Villes en traduction : Calcutta, Trieste, Barcelone et Montréal
162 pages
Français

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Description

Toutes les villes sont multilingues, mais pour certaines, les tensions linguistiques revêtent une importance particulière. Pourtant, malgré la menace constante de conflits, des villes comme Calcutta, Trieste, Barcelone et Montréal offrent des milieux riches d’interactions, souvent très créatifs. Dans l’espace physique comme dans la production artistique et littéraire, ces lieux sont traversés par les forces vives de la traduction. En prêtant une oreille attentive aux rencontres entre les langues dans l’espace citadin, Sherry Simon montre comment celles-ci façonnent l’imaginaire et contribuent à une citoyenneté partagée.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 17 janvier 2014
Nombre de lectures 0
EAN13 9782760632257
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0800€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

ePub : claudebergeron.com
Sauf indication contraire, les photographies sont de l’auteure.
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Simon, Sherry
[Cities in translation. Français]
Villes en traduction : Calcutta, Trieste, Barcelone et Montréal
(Espace littéraire)
Traduction de : Cities in translation.
Comprend des références bibliographiques et un index.
ISBN 978-2-7606-3223-3
1. Multilinguisme. 2. Traduction – Méthodologie.
I. Titre. II. Titre : Cities in translation. Français. III. Collection : Espace littéraire.
P115.S5514 2013 306.44’6 C2013-941418-5
L’édition originale de cet ouvrage est parue sous le titre de Cities in Translation. Intersection of language and memory (Routledge, 2012), © Sherry Simon 2012. Tous droits réservés.
La traduction du livre anglais a été autorisée par Routledge, membre du groupe Taylor & Francis.
Dépôt légal : 4 e trimestre 2013
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
© Les Presses de l’Université de Montréal, 2013
ISBN (papier) 978-2-7606-3223-3
ISBN (pdf) 978-2-7606-3224-0
ISBN (ePub) 978-2-7606-3225-7
Les Presses de l’Université de Montréal reconnaissent l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada pour leurs activités d’édition et remercient de leur soutien financier le Conseil des Arts du Canada et la Société de développement des entreprises culturelles du Québec (SODEC). Elles reconnaissent aussi l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Programme national de traduction pour l’édition du livre pour les activités de traduction.
Cet ouvrage a été publié grâce à une subvention de la Fédération des sciences humaines de concert avec le Prix d’auteurs pour l’édition savante, dont les fonds proviennent du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada.
IMPRIMÉ AU CANADA
À Eleanor
Et au petit Avi, déjà citoyen polyglotte de plusieurs villes
REMERCIEMENTS
L’énumération des villes explorées dans cet ouvrage semble tracer un itinéraire, et en effet le plaisir du voyage était indissociable de celui de l’écriture. Je tiens à remercier les amis et les collègues de «mes villes» qui m’ont accueillie et encouragée à chaque séjour. À Kolkata, j’ai bénéficié de l’appui d’Ananda Lal, de Sukanta et Supriya Chaudhuri et de Nilanjana Deb. À Barcelone, je suis redevable à Victor Obiols, Elena Villalonga, Montserrat Bacardí, Pilar Godayol, Isabel Núñez et Robert Davidson, et je veux exprimer une reconnaissance toute spéciale à Nuria d’Asprer pour l’inspiration de ses passages. À Trieste, ma gratitude s’adresse à Katia Pizzi, Elvio Guagnini, Sergia Adamo et Tatianna Rojc. À Nicosie, j’ai eu la chance de compter sur la compagnie précieuse de Stavros Karayannis et de Stephanos Stephanides. Mais même chez moi, j’ai poursuivi ces voyages : la connaissance d’une ville se nourrit d’une conversation avec les érudits qui ont enrichi son histoire et son identité et parmi ces auteurs je veux mentionner tout particulièrement Claudio Magris et John McCourt pour Trieste et Swati Chattopadhyay pour Calcutta. Des collègues m’ont offert leurs observations sur les divers chapitres. Je remercie de tout cœur Barbara Agnese, Michaela Wolf, Chandrani Chatterjee, Pilar Godayol, Reine Meylaerts et Paul St-Pierre de leurs commentaires généreux, utiles et opportuns. Un merci spécial à Matteo Colombi qui a répondu à un courriel tombant du ciel par un exposé réfléchi et bien informé. Merci à Matt Soar pour l’enseigne Simcha et à Kathy Mezei pour ses conseils. Au fil des années, j’ai accumulé des dettes envers Vanamala Viswanatha, GJV Prasad et Kamala. Je dois évoquer avec tristesse la collaboration de figures disparues, Meenakshi et Sujit Mukherjee et Barbara Godard. J’ai bénéficié de plusieurs invitations à présenter les données de cet ouvrage et j’en remercie le professeur Van Kelly de l’Université du Kansas et Reine Meylaerts qui m’a accueillie à Louvain comme titulaire de la chaire CETRA. À l’Université Concordia, j’ai pu compter sur le soutien de plusieurs collègues, et notamment de l’encouragement d’Ollivier Dyens, de Louise Dandurand et de Judith Woodsworth. J’ai eu le privilège de recevoir une bourse Killam, administrée par le Conseil des arts du Canada. Je n’aurais pas pu réaliser ce grand projet sans le temps dont j’ai disposé pour les recherches grâce à cette bourse, et je remercie les membres de la fiducie Killam pour leur soutien constant aux humanités. Les subventions reçues du Conseil de recherches en sciences humaines (CRSH) et du Fonds québécois de recherche sur la société et la culture (FQRSC) ont été essentielles aux recherches que j’ai conduites pendant plusieurs années. Le CRSH a été source de soutien continu pour mes projets concernant la ville multilingue, et le groupe de recherche «Zones de tensions», financé par le FQRSC — Simon Harel, Catherine Leclerc, Roxanne Rimstead, Pierre Ouellet et Domenic Beneventi — formait un cercle de complicité intellectuelle stimulante. Je remercie le personnel du service des prêts interbibliothèques de l’Université Concordia qui s’est chargé de retracer des livres dans des bibliothèques un peu partout dans le monde ; j’ai pu profiter notamment de la grande collection de la Robarts Library de l’Université de Toronto. J’ai bénéficié des encouragements de Louisa Semlyen et Sophie Jacques chez Routledge, avec qui j’ai eu beaucoup de plaisir à travailler au fil de la préparation de cet ouvrage, et je suis reconnaissante à mon ami Michael Cronin qui m’a accueillie dans sa nouvelle série Routledge. Pour l’édition française j’ai pu compter de nouveau sur le travail exceptionnel de Pierrot Lambert pour la traduction. Connaissant de près les exigences de ce travail, j’ai pu apprécier toute la justesse de sa plume. Je veux dire toute ma gratitude à Antoine del Busso et Nadine Tremblay des Presses de l’Université de Montréal. L’assistante de recherche Sophie Cardinal-Corriveau m’a aidée pendant les premières étapes de mes recherches et Marie Leconte telle un ange descendu du ciel est venue résoudre comme par magie toutes mes difficultés à la fin. Robbie Schwartzwald, un ami généreux, toujours prêt à m’appuyer, a été un lecteur précieux. Ma mère, comme toujours, a été une présence importante dans ma vie pendant la période de rédaction de ce livre, tout comme Noémi, Moussa, Avi et David K. Le bref séjour de Tobie à la maison a été un cadeau inespéré. Eleanor a partagé avec moi l’exploration de mes villes, suivant les pistes de recherche, portant attention à tout avec son oreille infaillible et animant notre aventure de son enthousiasme constant.
NOTE SUR LA TERMINOLOGIE
Les désignations toponymiques sont sources de litiges dans les villes que j’aborde ici. Quels usages fallait-il choisir ? J’ai opté généralement pour l’usage contemporain, favorisant le catalan à Barcelone et le français à Montréal — j’emploie donc le terme Eixample plutôt que Ensanche, boulevard Saint-Laurent plutôt que Saint Lawrence Boulevard. Et comme j’aborde la ville du XIX e siècle, je me suis sentie obligée d’employer la forme Calcutta plutôt que la version actuelle, Kolkata.
«Dans laquelle de mes villes
Suis-je destiné à mourir ?…
[…]
Dans quelle langue suis-je destiné à mourir ?»
extrait du poème «La toile»
de Jorge Luis Borges
AVANT-PROPOS
À l’enseigne d’Hermès
La «zone morte» de Nicosie est un espace de désolation couvrant quelques pâtés de maisons criblées de trous, encerclées par une clôture de barbelés rouillés. En marchant vers un des postes de contrôle de la ville, je me retrouve dans une rue qui a pour nom Hermès. Le dieu des passages, ici à Chypre, quelle ironie ! Ce dieu était vénéré pour le secours attendu de lui dans les traversées de frontières de toutes sortes. Pourtant, la rue que je parcours, ici à Nicosie, une ville connue comme «la dernière capitale divisée d’Europe», ressemble plutôt à une impasse qui, depuis une génération entière, sépare de manière étanche la ville en deux entités.
L’histoire de cette rue ajoute à l’ironie de son nom : la rue Hermès est une création récente, construite au cours des années 1880 par les administrateurs britanniques de Chypre, sur une rivière qui jadis sillonnait la ville, mais qui était devenue polluée et nauséabonde. Artère commerciale majeure, la rue Hermès attirait les populations diversifiées de la ville. Capitale d’une île méditerranéenne soumise à une succession de dirigeants, depuis les rois de la maison de Lusignan jusqu’aux Ottomans et aux Britanniques, Nicosie a toujours été un lieu de mélanges et de superposition de cultures, dont le témoin le plus frappant est l’ancienne cathédrale gothique de Sainte-Sophie, dotée de minarets depuis 1570.
La rue Hermès, affairée et cosmopolite, dessinée en 1974 dans un bureau de l’Organisation des Nations Unies, est devenue par la suite une ligne de démarcation politique, soit une portion de la Ligne verte séparant les parties grecque et turque de l’île de Chypre. Le lieu de rencontre est donc devenu lieu de séparation. Mais le paradoxe n’est qu’apparent. C’est précisément l’accessibilité de cette rue comme voie de passage qui en faisait une candidate toute désignée comme ligne de séparation. Ce secteur, qui n’avait jamais été associé fermement à une identité ethnique particulière, formait un territoire neutre. Par conséquent, selon la logique des rivalités politiques de l’époque, le territoire le plus convivial, le plus diversifié humainement de Chypre, deviendra une zone morte.



Des minarets ont été ajoutés à la cathédrale de Sainte-Sophie, édifiée au XIII e siècle, après la chute de la ville aux mains des Ottomans en 1570. Il s’agit là d’un rare exemple d’une structure gothique convertie en une mosquée.
Ce paradoxe, cette vision perverse, convient tout à fait à Hermès. Hermès, le suzerain mythique des carrefours, marque de sa présence physique séculaire l’importance de certains croisements de routes. «Herma» d

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