Cahiers Albert Cohen N°24
56 pages
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Cahiers Albert Cohen N°24 , livre ebook

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Description

Si la notoriété d'Albert Cohen repose sur ses romans et ses essais autobiographiques, l'inspiration éclectique de ses débuts littéraires a souvent été remarquée. Deux de ses pièces - l'une, inachevée : « La Farce juive », l'autre, Ezéchiel, au destin mouvementé - révèlent cet auteur l'émergence précoce (entre 1925 et 1930) d'une tentation théâtrale.
Présent dans la genèse de l'oeuvre, le théâtre offre également aux fictions des modèles de représentation : comment décors, personnages et scènes contribuent-ils à théâtraliser les romans ? La prégnance de la référence au théâtre n'exhibe-t-elle pas paradoxalement la défiance du romancier à l'égard de tout ce qui se donne comme représentation ? Comment la théâtralisation permet-elle dès lors de mettre à distance la comédie humaine ? Quelles perspectives les jeux spéculaires auxquels se livre l'écrivain dans ses essais ouvrent-ils pour saisir la complexité d'un imaginaire dramatique ?
Ce nouveau dossier des Cahiers Albert Cohen rassemble cinq études sur les enjeux de la théâtralité dans l'oeuvre et trois entretiens avec des metteurs en scène et des comédiens (Cédric Jonchière, Jean-Charles Pierrisnard et Valeria Daffara, Anne Quesemand) qui ont récemment porté l'oeuvre d'Albert Cohen à la scène.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 10 février 2021
Nombre de lectures 0
EAN13 9782304044911
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Cahiers Albert Cohen
Théâtralité d’Albert Cohen
Textes réunis et présentés par Catherine Milkovitch-Rioux
N°24, 2014
Éditions Le Manuscrit Paris


© Éditions Le Manuscrit, 2015
© Photographie Xavier Curtat / Compagnie Lunâme
EAN : 9782304044904 (livre imprimé)
EAN : 9782304044911 (livre numérique)


Titres déjà parus aux éditions Le Manuscrit
Cahiers Albert Cohen n°8, Lectures de Belle du Seigneur
Cahiers Albert Cohen n°13, Visages d’Albert Cohen
Cahiers Albert Cohen n°15, Ô vous frères humai ns
Cahiers Albert Cohen n°16, Ecriture et identité : Hommages à Norman David Thau
Cahiers Albert Cohen n°17, Albert Cohen et la modernité littéraire
Cahiers Albert Cohen n°18, Animal et animalité dans l’œuvre d’Albert Cohen
Cahiers Albert Cohen n°19, Cohen « humorialiste » : Hommages à Judith Kauffmann
Cahiers Albert Cohen n°20, La folie dans l’œuvre d’Albert Cohen
Cahiers Albert Cohen n°21, Figures de l’étranger
Cahiers Albert Cohen n°22, Retour sur Mangeclous
Cahiers Albert Cohen n°23, La géographie imaginaire d’Albert Cohen


Avant-propos
Catherine MILKOVITCH-RIOUX
Si la notoriété d’Albert Cohen repose essentiellement sur les romans et les essais qui émaillent cinquante années de création, l’inspiration éclectique des premières expériences littéraires a souvent été remarquée : d’abord poétique avec Paroles Juives en 1921, cinémato-graphique et avant-gardiste avec Projections ou Après minuit à Genève et « Mort de Charlot » en 1922-1923, elle se tourne très tôt vers le théâtre. Entre 1925 et 1930, les pièces, parfois inachevées – La Farce juive , en 1925, Ezéchiel , entre 1927 et 1930 pour la première version – révèlent chez cet auteur l’émergence précoce d’une tentation du théâtre qui sera portée jusqu’à la scène de la Comédie Française.
Présent dans la genèse de l’œuvre, le théâtre offre également aux fictions des modèles de représentation : comment décors, personnages et scènes contribuent-ils à théâtraliser les romans ? La prégnance de la référence au théâtre n’exhibe-t-elle pas paradoxalement la défiance du romancier à l’égard de tout ce qui se donne comme représentation ? Comment la théâtralisation permet-elle dès lors de mettre à distance la comédie humaine ? Voir, être vu participe d’un dispositif spéculaire éminemment théâtral qu’Albert Cohen, deus ex machina , a minutieusement affiché et démonté dans son œuvre. Quelles perspectives les jeux spéculaires auxquels se livre l’écrivain dans ses essais ouvrent-ils pour saisir la complexité d’un imaginaire dramatique ?
Ce nouveau numéro des Cahiers rassemble les études proposées lors de la journée d’étude organisée à Clermont-Ferrand par l’Atelier Albert Cohen et l’équipe d’accueil du Centre de recherche sur les littératures et la sociopoétique (CELIS – EA 1002 /Université Blaise Pascal) 1 . Dans leur variété, ces articles montrent la richesse des questions ouvertes par la théâtralité, définie par Roland Barthes comme « épaisseur de signes ». S’intéressant à la vocation dramatique précoce de Cohen, Alain Schaffner réhabilite des pièces « en lambeaux » où il décèle les prémices de thèmes et de personnages qui traverseront l’œuvre. Explorant le caractère shakespearien et la dramaturgie baroque des romans, Michel Lioure scrute la multiplicité des dialogues et des références à la gestuelle et dévoile une mise en scène propre au « théâtre du livre ». Un éclairage spécifique est porté sur des motifs récurrents et des scènes particulières du roman : Claudine Nacache Ruimi souligne les dimensions vaudevillesque et métathéâtrale des scènes romanesques de table, ces « massacres à coups d’éclats de rire » ; dans Belle du Seigneur , Géraldine Dolléans démonte minutieusement la dramaturgie burlesque – également vaudevillesque – de la scène mondaine à l’aune de l’intertexte proustien. La contribution de Marina Davies sort du texte cohénien pour observer le jeu de l’entretien journalistique, la distribution des rôles d’acteur, de metteur en scène et de spectateur, les schémas interprétatifs liant en particulier orientalité, méditer-ranéité et judéité de manière indifférenciée.
Ce penchant manifeste de Cohen pour le théâtre dans toutes ses dimensions n’est sans doute pas étranger à la fascination durable que sa création exerce, par un juste retour des choses, sur le monde de la scène. Ézechiel fut porté à la scène dans ses différentes versions : le 1 er avril 1931, eut lieu au théâtre de l’Odéon une première représentation, avec Antoine Balpêtré et Samson Fainsilber, qui reçut de la critique et du public un accueil favorable. La pièce, présentée au comité de lecture de la Comédie-Française le 15 janvier 1932, fut admise à l’unanimité. La Comédie-Française donna en mai et juin 1933 dix représentations, après une répétition générale houleuse où l’auteur fut accusé d’avoir écrit... une pièce antisémite, à la suite de laquelle le texte fut expurgé 2 . L’interprétation de Denis d’Inès et René Alexandre est mise en cause, alors que le contexte politique allemand aggrave les difficultés de réception du texte 3 . En 1956, les éditions Gallimard publient une troisième version du texte, et Albert Cohen autorise la Comédie des Champs-Élysées à la représenter, avant de renoncer au projet face à des réactions hostiles à la publication du texte 4 . Ces déconvenues jouèrent sans doute un rôle dans l’abandon ultérieur par Cohen du genre dramatique.
Ce n’est qu’en octobre 1985, quatre ans après la disparition de l’écrivain, que la version définitive d’ Ézéchiel est représentée dans une mise en scène de Michel Touraille, directeur artistique du Théâtre quotidien de Montpellier, avec Robert Florent dans le rôle d’Ézéchiel et Charles Caunant dans celui de Jérémie 5 . La postérité posthume de l’œuvre cohénienne à la scène est éclatante, tant les adaptations contem-poraines des romans et essais sont légion : en 1986, Michel Touraille porte sur la scène du Petit Odéon-Théâtre de l’Europe, avec Ézéchiel , un montage d’extraits du Livre de ma mère , Mangeclous , Les Valeureux et Belle du Seigneur dont il écrit les textes d’articulation. Jean-Louis Hourdin se lance à son tour dans un montage de textes en 1989 à Marseille, avec sa création Le Monde d’Albert Cohen , suivie de Des Babouins et des hommes au Théâtre Vidy à Lausanne en 1991, et du Livre de ma mère en 2002 6 . En 1999, Jacob Haggaï monte et joue Le Cours de séduction , d’après Les Valeureux, à la Cave Poésie à Toulouse puis, depuis 2010, à Théâtre Hall à Castelnaudary. En 2007, Jean-Claude Fall et Renaud Marie Leblanc adaptent Belle du Seigneur au théâtre des treize vents, avec la comédienne Roxane Borgna dans le rôle d’Ariane (dans sa baignoire) 7 , et Aurore Prieto propose de la même œuvre une autre adaptation au théâtre du Lucernaire à Paris. En 2010, Anne Danais endosse le rôle de Mariette au théâtre du Petit-Montparnasse dans une mise en scène d’Anne Quesemand 8 . Serge Martin et le Théâtre Écart donnent Mangeclous d’après Albert Cohen au Théâtre en Cavale à Genève en 2013, alors que la Compagnie Lunâme monte Solal, un cri d’amour , extraits de Belle du Seigneur d’Albert Cohen au théâtre de la Vieille Grille avant de le proposer au Festival d’Avignon en 2014 9 . La même année, Louis Arène, jeune pensionnaire de la Comédie Française, lit Albert Cohen au théâtre du Vieux-Colombier 10 . Alain Timár met en scène Ô vous, frères humains au théâtre des Halles à Avignon à partir de mars 2014. Au théâtre du Chêne noir, également dans la programmation off du festival d’Avignon, Gérard Gelas met en scène une lecture du Livre de ma mère par Patrick Timsit, première étape d’une création prévue en 2015. Cédric Jonchi

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