La Construction du contemporain
345 pages
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Description

Être contemporain c’est, au premier chef, être de son temps (ou en avance sur lui) et produire une œuvre qui puisse être reçue parmi celles qui constituent le cœur vivant de la période la plus actuelle. Cet ouvrage se penche sur la question du contemporain, aussi bien du point de vue du discours critique qui le définit que des pratiques littéraires qui s’y rattachent, en prenant pour objet le discours narratif tel qu’il s’est déployé au Québec et en France depuis le tournant des années 1980.
Les auteurs rendent d’abord compte des thèmes et des mécanismes de valorisation qui marquent la critique littéraire, puis présentent des œuvres qui exemplifient certaines concrétisations esthétiques et poétiques d’un nouvel art narratif. En se situant au confluent des réflexions françaises et québécoises, ils font dialoguer ces deux corpus et tentent de répondre aux questions suivantes : la notion de contemporain désigne-t-elle un même phénomène en France et au Québec ? Recoupe-t-elle la même réalité là-bas et ici ? Ces acceptions « nationales » se contaminent-elles, s’influencent-elles ? Entre vision panoramique et attention aux particularités des œuvres, cet ouvrage soulève des points de contact et de divergence entre les deux littératures.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 03 décembre 2020
Nombre de lectures 0
EAN13 9782760639386
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1350€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LA CONSTRUCTION DU CONTEMPORAIN
Discours et pratiques du narratif au Québec et en France depuis 1980
Sous la direction de Robert Dion et Andrée Mercier
Les Presses de l’Université de Montréal




Mise en pages: Yolande Martel Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada Dion, Robert, 1962-, auteur La construction du contemporain: discours et pratiques du narratif au Québec et en France depuis 1980 / Robert Dion, Andrée Mercier. (Espace littéraire) Comprend des références bibliographiques. Publié en formats imprimé(s) et électronique(s). ISBN 978-2-7606-3936-2 ISBN 978-2-7606-3937-9 (PDF) ISBN 978-2-7606-3938-6 (EPUB) 1. Littérature québécoise – 20 e siècle – Histoire et critique. 2. Littérature française – 20 e siècle – Histoire et critique. 3. Littérature québécoise – 21 e siècle – Histoire et critique. 4. Littérature française – 21 e siècle – Histoire et critique. 5. Discours narratif. I. Mercier, Andrée, 1961-, auteur. II. Titre. III. Collection: Espace littéraire. PS8131.Q8D56 2019  C840.9’9714  C2018-942590-3 PS9131.Q8D56 2019  C2018-942591-1 Dépôt légal: 1 er trimestre 2019 Bibliothèque et Archives nationales du Québec © Les Presses de l’Université de Montréal, 2019 www.pum.umontreal.ca Cet ouvrage a été publié grâce à une subvention de la Fédération des sciences humaines de concert avec le Prix d’auteurs pour l’édition savante, dont les fonds proviennent du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada. Les Presses de l’Université de Montréal remercient de leur soutien financier le Conseil des arts du Canada et la Société de développement des entreprises culturelles du Québec (SODEC).





LES AUTEURS
Cette monographie est le fruit du travail collectif de l’équipe Poétiques et esthétiques du contemporain, soutenue par le Fonds de recherche du Québec – Société et culture. L’équipe est composée, en plus des deux directeurs de la présente publication, de René Audet, de Frances Fortier et de Marie-Pascale Huglo. De nombreux collaborateurs et assistants de recherche ont aussi participé aux travaux dont les résultats sont ici consignés: ils seront remerciés ci-après.
Les chapitres qui composent ce livre ont fait l’objet de relectures et de discussions collégiales. Même s’ils portent la signature de leur principal auteur, ils reflètent la démarche de l’ensemble de l’équipe.


LES COLLABORATEURS
Manon Auger, de l’Université du Québec à Montréal, a coordonné les travaux de l’équipe Poétiques et esthétiques du contemporain tout au long des années où cette équipe a été active et même après, lorsqu’il s’est agi de mettre la dernière main à la présente publication. Elle a supervisé le travail des assistants, rédigé les comptes rendus de réunions et d’ateliers de travail, effectué des pré-recherches ainsi qu’un considérable travail d’édition et publié des articles savants directement reliés à nos activités de recherche: qu’elle soit ici chaleureusement remerciée de cet inestimable apport. Sans elle, ce livre n’aurait pas vu le jour.
Anne-Marie Clément, de l’Université du Québec à Rimouski, a rédigé avec Frances Fortier le premier chapitre, «Dire et redire la précarité du présent», ainsi que le sixième, «Des fictions en mal d’autorité». Bien qu’elle ne soit pas une co-chercheure au sens où l’entendent les organismes subventionnaires, elle est une co-auteure de plein titre; nous tenons ici à la remercier.
Les assistants de recherche suivants ont, au fil des ans, participé à nos travaux: à l’Université du Québec à Montréal: Soline Asselin, Mariane Dalpé, Rosalie Dion-Picard, Olivier Dufault, Marina Girardin, Mahigan Lepage et Karine Pietrantonio; à l’Université Laval: Camille Arpin, Viviane Asselin, Cassie Bérard, Simon Brousseau, Gabrielle Caron, Stéphanie Desrochers, Geneviève Dufour, Karine Gendron, Sébastien Hogue, Pierre-Luc Landry, Maud Lemieux, Josée Marcotte, Christine Otis, Myriam Saint-Yves, Virginie Savard, Audrey Thériault et Marie-Hélène Voyer; à l’Université du Québec à Rimouski: Anne-Marie Clément et Philippe Schube-Coquereau; à l’Université de Montréal: Karine Bissonnette, Kimberley Leppik, Daniel Letendre, Chloé Savoie-Bernard, Jean-François Thériault et Alex Tommi-Morin.
Leur apport s’est fait sentir non seulement dans cet ouvrage, mais également dans toutes sortes de projets satellites auxquels ils ont participé avec générosité et enthousiasme. Nous leur exprimons toute notre gratitude.


INTRODUCTION
Si, à une certaine époque, Roland Barthes a pu confesser que «[t]out d’un coup il [lui était] devenu indifférent de ne pas être moderne» ([1977] 1995: 1011), on peut se demander s’il aurait pu avouer avec le même abandon qu’il ne se souciait plus guère d’être contemporain. Car c’est devenu la grande affaire de notre temps que d’«en être» – même si l’on ne se sent pas tenu de s’en revendiquer. Ne plus chercher à être moderne, c’était en effet simplement renoncer à s’inscrire dans une tradition de la rupture, dans une téléologie esthétique fondée sur la rationalité, l’innovation, l’autotélisme; c’était, en somme, adhérer à une autre idéologie de la littérature et de l’art, qu’on pourra qualifier de (néo-)classique 1 . Être contemporain, en revanche, ce n’est pas privilégier telle ou telle esthétique, telle ou telle théorie littéraire ou artistique, mais c’est, au premier chef et pour le moins, être de son temps (ou en avance sur lui), être pertinent, produire une œuvre qui puisse être reçue parmi l’ensemble des œuvres qui constituent le cœur vivant de l’activité culturelle de la période la plus actuelle.
Ce n’est pas dire que le contemporain s’assimile à ce qui coexiste à un moment donné et qu’il est exempt de toute construction. La prolifération des tentatives de définition de cette notion pour le moins fuyante indiquerait plutôt le contraire. Et le titre de notre ouvrage, si ce n’est son existence même, suffit à montrer que le contemporain constitue une élaboration discursive qui demande à être examinée de près. Ce sera d’ailleurs l’un des buts de la réflexion menée dans cet ouvrage: nous entendons en effet nous pencher sur la question du contemporain aussi bien du point de vue du discours critique sur la littérature (ce que nous nommons «métadiscours») qui l’érige que du point de vue des pratiques littéraires qui s’y rattachent, en prenant pour objet privilégié le discours narratif tel qu’il s’est déployé au Québec et en France depuis le tournant des années 1980 . Qu’on nous permette, pour introduire le livre qu’on va lire, de revenir ici sur chacun des éléments de cet énoncé d’intention.
La question du contemporain
Bien qu’il se soit imposé pour désigner les pratiques littéraires actuelles 2 , le terme «contemporain» ne va pas de soi ni ne reçoit de définition univoque, s’inscrivant par surcroît dans une constellation de désignations telles que «moderne», «postmoderne» et «actuel», pour les plus courantes, ou encore «hypermoderne», «surmoderne» ou «extrême contemporain», parmi les moins usitées. Les significations que lui prête la critique vont ainsi bien au delà du sens étymologique, de «ce qui est du même temps que soi». Dans le contexte de l’université – française surtout – où un interdit a longtemps pesé sur l’étude de la production du temps présent, le terme prend au surplus une valeur militante, en tout cas axiologique, à la fois comme bannière d’un corpus qu’il s’agit de valoriser contre les chantres de la décadence et comme objet d’intérêt légitime de la critique savante. Les travaux de Dominique Viart et de Bruno Blanckeman, les collectifs publiés sous la direction de Lionel Ruffel ( Qu’est-ce que le contemporain? [2010]) et de René Audet ( Enjeux du contemporain [2009]), le dossier «Actualités du contemporain» ([Collectif], 2000) de la revue le Genre humain , pour ne donner que ces quelques exemples, indexent pour ainsi dire, en même temps qu’ils le livrent, ce combat en faveur du contemporain.
La lecture de l’ouvrage dirigé par Ruffel – dont on peut affirmer qu’il a fait date – permet de dresser le constat selon lequel le contemporain n’est plus désormais un déictique pur, c’est-à-dire un simple indicateur temporel, et qu’il a en quelque sorte remplacé le terme «moderne». En introduction de cet ouvrage, Ruffel note ainsi:
Il est des notions que l’on utilise sans y prendre garde. Des notions dont on imagine qu’il n’est pas nécessaire de les penser, de les définir, de les critiquer. Des notions faibles sûrement, en tout cas de faible intensité, mais qui finissent parfois par s’imposer, doucement, à l’ombre de débats plus spectaculaires. Et puis un jour elles sont là, incontestablement présentes, curieusement incontestées, et il faut reprendre le travail. «Contemporain» est une de ces notions, un de ces impensés de la tradition esthétique que ce volume souhaite explorer (Ruffel, 2010a: 9).
Vis-à-vis de la question du contemporain, remarque Ruffel, la tentation semble de l’évacuer par une tautologie telle que «le contemporain, c’est cela, cela qui passe, cela que nous vivons», ce qui revient à dire que «le contemporain n’est pas une catégorie sérieuse, du moins pour le champ épistémologique» (Ruffel, 2010a: 9-10). Mais il ajoute aussitôt:
Pourtant c’est une non-catégorie qui se porte bien et surtout qui ne s’est jamais aussi bien portée qu’aujourd’hui. Car pour une détermination partielle, sans qualités (le contemporain ne se suffit pas à lui seul, on est contemporain de «quelque chose»), elle s’est imposée là où il est le plus difficile de s’imposer, par exemple dans le monde universitaire et académique (Ruffel, 2010a: 10).
L’une des raisons de ce succès serait le ressentiment antimoderne apparu dans la dernière partie du XX e siècle et particulièrement après la Deuxième Guerre mondiale, qui consacrerait la fa

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