Un alphabet dans la tête
155 pages
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Description

Gisèle Gelbert a mis au point un alphabet, l’alphabet Janus, un alphabet à deux faces. Et puis, elle a sorti tous les autres secrets de l’alphabet : ils sont devenus des outils thérapeutiques, des instruments de guérison. Depuis, elle peut aider les enfants qui ne savent pas lire et écrire. Elle peut répondre à tous ces petits questionneurs qui ont la lecture sur le bout de la langue et la dictée au bout de la plume et qui n’en peuvent mais : ils sont non-lecteurs et non-transcripteurs. Ils nous disent : " Pourquoi vous n’écrivez pas ce que vous dites ? Vous dites “pé” et vous écrivez “p” ? Dites un peu… " " Pourquoi quand vous passez de “ca” à “ce”, le “c” se dit “k” puis “s” et quand vous passez de “ta” à “te”, rien ne change ? Dites un peu… " " Pourquoi il n’y a pas de son /g/dans l’alphabet et la lettre “g” se dit “jé” ? Dites un peu… " " Pourquoi les voyelles nasales ne figurent pas dans l’alphabet et si moi, je n’ai pas envie d’écrire les voyelles dans les mots, qu’est-ce que ça peut faire ? Dites un peu… " Neurologue et aphasiologue, Gisèle Gelbert a publié Lire, c’est vivre ainsi que Le cerveau des illettrés et Lire, c’est aussi écrire.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2001
Nombre de lectures 0
EAN13 9782738173560
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0950€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

©  ODILE JACOB , septembre 2001 15, RUE SOUFFLOT, 75005 PARIS
www.odilejacob.fr
ISBN : 978-2-7381-7356-0
Le code de la propriété intellectuelle n'autorisant, aux termes de l'article L. 122-5 et 3 a, d'une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l'usage du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d'autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d'exemple et d'illustration, « toute représentation ou réproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite » (art. L. 122-4). Cette représentation ou reproduction donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Ce document numérique a été réalisé par Nord Compo .
à tous les parents qui m’ont fait confiance à Gustave Guillaume, à Richard
S OMMAIRE
Couverture
Titre
Copyright
Dédicace
Introduction
Chapitre premier - Damien et les analphabètes
Le dictionnaire et l’alphabet
Mais alors, voilà des analphabètes qui peuvent dire l’alphabet ?
Comment lit et écrit Damien ?
Comment va travailler Damien ?
Chapitre II - Nos alphabets
Voyons d’abord les présentations écrites
Présentation orale de nos alphabets
Chapitre III - Les secrets de notre machine à lire et à écrire
Le premier secret (1) Zacharie et la voyelle vide
Le premier secret (2) Régis et l’exercice du ragondin
Le deuxième secret Jérémie et le pouvoir de la voyelle sur la consonne
Chapitre IV - Boniface et Henriette
Une image du fonctionnement linguistique normal
Boniface ne veut pas répéter
Henriette jargonne, elle a appris à écrire, mais elle ne produit que des guirlandes
Que faire ?
Chapitre V - L’alphabet est d’abord oral mais avant l’écriture il est déjà écrit
Claudette arrive analphabète, puis se met à lire d’une drôle de façon
Chapitre VI - Les voyelles et les consonnes emblématiques
Madame Aldabert : il y a voyelle et voyelle…
Maxence : il y a consonne et consonne…
Chapitre VII - Épellation et alphabet Épeler ou dire l’alphabet ? Est-ce pareil ?
Qu’est-ce donc qu’épeler ?
Comment épelle-t-on ?
Qu’allons-nous observer en pathologie ?
Chapitre VIII - La syllabe
La syllabe et les linguistes
La syllabe et Boniface
La syllabe et Guillain
Étienne s’en tire comme il peut…
Chapitre IX - Damien et l’alphabet Janus
Damien trouve une porte fermée
Piotr nous donne la clé de cette porte
La porte s’ouvre
Chapitre X - Il y a analphabète sans alphabet et analphabète avec alphabet
Damien est un analphabète avec alphabet
Comment se construit l’alphabet normal
Yvan est un analphabète sans alphabet
Baptiste aura l’alphabet et ne sera pas analphabète
Chapitre XI - Sur la piste des secrets de l’alphabet (1) Le couple infernal « c » et « g »
Dans certaines circonstances, Gilles ne peut plus lire ce qu’il écrit
C’est la faute au couple infernal…
… Parce que ce sont des agents secrets
Valérien est désarmé devant l’intrusion de l’écrit dans l’alphabet
Chapitre XII - Sur la piste des secrets de l’alphabet (2) Le « n », maître de la porte nasale
Julie n’aime pas les voyelles nasales
François-Xavier n’aime pas les voyelles
Chapitre XIII - L’alphabet en neuf tableaux
Épilogue
Annexes
Du même auteur
Introduction

L’homme est fait pour parler et pour écrire.
 
Il parle avec des organes bucco-phonatoires, les mêmes pour tous les hommes, mais il ne parle que si on lui a parlé et il parlera ensuite cette langue « étrangère » ou maternelle – donc une langue ou l’autre. Mais il faut qu’il l’ait entendue. C’est le même appareil anatomo-physiologique, avec les mêmes contraintes pour tous les hommes, mais qui donne des langues différentes. L’enfant sauvage ne parle pas, l’enfant sourd ne parle pas si on ne l’enseigne pas.
 
Il a inventé l’écriture à une date historique précise, puis cela a été transmis et l’homme, puis l’enfant, ont été enseignés et ont appris à écrire.
Il a utilisé sa main – largement représentée sur le cortex du cerveau – et un instrument scripteur avec différents supports.
Le résultat de cet acte d’écrire sera une production graphique, soumise à lecture. Les yeux seront dans les deux cas mis à contribution : on regarde ce qu’on écrit, on lit ce qui a été écrit.
 
Voilà ce qui est mis en œuvre : utilisation des sens (audition, vue, tact), de la motricité des organes bucco-phonatoires (lèvres, langue, voile du palais) et de la main. Voilà ce que l’on recueille : une production orale (entendue, enregistrable), une production graphique (vue, persistant sur le support, voire photocopiable).
 
Mais que se passe-t-il dedans  ?
Le support est évidemment neurophysiologique – et si on remonte plus loin, génétique –, mais au niveau des fonctions supérieures on peut parler de fonctions cognitives, de mémoire, d’affects et nous ajouterons de fonctions linguistiques qui, si elles prennent appui sur ces autres fonctions, en sont cependant totalement distinctes et indépendantes.
 
Il y a dans le corps et hors le corps. Donc, dans le corps  ?
Nous avons déjà décrit dans nos précédents ouvrages le fonctionnement linguistique, représenté en un schéma dynamique où, dans le compartiment moyen travaille toute la machinerie, c’est-à-dire se construisent les rapports entre l’oral et l’écrit tels qu’ils sont représentés mentalement. Ces rapports oral/écrit en termes de représentation mentale se trouvent dans le corps, leurs sorties hors le corps sont régulées par le jeu des circuits figurés sur le schéma.
L’observation de la pathologie du langage, en appliquant toujours notre méthodologie autour du schéma des fonctions linguistiques, a fait ressortir le fonctionnement le plus primitif, qui aboutit au rôle fondamental de l’alphabet.
 
Les titres de mes trois livres précédents pèsent d’un juste poids pour introduire le présent ouvrage.
Lire, c’est vivre . Lire est vital, certes. Dans notre civilisation de l’écrit, est-il possible de ne pas savoir lire ? Il suffit de voyager dans un pays dont on ne connaît pas l’écriture (pour nous : Chine, Japon, Israël, pays arabes, etc.) pour s’en apercevoir. Vital pour s’informer, comprendre, s’orienter, utiliser ; oui, mais ce n’est pas tout… Vivre, c’est utiliser tout ce qui fait notre corps, de la bonne façon ; la vie est le résultat du fonctionnement harmonieux de tous nos organes, de toutes nos fonctions. Or, lorsque la « machine à lire et à écrire », non seulement ne fonctionne pas, mais encore n’est pas en bon état de fonctionnement avant toute utilisation, elle compromet le fonctionnement global.
Lire, c’est aussi écrire . L’homme est fait pour parler, tout le monde le dit, et il parle… mais à condition qu’on lui ait parlé.
L’écriture a été découverte ou inventée 3 000 ans avant J.-C. en Mésopotamie, cela est daté, c’est de l’histoire. L’écriture a d’abord reproduit, figuré, la parole, pour être ensuite retransformée en oral. On écrit d’abord et on lit après : lire c’est aussi écrire. Il s’agit donc d’abord d’une « machine à écrire » – même si dans l’apprentissage cet enchaînement ne paraît pas toujours aussi clair.
Et imaginons l’homme qui n’a pas découvert l’écriture (une peuplade qui ne possède pas l’écriture, ni inventée, ni empruntée). Il possède cependant une « machine à écrire », prête à se mettre en marche, elle est normale, en bon état de marche : il n’attend que d’inventer ou d’emprunter. Mais tout s’organise et il « vit » avec un « petit moins ». Cet homme qui n’a ni inventé, ni emprunté l’écriture, n’est pas inculte, il est « incomplet » et si on lui apprend l’écriture, il se complète et la machine se met à écrire.
Or, ce n’est pas toujours le cas. Il y a la pathologie : cette machine peut ne pas être en bon état (soit cassée par un événement extérieur – maladie, traumatisme, soit mal installée – connexions neuronales, réseaux neuronaux, neuromédiateurs, etc.). Dans ces cas-là, si c’est peu de chose, tant qu’on n’a pas essayé de la mettre en route, on ne s’en aperçoit pas ; si c’est plus sérieux, cela peut compromettre bien d’autres fonctionnements – la parole, l’organisation psychique et cognitive.
Alors, nous voilà au Cerveau des illettrés . Cette machine à lire et à écrire, c’est la zone du langage dans le cerveau (dans l’hémisphère dominant – à gauche chez le droitier – les zones de Broca et de Wernicke). Le langage est d’abord oral mais grâce à cette machine à lire et à écrire, il recèle un potentiel d’écrit : l’écrit est dans l’oral.
Ou bien rien ne se manifeste chez l’enfant non enseigné et c’est au Cours Préparatoire, que j’appelle « classe médicale », que s’appréciera la santé de cette machine ; chez l’adulte d’une tribu ne connaissant pas l’écriture, ce sera lors de l’emprunt de l’écriture. Ou bien des difficultés majeures de mémoire, de cognition, d’orientation, de réalisations psychomotrices se manifestent sans que l’on puisse les rapporter à une cause. C’est devant l’échec des apprentissages de l’écrit, que l’on met en évidence ces troubles particuliers du langage, les troubles de type aphasique, et lors de la pratique de la rééducation, que l’on mesure l’impact du linguistique sur tout cet environnement.
Voilà ainsi le cerveau, la machine à écrire, l’oral porteur de l’écrit ; quand l’écrit sera là, il sera aussi porteur d’un autre oral. Cet enfant dont le cerveau « dysfonctionne » ainsi, deviendra un illettré : une impossibilité totale à lire et à écrire, seule acception pour nous du terme « illettré ».
Un alphabet dans la tête va nous montrer qu’il ne s’agit pas seulement d’histoire de l’écriture, mais bien du rôle central dans tout le fonctionnement linguistique de cet inventaire qui peut paraître désuet mais dont nous verrons comment il peut rendre compte de toute la pathologie des troubles de type aphasique et comment il peut être un outil thérapeutique essentiel : l’alphabet.
CHAPITRE PREMIER
Damien et les analphabètes

Damien a 14

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