Grandeur nature avec les loups
184 pages
Français

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Grandeur nature avec les loups , livre ebook

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Description

Un berger prénommé Théo doit protéger son troupeau des prédateurs qui peuplent la nature environnant la bergerie et menacent sa quiétude. Il vit avec Clémence, qui s'occupe de l'éducation de son fils et confectionne des fromages de brebis. Michèle de Abravanel s'intéresse à la cohabitation de l'homme avec les animaux sauvages, faite de compromis et de tolérance. Son récit juxtapose les points de vue des bergers, de la meute de loups d'Akela, d'Ysée la femelle lynx ainsi que de Grody l'ours brun qui leur donnent bien du souci avant qu'ils ne parviennent à vivre en harmonie. De nombreuses photographies et des dessins illustrent cet ouvrage protéiforme qui se clôture sur des propos théoriques et instructifs sur le mode de vie du loup.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 17 octobre 2018
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414197149
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0097€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-19712-5

© Edilivre, 2018

Là où nous vivons
– As-tu remarqué Théo, que les populations de chevreuils et lapins, ont bien augmenté ces derniers temps ? De plus, en allant nous promener avec Kinan, nous avons vu un énorme troupeau de chevreuils qui mangeait des baies d’aubépine et des noisettes. Nous avons aussi croisé la route de nombreux lapins.
– Oui, ils provoquent beaucoup de dégâts aux jeunes arbres. Le frottement des bois des cervidés mâles sur les tiges, la consommation d’écorce par les cerfs et les morsures par les lièvres dégradent complètement certains coins de la forêt.
– On ne peut rien faire si ce n’est organiser une battue ?
– Non, et je m’y refuse, laissons faire la nature. Il y a assez de prédateurs dans le coin pour réguler tout ça.
– Tu as laissé les moutons partir avec les chiens ? Tu ne crains pas les attaques ?
– La meute de loups de l’an passé a dû partir plus au nord, je n’ai entendu aucun hurlement. Idem pour les ours et les lynx, je n’ai vu aucun indice, aucune trace, aucune touffe de poils, rien qui puisse m’inquiéter.
La région où je vis est proche d’une réserve de biosphère et abonde en ours, loups, lynx, chats sauvages aigles mais aussi en moutons et divers cervidés. Plus au nord un troupeau de bisons. Je suis un berger moderne. Durant ma rude existence, je subis régulièrement les attaques de ces animaux sauvages. Comme tous les bergers, je me protège et depuis quelques années je suis aidé par des chiens spécialement formés à la garde de mon troupeau. Avec les aides de l’état, j’ai investi dans une grande clôture de contention que je peux électrifier pour protéger mes brebis la nuit.
Ma femme m’a quitté il y a quatre ans. Kinan notre fils avait 9 ans. Je m’en suis occupé du mieux possible, et puis un jour j’ai pris conscience qu’il devenait urgent que je trouve quelqu’un pour suivre sa formation scolaire. J’ai donc engagé Clémence sur les conseils de mon ami Antoine. A ma grande surprise, elle est arrivée avec des séchoirs à fromages et en plus de faire l’école à Kinan, elle s’est lancée dans la fabrication de petites tommes de brebis qu’elle vend à la coopérative du coin. Elle consacre une partie de ces revenus à l’amélioration de la bergerie.
J’avoue ne pas être insensible à son charme, mais elle, semble totalement absorbée par son travail et par Kinan, et porte très peu d’attention à ma personne.
– Et bien, si tu n’es pas inquiet, aucune raison que je le sois. Je vais retourner à la bergerie et m’occuper de mes fromages.
– J’irai chercher le troupeau ce soir. En attendant je vais vérifier l’enclos. Ensuite, il faudrait que je finisse la chambre de Kinan. Cela fait plusieurs fois qu’il me demande de lui fabriquer un vrai lit de berger. Il m’a tellement aidé durant ses vacances que j’ai envie de lui faire plaisir. Et puis, à treize ans, il peut prétendre à une jolie chambre.
Alors que je transporte planches, clous et fil de fer, je laisse aller mon imaginaire. Tous ces grands animaux du coin nous inquiètent de par leurs attaques sur nos bêtes, mais nous rendent également de fiers services.
La présence des lynx participe entre autre, au rajeunissement du sapin blanc. En mangeant quantité de lièvres et lapins sauvages, ils les empêchent ainsi de grignoter leur écorce. La sève ne se retrouvant pas à l’air libre ne sèche donc pas et les sapins peuvent pousser tranquillement.
Les loups contribuent à la régulation des populations de chevreuils et de cerfs notamment, étant donné qu’ils s’attaquent principalement aux animaux malades ou aux plus faibles, et concourent ainsi à endiguer et prévenir les épidémies. Les populations de cerfs sont donc plus jeunes et en meilleure santé.
Les ours bruns quant à eux sont omnivores et se nourrissent même de charognes. Ils jouent donc un rôle important de gardiens de la santé en empêchant la prolifération des maladies. Je ne suis pas inquiet outre mesure, mais serais attentif comme chaque année. J’espère même croiser leur chemin et pouvoir les observer.
Clémence m’a confié qu’elle rêvait d’élever un bébé loup. Jusqu’alors nous n’avons jamais réussi, ne serait-ce que localiser leur tanière, alors, espérer capturer un louveteau, c’est de l’utopie pure et simple. Comme si elle n’avait pas assez de travail avec l’éducation de Kinan et la fabrication des fromages ! Mais lorsqu’elle en parle, ses joues deviennent roses et ses yeux brillants. Qu’elle est jolie dans ces moments-là !
Bataille de chefs
Ce matin, au cœur de la forêt, Akela, un loup Alpha, le chef d’une meute de dix loups est mis au défi par un mâle de son clan. Ces affrontements sont fréquents. Dans une meute, le mâle dominant est de temps à autre contesté par un loup plus jeune.
Les deux antagonistes sont d’une même force. C’est un loup bêta qui conteste la position de chef d’Akela. Un gros loup intrépide qui avait pour fonction de faire régner la loi au sein de la meute.
Akela prend le dessus. L’autre, le loup bêta, résiste. Puis, c’est le belliqueux qui prend l’avantage et Akela qui résiste. Le loup bêta tente de le mordre aux joues. Akela se rebiffe et lance toutes ses forces dans la bataille. Il s’attaque aux pattes, là où les morsures font très mal. Mais le bêta est grand et fort et il se retourne, babines retroussées sur de grands crocs blancs et luisants, et attaque. Le chef de la meute a toujours gagné ses combats. Pas cette fois. Akela recule à présent et admet sa défaite, sans mort, ni blessure.
Il pourrait rejoindre une autre meute et vivre en dominé, privé de femelle, car seul le chef peut se reproduire. Il ne veut pas de cette vie de soumission. Il préfère partir.
La femelle d’Akela a perdu la vie il y a peu, lors d’un combat avec un énorme lynx. Depuis, il est moins actif avec les membres de son clan, et forcément, la rébellion n’a pas tardé à arriver.
Il part. Seul ? Non ! Un loup plus âgé, un loup de seconde zone, met ses pas dans les siens et le suit.
Pour Akela, vivre en loups solitaires, c’est prendre le risque de mourir de faim, et il leur faut au plus vite trouver une nouvelle famille pour chasser.
Les deux compagnons partent au petit trot. Ils parcourent ce premier jour une belle distance, près de quarante kilomètres, et quittent cette forêt familière qui les a vus naître un matin d’avril, et où ils ont leurs repères. Ils deviennent ce que les biologistes appellent des loups flottants, des fugueurs, sans meute attitrée, en quête d’un nouveau territoire.
Sur leur chemin, une grange qui semble inhabitée. Elle signale la présence de l’homme, signe de danger. Les deux compères se font invisibles en lisière de la forêt.
Nez en l’air, ils sentent toutes les odeurs. Akela décide de faire le tour de la grange. Rien d’appétissant. L’homme est leur principal prédateur et il a toujours fait en sorte de ne jamais croiser son chemin.
Mais Ino, le compagnon d’Akela, a repéré de grands sacs de nourriture pour chiens, principalement de la viande séchée. Alors qu’il va se précipiter un couple de bergers arrive par une grande porte au fond de la bâtisse. Les deux compères prennent la fuite.
Malgré la faim qui les tenaille, ils continuent leur route dans les vastes montagnes. Leurs frères sont là, ils sont près de 1000… Et forcément, ils vont finir par croiser leurs traces. A eux d’être prêts à ce moment-là pour gagner le combat crucial, ou fuir plus loin encore.
Aujourd’hui, la forêt primaire est parsemée de prairies où paissent les troupeaux. Ces montagnes sont pittoresques, spectaculaires et encore sauvages.
Elles abritent de grandes forêts vierges, constituées par une majorité d’arbres dont les feuilles caduques tombent au rythme des saisons. Aux altitudes supérieures à 1300 mètres, il y a des conifères. La faune y est riche et diversifiée : renards, loups, martres des pins, cervidés, ours. Plus au nord, un grand troupeau de bisons, un des plus importants de la région. Akela et son compagnon de route ne devraient pas avoir trop de mal à trouver de quoi satisfaire leur appétit.

Pourtant, depuis le début de leur errance, ils n’ont pas vu un seul indice montrant la présence de leurs semblables… Et toujours rien à chasser alors qu’ils mangent habituellement plus de trois kilogrammes de viande par jour.
Ils sont maintenant dans des zones périphériques, des zones dangereuses. Il leur faut attendre que le soleil se couche pour continuer.
Ino, le nez en avant, hume l’air. Il a reconnu une odeur qu’il aime. Celle du raisin. Les grappes sont sucrées et très énergétiques et il sait qu’elles vont ravir son palais. Mais Akela, lui, est saisi par l’odeur du fer des barrières, des chiens et de l’homme, des odeurs qui lui font peur. Il hésite. Ino s’est déjà engagé sous la clôture et se dirige vers les vignes.
– Cot, cot, cot.
En passant près du poulailler ils ont réveillé les volatiles qui s’agitent. Les poules craignent d’être au menu des deux loups, mais sont bien protégées derrières les grillages. Akela finalement se décide et passe à son tour sous la clôture. Ino et lui se régalent et avalent goulûment les grains de raisin les uns après les autres.
C’est la panique chez les poules qui piaillent de plus en plus fort
– Cot, cot, crou, crou, cot.
Une lumière s’allume et le paysan accourt. Il est temps pour les deux compères de déguerpir. Au moins ce soir, ils ont eu un bon repas. Des loups isolés n’ont d’autre solution que de vivre au jour le jour.
Le lendemain, ils reprennent leur chemin ensemble.
Peu à peu le lien qui les unit se renforce. Tantôt Ino court dans les pas d’Akela, et d’autres fois c’est l’inverse. Entre eux, pas de code hiérarchique. Ce sont deux compères qui sont partis

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