Dis maman, pourquoi la guerre ? - Tome I
368 pages
Français

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Dis maman, pourquoi la guerre ? - Tome I , livre ebook

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Description

Paul est un petit garçon de six ans né à Rennes dans une famille nombreuse. Comme son frère jumeau Albert, il va devoir survivre en plein milieu de la Seconde Guerre mondiale, entre un père alcoolique et une mère soumise, dépassée par les événements. Révolté, insoumis, Paul se bat pour sauver son foyer et aider son père à prendre conscience de son état afin de retrouver sa place de chef de famille. Dans son enfance malmenée, Paul va lutter pour rendre son avenir meilleur et gagner l'amour de ses parents, malgré une guerre impitoyable qu'il ne comprend pas et qui le fait souffrir.
« Dis maman, pourquoi la guerre ? »
Sa question trouvera-t-elle une réponse ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 21 juillet 2015
Nombre de lectures 1
EAN13 9782332935373
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composér Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-93535-9

© Edilivre, 2016
Dédicace
Je dédicace ce roman à mon père qui, par son enfance tourmentée au cœur de la Seconde Guerre mondiale, m’a inspiré ce livre.
Chapitre 1 Naissance de Paul et d’Albert
Tranquillement assis au salon, un tas de feuilles blanches devant moi, je mordille mon crayon. J’ai décidé de rédiger l’histoire de mon enfance. Petit à petit, je me rappelle de ce que ma mère m’a maintes fois raconté sur ma naissance. Au fur et à mesure que l’encre noircit les pages, mon passé resurgit et les images défilent dans ma tête. Je me souviens particulièrement de mes six ans, pendant la Seconde Guerre mondiale. Ce sont des souvenirs qui me hantent et que je ne parviens pas à oublier malgré les années. Si seulement le fait de les écrire pouvait les chasser de mon esprit. C’était il y a si longtemps…
En cette journée chaude d’août 1937, ma mère serre les poings avec courage. Sur son ventre, on peut distinguer les coups donnés par les jumeaux. Les marques sont bien visibles et elle crie de douleur. Haletante, elle essaye de contrôler les contractions sans y parvenir.
À ses côtés, mon père lui tamponne le front, puis sort, incapable de supporter plus longtemps les cris qui lui mettent les nerfs à vif. Dehors, il hume l’air chaud et humide. Dans ce ciel d’été, les nuages gris menacent et courent. D’une main tremblante, il sort une cigarette et l’allume fébrilement. Il prend une grande bouffée et sent le stress le quitter comme par magie. À l’extérieur, tout est si calme, le chant des oiseaux apaise la nervosité accumulée depuis le matin. Du revers de la main, il essuie son front moite où la transpiration coule lentement. Il tire une autre bouffée puis va s’asseoir sur la marche devant la porte d’entrée de la maison. Dans la cour, mes frères et ma sœur s’amusent, inconscients de ce qui se passe. Ils courent après une boîte de métal laissée à terre et s’en servent de balle. Tout à coup, un cri strident les fait tous sursauter et les enfants se regardent surpris et inquiets à la fois. Avec un soupir d’agacement, mon père saisit le journal posé à terre près de la porte et regarde distraitement la première page. Il n’y a pas grand-chose qui l’intéresse. Le journal « Ouest-Éclair » laisse paraître en première page l’actualité sur le conflit en Extrême-Orient. La situation entre la Chine et le Japon s’aggrave, mais il ne s’y intéresse pas. Il le feuillette nerveusement, regarde sans véritable intérêt l’article sur « la grande semaine hippique de Deauville » et s’arrête un instant sur l’article « du signe de la jeunesse » où apparaissent des photos de jeunes femmes en petite tenue. Fièrement, elles arborent leur maillot de bain une pièce et leur bonnet de bain, allongées sur le sable, à demi enfouies dans l’eau ou tenant la pose pour les photographes. Mon père s’attarde un peu sur les courbes féminines dévoilées, puis ferme le journal et le jette au loin. Son regard sombre laisse paraître sa fatigue et son inquiétude, car il n’entend toujours pas les cris du bébé. Il ignore encore que sa femme porte en elle deux petits garçons déjà bien rebelles. À l’intérieur, ma mère cherche du regard son mari, mais il n’est plus là. Les larmes aux yeux, elle cherche un appui auprès de la sage-femme et du médecin, mais ils sont trop occupés à la préparation de l’accouchement. Tout à coup, elle sent une contraction plus vive que les autres et pousse en hurlant. Quelques secondes plus tard, apparaît une petite tête blonde. Délicatement, le médecin sort le bébé et se redresse d’un coup.
« Eh bien ça alors ! s’exclame-t-il. J’en vois un deuxième. Il tient le pied de son frère !
– Comment ? » interroge maman.
Mais une autre contraction la force à pousser à nouveau et, avec un cri de délivrance, elle s’effondre sur l’oreiller trempé. Au pied du lit, le médecin vient de sortir le deuxième petit garçon. Pendant que la sage-femme s’occupe de nettoyer les petits tour à tour, pour ensuite les déposer dans les bras de la jeune maman épuisée, il sort avertir papa de notre venue au monde. Un peu gêné, le médecin se dirige vers cet homme de haute stature. Impressionné, il lève les yeux vers le nouveau papa et lui sourit.
« Vous êtes papa de deux magnifiques petits garçons. Ils sont en bonne santé. Avez-vous pensé à choisir des prénoms ?
– Deux dites-vous ? C’est impossible ! » s’écrie-il furieux.
D’un pas rapide, il rentre dans la maison en faisant claquer violemment la porte, puis, il se précipite vers le lit et regarde les petits. Son attention s’attarde sur le plus vigoureux et avec un pincement de lèvres, il regarde ma mère d’un air contrarié qu’il ne peut cacher.
« Celui-là ! dit-il en désignant le plus petit, je n’en veux pas. »
Puis, il sort sans rien ajouter. Pas un baiser pour sa femme, pas de caresses ou de mots d’amour. En ressortant, il écrase rageusement sa cigarette et d’un coup de pied lance une petite pierre qui se trouve sur son chemin. Les mains dans le dos, il marmonne et marche de long en large sur le trottoir qui se trouve devant la maison. Le médecin, voyant la mauvaise humeur du maître des lieux, rentre finir les soins de sa patiente, puis, timidement, s’avance à nouveau vers mon père.
« Puis-je recevoir mes honoraires, s’il vous plaît ? La maman et les petits vont bien. »
Sa main tendue tremble un peu face à cet homme imposant qui le regarde, sourcils froncés. Ses yeux noirs le fusillent et le mettent mal à l’aise. D’un air agacé, il enfonce sa main dans la poche avant de son pantalon et en sort quelques pièces qu’il jette presque dans la main du docteur. Avec un léger « merci », celui-ci se retire avec la sage-femme, sans vérifier son compte. La voiture démarre dans un tintamarre qui attire les regards environnants. L’aîné des enfants, Pierre, vient alors vers notre père et lui demande :
« Peut-on aller voir le bébé papa ?
– Si vous voulez, mais ne restez pas trop longtemps, dit-il. »
Puis il ajoute :
« Il n’y a pas un, mais deux bébés. Quelle merde… »
Devançant les petits, il les laisse entrer dans la chambre parentale puis va s’enfermer dans la cuisine, au fond du couloir. Là, il sort une bouteille d’eau-de-vie du placard et se sert un premier verre qu’il avale d’un trait. La tête entre les mains, il a du mal à cacher son émotion et se sert un deuxième, puis un troisième verre… Dans la chambre, pendant ce temps, les enfants s’installent autour du lit où maman se repose, et ils nous regardent d’un air surpris. Pierre avance une main timide vers le premier enfant et s’exclame :
« Il est vraiment petit ! Pourquoi il y en a deux, maman ? »
Attendrie, elle lui répond :
« S’il avait été plus grand, je n’aurais pas pu le porter dans mon ventre, mon cœur. Et il arrive parfois d’avoir deux bébés. Comme ça, ils ne s’ennuient pas. »
Elle se met à rire doucement. D’une main, elle ébouriffe la tête du petit garçon qui grimace gentiment. À côté de lui, Sarah est restée muette. Elle observe les petits sur tous les côtés.
« Je peux jouer avec eux, moi aussi ? Je peux les habiller avec ma poupée si tu veux.
– Mais non, idiote ! », réplique Pierre.
Dans son petit coin, un peu plus éloigné, René regarde attentivement la scène.
« Que se passe-t-il René, quelque chose ne va pas ? lui demande maman.
– Pourquoi tu as crié fort tout à l’heure ? Tes yeux sont tout rouges. Papa était en colère…, sa petite voix tremble et il semble attendre une réponse qui puisse le rassurer.
– Tu sais mon cœur, j’ai crié, car ça fait mal de faire un bébé, mais maintenant tout va bien, tu n’as rien à craindre. Veux-tu retourner jouer avec ton frère et ta sœur pendant que je me repose un peu, mon chéri ? »
Les enfants sortent les uns après les autres tandis que maman leur donne, tour à tour, un petit bisou sur le front. En passant dans le couloir, ils entendent papa vociférer. Soudain, le bruit d’un verre qui se fracasse au sol les fait sursauter. Ils se regardent avec crainte et, à pas de loup, ils sortent de la maison pour se réfugier dans l’anonymat de la rue. Tandis qu’ils se cachent derrière un vieux chêne centenaire, ils voient notre père passer en titubant, prendre le chemin du café le plus proche. Pendant ce temps, maman s’est levée et elle regarde la scène derrière la fenêtre de sa chambre. Le front collé à la vitre, elle ne peut retenir une larme de désespoir. D’un geste agacé, elle essuie ses yeux pour regagner son lit et contempler ses deux petits garçons qui viennent de naître. Elle nous trouve bien beaux et son cœur plein d’amour nous porte dans un sommeil paisible.
Un peu plus tard, alors qu’elle dort tranquillement, la porte claque violemment et la réveille en sursaut. Du même coup, nous nous mettons à pleurer. D’un geste rapide, elle se penche sur nous et nous prend tout contre son cœur. Je peux l’entendre battre la chamade et je sens la peur grandir en elle.
« Chut ! Chut ! mes amours, pas de bruit. Papa est là, il faut se taire. Je ne veux pas qu’il vous fasse de mal. »
Comme bercés par le son de sa douce voix, nous nous rendormons rapidement. Ivre mort, notre père ouvre brusquement la porte et s’avance vers elle, menaçant.
« Tu vois ce que tu as fait ! lui dit-il en nous montrant du doigt. Je voulais un enfant et toi tu fais n’importe quoi ! Tu l’as fait exprès, avoue ! Juste pour m’emmerder ! »
Son visage rougi s’avance vers elle et sa bouche s’approche tout contre son nez tandis qu’il lui lance un regard noir de colère. Son haleine empeste et sa voix est pâteuse, hachurée par l’excès d’alcool. Sans un mot, elle soutient fermement son regard, ce qui semble le rendre encore plus furieux. Il la soulève alors brutalement de son lit et la plaque

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