Dilemmes
338 pages
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Dilemmes , livre ebook

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Description

Franck mène un combat impossible contre sa banque qui a organisé un système sophistiqué d’évasion fiscale. Cela, il le sait. Mais il a la naïveté de penser que la loi est nécessairement du côté du bien et se rangera finalement de son côté. Cela, il le découvrira à ses dépens et poursuivra néanmoins sa lutte de lanceur d’alerte. Irrationnel et désintéressé, qu’est-ce qui motive Franck à continuer sur la voie de l’impossible ? Est-ce par vengeance ? Son aversion de l’argent ? La défense de certaines valeurs ? Dans cette course effrénée contre l’inéluctable, Franck, victime de ses démons et traînant un lourd secret, mettra son couple en danger, cherchera une alternative dans l’écriture de son propre roman et trouvera finalement, grâce à son combat, son salut. À sa plus grande surprise.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 30 mai 2017
Nombre de lectures 0
EAN13 9782334240529
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0090€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-334-24050-5

© Edilivre, 2017
Dédicace

À ma Lule,
la passion romanesque en partage.
Exergue

Écoutez bien ce que je vais vous dire : tout homme vient au monde avec des pouvoirs qui sont à la mesure des aventures les plus inouïes. Les lois ne le lient point. Puis, la vie l’oblige à perpétuellement choisir entre deux possibilités, et tout ce qui lui reste à faire, c’est à se répéter qu’il y en a une qui manque, qu’il manque l’inconnue, la troisième possibilité !
(Robert Musil, Théâtre , Les exaltés. )
I Pressentiments
Dimanche 22 janvier 2012
Tout compte fait, c’est peut-être par l’écriture que viendra le salut ! se dit Franck en sortant de l’ascenseur. Surpris par cette réflexion qu’il savait hasardeuse, il ne put s’empêcher de sourire tout seul en traversant le salon désert du Mercure Plaza. Au moins, l’entrevue avec Sonia, mon éditrice, m’aura redonné espoir un bref instant, soupira-t-il en pensant au chemin parcouru depuis deux ans, périlleux, chaotique, éreintant et sans fin. « Une voie de droit impossible à engager ! » lui avait affirmé un avocat parisien au motif que la loi impérieuse du secret interdit toutes révélations relatives à des comptes bancaires. Mais ne rien révéler lui paraissant plus impossible encore, Franck se résolut à poursuivre son combat. Sa détermination à lutter contre l’établissement financier était sans faille et tant pis si pour agir dans l’intérêt de tous il dut aller à l’encontre de la Loi ; risquer de se voir condamné ou devoir se taire est un dilemme qui jamais ne se poserait à Franck. Il sut, depuis ce premier jour de février 2010 où il commença à réunir des informations sur les agissements frauduleux de son employeur, qu’il irait jusqu’au bout de son accusation, quels qu’en fussent les risques encourus, les obstacles à surmonter et les chausse-trapes à déceler.
Lorsque la porte d’entrée coulissa soudainement devant lui, un air humide et glacial l’assaillit. Il s’étonna que la nuit fût déjà si sombre en ce début de soirée et observa le ciel où de gros nuages noirs s’amoncelaient. Franck consulta sa montre, il était dix-neuf heures quinze. Il remontait l’avenue Joseph Petit, dos à l’Océan. L’odeur âcre de la marée trahissait une forte houle et il lui sembla entendre le grondement sourd des vagues en furie. Décidément, cette semaine de janvier aura été particulièrement pluvieuse au Pays basque, maugréa Franck, les mâchoires serrées, comme à regret d’avoir eu en septembre dernier à quitter précipitamment et peut-être pour toujours la flamboyante Hong Kong. Plongé dans ses pensées, songeant aux rues en liesse fêtant le Nouvel An chinois, il marchait droit devant lui le long des bâtisses qui bordent l’avenue d’Ossuna ; un volet de fenêtre au-dessus de sa tête claqua brutalement sous l’effet d’une brusque bourrasque à l’approche de l’orage. D’un geste rageur, comme s’il fut mené aux points dans le dernier quart temps d’un combat décisif, il serra fortement la ceinture de sa parka de cuir noir, releva le col et se hâta vers sa résidence rejoindre Marta ; quand, derrière lui, la personne qui semblait le suivre depuis un moment pressa le pas à son tour, Frank comprit que le danger, cette fois, devenait imminent.
Dans l’attente du retour de Franck, Marta, anxieuse, qui ne tenait pas en place depuis un certain temps, passa derrière le comptoir de la cuisine, décidée à se changer les idées en préparant un potage. Ses gestes étaient volontairement lents et appliqués : sur la plaque de cuisson, elle mit une casserole d’eau dans laquelle elle jeta un cube de bœuf complété par deux ou trois pincées de sel ; elle rinça trois carottes, deux navets et une pomme de terre qu’elle coupa en dés et les plongea dans l’eau frémissante ; elle ajouta machinalement une gousse d’ail écrasée, le quart d’un oignon piqué d’un clou de girofle, une branche de céleri et un petit bouquet de coriandre fraîche. Retrouvant une certaine quiétude, son esprit la transporta au temps où elle rencontra Franck.
« Si le vieux Wong Lee m’avait dit un jour que mon alter ego serait un homme que l’argent indiffère et dont la quête du bonheur réside dans les éléments les plus simples de la vie, j’aurais très probablement hurlé de rire tellement j’étais certaine de ne pouvoir m’accommoder d’un compagnon si différent ; à Hong Kong qui plus est, haut lieu de la finance et du libéralisme ! »
Mais, précisément, Marta aurait dû se souvenir des enseignements du vieux Lee sur la pensée chinoise, car, lui avait-il confié un jour : « En terre de Chine les contraires, loin de s’opposer, forment les deux pôles d’une même entité et lui assurent son équilibre. »
C’est ainsi qu’un jour, à l’heure de la pause déjeuner, dans un square, assise sur un banc, elle attira l’attention de Franck qui, se méprenant à son sujet, osa l’aborder par un trait d’humour qu’elle jugea déplacé à propos « de ces Hongkongaises et Hongkongais qui courent après l’argent, la tête dans le guidon ». Pourtant Franck l’avait réellement surprise, car sa cruelle répartie la contraignit à une introspection profonde et inattendue. Bien sûr, Franck n’en sut jamais rien, mais c’est bien lui, le premier, qui l’aida à renouer avec son passé inconsciemment refoulé. Et lorsque le hasard les fit de nouveau se rencontrer, elle eut l’agréable surprise de découvrir que tout en Franck ne cessait de l’étonner, en particulier sur le terrain de la pensée et de l’action : il n’était jamais là où Marta croyait le trouver, mais il était toujours présent où elle espérait qu’il fût, en tout lieu, à tout moment, en toutes circonstances ; c’était une forme d’élégance de l’esprit qui lui était totalement méconnue.
Sans quitter le fil de ses pensées, Marta avait versé un filet d’huile d’olive dans une poêle à frire et faisait revenir à feu doux une tomate coupée en morceaux avec la moitié d’un oignon qu’elle avait haché. Elle retira les légumes cuits de l’eau chaude, les mixa et les ajouta à son fond de sauce. Tout en remuant, elle prit la casserole et versa consciencieusement une petite quantité du bouillon obtenu qu’elle incorpora délicatement. Lorsque l’ensemble se mit à frissonner sur le pourtour de la poêle, elle le retira du feu et le transvasa dans une soupière avec le reste de la soupe qui fumait encore. Marta mélangea le tout pendant quelques minutes puis éteignit ses plaques de cuisson ; elle fut la première surprise du potage obtenu et des saveurs qui lui parvenaient tellement son esprit était ailleurs, avec le vieux Lee, à qui elle s’était un jour confiée :
« Comment est-ce possible qu’un homme si différent de moi et que je connais à peine puisse aussi bien me comprendre jusqu’au plus profond de mon être, comme s’il était depuis longtemps à mes côtés, voire même en moi ?
– Je ne sais si cet homme est en vous depuis longtemps, mais ce que je vois c’est qu’il n’est pas en vous en cet instant…
– Je suis sérieuse Wong ! et que vous fassiez de l’humour salace m’étonne.
– Mais je suis très sérieux, Marta ! Car vous ne me poseriez pas toutes ces questions si vous aviez cet homme en vous. Par contre, ce que je pense, pour répondre à votre interrogation c’est que vous, Marta, vous êtes probablement en lui et c’est pour cela qu’il vous connaît si bien.
– Comment ça, en lui ?
– Pourquoi ne pas lui poser directement la question ? Moi, je ne fais qu’une déduction qui me semble plausible. »
Marta était décidée à suivre le conseil du vieux Lee, mais elle ne parvenait pas à franchir le pas ou à saisir le bon moment. En vérité, elle espérait toujours trouver une faille dans le comportement de Franck qui la convaincrait de mettre fin à leur relation dont l’harmonie lui paraissait irréelle. Mais plus les mois passaient et plus leur complicité se raffermissait ; il leur suffisait d’un regard, d’un sourire, pour s’entendre à demi-mot, la nuit encore, même endormis, leurs corps continuaient à communiquer. Jusqu’au jour où l’incroyable aventure de Franck le contraignit à fuir Hong Kong. À partir de ce moment naquit une profonde incompréhension entre eux qui, si elle devait perdurer, les repositionneraient sur deux voies diamétralement opposées et leur nature respective reprendrait toute sa place en chacun d’eux.
« Seuls nos corps continuent à parler pour nous, Franck… » lança Marta à voix basse dans un long soupir, avant d’ajouter »… mais pour combien de temps encore ? »
Dans l’immédiat, Franck avait d’autres soucis en tête en arrivant au pied de son immeuble, les poings toujours fermés dans les poches de sa parka. Il en sortit un badge électronique qu’il pressa contre la cellule photoélectrique et s’engouffra dans le hall sombre, fit deux pas de côté puis s’immobilisa, surveillant la porte qui se refermait lentement ; à l’écoute du clap de verrouillage, Franck se sentit enfin en sécurité. Plaqué contre le mur, les yeux habitués à l’obscurité et tous les sens en éveil, il guettait le moindre bruit insolite susceptible de lui parvenir de l’extérieur et perturber ce lourd silence où seuls les sourds battements de son cœur résonnaient à ses oreilles. Définitivement rasséréné, Franck pivota dans le noir pour atteindre l’interrupteur quand son bras se figea brusquement. L’homme était là, tout proche, le front collé à la vitre de la porte d’entrée et ruisselant sous la pluie ; il tenait à l’abri son visage dans ses mains et scrutait d’un regard perçant et de ses yeux légèrement bridés le hall obscur et désert. Il sortit de la poche de sa gabardine sombre une lampe torche et commença à balayer les lieux de son puissant faisceau lumineux, de gauche à droite, cherchant manifestement quelque chose. Soudain, Franck entendit des voi

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