Incroyable voisine

Serge Yvon Ngoie

Description

Nathalie, une pré-adolescente maladive et non scolarisée est le souffre-douleur de sa mère qui la tient responsable de tous leurs problèmes. Mais l'arrivée soudaine de Monsieur Erick, un voisin très mystérieux va venir chambouler le quotidien de cette modeste famille.

Sujets

• Littérature africaine
• Fiction

Informations

• Publié par: Challenges Littéraires Editions
• Nombre de lectures: 25
• EAN13: 9782490414000
• Langue: Français

Extrait

Incroyable Voisine



DE SERGE YVON NGOIE


Illustration couverture : Félicité Ngijol by Felisgeme
Première édition
Édition originale publiée par 228 livres Éditions,
2017 © Challenges Littéraires Éditions,
2018, pour la présente édition

ISBN : 978-2-490414-00-0
Dépôt légal : juin 2018
Édité en France
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Ceci est une œuvre de fiction. Les personnages, lieux et événements décrits dans ce récit proviennent de l’imagination de l’auteur ou sont utilisés fictivement. Toute ressemblance avec des personnes, des lieux ou des événements existants ou ayant existé est entièrement fortuite.
Tous droits réservés. Cette œuvre ne peut être reproduite, de quelque manière que ce soit, partiellement ou dans sa totalité, sans l’accord écrit de la maison d’édition, à l’exception d’extraits et citations dans le cadre d’articles de critique.
Cette œuvre est réservée à tout public jeune et adulte.
Table des matières



Préface


Chapitre 1

Chapitre 2

Chapitre 3

Chapitre 4

Chapitre 5

Chapitre 6

Chapitre 7

Chapitre 8

Chapitre 9

Chapitre 10

Chapitre 11

Chapitre 12
Préface

« Incroyable Voisine ! C’était ma mère ou moi ? ».
C'est difficile à dire. A vous de me dire qui est cette incroyable voisine. Je devais avoir six ou sept ans. Nous étions cinq à la maison. Ma mère, ma tante, mes deux frères et moi. Je n’étais qu’une ombre parmi les arbres. Mon jeune âge ne me faisait pas remarquer par qui que ce soit. Maman travaillait dans un restaurant comme serveuse. Elle partait tôt pour le boulot et ne revenait que très tard dans la nuit ; pourtant, son travail n’était qu’à quelques dizaines de mètres de la maison. Mes deux frères allaient à l’école. Moi je restais à la maison avec ma tante.
Pourquoi à six ou sept ans, j’étais encore à la maison ? Eh bien parce que j’avais des problèmes de santé, m'avait-on expliqué. Alors ma mère avait fait appel à ma tante pour qu’elle s’occupe de moi, quand les autres quittaient la maison pour vaquer à leurs différentes activités. J’étais aussi myope. Et mes crises épileptiques qui survenaient deux ou trois fois par semaine, compliquaient encore un peu plus la donne. J’allais voir le médecin tous les samedis en principe.
Ma tante m’aidait à tout faire. J’étais fière de l’avoir auprès de moi. Elle était comme une deuxième partie de mon corps. Je réfléchissais et elle agissait. Elle était plus fine que maman. Quelle taille faisait-elle ? Elle était mince et ressemblait aux jeunes mannequins qu’on voyait à la télé. Elle se moquait de moi de temps à autre ; mais je l’aimais bien cette tante Angèle. Nous vivions dans une modeste maison qui n’avait que deux chambres à coucher. Une chambre pour les garçons et une autre pour ma mère, ma tante et moi.
Notre cuisine était très petite mais ma tante s’efforçait d'y faire la vaisselle et de réchauffer les restes de nourriture que maman ramenait du restaurant où elle travaillait.
On ne faisait pas tellement la cuisine chez nous. Nous mangions selon le menu du restaurant. Donc nos courses se limitaient uniquement à quelques achats dans les petites boutiques de quartier de lingerie et de parfumerie.
Pour être franche, nous allions souvent dans les marchés de friperie pour acheter de quoi nous vêtir, et ainsi que dans les petits shops pour nos pommades et parfums. Maman, ma tante et moi allions chez la coiffeuse une fois par mois.
On avait une petite véranda ; et notre salon n’était pas bien équipé. Du moins, on avait le nécessaire ; à part notre téléphone qui ne fonctionnait pas normalement à cause de maman. La ligne était constamment interrompue par la compagnie de téléphonie locale ; parce que maman ne réglait pas la facture comme cela se devait. Parfois, c’était l’électricité ou encore l’eau qui nous manquaient. Mais, maman faisait tout son possible pour remettre les choses dans l’ordre. Même si, quelques fois, elle s’endettait au travail, auprès de son employeur. Son employeur était très gentil pour la laisser faire des emprunts, ou, lui faire des avances sur salaire. Maman était la doyenne des employés du restaurant. Depuis dix ans, elle ne faisait que des allers et retours entre la maison et le restaurant. Mais on était tous heureux de ne manquer de rien, malgré l’absence de papa. Ce dernier nous avait quittés quand j’étais encore dans le ventre de ma mère. Papa non plus ne gagnait pas grand-chose avant son décès. Mais il avait économisé un peu d’argent pour nous payer cette maison. Maman pleurait toujours sa disparition et ces beaux moments passés ensemble ! 
De toutes les manières, j’étais très heureuse et personne ne pouvait me dire le contraire. Maman non plus ne se plaignait pas trop de notre situation économique. Ah, j’allais oublier l’essentiel : on avait un chien. C’était le chien du patron de papa. Il l’avait offert à papa lors de son anniversaire. C’était tout ce que maman avait de plus cher à part nous bien sûr. Dès que maman voyait ce chien, elle se souvenait de papa. Elle l’aimait tellement qu'elle fêtait même son anniversaire en souvenir de son mari. Ce chien était plus qu’un chien pour nous. C’était un membre de la famille à part entière. Il avait dix ans cette année-là. Il avait le même âge que mon frère aîné. Je l’aimais fort bien. Il aimait jouer avec moi dans la cour. Il savait tout faire sauf parler. Il savait ouvrir les portes, ainsi que saluer de sa patte droite. Je vivais très heureuse dans ce quartier très peuplé. Je me réjouissais de ne rien faire ; à part jouer avec notre chien et taquiner ma tante. Maman ne voulait pas que je sorte seule. Ma tante était, en quelque sorte, mon garde du corps. Nous vivions tous en harmonie dans le quartier.
Chapitre 1
Un mystérieux voisin

V oilà qu’un beau matin de juillet, un homme débarque dans la maison en face de la nôtre. C'est un Monsieur grand, barbu et peu élégant. Autrefois, sa maison était inoccupée. C’était une maison délabrée. 
Mais depuis quelques jours déjà, sa rénovation a été entreprise. Elle a été remise en bon état. Ce Monsieur bizarre l'a sûrement louée ou achetée. Je suis à la fenêtre et je regarde comment l’occupation des lieux se fait.
Il n'a apparemment pas apporté beaucoup de choses. J'ai l’impression qu’il n'a apporté que quelques cartons et une valise. Je ne sais pas pourquoi mais je ne sens pas trop cet homme. J’aurais préféré que cette maison à étage reste délabrée et inoccupée plutôt que de voir débarquer cet homme étrange. 
D’habitude, j’aimais voir de nouvelles têtes dans notre quartier. Mais là, il ne semble pas faire l’affaire. De plus, tous les habitants de mon quartier vivent en famille. Lui, c'est plutôt le contraire. Il n'a ni femme, ni enfant, ni chat, ni chien. Il n'a rien du tout. Côté matériel, il a le strict nécessaire : une grande antenne parabolique, une chaîne wifi, une fourgonnette et sa maison à étage avec un grand jardin et une merveilleuse véranda. Il me fait peur. Il est arrivé depuis deux jours et n'a même pas mis le pied dehors, ni démarré sa fourgonnette. Il s'est enfermé et n'a même pas de visite.
Mon inquiétude devient de plus en plus grande.
Souvent, les nouveaux venus dans le quartier se promènent dans le quartier ; ils vont de maison en maison pour se présenter auprès des voisins dans le but de maintenir une certaine convivialité. Certains nouveaux voisins organisent même des fêtes de quartier pour se présenter et faire partie de la fraternité commune du quartier. Comme souvent, quand maman n'est pas là, à cause de son travail, c'est tante Angèle qui va à ce genre de fêtes, à sa place. Mais cet inconnu ne fait rien depuis son arrivée.