Cultures courtoises en mouvement
365 pages
Français

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Description

Les études regroupées dans cet ouvrage offrent une sélection de contributions parmi les plus représentatives proposées au XIIIe congrès de la Société internationale de littérature courtoise qui s’est tenu à Montréal en 2010. Les axes de recherche reflètent les questions qui ont plus particulièrement occupé les médiévistes depuis la dernière décennie autour des problèmes de transmission et de diffusion, notamment par un retour à la spécifi cité de la « manuscriture » médiévale : la transmission et la réception de la courtoisie, la culture courtoise et le livre, etles langues de la courtoisie.Ces axes, qui ordonnent aussi la composition du présent livre, correspondent bien à quelques-uns des principaux mouvements critiques qui ont animé les études médiévales depuis le débat autour de la « nouvelle philologie » et de la « nouvelle codicologie ». Par ailleurs, l’étude des rapports entre la langue et la littérature du point de vue de l’histoire culturelle et non strictement de la philologie a offert l’un des points de rencontre les plus naturels pour le dialogue entre critiques littéraires, philologues et historiens.Isabelle Arseneau et Francis Gingras sont professeurs de littérature française du Moyen Âge, respectivement à l’Université McGill et à l’Université de Montréal.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 11 octobre 2011
Nombre de lectures 0
EAN13 9782760627109
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1100€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Société internationale de littérature courtoise. Congrès (13 e ῀ : 2010 ῀ : Montréal, Québec)
Cultures courtoises en mouvement
Textes présentés lors du XIII e congrès de la Société internationale de littérature courtoise tenu à la Grande bibliothèque, Montréal, du 25 au 31 juil. 2010. Comprend des réf. bibliogr. Textes en français et en anglais.
ISBN (papier) 978-2-7606-2272-2 ISBN (epub) 978-2-7606-2710-9 ISBN (pdf) 978-2-7606-2709-3
1. Littérature médiévale – Histoire et critique – Congrès. 2. Courtoisie dans la littérature – Congrès. 3. Courtoisie dans la culture populaire – Congrès. 4. Amour courtois dans la littérature – Congrès. I. Arseneau, Isabelle, 1977- . II. Gingras, Francis. III. Titre.
PN682.C6S62 2010 809’.9335430902 C2011-941658-1F
Dépôt légal ῀ : 3 e trimestre 2011 Bibliothèque et Archives nationales du Québec © Les Presses de l’Université de Montréal, 2011
Les Presses de l’Université de Montréal reconnaissent l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada pour leurs activités d’édition.
Les Presses de l’Université de Montréal remercient de leur soutien financier le Conseil des Arts du Canada et la Société de développement des entreprises culturelles du Québec (SODEC).
IMPRIMÉ AU CANADA EN SEPTEMBRE 2011
Cultures courtoises en mouvement
ISABELLE ARSENEAU Université McGill
FRANCIS GINGRAS Université de Montréal
Les études regroupées dans ce volume sont tirées des contributions au XIII e ῀ congrès de la Société internationale de littérature courtoise qui s’est tenu à la Grande Bibliothèque de Montréal (Bibliothèque et Archives nationales du Québec), du 25 au 31 ῀ juillet 2010. Le titre de la rencontre , Cultures courtoises en mouvement , voulait rendre compte à la fois de l’« ῀ instabilité fondamentale [1] ῀ » de cette littérature que l’on a dite mouvante et de l’actualité des nouvelles recherches sur la courtoisie, non seulement en littérature, mais plus généralement dans l’histoire de la culture. Les axes de réflexion proposés pour le congrès reflétaient en effet les questions qui ont plus particulièrement occupé les médiévistes depuis la dernière décennie, autour des problèmes de transmission et de diffusion, notamment par un retour à la spécificité de la « ῀ manuscriture ῀ » médiévale ῀ : (I) la transmission et la réception de la courtoisie ῀ ; (II) la culture courtoise et le livre et (III) les langues de la courtoisie. Ces axes, qui ordonnent aussi la composition du volume que nous présentons, correspondent bien à quelques-uns des principaux mouvements critiques qui ont animé les études médiévales depuis le débat autour de la « ῀ nouvelle philologie ῀ » et de la « ῀ nouvelle codicologie ῀ ». Par ailleurs, l’étude des rapports entre la langue et la littérature du point de vue de l’histoire culturelle et non strictement de la philologie offrait l’un des points de rencontre les plus naturels pour le dialogue entre critiques littéraires, philologues et historiens.
Le caractère porteur des sujets proposés se laisse appréhender dans la richesse des problématiques qu’ils ont suscitées, tant en termes de corpus que d’approches, fédérées cependant par la réflexion commune sur les problèmes de transmission, entendue au sens aussi bien codicologique que linguistique. Les grands thèmes retenus ont été illustrés par les conférences plénières de spécialistes dont les travaux ont marqué les études médiévales des dernières années ῀ : Keith Busby (University of Wisconsin-Madison), Maria Colombo-Timelli (Università degli Studi di Milano), Serge Lusignan (Université de Montréal) et Hans-Jochen Schiewer (Albert-Ludwigs Universität Freiburg).
Comme le montre Maria Colombo-Timelli dans la première partie de son article, le dépouillement des principaux répertoires lexicaux et phraséologiques ne fait ressortir aucune variation importante dans la définition de la « ῀ courtoisie ῀ » entre le XII e et le XV e ῀ siècle. L’examen approfondi d’une quinzaine de ῀ mises en prose du Moyen Âge tardif – reçues pour la plupart comme « ῀ romans ῀ » – et de l’une des rares productions romanesques originales ῀ de la même époque, Cleriadus et Meliadice , permet toutefois de mettre au jour les principales modulations de l’idéal courtois dans la littérature narrative de la fin du Moyen Âge. En effet, à côté des cas où il y a une atténuation sensible de la dimension courtoise au profit d’une attention plus marquée pour l’histoire, la politique et la religion, on retrouve toute une série de textes dans lesquels la courtoisie se décline selon trois modalités précises ῀ : la parole, l’écrit et le chant.
Dans les deux premiers contextes (mots parlés et mots écrits ), la courtoisie a des airs de simple convention et ne correspond plus qu’à une étiquette, une « ῀ politesse raffinée ῀ » qui règle les actions et les paroles des personnages (tant leurs échanges dialogués que les missives qu’ils s’envoient). Il existe aussi des œuvres dans lesquelles l’amour ne s’exprime que par une parole poétique chantée, vestige « ῀ d’un monde révolu ῀ » qui permet à la poésie courtoise de renouer avec la dimension musicale dont elle s’est depuis longtemps affranchie ( mots chantés ). Cette attitude nostalgique ne se vérifie cependant pas dans le long roman de Cleriadus et Meliadice , dont les sourires à l’égard de la courtoisie contrastent fortement avec ce que l’on remarque dans les réécritures de la cour de Bourgogne. L’axe de départ, « ῀ Transmission et réception de la courtoisie ῀ », a donc vite fait apparaître une attitude ironique, dont rend aussi compte la voie suivie par les auteurs des articles regroupés en tête du volume, dans une section dont le sous-titre, « ῀ Discours et contre-discours ῀ », dit bien qu’il existe une réception problématique – une problématisation – de la courtoisie, dès après l’essor de la littérature courtoise en France et, très vite, dans des domaines linguistiques variés (en moyen anglais, en géorgien et en italien, entre autres).
L’incursion hors des terres de la France d’oc et d’oïl se poursuit dans l’étude de Keith Busby. À partir de la conquête normande de l’Angleterre, il existe « ῀ en marge ῀ » du domaine français proprement dit ce que le chercheur choisit d’appeler une « ῀ francophonie médiévale ῀ », où circulent des livres courtois en français, type dont il fournit une définition volontairement large ῀ : un manuscrit qui contient des textes français considérés comme « ῀ courtois ῀ », soit du point de vue de leur poétique, soit de par le public qu’ils visent (un public « ῀ de cour ῀ »), soit enfin à travers leur attribution à une cour royale ou noble par des indications internes ou externes au manuscrit lui-même (dédicaces et marques de possesseur ou catalogues et testaments, par exemple). Si l’histoire de la circulation de la langue et de la littérature françaises en Angleterre, au Pays de Galles et en Italie est désormais bien connue et abondamment documentée, il n’en va pas de même pour les régions limitrophes que sont l’Irlande et les états croisés du Levant, auxquels l’auteur se propose de revenir en commentant les textes français qui y ont été produits (notamment La Geste des Engleis en Yrlande et Le Muraillement de New Ross hiberno-normands) ou « ῀ reproduits ῀ » ( L’Histoire d’Outremer et L’Histoire ancienne jusqu’à César , dont plusieurs exemplaires ont été recopiés à Acre, à la fin du XIII e ῀ siècle).
Keith Busby rappelle d’abord que sur les littoraux occidental et oriental de la Francophonie médiévale, la langue d’oïl coexiste certes avec le latin mais aussi avec l’irlandais et le moyen anglais, d’une part, et le grec, l’arabe, l’arménien et le copte, d’autre part, et qu’elle n’est donc qu’ un élément d’un plurilinguisme riche et complexe. S’intéressant tant à la poétique des œuvres mises en cause qu’aux conditions matérielles de leur production et de leur circulation, il parvient à montrer que la périphérie francophone connaît les mêmes types d’activités codicologiques que les autres domaines d’oïl et que la vie du « ῀ livre courtois ῀ » se définit, là aussi, par des mouvements incessants, qu’il s’agisse du transfert linguistique que suppose la traduction, des déplacements effectifs des artisans du livre, des voyages des commanditaires et des possesseurs ou des mouvements d’achats, de ventes et de legs. « ῀ Le voyage ῀ », conclut l’auteur, « ῀ même celui de la vie à la mort, prête un visage humain et contextuel à la mouvance et à la variance de nos textes ῀ ».
Enfin, c’est dans le champ des études sur la langue que se déploie le dernier volet de la réflexion, qui s’ouvre par la contribution de Serge Lusignan, qui se propose de détailler le rôle qu’a pu jouer la légende arthurienne dans l’exercice du pouvoir par les rois d’Angleterre et de France aux XIII e et XIV e ῀ siècles. Le dépouillement et le réexamen des bibliothèques royales fait ainsi apparaître que d’Édouard I er (1272-1307) à Richard II (1377-1399), Arthur sert à la construction de l’image du roi et à la justification de ses actions politiques. Pour donner sens à leur conduite des affaires du royaume, les rois anglais n’hésitent donc pas à s’en remettre aux romans du roi breton qui, sur le continent, se voient cependant préférer des ouvrages didactiques et savants en latin ou traduits du latin en français ῀ : « ῀ Édouard ῀ I er ou Édouard ῀ III ῀ », écrit Serge Lusignan, « ῀ faisaient la promotion de leur image de chevalier qu’ils espéraient hisser à la hauteur de celle de leur ancêtre, le roi Arthur, alors que Charles ῀ V affectionnait plutôt l’image du roi lisant qui le rapprochait des clercs, tel un nouveau Salomon ῀ ». Ces attitudes contrastantes à l’égard de la littérature courtoise (émulation et rejet) n’auront évidemment pas les mêmes conséquences sur l’évolution de la « ῀ langue des rois ῀ » de part et d’autre de la Manche ῀ : là où les efforts de traduction enc

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