, ce que les gens appellent « prier ». Nous avions appris à maudire les retardataires, ceux qui n’étaient même pas capables d’êtres ponctuels pour le Très-Haut une seule fois par semaine.
Pourtant, la cérémonie commençait rarement à l’heure. Parfois nous eûmes espéré une ponctualité excessive qui nous aurait permis de partir plus tôt. L’animateur qui était le plus méditatif de tous lors de la période préculte se levait en

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