Essai sur la répartition des richesses et sur la tendance à une moindre inégalité des conditions
254 pages
Français

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Essai sur la répartition des richesses et sur la tendance à une moindre inégalité des conditions , livre ebook

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Description

Extrait : "On parle beaucoup depuis quelque temps de ce que l'on est convenu d'appeler la question sociale. Nombre de personnes proposent ce qu'elles croient des solutions. Parmi les esprits les moins doués d'imagination et les plus sceptiques, il n'en est guère qui ne disent qu'Il y a quelque chose à faire."

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Nombre de lectures 32
EAN13 9782335033205
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0006€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

EAN : 9782335033205

 
©Ligaran 2015

Préface
On parle beaucoup depuis quelque temps de ce que l’on est convenu d’appeler la question sociale . Nombre de personnes proposent ce qu’elles croient des solutions. Parmi les esprits les moins doués d’imagination et les plus sceptiques, il n’en est guère qui ne disent qu’« Il y a quelque chose à faire. »
Le mot de socialisme redevient à la mode et l’on s’en effraye moins. Les variétés de socialistes abondent : les socialistes anarchistes, les socialistes progressifs ou opportunistes, les socialistes de la chaire ou économistes socialisants, les socialistes chrétiens, etc.
Tout ce monde paraît convaincu que, d’après les seules lois naturelles, la répartition des richesses s’opère très mal, très peu équitablement dans les sociétés modernes. « Les riches deviennent chaque jour plus riches, écrit-on, et les pauvres chaque jour plus pauvres. » L’industrie crée le paupérisme ; l’abus de la concurrence aboutit au triomphe exclusif du fort, à l’accaparement des fortunes par la haute finance, la haute industrie, le haut commerce.
Tous ces griefs nous préoccupaient. Ils nous ont porté depuis plusieurs années à étudier, scientifiquement et expérimentalement, les lois qui président à la répartition des richesses dans la société moderne et l’effet naturel de ces lois.
Nous soumettons au lecteur le résultat de nos observations.
Ce livre est à la fois un livre de doctrine et, dans une certaine mesure, un livre de circonstance.
Au point de vue théorique, nous sommes arrivé à la conclusion que presque toutes les doctrines acceptées en économie politique sur la distribution des richesses sont à refaire, ou du moins à rectifier.
La célèbre loi de Ricardo sur la rente de la terre n’a aucune application au temps présent, et avec cette loi tombe le corollaire qu’en avait tiré Proudhon : « la propriété, c’est le vol. »
La loi plus célèbre encore de Malthus sur la population ne trouve guère plus d’application dans un monde à moitié inhabité, où la circulation des personnes et des produits devient de plus en plus facile, de moins en moins coûteuse, et où la production des subsistances s’accroît au point que le prix des denrées principales a beaucoup plus de tendance à s’avilir qu’à s’élever.
L’image classique de Turgot sur le taux de l’intérêt est ou erronée ou incomplète.
Les réflexions d’Adam Smith, de Turgot, de Ricardo, de Stuart Mill sur le salaire naturel , sur le fonds des salaires , sur la puissance réciproque des patrons et des ouvriers, ne méritent aucune créance, et sont démentis par tous les faits de la civilisation contemporaine.
La « célèbre loi d’airain », qui a servi de thème habituel aux discours du socialiste allemand Lassalle, n’a jamais eu d’existence que dans l’imagination de Lassalle et dans celle de Ricardo ou de Stuart Mill.
Bref, presque tout ce que l’école économique classique a écrit sur la répartition des richesses, quand on le soumet à un contrôle attentif, s’évanouit.
La critique de ces doctrines erronées forme la première partie de ce livre.
Les préjugés répandus parmi les gens du monde ou les publicistes contemporains sur la répartition actuelle des revenus dans les sociétés civilisées ne sont pas moins nombreux et moins faciles à dissiper.
L’écart entre les fortunes et surtout entre les revenus est moindre qu’on ne le pense, et cet écart va en s’amoindrissant.
Le paupérisme diminue, au lieu d’augmenter.
Nous sortons de ce que j’ai appelé « la période chaotique de la grande industrie », période de transformation, d’agitation, de souffrances, de tâtonnements. Sismondi, Villermé, Blanqui l’aîné ont été à bon droit effrayés de tous les maux que comportait cet âge de transition. Ces maux sont de nature temporaire : s’ils n’ont pas encore tous disparu, ils sont en train de disparaître.
La société moderne reprend sa marche vers un état qui sera caractérisé par une beaucoup moins grande inégalité des conditions.
La question sociale, en tant qu’elle est résoluble, se résoudra d’elle-même, graduellement, par l’action continue des grandes causes économiques qui sont depuis quelques années en travail.
Toute action révolutionnaire de l’État pour hâter ce mouvement ne saurait que l’entraver et le retarder.
Voilà la conclusion qui découle de ce livre. Nous avons rassemblé et soumis au lecteur un assez grand nombre de faits et d’observations pour qu’il puisse juger lui-même de la vérité de nos assertions.

P.L.-B.
Novembre 1880.
Introduction

De la division de la science économique en quatre parties. – La répartition des richesses a été jusqu’ici moins étudiée que les autres branches de la science.
Le pessimisme économique et le socialisme. – Préjugés scientifiques et préjugés populaires à l’égard de la répartition des richesses. – Les trois genres de socialisme. – Critiques qu’ils adressent aux économistes à propos des machines, de la division du travail, de l’association, de la concurrence. – Ce que l’on appelle 16 Sysiphisme . – Objection de Mgr de Ketteler à la liberté commerciale : elle amènerait le triomphe de la nation ayant les salaires les plus bas. – Réponse à cette objection.
Les théories de Malthus, de Ricardo, de Turgot et de Stuart Mill sur la population, la rente de la terre et le salaire. – Ces trois théories n’ont pas un caractère scientifique ; elles ne contiennent que des vérités contingentes et passagères, propres à certains temps et à certains pays.
Réfutation de la doctrine de Malthus par un apologue. – La concurrence des pays neufs, la baisse du fret maritime et la loi de Ricardo. – Le « salaire naturel la « loi d’airain » de Lassalle ; Réfutation de cette théorie et du principe de Turgot.
Définition de la civilisation. – Du préjugé que les riches deviennent chaque jour plus riches et les pauvres chaque jour plus pauvres. – Définition des principaux besoins de l’homme. – Comparaison des salaires soit en argent, soit ramenés au prix du blé, dans les trois derniers siècles. – De l’accroissement de toutes les consommations par tête. – De l’amélioration du logement de l’ouvrier. – D’un progrès plus grand encore dans le vêtement et dans l’ameublement ; démonstration par le mouvement des prix depuis cinquante ans. – Du développement des garanties qu’a l’ouvrier contre la maladie, le chômage, la misère. – L’action des sociétés de secours mutuels et des caisses d’épargne. – Critiques de Proudhon relativement aux caisses d’épargne ; réponse.
Accroissement des loisirs de l’ouvrier. – Diminution progressive de la journée de travail.
Théorie de Lassalle sur le critérium de la situation de la population ouvrière. – Réfutation de cette théorie.
Du mouvement général vers une moindre inégalité des conditions.
On divise, d’ordinaire, la science économique en quatre parties distinctes, quatre provinces, pour employer le langage de l’école. La première concerne exclusivement la production des richesses : on y recherche les lois générales qui, en dehors de tout procédé technique, donnent au travail de l’homme vivant en société le maximum d’efficacité. Parmi les phénomènes les plus importants qu’embrasse cet ordre d’études, on peut signaler la nature et le rôle du capital, la division du travail, la liberté industrielle, la concentration des ateliers, l’emploi des machines, la concurrence. Les premiers économistes, Adam Smith, Jean-Baptiste Say et leurs successeurs ont excellé dans cette fraction du domaine de leur science, ils l’ont pour ainsi dire épuisée, n’y laissant après eux aucune vérité importante à découvrir. La seconde partie de la science comprend la circulation des richesses ; elle traite des lois générales qui règlent l’échange, la monnaie, les banques, le crédit. Sur ces sujets les travaux ont été innombrables ; les doctrines, cependant, sont moins fixes et moins certaines ; il y a place à des efforts utiles et à des vues nouvelles. Après ces deux catégories de phénomènes la science économique doit étudier la distribution ou, plus exactement, la répartition des richesses, ce qui diffère beaucoup de leur circulation : il s’agit de se rendre compte de la part qui doit revenir en stricte justice et de celle qui échoit en réalité aux divers facteurs de la production, aux hommes qui détiennent le sol en conformité avec nos lois civiles, à ceux qui possèdent les instruments de travail, aux hommes qui ont la conception et la direction des entreprises, à ceux enfi

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