Imaginaires transculturels entre le Canada et le Brésil
236 pages
Français

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Imaginaires transculturels entre le Canada et le Brésil , livre ebook

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Description

« Ces romans défont et construisent tout à la fois, par une ambiguïté toujours vivace, les noyaux symboliques qui s'amalgament pour fonder ce qu'on peut appeler les espaces-gigognes. Si les charnières montrent la nature des contacts, les gigognes font ressortir les modes d'emboîtement signique qui président aux symétries et/ou asymétries entre les frontières et les centres des sémiosphères. » L'essai de littérature comparée de Licia Soares de Souza rassemble les conclusions de ses recherches menées dans le cadre de colloques universitaires au Brésil, en France, au Québec et au Manitoba. Il vise à rendre compte des fructueux échanges culturels entre le Brésil et le Canada, et plus particulièrement des relations littéraires interaméricaines. À travers l'analyse comparative de plusieurs romans, la chercheuse révèle la présence de similitudes frappantes dans la représentation des rébellions métisses du XIXe siècle menées au Canada par Louis Riel et au Brésil par Antonio Conselheiro. Sa réflexion autour du transculturalisme des Amériques traite également des problématiques de l'espace urbain en prenant comme exemples Montréal et São Paulo.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 14 juin 2018
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342161748
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0090€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Imaginaires transculturels entre le Canada et le Brésil
Licia Soares de Souza
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Imaginaires transculturels entre le Canada et le Brésil
Toutes les recherches ont été entreprises afin d’identifier les ayants droit. Les erreurs ou omissions éventuelles signalées à l’éditeur seront rectifiées lors des prochaines éditions.
 
Retrouvez l’auteur sur son site Internet :
http://licia-soares-de-souza.societedesecrivains.com
 
Aux ami(e)s canadien(ne)s qui m’ont fait découvrir le pays, dès mon jeune âge.
 
À Jean Morisset qui m’a mise dans les traces de Louis Riel.
À mon amie-soeur québécoise, Irène C. Laliberté qui m’a plongée dans le langage et dans la culture de sa patrie. En plus, c’est elle qui m’a fait découvrir la plupart des œuvres canadiennes ici étudiées.
Présentation
Ce volume d’imaginaires transculturels a des spécificités propres. Il est composé de textes qui sont des fruits de communications dans des colloques qui ont abordé des échanges culturels entre le Canada et le Brésil. Ces colloques ont eu lieu au Québec, dans le cadre de l’ACFAS, au Brésil, en France et au Manitoba. Ils ont témoigné d’une continuité des recherches sur les relations littéraires interaméricaines à partir d’une perspective comparatiste. Il regroupe notamment des chercheurs des universités québécoises et canadiennes, brésiliennes et françaises pour qui, chaque année, les événements académiques sont devenus des lieux propices à un travail d’échanges et de réflexion partagée.
Ces événements appellent à renouveler les études portant sur les interactions entre un sujet et des pratiques habitantes dans les espaces ruraux et urbains des terres américaines. Comment l’appropriation des espaces montre-t-elle une disposition physique à préserver ou à l’inverse à transformer les centres et les périphéries des villes, villages et champs naturels ouverts ? Comment un corps s’inscrit-il dans un territoire comme facteur de changements ? Comment mettre en évidence la nature des mouvements qui autorisent occupations, (re) façonnements et aménagements intérieurs et extérieurs ? Quelles sont les figures élémentaires de la dynamique spatiale, quelles ressemblances ou dissemblances permettent de les distinguer ? Quel regard les écrivains et les cinéastes portent-ils sur une ville, un village, un champ naturel ouvert ? Comment en font-ils un objet littéraire ou cinématographique ?
Si le thème de l’appropriation des espaces a fait déjà l’objet de nombreuses recherches, ce qui nous interpelle maintenant c’est la façon dont la littérature, le cinéma et d’autres productions culturelles représentent l’incorporation, par les espaces américains, des migrations internes et externes, des situations d’indigence, des modifications de la flânerie, bref des déplacements forcés ou spontanés qui engendrent des transformations dans la mémoire individuelle ou collective ainsi que des espaces d’interaction ou d’exclusion sociale et culturelle. Nous privilégierons les études comparées, mais une attention toute particulière sera accordée, dans les derniers textes, aux représentations de la ville de Montréal, étant donné la célébration, en 2017, de son 375 e anniversaire.
Nos événements ont toujours été conçus comme un lieu de rencontres et d’échanges entre chercheurs venant de plusieurs pays pour cerner les représentations contemporaines des dynamiques urbaines dans la littérature et le cinéma québécois et brésilien. Nous osons même affirmer que les études canadiennes et québécoises ont changé les études comparées au Brésil, en mettant en relief des problématiques communes des Amériques, jusque-là peu étudiées. Nous espérons que l’inverse aussi se produise : que le Canada subisse les influences des échanges avec le Brésil pour modifier ses visées comparatistes, tant dans les universités que dans les écoles secondaires.
Dans le chapitre I, il est question des rébellions des Métis du Nord-Ouest menées par Louis Riel qui ont réussi à remettre en cause la position du Québec dans la fédération canadienne. Ce texte fait partie d’un dossier sur les 150 ans du Canada, en 2017, paru dans la revue Interfaces Canada/Brésil, la revue officielle de l’Association brésilienne d’études canadiennes – ABECAN.
Il y a eu une prise de conscience des différences entre les peuples anglophones et francophones qui n’avait pas été prise en considération lors de l’Acte de l’Amérique du Nord britannique. Dans ce chapitre, nous analysons quelques extraits des éditoriaux du journal La Presse entre février et novembre 1885, photocopiés à partir des microfilms de la bibliothèque de l’université du Québec à Montréal. Nous constatons que les premiers éditoriaux étaient en symbiose avec l’idée d’une union de la fédération, en ce qu’ils condamnaient la « sauvagerie » des rebelles indiens et métis. Compte tenu de la réaction des lecteurs qui voyaient dans la cause des Métis une lutte semblable à celles que les Canadiens français menaient pour préserver leur identité, La Presse a changé de point de vue et a commencé à appuyer les actions des Métis rebelles.
Le texte du chapitre II aborde trois récits, le premier du Brésilien Euclides da Cunha, les deux autres des Manitobains Michel Desgranges et Ronald Lavallée, et s’attache à montrer comment des imaginaires transculturels se sont incarnés dans les trames de certains conflits du xix e  siècle. Une campagne de l’armée brésilienne contre des paysans (Canudos), des insurrections de Métis – menées par Louis Riel – contre l’armée canadienne ont mis en relief un entrecroisement culturel des plus riches signalant une production négligée par les gouvernements, parce qu’elle pouvait aller contre les idéologies du progrès qui accompagnaient les nouveaux rapports de production.
Le chapitre III a pour but d’analyser les journaux intimes de Riel, présentés par Ismène Toussaint. L’importance symbolique de ce prophète du Nouveau Monde est tout à fait cruciale. Aussi longtemps que le Canada va exister, ses citoyens devront lire des ouvrages sur Louis Riel parce que sa vie reflète de manière singulière les tensions d’être canadien : l’anglais versus le français, les peuples autochtones versus les Blancs, l’Est versus l’Ouest, le Canadien versus l’États-Unien. En outre, cent vingt-deux ans après sa disparition, Louis Riel reste encore une figure importante dans la construction des mythes fondateurs du Canada. Les Québécois le regardent comme le défenseur du français et de la foi catholique ; les socialistes comme un opposant de l’impérialisme ; les Canadiens comme le défenseur des intérêts de l’Ouest ; les protestants comme un fou. Actuellement, on situe son récit de luttes et combats au centre des tensions qui planent au-dessus de la société canadienne : la bataille pour les droits des minorités et l’autonomie régionale.
Le chapitre IV aborde quelques modalités de manifestation de la culture autochtone, en particulier en interaction avec la culture blanche dominante. Les représentations des modes de vie métis disent beaucoup, à notre avis, sur les aspects traditionnels et historiques des premières nations. Beaucoup plus, elles montrent les enjeux et les défis des fusions culturelles ; quels sont les tenants et aboutissants du point de vue des transformations que telles fusions provoquent chez des êtres qui naviguent entre une culture et une autre. Plusieurs questions vont se présenter le long de notre texte, susceptibles de pointer le genre de renaissance culturelle que la littérature moderne met en scène. Pour envisager les portraits identitaires des Métis et des Indiens, nous allons avoir affaire à deux romans canadiens manitobains Tchipayuk ou le chemin du loup  et Manitoba. Nous ferons quelques citations tirées des récits  L’Empire des Bois-Brûlés , paru à Saint-Boniface, Louis Riel : la fin d’un rêve  de Saskatchewan , traduit à Montréal, et des productions montréalaises Louis Riel : Exovide et Bois-Brûlés (poème épique). Quant au brésilien, il s’agit de Maíra dont la caractérisation de son héros ressemble à celle des héros canadiens et parce qu’il met en place une mythologie indienne.
Le chapitre V a affaire à l’œuvre de Francine Ouellette. Nous avions dans l’esprit la présence d’un syncrétisme culturel advenu de la rencontre entre Blancs et Amérindiens. Nous nous demandions toujours dans quel ouvrage nous pourrions trouver ce phénomène tellement représentatif des Amériques, dans la littérature québécoise, alors qu’au Brésil les entrecroisements culturels entre Blancs, Amérindiens et descendants d’Africains sont si prégnants qu’ils sont plus que des représentations littéraires ; ils existent vraiment comme des faits anthropologiques vifs dans le quotidien de plusieurs communautés, suivant le degré d’implication des sujets diachroniques. Francine Ouellette nous a alors fourni des exemples emblématiques de ce syncrétisme culturel que nous avons tellement recherché.
Le chapitre VI envisage les liens entre le roman Mar Morto (1936) de Jorge Amado et celui de Sérgio Kokis, Negão et Doralice , paru dans les années 1990. Quelques noyaux sémantiques essentiels du roman d’Amado ont façonné une image du Brésil : la mise en scène d’un héros noir, descendant d’esclaves, vivant dans les périphéries des villes comme un être marginal et exclu des centres politico-sociaux des grandes villes ; le souffle lyrique qui marque l’amour très fort entre deux jeunes, un Noir et une Blanche, dans un milieu défavorisé ; le culte a

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