He, la Chinoise aux yeux bleus
186 pages
Français

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He, la Chinoise aux yeux bleus , livre ebook

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Description

Cet ouvrage contient 14 nouvelles dont He, la Chinoise aux yeux bleus, la plus emblématique.

D'une émouvante rencontre aux frontières de la temporalité aux amusants démêlés d'un couple épicurien, en passant par de belles histoires vendéennes, l'auteur ne se prive pas d'une descente aux enfers dantesque dans ce thriller palpitant. L'histoire improbable d'un amour entre un peintre parisien et « Sayuki », sa muse nippone et l'histoire chaude et prenante d'un amour de garçon.

Un feu d'artifice de sensations « no limit » pour le plaisir d'une lecture non formatée.

L'auteur, autodidacte, publie ici son premier ouvrage.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 19 février 2016
Nombre de lectures 1
EAN13 9782334070904
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composér Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-334-07088-1

© Edilivre, 2016
Remerciements


Remerciements à
Myriam, Geneviève, Dominique et Nathalie qui comme Ulrike m’ont soutenu et encouragé dans la création de ce recueil de nouvelles.
Une pensée spéciale aussi à la mémoire de Mireille dite Masha sans qui Pierrot et sa compagne Laurette n’auraient jamais existé.
Derniers clins d'œil à Domi de la rue Mogador, jeannette de Montmartre et Zilia.
He, la Chinoise aux yeux bleus
C’était le printemps et je me plaisais dans mon petit boulot de coursier dans une compagnie d’assurance à Paris.
La société avait son siège au milieu de la rue de la chaussée d’Antin, entre la rue de Provence, et la rue des victoires juste derrière les Galeries Lafayette, non loin de l’Opéra. Un peu plus loin, à l’autre bout de la rue, près du square de la Trinité, il y avait aussi une annexe où d’autres salariés s’affairaient.
C’était dans la seconde moitié des années 60 et la technologie encore assez rudimentaire justifiait de nombreux employés aux écritures, des dactylos, cela générait beaucoup de papiers à reprendre, à photocopier, des textes à ronéotyper, des stencils à tirer, il fallait se déplacer pour finaliser des démarches entreprises, parfois juste pour un tampon, une signature.
Je circulais donc beaucoup, à pied, en métro, en taxi. Beaucoup de femmes travaillaient dans cette entreprise. Elles profitaient parfois de mes allées et venues, pour me demander de menus services : Une course rapide aux galeries Lafayette, une lettre à poster, un sachet d’abricots ou de cerises à acheter à la petite dame, marchande des quatre saisons, qui avait installé sa carriole juste en bas au coin de la rue des victoires. Des messieurs me demandaient aussi à l’occasion de leur prendre le journal ou un paquet de cigarettes au tabac du coin.
Il m’arrivait souvent de devoir aller au palais de justice pour y recueillir des jugements, des minutes, ou juste pour faire viser des documents d’assurances. Il m’est arrivé de profiter de l’occasion pour assister très brièvement à un procès dans une salle d’audience. Je n’avais évidemment pas le temps d’y assister totalement, mais je faisais ainsi connaissance avec tout le décorum dont se pare la justice qui me semblait tellement irréel.
Le midi, je déjeunais parfois dans un petit restaurant bon marché de la rue de Provence, en face du commissariat de police, juste après le porche de la cité d’Antin où professaient des dames du quartier, bien à l’abri des colonnades, contrairement à celles de la rue Joubert juste à côté plus exposées aux intempéries.
Dans le petit restaurant, la vieille serveuse, Rose, faisait ce qu’elle pouvait pour servir le plus vite possible sa clientèle d’habitués. La salle du restaurant était bondée et les gens n’avaient pas le temps d’attendre, mais ils respectaient et appréciaient les efforts de Rose aux cheveux blancs soigneusement coiffés, son accent Parisien haut en couleur sans pourtant la moindre familiarité et encore moins de vulgarité. Son visage fariné à la poudre de riz, comme disait ma grand-mère, et ses lèvres carmin toujours impeccables.
J’aimais cette femme ses collègues et cette ambiance, j’y avais un vrai repas pour quelques francs, ce qui me convenait. Mais suivant l’heure à laquelle je pouvais me libérer, à quelques minutes près, l’attente était trop longue. Donc, je me rabattais le plus souvent sur un café qui s’appelait « Le Palmier de Lorette » Rue de Châteaudun, juste en face de l’église Notre Dame de Lorette. Là, en terrasse, je me contentais, pour le même prix que chez Rose, d’un sandwich au jambon et d’un demi.
Lorsque j’étais sédentaire, c’est-à-dire au siège de la société, j’avais plusieurs tâches réservées. Je me trouvais à un bureau juste derrière celui de la petite dame qui s’occupait du standard téléphonique, Madame Emery. Dans cette très large pièce, située à l’entrée après la porte d’honneur, derrière un guichet, nous étions sept ou huit personnes.
Toutes les quelques secondes, Madame Emery ponctuait le temps de ses stridents : Oui j’écoute !… et elle scandait le nom de la société. Puis en fonction de la personne qui appelait et des raisons de son coup de fil, elle renvoyait la communication vers un destinataire qui lui semblait adéquat.
Elle contactait alors ce destinataire, soit le patron, ou un courtier, un chef de bureau, un rédacteur etc… et lui disait : Monsieur, ou Madame, on vous demande sur la Une, la deux, la trois… en fonction des lignes disponibles et après quelques savantes manipulations, et une discrète écoute de quelques secondes qui lui permettaient de vérifier que la communication était bien établie, elle raccrochait et s’occupait d’ouvrir et de trier le courrier.
Elle trouvait le temps de bavarder avec les autres personnes autour d’elle et se retournait parfois de mon côté pour me montrer quelques manipulations du standard téléphonique afin que je puisse éventuellement la suppléer. Je ne montrais pas beaucoup d’enthousiasme à cela, dans la mesure où je considérais que c’était à l’opposé de mon travail qui excluait que je sois rivé à un bureau, tant mes tâches impliquaient que je me déplace beaucoup.
Cependant, j’aimais beaucoup Madame Emery et pour me faire pardonner ces refus de m’intéresser au Standard, je lui faisais souvent part de tout ce que je pouvais apprendre dans et hors de l’entreprise afin qu’elle s’évade un peu et aussi, je ne lui refusais jamais une petite course ou un service.
Je ne me souviens pas des noms de toutes les personnes qui travaillaient dans l’entreprise ou même dans notre grand bureau, Juste Monsieur Palombo et Madame Formisano. Il y avait aussi une très belle jeune femme blonde, un peu plus âgée que moi, un peu plus de 20 ans probablement.
Elle attirait sur elle les regards de la gent masculine comme un aimant. Elle faisait remarquablement son travail et était d’une grande gentillesse. J’aimais beaucoup cette fille qui ne faisait pas trop de cas de sa plastique magnifique et au contraire était d’une grande simplicité. Un jour, j’avais entendu une bribe de conversation entre deux collègues messieurs : « on dirait Marilyn Monroe » C’était à peine exagéré.
Un jour, avec d’autres collègues, elles me demandèrent où je mangeais, dans quel bistrot, dans quel restaurant ? Ce jour-là, j’avais prévu d’aller chez Rose, rue de Provence.
Trois d’entre elles décidèrent de venir avec moi tester cet endroit qu’elles ne connaissaient pas.
Déjà, il fallut passer devant ces Dames de la rue de Provence, sous le porche de la cité d’Antin. C’étaient des femmes d’un certain âge, ce qui expliquait qu’elles tenaient déjà le pavé à l’heure du repas, elles pratiquaient en fonction des heures des bureaucrates, plus que pour de tardifs noctambules.
Mes collègues n’apprécièrent pas trop cette proximité, que pourtant elles ne pouvaient ignorer dans le quartier. Cependant, elles ne firent aucune remarque au petit jeunot que j’étais.
Dans le restaurant, par contre, elles apprécièrent à la fois le service, la qualité du repas et surtout le prix. Pourtant, elles ne souhaitèrent pas revenir chaque jour, préférant conserver leurs habitudes. Je ne sus jamais si c’était la proximité des dames de la rue qui les avait rebutées.
Pour ma part, je continuais d’alterner en fonction de mes horaires entre le restaurant de Rose et le Palmier de Lorette. Là-bas, le garçon de café commençait à me connaître aussi, un serveur grand et mince, type un peu Anglais avec une moustache légèrement rousse.
Il aimait de temps en temps venir discuter brièvement avec moi dès qu’il avait un petit moment, ce qui était somme toute assez rare aux heures où je venais manger mon jambon beurre.
Un jour, ma très belle collègue blonde me dit que son fiancé ne déjeunerait pas avec elle ce midi là et me demanda si elle pouvait m’accompagner ? Je pris juste la précaution de lui dire que ce jour-là, j’irais au Palmier de Lorette expédier rapidement un casse-croute et que je n’irais pas chez Rose. Pas de problème, Christian, me dit-elle, ce sera très bien comme ça.
Lorsque le serveur me vit arriver accompagné de cette très jolie personne, je lus dans ses yeux son grand étonnement et, comment dire ? C’est un peu comme si je changeais de statut, passant de gavroche de bas étage à un ersatz de Casanova ou de petit Don Juan de quartier.
Cela m’amusait beaucoup et je subodorais que ma collègue se gaussait elle aussi de cet effet un peu loufoque qui conduisait la clientèle, essentiellement masculine, à toiser, évaluer, jauger ce couple hétéroclite.
Comment une si belle femme pouvait perdre son temps pareillement en avalant un sandwich avec ce gamin, alors qu’il lui suffirait de battre des cils pour que tous ces messieurs lui fassent une place à leur table et seraient prêts évidemment à lui offrir le repas.
Rien dans notre conversation qui fut pourtant constante n’eut à voir avec ce qui flottait dans l’air, comme dans l’œil du garçon dont l’air hébété ce jour-là me le rendit, momentanément moins sympathique.
Les regards lourds nous suivirent jusqu’au bureau et je compris quelle force de caractère devait avoir cette jeune femme dont je mesurais l’épreuve qu’elle pouvait subir ainsi chaque jour et presque à chaque moment de la journée.
J’imagine qu’elle avait apprécié que je la voie peut-être différemment. Je ne pouvais évidemment pas ne pas être sensible à sa beauté et à son charme, mais je dois dire et peut-être m’en étonner, je ne fantasmais pas sur elle, j’appréciais énormément sa gentillesse, sa simplicité, et aussi la petite complicité qui s’était installée entre nous.
Un jour où j’avais eu une course à faire un peu plus longue que prév

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