Et si, nous nous retrouvions
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Description

Meurtrie dans son âme et dans son corps, Mélancholia partira à la recherche d’elle-même. Elle saura se laisser guider et faire confiance à ceux qui lui tendront la main, en apprenant à se reconstruire, s’aimer et se faire confiance pour aller jusqu’au bout de ses choix. Qu’importe la route à suivre et les difficultés rencontrées sur son chemin, son obstination et son courage la mèneront vers un autre univers, où elle pourra se retrouver et comprendre qui elle est vraiment. La découverte de son passé lui ouvrira enfin les portes de l’avenir...


Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 19 mai 2023
Nombre de lectures 0
EAN13 9782383515012
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0067€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
La SAS 2C4L — NOMBRE7, ainsi que tous les prestataires de production participant à la réalisation de cet ouvrage ne sauraient être tenus pour responsables de quelque manière que ce soit, du contenu en général, de la portée du contenu du texte, ni de la teneur de certains propos en particulier, contenus dans cet ouvrage ni dans quelque ouvrage qu’ils produisent à la demande et pour le compte d’un auteur ou d’un éditeur tiers, qui en endosse la pleine et entière responsabilité.
Prologue
— Je t’en prie maman, laisse-moi y aller !
— Je t’ai dit non et c’est mon dernier mot !
Au-dehors, le vent soufflait et secouait les arbres du jardin, agitant leurs branches avec frénésie. Son sifflement s’immisçait entre les interstices des volets bleus du salon et se heurtait aux fenêtres closes. À l’intérieur de la pièce, trois personnes se dévisageaient, attendant visiblement qu’une décision soit prise. Gérard avait toujours un air dubitatif devant ce genre de situation. Il regardait tour à tour sa femme et sa fille s’affronter dans ce duel devenu muet. Soudain, les deux visages se tournèrent vers lui en un seul mouvement, ce qui le mit mal à l’aise. Le regard suppliant et larmoyant de l’adolescente se mêlait à celui de sa femme, qui lui ordonnait en silence d’intervenir en sa faveur et ainsi montrer son autorité. Son autorité ! Parlons-en… Il veillait surtout à être en accord avec toutes les deux pour éviter les conflits qu’il ne savait gérer. Il ne souhaitait pas faire face à sa fille qui ne manquerait pas d’avoir des arguments infaillibles ni à son épouse, dont il désirait esquiver les excès de colère pour lesquels elle excellait. Il savait d’avance que cela le terroriserait, au point de s’en rendre malade. De toute façon, quoi qu’il dise en ce qui concernait son enfant, sa conjointe le reprendrait juste par esprit de contradiction. Elle voulait toujours avoir le dernier mot, avoir raison et pour cela elle n’hésitait pas à l’écraser et le mettre à terre. Il avait compris depuis des années qu’aller dans son sens était le prix à payer pour avoir un peu de paix dans son foyer. Il perçut l’agacement de son épouse quand elle croisa les bras d’un geste brusque sur sa poitrine tout en soufflant. Cela le sortit de ses pensées et l’obligea à s’exprimer, pour clore cette dispute, qui durait depuis déjà trop longtemps… Il voulait juste qu’elles le laissent tranquille pour qu’il puisse retourner à son activité… enfin… s’enfermer dans son garage et bricoler loin d’elles, était plus approprié.
— Mélancholia, écoute ta mère.
Cette dernière le fusilla du regard avant de virevolter et quitter le salon en courant pour rejoindre sa chambre. La porte qu’elle claqua fit trembler les cloisons qui frémirent en retenant leur souffle.
— J’ai bien cru que tu allais céder à ses caprices ! Tu aurais pu te montrer plus ferme ! Tu aurais pu…
Sans demander son reste, il tourna les talons et partit, laissant les mots rebondir sur son dos rond. Son attitude accentua l’agacement de Louise qui lui criait tous les reproches imaginables, ce qui n’en finissait pas ! Il se retint pour ne pas courir jusqu’à la porte d’entrée pour sortir à l’air libre et se réfugier dans son antre.
Depuis la naissance de Mélancholia, Louise était en adoration devant sa fille avec qui elle entretenait une relation fusionnelle exacerbée. Dès lors, Gérard n’avait jamais su trouver sa place ni compris le rôle qu’il devait tenir au sein de sa famille. Chaque fois qu’il prenait son bébé dans les bras, sa femme le lui arrachait en le fusillant du regard. Tout ce qu’il faisait était systématiquement critiqué, à tel point qu’au fil des années il s’était détaché et éloigné de ce binôme. Aujourd’hui, il avait appris l’art de s’éclipser et de se faire oublier pour fuir le courroux de celle qu’il avait épousée dix-neuf ans plus tôt. Cette attitude sembla ravir sa femme qui prit avec allégresse les rênes pour mener d’une main ferme l’existence de sa fille, l’obligeant ainsi à suivre ses directives, l’enfermant dans une bulle d’incapacité à faire ses propres choix… Jusqu’à ce jour.
Personne n’avait imaginé que cette dernière rencontrerait la personne qui l’amènerait à ouvrir les yeux et à se rebeller. Cela arriva si rapidement que Louise en eut le souffle coupé et pour la première fois elle se rendit compte que son emprise s’amenuisait de jour en jour. Tout débuta pendant la dernière année de Mélancholia au Lycée. Elle avait fini par vaincre sa timidité et créer des liens amicaux avec les jeunes qu’elle côtoyait. Elle s’était étonnée de les entendre raconter leurs aventures avec l’accord de leurs parents et, par la suite, de pouvoir les partager avec eux… Petit à petit, elle réalisa qu’il lui manquait quelque chose d’important dans sa vie… Une forme de liberté ! Elle prit conscience qu’elle ne faisait rien sans sa mère, ne prenait aucune décision, attendant bien sagement les ordres et les directives comme un pantin sans idée, sans ambition et sans envie. Elle n’avait cessé dès lors de se comparer à ses amis et amies. En elle gronda et grandit lentement le son de la rébellion qui explosa et s’affirma avec le rapprochement de Paul dont elle tomba éperdument amoureuse. De son côté, Louise ne supportait pas de voir sa fille s’éloigner et s’intéresser à quelqu’un d’autre qu’elle. Elle refusait de rencontrer le jeune homme et s’arrangeait pour décourager sa progéniture de le fréquenter. Avec véhémence, elle décriait régulièrement tout ce qu’elle pouvait trouver de négatif contre la gent masculine. Mélancholia, dont le caractère s’affirmait davantage, arrivait à faire abstraction de tous ces mots qui, comme des ricochets, finissaient leur course loin d’elle sans la heurter. Se rendant compte que cela n’avait aucun impact sur son enfant, Louise prit d’autres mesures, qui l’amenèrent à menacer la famille du garçon en lui envoyant des lettres anonymes, accusant leur fils de tous les maux. Mais rien ne semblait y faire.
Agacée par ces échecs, sa colère longtemps réfrénée éclata un après-midi de printemps. Ce jour-là, Mélancholia était rentrée du lycée et avait trouvé sa mère assise sur la première marche au pied de la terrasse, un étrange sourire étirant ses lèvres. La jeune fille s’était arrêtée un instant pour la dévisager et lui avait demandé avec inquiétude si elle allait bien. Celle-ci n’avait pas changé d’attitude et sans un mot s’était redressée avant de s’engouffrer dans la maison. Mélancholia avait senti une boule se former dans sa gorge, comprenant que quelque chose lui échappait. Elle était entrée à son tour sur la pointe des pieds, ses sens en alerte. Louise sifflotait dans la cuisine, ce qui sidérait sa fille qui ne l’avait jamais entendue agir ainsi. Inquiète, elle avait gravi lentement l’escalier qui menait à sa chambre puis, la main sur la poignée de la porte, elle suspendit son geste devant le silence soudain. Elle avait reculé d’un pas en tendant l’oreille. Où diable se trouvait sa mère ? Haussant les épaules, elle avait franchi le seuil de la pièce d’un pas décidé. Le chaos qui s’offrit à ses yeux la foudroya sur place. Il lui sembla qu’une tornade était rentrée par la fenêtre ouverte pour balayer de son tourbillon géant tout ce qui se trouvait à l’intérieur. Médusée, Mélancholia laissa choir son sac à ses pieds dans un bruit sourd et avait fait quelques pas hésitants au milieu du capharnaüm. Tout n’était que débris. Les vêtements jonchaient le parquet et étaient déchirés, les pages des livres arrachées et éparpillées, les bibelots brisés, probablement projetés contre les murs ce qui expliquait les petits tas de faïence à leur base. Mélancholia s’était baissée pour ramasser le cadre qui retenait la photo de Paul et l’avait retournée. La main sur sa bouche étouffa le cri d’horreur qui s’apprêtait à franchir ses lèvres devant ce qu’elle venait de découvrir. Le visage de Paul n’existait plus… Il avait été remplacé par celui de sa mère. Le cœur de Mélancholia battait la chamade et l’image tremblait sous les soubresauts de son avant-bras. Incapable de réfléchir, une seule idée l’obsédait… trouver son père !
En faisant volte-face pour fuir cette pièce maudite, elle s’était heurtée violemment à sa mère qui se tenait derrière elle, figée comme un piquet de bois, le regard noir au milieu d’une figure vide d’expression. Louise lui avait attrapé et tordu l’oreille pour l’obliger à se mettre à genoux. Mélancholia, surprise de la force de cette dernière, avait hurlé de douleur et de peur.
— Mais qu’est-ce qui t’arrive ? … Maman… mais qu’est-ce que… tu as ? Tu me fais mal…
Louise s’était agenouillée auprès de sa fille et d’une voix doucereuse, lui avait chuchoté.
— Tu es à moi… À jamais.
Mélancholia, les yeux écarquillés de frayeur, ne reconnaissait pas sa mère. Même cette voix lui était étrangère. Qui était donc cette femme ? Puis subitement, elle avait senti le corps de son bourreau se relâcher avant de l’entendre chantonner en la berçant dans ses bras, comme un petit enfant. En pleurs, Mélancholia s’était laissée faire, impuissante et soumise. Seuls, les pas précipités de son père sur les marches de l’escalier, alerté par les cris, l’avaient rassurée.
Suite à cet épisode, Louise, contrainte par son mari et le médecin de famille, avait suivi une thérapie pour travailler sur le lien qu’elle entretenait avec sa fille. Mélancholia avait été étonnée que sa mère accepte facilement cette décision et surtout sans montrer la moindre opposition. Depuis ce jour-là, elle se méfiait d’elle. Traumatisée par cet évènement, elle sursautait violemment, dès qu’elle sentait quelqu’un derrière elle ou lorsqu’elle était prise de surprise. Paul durant cette période l’avait soutenue du mieux qu’il pouvait et lui témoignait douceur et patience, ce qui les rapprocha d’autant plus.
Ce fameux jour dans le salon, Paul avait été encore une fois le sujet de dispute entre Mélancholia et sa mère qui s’opposait à ce que sa fille le retrouve le soir même. Après le départ de son mari, une fois le

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