Hétérhomos
270 pages
Français

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Hétérhomos , livre ebook

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Description

Ce texte, rédigé entre janvier 2014 et le mois d’août de la même année, vient de trouver une confirmation tragique dans les événements qui ont secoué l’opinion française au tout début de l’année 2015.

Deux options s’ouvrent alors au lecteur : y voir un raccourci quelque peu hâtif vers des conclusions alarmistes, ou bien tenter d’y déchiffrer l’agenda, fortement prémonitoire, des mois et années à venir ? Une chose est cependant certaine : une fois la dernière page tournée, il y a de fortes chances qu’il sente lui venir, sinon l’envie, du moins la curiosité de regarder son milieu humain en se demandant : est-ce que je le vois tel qu’il est ou tel qu’on m’a appris à le voir ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 30 juillet 2015
Nombre de lectures 0
EAN13 9782332927125
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-92710-1

© Edilivre, 2015
Hétérhomos
 
 
“Lorsque les Dieux veulent nous punir, Ils exaucent nos prières.”
O. W.
– Maintenant que t’as un peu récupéré…
– Ne me parle pas encore de ma mère, s’il te plaît ! Laisse-moi, tout d’abord, reprendre mon souffle.
– Dans ce cas, je me contente de te faire un petit topo de la situation. Tu dois avoir complètement décroché, après une si longue absence. Right ?
– Ben… fatalement.
– Au fait, te souviens-tu du petit Adrien ?
– Un peu, oui ! Je m’en suis occupé en tant que fille au paire. T’as oublié ?
– Oublié ! T’es marrante, toi ! Ça fait une éternité que madame a pris la tangente, même pas daigné nous dire adieu… Bon. Je voulais surtout t’apprendre qu’il va se marier.
– Adrien ! Si jeune ! Dix-neuf ans à peine, je crois ? C’est ça ? Je connais l’heureuse élue ?
– Son père.
– C’est pas drôle, tu sais ? Je viens tout juste de débarquer, après pas moins de sept heures de vol, sans compter le trajet Bukavu, Kinshasa : toute une épopée ; plus de soixante-dix heures, effectué en grande partie de nuit, tous phares éteints et à vitesse réduite, pour des raisons de sécurité… Alors laisse-moi respirer un petit peu, s’il te plaît !
– Ecoute, darling, c’est pas que je tienne à te brusquer mais va falloir te secouer et plus vite que ça ; les choses ont pas mal changé depuis, tu sais ? Et puis…
– J’ai besoin d’une petite pause, Rolland ! Je te rappelle que j’ai passé près de dix-sept ans dans un monde où le rythme quotidien est tout autre ; je reviens du fin-fond du continent africain, où je me suis consacrée à une tache qui n’est vraiment pas de tout repos…
– Ah ça, pour prendre ton temps, tu l’as pris ! Sans te préoccuper le moins du monde des soucis que pouvaient se faire les potes à ton sujet. Ta pauvre mère… alors là, n’en parlons pas… True or not ?
– C’est à dessein que je n’en ai fait part à personne ; je tenais à faire une césure, à me couper du charivari parisien. J’en avais marre de la vie qu’on menait ici, avec nos discussions oiseuses, bistrot, disco, bringue, avortement aux frais de la sécu et belotte et rebelotte et les demi-mondanités et le trente-sixième flirt de la saison… A la fin, j’en avais ma claque ; je me suis tirée. Et voilà qu’à peine débarquée, mon ex, le der des ders, m’annonce sans crier gars, que l’enfant qu’il m’est arrivé de porter dans mes bras il y a près de dix-sept ans de ça, se prépare à convoler en juste noce avec son paternel ! Tu trouves pas que c’est un peu violent ? Non ?
– Calme-toi, darling !
– Je t’en dispense, du “darling” ! Essaie plutôt de m’expliquer un peu plus clairement ce qui se passe ; parce que là, je commence à halluciner, figure-toi ! D’ailleurs, je suis sûr que tu me racontes des bobards.
– Pas du tout ! Et je te rappelle, à mon tour, que nous sommes en 2031 et qu’on a autre chose à faire qu’à s’encombrer des restes de reliques cathos, avec leur fatras de morale moisie. Je préfère te l’annoncer tout de suite – quitte à te choquer –, ça t’évitera de disjoncter un peu plus tard. Wake up, darling !
– Tu peux pas causer français, comme tout le monde ?
– C’est ce que je m’efforce de faire depuis ton arrivée, Christine ! C’est comme ça qu’on parle now a days ; je veux dire « de nos jours ». Mais pourquoi es-tu si agressive, au fait, toi qui prétends avoir besoin de calme ?
– Excuse-moi. C’est la fatigue, le voyage, et… tous ces changements ; j’arrive pas encore à focaliser correctement.
– A propos de changement, tu vas pas me dire que t’as même pas remarqué qu’Air France s’appelle désormais France Air ? C’est avec eux que t’as voyagé ? Didn’t you ?
– Je n’y ai pas fait attention. C’est vrai que les hôtesses ne parlaient la plupart du temps qu’en anglais… Maintenant que j’y repense… Le fait est que les fatigues du voyage Bukavu – Kinshasa, en taxi collectif, s’ajoutant aux difficultés de toutes sortes qui en ont émaillé le trajet, m’ont pas mal secouée. Pour ne rien dire de la panne d’électricité qui nous attendait à l’aéroport de Kinshasa ; on a pratiquement embarqué à la lumière de bougies ; le pays fait face à une grave crise d’énergie en ce moment. En fait, depuis pas mal de temps déjà. Et, pour couronner le tout, on a été accueilli par un orage comme on en voit rarement ; c’était la nuit en plein jour. Et les nuits, là-bas, quand ça tombe, diurnes ou nocturnes, c’est plutôt abrupte ; on n’y voit plus grand chose. Tu peux t’imaginer l’ambiance. Si, en plus, faut se poser des questions sur le prestataire de services…
– En tout cas, prépare-toi à « frangliser », ma chérie ; l’anglais, c’est la langue dans laquelle on s’adressera à toi une fois sur deux, même en entrant dans une boulangerie. Tu sais que nous sommes devenus le musée du monde entre-temps ? 196 millions de visiteurs par an. Not less. Tout repose sur le tourisme. Le ministère en charge y a mis toute la gomme. Forcé et contraint, remarque : l’industrie, à part les poids-lourds du CAC 40, qui s’en tirent plus ou moins bien, c’est le désert intégral. Ou presque ; les derniers outils sont en train de rejoindre les collections pour amateurs de vieilleries ; nous faisons à peine le poids de la Bavière ; the germains ont tout pris en main, avec leur dumping et leurs méthodes à la rebrousse poils… L’euro a fini par nous coûter bougrement cher, baby !
– Tu veux dire que les français font avec ? Comme ça ?
– Personne ne les y a obligés, as far as I know. Pardon ! Je veux dire « à ce que je sache ». Mais tu pleures ! Reprends-toi, darling ! Tu ne vas prendre ça au tragique, tout de même ! Tiens, Sers-toi ! La boîte à kleenex est là ; help yourself !
– C’est… C’est surtout le décalage, et…
– De mon côté, je te promets que je vais faire un effort supplémentaire pour causer french. Tu sais que j’adore discutailler avec toi, quels que furent nos désaccords, dans le temps. Tes prouesses rhétoriques, ça m’a beaucoup manqué. Indeed ! Vraiment ! Je me souviens, t’étais tout le temps là à te poser des questions sur un tas de choses… Mais revenons plutôt à notre subject.
– Oui, à Adrien, s’il te plaît. Je veux dire… Il y a inceste, enfin !
– Mais c’est quoi l’inceste, si ce n’est une catégorie morale ? La toute première sur laquelle se fondent les religions monothéistes – toutes, sans exception –, qu’elles imposent en tout premier lieu aux people. Ou bien t’as égaré tes capacités à raisonner, quelque part au fin-fond de l’Afrique ? N’importe comment, un décret de loi est en préparation en ce sens.
– Tu prétends que l’inceste va être réellement aboli !
– On descend plus du singe, or what !
– Sûrement pas de Jupiter, par pleine lune, en tout cas ! Mais qu’est-ce que ça a à voir avec…
– Hé bien, darling, les gens ont fini par piger que l’inceste est un principe strictement moral, aussi étroitement apparenté aux vieilles croyances religieuses que le singe l’est à l’homme. T’as oublié qu’y a pas si longtemps que ça les Pharaons prenaient leur sœur pour épouse ; une tradition qui était du reste commune à plus d’une civilisation – avant que le monothéisme ne vienne y mettre son fucking grain de sel.
– Et les désordres génériques qui en résulteraient, qu’est-ce que t’en ferais ?
– Eh ben, là, nous sommes d’accord ! C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il sera permis à un père d’épouser son fils, à une mère de faire de même avec sa fille ; à deux sisters de contracter mariage. Idem pour deux frères. Mais pas à un frère de prendre sa sœur pour femme, ni à une mère de se lier à son fils par les liens du mariage. Pas plus qu’un père ne peut le faire avec sa fille. Le législateur n’est pas con à ce point. Is he ?
– Comment ça, le législateur ? Tu viens de parler de décret de loi en préparation !
– Yes ! Mais ça revient au même ; la présidente socialiste, récemment élue, veut aller au plus pressé tout en assurant son coup, sa majorité étant quelque peu restreinte… Mais majorité quand bien même. Disons que j’ai un peu anticipé sur la chose. En tout cas, les textes de loi complémentaires sont en préparation. Elle en a fait son cheval de bataille, au fait. « l’union-libre », que ça s’appelle. N’importe comment, en ce domaine, les socios tiennent leurs engagements, quoi qu’il arrive. Sur as hell !
– En effet ! Ça me rappelle le connard de Hollande et son « mariage-pour-tous ». Celui-là, avec sa tête de hibou ahuri et sa gueule d’homo refoulé…
– Un peu de respect pour les morts, please !
– Les morts ! Qu’est-ce qu’il lui est arrivé, à ce con ?
– Eh ben, il a été assassiné par sa copine. Tu te souviens de Julie Gaillet, ou Caillet ?
– Mais pourquoi, bon Dieu !
– Justement ! C’est là que tu viens de faire de la prémonition à rebours, en quelque sorte.
– Explique-toi !
– Elle l’a surpris au lit avec son ex-copain ; un playboy du genre pousses-toi-que-je-m’y-mets.
– Tu veux dire qu’il est devenu réellement pédé, le Hollande ?
– Va falloir remettre ton vocabulaire à jour, baby ! On dit « homo », à la rigueur – avec ce que cela comporte de respect.
– Cesse de me donner du « baby », s’il te plaît ! Si j’ai bien compris, tous les deux étaient réversibles ? L’ex, tout comme le nouveau ! La pauvre Julie ! Elle n’est pas vernie, celle-là !.
– Hou la la ! Tu vas me faire plaisir de réviser d’urgence ta façon de t’exprimer, my dear ! « Homo », « hétéro »… C’est dépassé, tout ça ! Aujourd’hui, y a plus que des S.F. ou des S.J. Communément appelés les S.J.F ; le reste…
– Les S.F. ou S.J. ! Mais qu’est-ce que c’est que ce baragouin !?
– Des Sex-fun, ou des Sex-joy. Ou, si tu préfères, des Sex-amateurs et des Sex-jouisseurs. Approximativement, quoi. Y a même des shows pour ça ; je veux dire des séances de vulgarisation, en vitrine – genre Gal

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