Je suis curieuse
150 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Je suis curieuse , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
150 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Mesdames... attendez-vous au pire car le pire est toujours possible. Je suis curieuse vous invite au libertinage, à l’amour sans tabou, entre filles, sachant que succomber aux pulsions est la forme la plus aboutie de l’amour comme l’imprudence une forme de provocation. Mesdames... méfiez-vous ! Que vous soyez curieuses ou seulement amoureuses, comprenez que la passion a ceci de douloureux qu’elle peut se heurter à l’âpreté des interdits. Certaines se révolteront sans toutefois renoncer au sexe... qu’elles en soient remerciées.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 07 juillet 2016
Nombre de lectures 0
EAN13 9782334144308
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-334-14428-5

© Edilivre, 2016
Citation


Les passions ont un degré d’énergie chez l’homme… rien ne peut les captiver.
SADE
Première partie Filles avec deux elles
Introduction(s)
Inutile de me plaindre, je suis déjà morte.
Durant le viol. Avant même mon équarrissage. Je n’ai rien senti de toute façon. Je l’ai bien mérité, ont-ils dit ! Jogger, seule, le long de la rivière, t’es folle ou alors tu cherches ? Et voilà. Qui cherche trouve, ma cocote. Et ils ont ri. Et ils m’ont saisi violemment par les bras. Et je me suis défendue. En vain.
Etrangère au reste du monde avec mes écouteurs et la cadence de mes foulées… j’ai rien vu venir.
Le vent frais de ce début d’automne a soudainement disparu et une lointaine odeur de sang séché remplit le coffre de la voiture dans laquelle je suis ligotée. L’instant d’avant je me suis pourtant débattue, mais j’ai vite compris. Je me suis pissée dessus. Entravée et bâillonnée. Pieds et mains liés dans le dos. Cambrée comme un arc. Poitrine comprimée dans un justaucorps tendu à l’extrême. Respiration rendue difficile d’autant que mon cœur va exploser. Je dois me ressaisir… retrouver de la lucidité… comprendre. Et comprendre quoi, putain ? Que je vais passer à la casserole, comme ils ont encore dit ! Mais impossible de me concentrer sur quoi que ce soit. Pour ajouter à mon désarroi, du Heavy metal sature mes oreilles et fait vibrer l’habitacle entier. Cauchemardesque. Mon amie doit maintenant s’inquiéter. Les flics auront-ils le temps de me retrouver ? Avant qu’il ne soit trop tard. Quoi qu’il en soit je ne vois pas d’issue, je suis déjà morte dans ma tête. Leurs rires, leurs yeux surtout m’ont inscrit dans cette certitude. De plus je le ressens. Une sorte d’abjection incrustée en moi, une impossible réalité. Un karma… horrible.
Ils ont dû entrer le véhicule dans un garage car j’entends des portes s’ouvrir dans un grincement sourd puis se refermer. J’étouffe dans ma prison. Des bruits de pas secs. J’ai peur, je tremblote comme un chaton. Des chuchotements inaudibles. Je crie mais ma gorge ne répond plus. Des larmes à la place.
La suite n’est que violence.
Violence de la lumière d’abord. Blanche, aveuglante. Trois silhouettes indéfinies, surexposées, au-dessus de mon cachot. Je suis terrorisée. Ectoplasmes fantomatiques aux voix d’outre-tombe. J’ai froid.
Violence de ces mains rugueuses, fermes qui me déposent sans ménagement sur un sol froid comme une pierre tombale, dans un silence de plomb et un parfum de mort. Comme une carcasse enfin arrivée à destination. Une livraison.
Violence de la dague affutée aussi qui découpe, avec vice et délice, mes vêtements comme le boucher taille dans le flan de la bête sacrifiée. Car c’est bien de cela qu’il s’agit. Un sacrifice. Un abattage improvisé dans un abattoir désaffecté. D’une autre époque. Autour de moi des cimaises chromées, des crochets menaçants, des esses scintillantes. Mes cris résonnent dans le vide de l’endroit.
Enfin il me semble.
Violence de ma lente ascension vers le ciel encore, chevilles enserrées dans des sangles de cuir à chaque extrémité d’un trapèze. Abominable cliquetis de la chaine qui semble compter ses maillons aux ordres d’un palan invisible.
Violence de la lente oscillation de mon corps enfin, imprimée par des mains déterminées. Comme les mains de ces acheteurs de bestiaux évaluant la marchandise jour de marché dans une foire locale.
Nous y sommes, disent-ils.
Je suis totalement nue. Suspendue par les pieds. Mes cheveux fixés au sol à un anneau. Mon sang emplit ma tête. Des doigts frappent mon entrejambe, mes cuisses, mes seins. Je ne hurle plus pourtant j’ai mal. Je ne pleure plus pourtant je suis inondée de larmes. L’heure de ma mort a sonné. En cercle autour de moi. Qui sont-ils ?
L’exécution ne dure que quelques minutes. Affreuses, barbares. Qu’ai-je à expier ? Quel rituel honorent-ils, pourquoi moi ? Parce que femme. Comme une dette biblique. Ma vulve tel un calice christique dans lequel ils se désaltèrent. Le vin messianique souille ma peau et colle mes cheveux. Mon séant lacéré à coup de nerf de bœuf. Je brûle par tous mes orifices. J’agonise. Je tressaille. De spasmes en spasmes je vomis ma vie. Je vacille dans l’absurde et l’ordure.
Je dois être en enfer.
Vas-y ! Ordonne l’un d’eux.
Supplice du pal. Inversé. Puis plus rien. Une sorte de néant. Suis-je déjà morte ? D’où je suis je ne sens rien mais je les observe dans leur démence. Le pieu glisse et s’enfonce lentement dans mon vagin ensanglanté. Béant. Bientôt remplacée par le tranchant affuté de la scie crantée. Et soudain l’assourdissante rotation de la lame qui brise le silence. Dépèce. Vision insupportable de mon corps coupé en deux. Deux moitiés de moi, identiques. Symétriques. Désormais suspendues par mes tendons aux crocs de boucher.
J’ai toujours rêvé d’un univers féminin, dès l’enfance. Un monde exclusivement dédié aux filles, douces, à aimer. Sans en connaitre le prix.
Déjà fillette, je n’aimais pas les garçons.
Extases Mortelles
De l’avis de tous la fille était moche.
De l’avis des garçons surtout. Et des filles à cause des garçons. Puisqu’ils le disent. Un visage poupon, rond. Sans trait particulier, sans intérêt particulier. Lisse. Des yeux ronds également, globuleux mais pas trop. Qu’on ne remarque pas au premier regard. De grands cils… si on s’attarde. Comme des ailes. Repliées en cette heure matinale. Petite bouche charnue, souffle léger. Lèvre supérieure en forme d’accent circonflexe. Plutôt sexe… si on s’attarde.
Et je m’y attarde. Et le soleil aussi. Ce soleil, malicieux et vérécondieux, issu des ombres de la nuit qui arrache à la tapisserie de la chambre des lambeaux de lumière, pour revêtir le corps nu d’un voile de chaleur douce. Le vêtir de pudeur ardente. De perles d’été naissant. De l’obscurité nocturne, seul subsiste le noir de ses cheveux cousus dans la taie de coton blanc. Sur le flanc elle gît. Morte. Un rayon cependant ose. Dévale le désert de son dos pour venir frapper la hanche. Rien ne bouge. La pièce est statique, suspendue au plafond du temps.
Recouverte d’une lumière indiscrète la fille ignore tout des agissements des rayons impudiques Elle glisse un bras sous l’oreiller. Libérant la courbe d’un sein. Comme une esquisse d’artiste. Le soleil toujours. Assidu et obstiné. Épaules, jambes, griffées par la chaleur. Mollesse, torpeur silencieuse. Croissante. Fin de rêve. Instants volatils, mirages volés au réel, coincés dans l’étau de l’éveil, entre l’ombre et la lumière. La nuit, le jour. La fille dort. Perchée sur son absence. Étrangère, tranquille, derrière ses paupières closes.
Moche disent-ils ! Les cons. Les connes. Qu’en savaient-ils ?
La voyaient-ils comme je la vois ? L’avaient-ils vue comme je la vois ? Une fois. Chair désirable de tranquillité. D’abandon. Corps inanimé. Sans vie apparente. Délaissé des garçons, délaissé des filles aussi. Inassouvi. Prête et apprêtée pourtant. Brûlant du désir enfoui des vierges. Vierge dans son corps, vipère dans sa tête. Triste et secrète tentant de conjuguer sexe ou amour. Méprisée par l’un, abandonnée par l’autre. Assoiffée du plaisir ignoré. Comme une chatte en chaleur. Première chaleur, insupportable comme un vêtement à supporter. Comme une douleur.
La voyaient-ils comme je la vois ? Moi. Spectateur coutumier de ces gouttes de sueurs qui naissaient, perlaient le matin sur sa peau blanche. Immaculée. Humide et salée comme la vasière délaissée, orpheline de l’océan. S’éveiller dans le désir saumâtre de son cerveau. Son désir. Elle, elle a l’habitude de ça. M’a habituée à ça. Aussi. Depuis. C’est notre rendez-vous quotidien. Pain quotidien. Même heure, même endroit. Attendre patiemment le bon moment pour se retrouver. Notre moment. Dans la moiteur du lit, dans la moiteur de son corps. Je peux mourir pour elle. En elle.
L’idée lui était venue ce jour là. Le matin du fameux jour où elle me chassa d’un revers de main. Brusque. Inattendu. Comme le sera la suite de notre expérience. Notre parcours érotico-initiatique. Maudite chaleur, avait-elle juré ! Pestant contre moi. Devant mon insistance, ma pugnacité, elle répéta son geste, plusieurs fois. Pour enfin se raviser. Pourquoi souriait-elle ? Subitement attentive à mes allées et venues. Que comprendre ? La chaleur était encore plus accablante qu’aujourd’hui, caniculaire même. Excitant tous mes sens, attisant avec excès mes lèvres, mes mandibules. Ma soif de découverte. Face à ma quête quotidienne et obsessionnelle de nectar , de résidus en décomposition, un corps neuf. Un corps neuf et nu tout entier livré, offert à mon appétit. De cette peau inexplorée s’élevait des senteurs enivrantes. Capiteuses. J’étais troublée, grisée.
Pourtant tout avait mal commencé entre nous. Ses yeux ouverts semblaient ne rien regarder de précis. Visiblement mademoiselle s’éveillait. Un jour ordinaire. Intrépide, je me posais délicatement. De pores en pores je butinais jusqu’à plus soif les aspérités moites pour aussitôt reprendre mon envol. Antennes en alerte. Atavisme maternelle sans doute. Son corps était devenu mon territoire. Héroïque, déterminée je répétais mes atterrissages en douceur, mes décollages éclairs. Atterrissages… décollages.
Jusqu’au noir total. Le choc. Soudain. Violent.
J’étais sonnée. Incapable de gérer, de comprendre la situation. Ah, ah… entendis-je. Ricanement sourd, macabre. Une apparente satisfaction suivit de ces mots meurtriers : je vais t’arracher les ailes ! La terreur m’envahie. Ou plutôt non, se reprit-elle, j’ai une meilleure idée. Qu’allais-je devenir dans le cercueil de sa main ? L’obscurité je la connaissais déjà lorsqu’enco

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents