Enfants du chaos
269 pages
Français

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Enfants du chaos , livre ebook

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Description

Is ont des yeux mais ils ne voient pas.


Lors de l’enterrement de Zoé, Sylvestre se promet de retrouver son assassin. Convaincu qu’elle ne s’est pas suicidée comme la police le prétend, il se lance dans une enquête aussi vertigineuse que dangereuse pour découvrir la vérité.


Mais il devient vite le pion d’une gigantesque partie d’échecs dont il ignore les règles et les joueurs. Les premiers indices vont le conduire dans les entrailles du Quartier Nord, un des lieux les plus redoutés de Sapir, la capitale de la Cranfe. C’est là que Zoé a croisé le chemin d’une communauté religieuse bien spéciale, les Delcaniens...


Happé dès les premières lignes dans le tourbillon d’un monde dur et violent, accompagné d’une plume envoûtante et efficace, laissez-vous tomber dans les sphères, plus sombres les unes que les autres, d’une société rongée par son passé.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 14 janvier 2021
Nombre de lectures 0
EAN13 9782381532912
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0090€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Enfantsdu chaos
La SAS 2C4L —NOMBRE7, ainsi que tous les prestataires de production participant àla réalisation de cet ouvrage ne sauraient être tenuspour responsables de quelque manière que ce soit, du contenuen général, de la portée du contenu du texte, nide la teneur de certains propos en particulier, contenus dans cetouvrage ni dans quelque ouvrage qu'ils produisent à la demandeet pour le compte d'un auteur ou d'un éditeur tiers, qui enendosse la pleine et entière responsabilité.
ArthurVersen


Enfantsdu chaos
Merci àl'artiste ERD pour ses superbes illustrations en couverture de cetouvrage !
N'hésitez pas àconsulter ses travaux sur son compte Instagram @_erd._ !


Merci à mafamille pour son soutien.
Merci à Martinpour son aide et ces éternelles discussions nocturnes qui ontnourri mon désir d'écrire.
Merci à Baptistepour sa relecture attentive et ses commentaires toujours pertinents.
Et enfin et surtout,merci à Chloé sans qui je n'aurais jamais étécapable d'écrire ce livre.
1
Sylvestre ouvrit lesyeux. La blancheur du mur d’en face lui flanqua une gicléede lumière dans la gueule. Aveugle le temps de cligner cinq ousix fois des yeux pour que les serpents vert fluo disparaissent de savue. Il tourna la tête à droite, puis à gauche.Même flash blanchâtre dans la rétine. Sympa commecadre.
C’étaitquoi le cadre d’ailleurs ? Un lit pour commencer. Il étaitallongé dedans, recouvert d’un léger drap. Letissu était blanc lui aussi, pour changer. En fait, tout étaitblanc. Murs, lits, draps… Et sa blouse aussi. Une espècede linceul percé de trois trous pour qu’il y fourre satête et ses bras. Il bougea ses mains sans trop de difficultés.Un peu engourdies quand même. Les jambes répondaientaussi. Ses doigts de pied se tortillaient comme des vers qui sortentleur tête de terre.
Aucune pendule au mur.Aucun indice sur la date, le jour, le mois. Il remarqua qu’iln’y avait pas de fenêtre. Les murs avaient donc eux-mêmesdécidé de balancer du flash lumineux sans l’aidedu soleil. Une chambre hors du temps. Hors de l’espace. Hors detout. Après tout ce qu’il avait vu ces derniers mois, çane le choquait pas vraiment. Il n’était plus à çaprès. Peut-être était-il sous médocs ?Ça aurait expliqué ses sensations. Il jeta un œilà son avant-bras. Une perfusion était plantéededans. Étrange, il aurait juré qu’elle n’étaitpas là tout à l’heure. La machine qui luiinjectait les goulets était à sa droite. Des goulets dequoi ? Bonne question.
Trop de questions, pasde réponse. Il s’agissait d’aller voir ce qu’ilfoutait là. Il arracha sa perf’ d’un coup sec,puis se leva avec lenteur. Les premiers contacts entre ses pieds etle sol le firent tanguer. Il s’agrippa contre la machine etparvint finalement à se tenir droit sur ses deux poteaux.Depuis combien de temps n’avait-il pas marché ? Siça se trouve, sa léthargie s’était étaléesur des mois. Parce que dans ses derniers souvenirs, c’étaitune autre limonade. Ses souvenirs. Où étaient lesautres ? Que s’était-il passé après…Bordel, il devait se dépêcher. Il se hâta àson rythme de papy. Puis il posa la main sur la porte.
2
Bien plus tôtdans le temps.
Mercredi 14 octobre,15h.

Sylvestre étaiten retrait, à quelques dizaines de mètres de l’église.Il avait enfilé sa tunique noire. Comme tout le monde. Vasavoir pourquoi le noir c’est pour les morts. Peut-êtreque ça permet à tous ces cons qui ne se voient jamaisde se reconnaître. Un tas obscur qui se forme tous les cinq oudix ans à chaque fois que quelqu’un clamse. Pour sedisloquer ensuite le temps d’attendre le prochain élu.Un heureux élu d’ailleurs. De joyeuses funéraillesà vous.
Elle n’étaitpas encore là. Tout ce qu’il voyait, c’étaientces gens qui fourmillaient sur la pelouse. Ils étaient venusen nombre. Surprenant puisque Zoé était partie depuislongtemps de ce bled paumé de Millevomble. Mais c’estvrai qu’elle était restée vivre ici quelquesannées après son bac tout en étudiant àSapir, la capitale de Cranfe. Pas mal de gens devaient la connaître.Anciens amis d’école perdus de vue mais encore embourbésdans le coin, parents de ces amis, amis de ces parents, amis de lamère de Zoé… Bref beaucoup de brouhaha quidonnait à tout ce monde l’occasion de s’occuper.Bien deux ou trois cents personnes, sans compter les éluslocaux. Le maire, Frank Barton, avec sa famille, à serrer despaluches en veux-tu en voilà. Toujours dans les bons coupscelui-là. Un mort, ça fournit du vote en stock.
Sylvestre les imaginaitdéjà tous en train de s’affairer autour de madameCerfuli. Le plus important était de se montrer. Vous avez vu,je suis venu à l’enterrement, je suis quelqu’un debien. Comme si elle en avait quelque chose à foutre àcet instant. Le pire restait la présentation officielle descondoléances à la fin de la cérémonie,devant l’église. C’était la chenille àla sortie du bâtiment, manquait plus que la musique. Chacunattendait patiemment de réconforter la famille. Enfinréconforter, c’était un bien grand mot. Disonsplutôt qu’ils enchaînaient les tentativesmaladroites. Viendrait ensuite le convoi vers le cimetièrepour mettre en terre le corps de Zoé. Il savait que sa mèrene brûlerait pas son corps. Trop dur de voir sa fille finir encendrier.
Il se mêla un peuà la foule avant que le bal lugubre ne démarre.Probablement qu’en ce moment le convoi funéraire étaiten chemin après que madame Cerfuli eut passé sesderniers instants devant le corps de Zoé. Une façon dedire au revoir à la sauce masochiste. Entrevue avec le corpsau funérarium pour se mettre dans le rouge émotionnel,puis cérémonie religieuse ponctuée de chantssolennels à faire pleurer des statues, et enfin mise au fourou en terre du cadavre dans les derniers sanglots. On passait lesproches dans un rouleau compresseur morbide de quatre heures. Àla sortie, ils n’avaient même plus de quoi pleurertellement ils avaient été pressés comme descitrons.
Sylvestre fit quelquespas en direction d’un policier. Facilement reconnaissable àson uniforme. Les mains arrimées à la ceinture, ilbombait presque le torse. Ça ne suffisait pas à masquerson ventre bedonnant, tout juste soutenu par la lanière decuir. Quelques cheveux autour du crâne, et sur le dessus, unepage vierge un peu tachée. Il essayait de prendre un aireffacé, tout en gardant son sérieux. Le type qui seveut caméléon en étant un bœuf au milieude la place.
Sylvestre se posta àcôté de lui, regardant au loin. Faire cracher quelquesinfos sur l’enquête à cet éléphantne serait pas compliqué.
Il est parfois difficile decomprendre pourquoi des personnes si jeunes perdent la vie si tôt,lança Sylvestre pour entamer la conversation.
Surpris, le gars tournala tête pour être sûr que cette phrase lui étaitadressée.
Ça fait bien longtemps quej’ai arrêté d’essayer de comprendrel’injustice de la vie, répondit-il sur un ton de vieuxbriscard. Dans ces moments, il faut simplement être làpour ceux qui en ont besoin. Et vous êtes ?
Ludovic Monville, un vieil ami dela défunte.
Carl Pousson, chef du commissariatde Millevomble, rétorqua-t-il en lui serrant fièrementla main. D’où la connaissiez-vous ?
C’était une amie delongue date que j’ai rencontrée à Sapir. Etvous, vous la connaissiez ?
Non, pas vraiment. D’aprèsce que je sais, elle avait quitté la ville depuis un certaintemps et ne revenait pas souvent. Les seules fois où elleétait ici, c’était pour rendre visite àsa mère. Mais ce type de disparition est rare dans une sipetite ville, d’où la venue de beaucoup de gensaujourd’hui. Savez-vous si elle avait beaucoup de liens avecsa famille ?
Je ne l’avais pas vue depuisun moment, mais elle était surtout proche de sa mère.
Elle avait aussi un frèrequi s’est évaporé il y a des années, maisles gens n’aiment pas trop en parler ou ont préféréoublier.
Ah oui ?
Peu de gens le savent, d’aprèsmes recherches attentives.
D’aprèsmes recherches attentives. Le genre de gars qui essaie d’établirdes combinaisons étranges de mots pour se démarquer.
Mais on ne l’a jamaischerché parce qu’elle a dit à l'époquequ’il n’avait pas disparu, mais qu’il étaitsimplement par

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