Décenseurs ?
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Décenseurs ? , livre ebook

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Description

Ce livre est l'aboutissement d'une rencontre hasardeuse et fictive entre trois noms propres, trois géants qui ont subverti, au XIXe siècle, les axes majeurs de la civilisation. L'axe du moi et de la sexualité pas Sigmund Freud ; l'axe des conventions et de l'esthétique poétiques par Charles Baudelaire ; l'axe enfin des principes romanesques et de l'éthique par Gustave Flaubert.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 décembre 2007
Nombre de lectures 66
EAN13 9782296181953
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0141€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Décenseurs?Éditions PENTA
«Iln’yadepsychanalyse quedansson questionnement de
l’AutreScène. Leséditions PENTAseproposent d’interroger cettepsychanalyse
dite– à tort–«appliquée»(à tort car «iln’ yadepsychanalyse
appliquée quesur le divan », disait Lacan), en in vestissant sescadres
extérieurs quiluiinsufflent (aveclacliniqued ucabinet)ses plus
brillantes avancées:l’art,lalittérature,laphilosophie et lesphénomènes
de société. Loin de l’auto-engendrement stérilisant,lapsychanalyse à
venir se doit de se référerà ces autresdiscours quiexpriment les
‘malaises’ (Unbehage n,disait Freud) quibouleversent lesassisesde
l’homme moderneetdesescultures. »
©PentaEditions
ISBN:978-2-296-04089- 2
EAN:978229604089 2Sousladirectionde
CosimoTrono
Décenseurs ?
Freud,Baudelaire,Flaubert
PENTA
EditionsAvant-propos
De tousles thèmes, concepts, de toutes lesdécouvertes et
avancées de la psychanalyse au cours de ces dernièresannées, la
problématiquedeladécensure est l’une de cellesqui,àmon sens,
est la plusméconnue. La mieux àmême, pourtant, de rendre
comptedu malaisedansnotre culture, aussi bien quedel’avancée
delacure.
La presseécriteet audiovisuelle, la réflexion culturelle quela
mondialisation de la pensée réduit souvent à un conformisme
socialement correct, en empêchant l’émergence d’espaces de
découvertes singuliers, ont remisàl’avant-plan la question de la
censure. Telle la têtedeMéduse celle-ci ressurgit animée d’un
nouvel élan obscurantiste. L’affaire ditedes«caricatures»montre
bien l’animositéquis’emparedes nouveaux censeurs devant la
libertéd’expression qu’on croyaitun acquis protégé comme un
bien indissociable de l’Humanité. Au même titre queles Droitsde
l’Homme et du Citoyen, ou qu’un siteclassé patrimoine mondial
parl’UNESCO!Ornousdécouvrons, avec stupéfaction et la peur
quiaccompagne un danger vital, qu’il n’en est rien!Ilya un
retoursauvagedelacensure, voire même de l’auto-censure, qui
met notre existence d’êtresparlants, pensants, désirantsen péril.
Dangercomparable,surleplandel’identitésubjective,auxrisques
d’une destruction (par descauses écologiques, atomiques, ou
démographiques)denotresurviesurlaplanèteTerre !
Parailleurs, côtédivan, la psychanalyse aussi est dans la
tourmentedes occultantsde tout bord. Si cela n’est pasnouveau
(Freud lui-mêmeaété tancédefaiseurd’«immondices »)laguerre
fait rage (au sensfort du terme)au sein même de ceux qui voient
dans la psychanalyse l’imagedéforméeen leurmiroir. Citons ceux
de l’autre bord, neuro-scientistes, comportementalistes,
cognitivistes, pourquile Livre noirdela psychanalyse reste un
bon moyen de se rappeleraux années brunesqu’ilsincarnent.
Comme si la Shoah, dont la deuxième partiedel’ouvrage rendraDécenseurs ?
1largement compte, n’avait rien enseignéaux silenciateurs et
autodafeursprofessionnels !
eEn ce début de XXI siècle post-analytique, forceest de
constater quel’opposition «entre la civilisation et la sexualité »
2dont Freud faisait le principalobstacleau «bonheur » , n’est plus
de mise. La «bêtesauvage»quiperdrait « tout égard poursa
3propreespèce » si elle prévalait,afinalement perdu son épaisse
fourrure, ses crocset même ses longues griffesquilefaisaient
ressembler, dans l’imagerie freudienne (maispas seulement, voyez
ele mythe de Dr Jekyll et Mr Hyde)du début du XX siècle,à un
avatar de bonobo habillé de simpleslunettes. Insuffisantes, il faut
l’admettre, malgré l’acuité visuelle toujours mieux adaptée aux
exigences biologiques et naturalistes, pourdominer l’irruption
inquiétantedeses pulsions. L’être humain s’est ouvert, depuis la
fin de la deuxième guerre mondiale, au «continent noir»du
féminin (fondatricea étél’œuvre de Simone de Beauvoir Le
deuxième sexe), pour, ensemblehommeset femmes, redécouvrir
d’autresformesde vie commune, de vie de couple, de vie sexuelle
finalement. Ainsi, la femme n’est pluscondamnée (du moinsdans
nos contrées)àdemeureraliénée, étrangèreàson désir, comme le
sujet l’était dans le Moiavant la découvertefreudienne!Cette
révolution, –non pascopernicienne mais, plusbanalement
pénélopienne, de celle quidel’atriumdu foyer ramènelemachismeàsa
dimension abusiveet finalement suicidaire (pourl’homme, et il
faut craindrepourl’espèce)–asortil’effet de remplacer la guerre
dessexes par une reconnaissance plusaigue, plusaffinée, plus
élaborée, du masculin et du féminin, et de la bisexualité
fondamentalereconnueparFreud.Reconnaissancegrâceàlaquelle
la sexualitén’est plusqu’une relation parmi d’autres, certes
privilégiée parrapport àd’autres, maisfinalementplusapaisée,car
non plusbasée surlasubordination et l’assujettissement comme
dans le passé, aimerait-on espérer!Nous vivons une èrede Pax
erotic a, du moinslàoù elle est possible. Car, si la femme est enfin
maîtresse de son désiret non plus(non seulement?) soumiseà un
homme-maître, alorsles rapportshommes-femmes, leurs relations
1 Néologismeconstruitàpartir de la notionde silenciatio ndont rend
compteJ.-J.Moscovitz(v. texteenfindel’ouvrage).
2S.Freud, Malaisedansla culture,Paris,PUF,1971,p.60.
3
Ibid.,p.61.
8Avant-propos
quotidiennes, sont desrapportsentre deux singularités qui
s’ignorent,siellesneseconcilientpas !
3Ilya une dizaine d’années, dans Lescenseurs de jouissance
j’écrivais:«Le désirinscrit dans le langage(Geistlichkeit)est en
voied’être supplantéparlajouissance corporifiée(Sinnlichkeit).
Alorsquel’interditvient d’être balayécomme une vulgaire
censure. Unecensure par le vulgaire et l’obscène.»Car si
l’interdiction de censurer («interdit d’interdire»était le slogan de
68) est, de nos jours, remise en cause, c’est parcequele tout au
jouir quien est résultééloigne le sujet de ses visées
prométhéennes, le privant de sa référenceessentielle car
structuranteàl’interdit,àlaloisymbolique.Ainsil’effetperversde
la fin annoncée de la censure est le déplacement de celle-ci vers
unenouvelleformedecensureparlasuppressiondelasubjectivité,
disons banalement de la vie intérieure, de l’intimité:seule est
profitable (au sensplein de jouir d’un profit), seul(s) compte(nt)
l’apparencemédiatico-voyeuriste-exibitionnisteet leurs
portedrapeaux. Ce quin’est pas vu (visible)n’est pasentendu!D’où la
pertedesensdes mots, et l’emprisedel’objet surlaChose(das
Ding).
La presses’en fait l’écho quiparle d’une «logiquedela
4transparence » où «l’ingérence–c’est-à-dire l’intrusion– devient
la règle. Plusd’intimité, plusderecoins ombreux, plusd’espace
secret ni d’intériorité ». En termespsychanalytiques nousdirions
qu’il n’yaplusderefoulement!Or, si le refoulement despulsions
et de ses représentations (fantasmes) est l’une des techniques de
défense utilisée parlemoi quiestàl’originedes névroses, il est
aussi la condition de l’existence même de l’inconscient, et donc de
sonintériorité,chezl’êtreparlant.Unêtrehumainsansinconscient,
seraitun être sansgravité, psychotiqueou pervers. C’est là une
contradiction majeure entre la nécessitéd’une «censure », et
l’exigenced’unedécensure,d’unelevéedelaforcerépressivedela
censure,pourinventerdunouveau.Ensommetoutsembleindiquer
quepoursurmonterl’obstacledelacensurel’hommeditciviliséait
3
In«L’actuel de la clinique: sexualités,maltraitances,leprixàpayer »,
Le Coq-Héron,journée d’étude d’Espace Analytique, n°144, 1997,
pp.6582.
4Jean-Claude Guillebaud, «Survivre àla transparence», Le Nouvel
Observateur,semainedu28juinau6juillet2007.
9Décenseurs ?
voulu sauter trop loin, et soittombé de Scylla en Charybde!Dela
névrose bourgeoisedela finXIXesiècle,àlaper version, voireàla

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