Nom propre et écritures de soi
310 pages
Français

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Description

L’autobiographie, sous ses divers avatars, a connu une expansion sans précédent, au point de devenir le registre dominant de la littérature d’aujourd’hui. Ses frontières génériques sont plus incertaines que jamais et la distance du sujet à lui-même implique un questionnement qui touche inévitablement le nom.
Par ailleurs, à côté de la linguistique du nom propre, très productive ces dernières années, les travaux sur l’écriture de soi se sont multipliés dans le sillage d’une nouvelle phénoménologie de l’identité. Le nom propre s’est ainsi retrouvé au coeur de la réfl exion sur les limites de la fiction et de la non-fiction. Voici qu’il apparaît, à l’égal du sujet ou de la vérité qu’il aurait fonction d’attester, comme une catégorie instable, sujette au doute et aux manipulations. L’être et l’identité sont désormais devenus friables.
Le moment est donc venu de mettre à l’épreuve le modèle canonique proposé par l’école formaliste et sa confiance dans l’autorité du nom propre.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 06 septembre 2011
Nombre de lectures 0
EAN13 9782760626973
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Nom propre et écritures de soi Nom propre
L’autobiographie, sous ses divers avatars, a connu une expansion et écritures de soi
sans précédent, au point de devenir le registre dominant de la
littérature d’aujourd’hui. Ses frontières génériques sont plus incertaines
Sous la direction deque jamais et la distance du sujet à lui-même implique un
questionnement qui touche inévitablement le nom. Yves Baudelle et Élisabeth Nardout-Lafarge
Par ailleurs, à côté de la linguistique du nom propre, très
productive ces dernières années, les travaux sur l’écriture de soi se
sont multipliés dans le sillage d’une nouvelle phénoménologie de
l’identité. Le nom propre s’est ainsi retrouvé au cœur de la réfl exion
sur les limites de la fi ction et de la non-fi ction. Voici qu’il apparaît, à
l’égal du sujet ou de la vérité qu’il aurait fonction d’attester, comme
une catégorie instable, sujette au doute et aux manipulations. L’être
et l’identité sont désormais devenus friables.
Le moment est donc venu de mettre à l’épreuve le modèle
canonique proposé par l’école formaliste et sa confiance dans
l’autorité du nom propre.
Textes de :
Yves Baudelle Barbara Havercroft
Florence de Chalonge Jacques Lecarme
Isabelle Décarie Gisèle Mathieu-Castellani
Robert Dion Ginette Michaud
Serge Doubrovsky Élisabeth Nardout-Lafarge
Alessandra Ferraro Eugène Nicole
Frances Fortier Paul Renard
Marie-Noëlle Gary-Prieur Dominique Viart
Monique Gosselin-Noat
isbn 978-2-7606-2261-6
34,95 $ 31 e espaceespace Couverture : © mayo5 / iStockphoto
litterairlitt´eraire
www.pum.umontreal.ca Les Presses de l’Université de Montréal
PUM
Nom propre et e criture de soi-couv C-4.indd 1 6/4/11 11:57:46 AM6/4/11 11:57:46 AM

baudelle nardout-lafarge
Nom propre et écritures de soiNardout-Lafarge.Nom propre corr 2.indd 1 11-06-01 3:42 PMNardout-Lafarge.Nom propre corr 2.indd 2 11-06-01 3:42 PMnom propre et écritures de soi
Nardout-Lafarge.Nom propre corr 2.indd 3 11-06-01 3:42 PMNardout-Lafarge.Nom propre corr 2.indd 4 11-06-01 3:42 PMnom propre et
écritures de soi

Sous la direction de
Yves Baudelle et Élisabeth Nardout-Lafarge
Les Presses de l’Université de Montréal
Nardout-Lafarge.Nom propre corr 2.indd 5 11-06-01 3:42 PMNous tenons à exprimer ici toute notre gratitude au centre de recherche
« Analyses littéraires et histoire de la langue » (E.A. 1061) de l’Université
Charles de Gaulle-Lille 3 qui, par son appui fnancier, a permis la réalisation
de cet ouvrage.
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec
et Bibliothèque et Archives Canada
Vedette principale au titre :
Nom propre et écritures de soi
(Espace littéraire)
Textes présentés lors d’un colloque tenu à l’Université de Lille 3
les 25 et 26 mars 2004.
Comprend des réf. bibliogr.
isbn 978-2-7606-2261-6
1. Autobiographie – Congrès.
2. Noms de personnes dans la littérature – Congrès.
3. Roman autobiographique – Congrès.
4. Onomastique – Congrès.
I. Baudelle, Yves. II. Nardout-Lafarge, Élisabeth, 1957- .
III. Collection : Espace littéraire.
ct25.n65 2011 809’.93592 c2011-941078-8
eDépôt légal : 2 trimestre 2011
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
© Les Presses de l’Université de Montréal, 2011
Cet ouvrage a été publié grâce à une subvention de la Fondation canadienne des sciences
humaines, de concert avec le Programme d’aide à l’édition savante, dont les fonds
proviennent du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada.
Les Presses de l’Université de Montréal reconnaissent l’aide fnancière du gouvernement
du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada pour leurs activités d’édition.
Les Presses de l’Université de Montréal remercient de leur soutien fnancier le Conseil
des Arts du Canada et la Société de développement des entreprises culturelles du Québec
(SODEC).
imprimé au canada en juin 2011
Nardout-Lafarge.Nom propre corr 2.indd 6 11-06-01 3:42 PMAvant-propos
Les études que nous rassemblons ici ouvrent à nouveaux frais la
question du nom propre telle qu’elle se pose dans le vaste ensemble des
1 2écritures de soi . Dans Le pacte autobiographique (1975), son ouvrage
désormais classique par lequel il fondait une poétique de
l’autobiographie, Philippe Lejeune avait désigné l’identité de nom entre auteur,
narrateur et protagoniste comme le critère décisif d’une identifcation
formelle du genre. Cette défnition canonique du mode autobiographi -
que, plusieurs fois nuancée, s’appuie sur une conception pragmatique
et fonctionnelle du nom comme attestation légale de l’identité du sujet
qui se raconte et comme engagement de sa signature. C’est l’apparente
confance qu’une telle défnition place dans la propriété du nom, dans
sa stabilité et son autorité, que le présent ouvrage entend mettre à
l’épreuve des textes contemporains et réexaminer à la lumière d’une
triple évolution : celle du genre autobiographique, de sa théorie, et des
études sur le nom propre.
En efet, en particulier depuis Fils (1977) de Serge Doubrovsky,
archétype d’un genre nouveau, l’autofction, le régime autobiographique a
connu ces dernières décennies la plus remarquable expansion de son
histoire, au point de devenir, sous divers avatars, le registre dominant
1. Les textes de cet ouvrage collectif ont été présentés, à l’origine, au colloque
international « Onomastique et écriture de soi. Enjeux du nom propre en régime
autobiographique » organisé par Yves Baudelle et Élisabeth Nardout-Lafarge à l’Université de Lille 3
les 25 et 26 mars 2004, sous la présidence d’honneur de Philippe Lejeune. Nous reme-r
cions Sandrine Astier-Perret de son aide précieuse dans la mise en forme du manuscrit.
2. Philippe Lejeune, Le pacte autobiographique (1975), Paris, Seuil, 1996.
Nardout-Lafarge.Nom propre corr 2.indd 7 11-06-01 3:42 PM8 • nom propre et écritures de soi
de la littérature d’aujourd’hui, tout en s’enrichissant de variantes
nouvelles — autofctions, biofctions, allobiographies, autobiographies
romancées… — qui, tantôt débordant, tantôt réinvestissant le vieux
roman personnel et autres romans autobiographiques, ont rendu plus
complexe et plus aiguë que jamais la question des frontières génériques
au sein du domaine toujours plus vaste de l’écriture du moi. Or
l’autofction, imprégnée de la conscience d’une distance du sujet à lui-même,
et nourrissant la fction de soi précisément de cette inadéquation de soi
à soi, implique, dans son projet même, une interrogation qui ne saurait
épargner le nom. Au contraire serait-on tenté de penser : dans un
registre qui se défnit notamment par le brouillage des catégories infniment
superposées du vrai, du fctif et du fctionnel, et par la reconfguration
des seuils et des marges de l’œuvre (épitexte, péritexte et paratexte), le
nom, conventionnellement associé à la loi (celle de la langue et celle de
la fliation, de l’état civil ou même du droit pénal), s’expose d’autant à
la transgression.
Par ailleurs, sur le plan théorique, des évolutions notables se sont fait
jour qui ne sont pas sans conséquences sur l’onomastique littéraire :
sans parler de la linguistique du nom propre, très féconde ces dernières
années (Jonasson, Kleiber, Gary-Prieur), tandis que l’ambition
taxinomiste de la poétique des textes se voyait contestée par le
déconstructionnisme poststructuraliste, non seulement les travaux sur l’écriture
de soi se sont multipliés (Chiantaretto, Lecarme, Lejeune,
MathieuCastellani) dans le sillage d’une réfexion renouvelée sur la notion
d’identité (Levinas, Ricœur), mais le nom propre, du fait de sa visée
référentielle, s’est retrouvé au centre de la réfexion analytique sur les
limites de la fction et de la non-fction (Kripke, Pavel, Cohn).
Si ce sont donc bien ces limites que les nouvelles pratiques
autobiographiques ont ébranlées, comment poser une diférence a priori dans
le traitement textuel du nom fctif et du nom réel ? L’onomastique
littéraire a analysé l’invention des noms romanesques, les imitations,
substitutions et transpositions par lesquelles elle procède, les poéticiens
s’accordant à reconnaître, à la suite d’Eugène Nicole, dans « la
motivation estompée » la structure dominante de l’anthroponymie mimétique
en vigueur dans le roman réaliste. Les noms, investis dans le système
de signifcation du texte, concilient un sens (contribuant par là à pro -
duire ce que Vincent Jouve appelle, à la suite de Philippe Hamon,
Nardout-Lafarge.Nom propre corr 2.indd 8 11-06-01 3:42 PMavant-propos • 9
3« l’efet-personnage » ) avec les exigences de la vraisemblance, qui
commande d’en voiler les procédés de manière à donner au nom
l’apparence de l’arbitraire et de l’aléatoire qui le caractérisent dans le
horstexte. Le nom fctif existe donc dans cette tension entre son statut
linguistique d’« asémantème » ainsi que le désigne Philippe Hamon, de
signifant sans signifé, en relation dénotative avec son seul référent, et
son statut sémiotique tel que le met en œuvre la logique du récit où il
apparaît, signe parmi d’autres, dont le signifant ouvre les potentialités
connotatives du signifé. Que l’écriture autobiographique ait afaire à
des noms réels ne transforme pas fondamentalement ce dispositif :
engagé dans la logique d’une énonciation, qu’il s’agisse d’une narration
littéraire ou de la parole psychanalytique, le nom, donné et subi ou
fabriqué et choisi, répond de son fonctionnement sémiotique.
Aussi est-ce davantage du côté de la lecture qu’il convient de situer
la diférence. Si l’on admet, avec Frank Wagner, que « le nom saurait
en efet difcilement être appréhendé dans une perspective strictement
et exclusivement “immanentiste” ou internaliste, dans la mesure où les
efets de sens qu’il engendre adviennent à la croisée du texte et du
hors4texte, de l’écriture et de la lecture » , c’est au niveau de la lecture que se
distinguerait l’écriture de soi. Car ce sont moins les noms qui se
donnent à lire, qu’au second degré,

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