Après elle
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Après elle , livre ebook

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Description

« Que s’est-il passé ce soir-là ? »Déborah et Julie étaient meilleures amies. Comme dans toute amitié, il y avait des hauts et des bas. Ce soir-là, elles devaient rester ensemble, mais elles se sont disputées et séparées. Déborah est rentrée chez elle. Julie n’est jamais revenue. Elle a été découverte morte au petit matin. Traumatisée par cette disparition violente, Déborah a essayé de mettre fin à ses jours.Après plusieurs mois d’hospitalisation, les médecins la pensent prête à reprendre une vie « normale ». C’est donc fébrilement qu’elle fait son retour au lycée pour recommencer son année de terminale.Ceux qu’elle a connus ont eu leur Bac, elle espère se faire oublier. Mais dès le premier jour, elle tombe sur Johan, le « petit frère » de Julie, et il n’a plus rien de petit.Les retrouvailles sont glaciales. Le fantôme de Julie rôde autour d’eux et va mettre à mal les deux adolescents qui tentent de se reconstruire.Entre culpabilité et colère, ce qui les unit finira-t-il par les détruire ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 mai 2020
Nombre de lectures 210
EAN13 9791033802006
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0300€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Que s’est-il passé ce soir-là   ?
 
À écouter pendant votre lecture :
 
Broken – Seether (feat. Amy Lee)
 
 
Titre original : Après Elle
© 2020 Céline Musmeaux
Tous droits réservés
 
© 2020 NYMPHALIS
Collection : Soft Romance
20 Traverse de la Montre - 13011 Marseille
 
ISBN : 9791033802006
Dépôt Légal : mai 2020
Crédit photo : yanik88
Conception graphique : Céline Musmeaux
 
Cette œuvre est une fiction. Elle est l’unique fruit de l’imagination de son auteur. Les noms propres, les personnages, les intrigues et les lieux sont donc inventés ou utilisés dans le cadre de cette création. Toute ressemblance même minime avec des personnes réelles, vivantes ou décédées, des entreprises, des événements ou des lieux particuliers, serait de ce fait fortuite et relèverait d’une pure coïncidence.
 
Déborah 1
Le plus difficile, c’est de faire semblant que tout va bien alors que mon monde s’est effondré, il y a six mois…
Face au miroir, j’ai l’impression de n’être qu’un corps vide et sans âme.
Elle m’a été volée, il y a six mois…
Je presse mon poignet, la peau de ma cicatrice est encore légèrement boursouflée. Je peux toujours ressentir la douleur de la lame de rasoir tranchant ma chair.
Ma tentative de suicide, il y a six mois…
Honteuse, je serre mon os comme si je cherchais à le rompre.
J’aurais voulu mourir, il y a six mois…
Je couvre ma bouche parce que j’ai la nausée. Je muselle mon angoisse et je la dompte parce que je n’ai pas envie de retourner dans cet établissement pour adolescents en mal-être. Je ferme les yeux, j’inspire profondément et je ravale l’amertume remontant de mon estomac que j’arrive à peine à remplir.
J’aurais mieux fait de mourir, il y a six mois…
J’étouffe un nouveau sanglot. Je tremble, je bloque mes souvenirs et je me remets à me fixer.
Les médecins disent que je suis prête à me reconstruire. Mais qu’y a-t-il à bâtir sur les cendres de ma meilleure amie morte, il y a six mois   ?
Maman pousse lentement la porte, je vois son reflet apparaître lorsqu’elle me demande :
— Tu veux que je te dépose au lycée   ?
Je secoue la tête.
— Je vais prendre le bus.
Elle m’approche, elle m’observe, elle m’étudie plutôt.
Elle ne me regarderait pas comme ça si elle savait ce qu’il s’est passé, il y a six mois…
Elle attrape la brosse afin de me coiffer. Mes longs cheveux sont fins et raides. Ils n’ont besoin d’aucun soin en particulier, je n’ai qu’une coupe banale. Cependant, Maman les discipline doucement.
Le silence est devenu mon compagnon depuis six mois…
Maman me questionne :
— Tu te sens prête   ? Tu…
Je hausse les épaules.
Mentir est devenu une seconde nature pour moi depuis six mois…
Elle ajoute :
— Tu viens à peine de sortir de…
Je la coupe :
— Je vais bien, Maman. Ils te l’ont dit.
Elle s’immobilise. Je retiens mon souffle tandis qu’elle me prend dans ses bras.
— Je suis fière de toi, Déborah.
Je ferme les yeux en prenant sur moi. Elle embrasse mon front. Je m’écarte pour prendre mon sac. En élançant mon bras pour le saisir, je remarque que ma cicatrice se voit lorsque mon pull remonte. Alors, j’enfile plusieurs élastiques autour de mon poignet pour la cacher. Maman m’indique :
— Ce n’est pas très bon de faire ça. Je vais t’acheter…
Je me tourne vers elle en l’interrompant encore :
— Je vais rater le bus.
Elle saisit mon visage. Elle m’étudie comme si elle cherchait une trace de faiblesse en moi. Seulement, j’ai appris à la dissimuler dans cet établissement.
C’était une question de survie pendant six mois…
Elle me sourit.
— C’est un nouveau départ, Déborah. Ce que tu as traversé est derrière toi. Tu…
Je détourne mon regard en jetant un œil à l’heure sur mon téléphone.
— Je suis en retard, Maman.
Je m’élance. Elle me crie :
— Bonne journée   !
Je ne lui réponds pas.
Aucune journée ne peut être bonne après ce qu’il s’est passé, il y a six mois…
Je traverse le hall d’entrée, Papa est déjà au travail. Alors, je pousse la porte et j’emprunte l’allée que j’ai prise toute ma vie jusqu’à ce foutu bus scolaire. En passant le portail, je regarde vers la droite.
Julie m’attendait là, il y a six mois…
La douleur de cette absence me force à avancer les yeux pleins de larmes. J’arrive au bus, je m’y faufile au dernier moment. Essoufflée, je jette un œil aux visages s’y trouvant. Aucun d’eux ne m’est particulièrement familier. Ce sont tous des jeunes du coin, des inconnus parce que j’aurais dû aller à l’université au lieu de me retrouver au lycée, une année de plus. Je me déniche donc une place et je m’y assieds. Mon cœur se serre, mon estomac se noue.
J’ai la nausée, le mal des transports, l’envie de mourir, de disparaître, comme il y a six mois…
Je ferme les yeux. En boule contre la vitre, je me remémore les règles que j’ai établies pour survivre.
N° 1 : Faire semblant que tout va bien.
N° 2 : Me faire petite, presque transparente.
N° 3 : Ne jamais parler de ce qu’il s’est passé, il y a six mois.
Lorsque le bus s’arrête devant l’établissement scolaire regroupant le lycée et le collège, j’ai pourtant du mal à sortir de ma banquette.
Mon monde a changé, il y a six mois…
Les rires autour de moi me poussent à me ressaisir. Je descends du bus. Du regard, je me rends vite compte que toutes mes connaissances ont déserté les lieux.
Je suis seule avec le fantôme de ma meilleure amie…
Plantée face au portail grand ouvert, j’ai le cœur serré.
Je ne vais pas y arriver…
Au moment où je doute, quelqu’un me bouscule. Je suis projetée en avant et j’ai le réflexe de me plaindre :
— Hé   ! Tu pourrais faire attention   !
Le gars qui vient de me fracasser le bras avec son casque se retourne et me dévisage longuement. Ce grand blond ayant tous les traits du «   bad boy   » m’est familier.
Ce regard…
Il desserre ses dents.
— Tu es toujours en vie, toi   ?
La voix rauque du petit frère de Julie me fait trembler d’effroi. Je réclame :
— C’est toi, Johan   ?
J’ai l’impression de voir le fantôme de ma meilleure amie à travers lui. Pendant que je blêmis, en proie à une terrible crise d’angoisse, celui que j’ai toujours considéré comme un petit garçon me démolit froidement :
— Qui veux-tu que ce soit   ? Ils t’ont lobotomisée dans ton hôpital pour tarés   ?
Choquée, je sursaute parce que c’est la première fois qu’il s’adresse à moi de cette façon. Sur un ton encore plus méprisant, Johan ajoute :
— Remarque, tu as toujours été comme ça, hein   ? La lâcheté, c’est dans tes gènes   ?
Incapable de lui répondre, j’encaisse chaque coup qu’il me porte en ayant l’impression que le sol se dérobe sous mes pieds. Il se rapproche même pour me glisser à l’oreille :
— Tu vas payer pour ce que tu as fait.
Il s’éloigne en me laissant tremblante de terreur.
Je ne m’attendais pas à un tel accueil de sa part. Mais j’étais tellement centrée sur mes problèmes que je n’avais même pas pensé à lui, à le revoir, à ce que je lui dirais pour m’excuser, pour le supplier de me pardonner d’être partie cette nuit-là en laissant Julie à cette fête. Dans mes souvenirs, Johan était un gentil garçon, un petit blond de dix-sept ans sans histoire. Il était tout maigrichon et il passait son temps à jouer sur sa console ou avec son chien. Il s’est totalement métamorphosé. Il n’a plus rien de l’ado que j’ai connu. Il est devenu un homme, comme si la perte de sa sœur l’avait fait grandir d’un coup. J’ai détruit sa vie, il y a six mois. Mes erreurs me hanteront à jamais. Alors, sa colère est légitime. Je paierai le

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